Exposition : Paris 1900 au Petit Palais

La coupe de Dracula!

La coupe de Dracula!

Une très belle exposition se déroule actuellement et jusqu’au 17 août au Petit Palais, à Paris : Paris 1900, consacrée comme son nom l’indique à décrire le Paris réel et fantasmé à travers à l’art du début du 20e siècle, jusqu’au début de la guerre de 14-18.
Pour une fois la prise de photos (sans flash) est autorisée, alors je me suis fait plaisir, même si, n’ayant pas prévu que ce serait le cas, j’ai dû me rationner car ma batterie n’était pas chargée entièrement.

Grand et Petit Palais par Charles Girault

Grand et Petit Palais par Charles Girault

L’exposition commence par une section sur l’Exposition Universelle de 1900, qui est à l’origine de la création du Petit Palais et de son grand frère voisin, le Grand Palais. On y voit notamment des dessins de l’architecte du Petit Palais, Charles Girault, qu’on peut qualifier sans problème d’oeuvres d’art étant donné la beauté du trait et l’élégance des lignes, y compris sur des dessins techniques comme celui de cette grille, portant les cotes pour les ferronniers. En voilà un que je ne qualifierai certes pas de connarchitecte…

Grille du Petit Palais, par Charles Girault

Grille du Petit Palais, par Charles Girault

J’ai beaucoup aimé aussi les tableaux de Louis Bonnier, projets d’ouvrage pour l’exposition. Son Pavillon Schneider ne déparerait pas dans une exposition Steampunk.

Louis Bonnier, Pavillon Schneider

Louis Bonnier, Pavillon Schneider

Alfons Mucha a la part belle dans tout le parcours, tant il a participé à différents projets majeurs de l’époque. Notamment pour l’Exposition Universelle, il a créé une longue frise pour le pavillon de la Bosnie Herzégovine, dont une bonne partie est présentée ici. Il a également dessiné des affiches.

Frise d'Alfons Mucha

Frise d’Alfons Mucha

Plus loin, dans la section suivante consacrée à l’Art Nouveau, il y a un superbe buste de sa création, Nature, habituellement visible à Karlsruhe. Je l’avais souvent vu en photo, mais en vrai il est encore plus impressionnant de finesse, avec les cheveux en volutes typiques de l’Art Nouveau, en 3D pour une fois.

Nature, d'Alfons Mucha

Nature, d’Alfons Mucha

Dans la dernière partie de l’exposition, on le retrouvera encore avec plusieurs affiches réalisées pour Sarah Bernhardt.

Paravent de soie, Art Nouveau

Paravent de soie, Art Nouveau

Une section est dédiée à la Parisienne, le début du 20e siècle correspondant à la propagation de l’image de la Parisienne chic. Les riches étrangères viennent s’approvisionner à Paris en vêtements, lingerie et accessoires dont la France s’est fait la spécialiste. Outre les dames de la haute société, l’exposition présente aussi les « midinettes », occasion de découvrir que le terme désignait à l’origine les jeunes femmes travaillant dans les ateliers de modistes, qui s’égaillaient dans les rues de Paris pour y déjeuner sur le pouce, pour le plaisir des yeux des messieurs, tel que le raconte un article reproduit dans l’exposition.

A la vue des robes corsetées et des chaussures très étroites qui font le pied « distingué » de la Parisienne, on se dit que l’époque était bien contraignante pour les femmes. Dans cette section, on peut admirer beaucoup de robes et d’accessoires prêtés par le musée Galliera de la Mode.

Antonio de la Gandara, Madame Remy Salvator

Antonio de la Gandara, Madame Remy Salvator

Un tiers environ des oeuvres présentées proviennent des collections permanentes du Petit Palais, qui couvre justement cette période. Mais bien d’autres ont été prêtées, et donnent des idées de voyages : par exemple ce magnifique tableau d’Antonio de la Gandara, représentant Madame Rémy Salvator ans une superbe robe de mousseline noire, est habituellement accroché au musée des Beaux-Arts de Marseille. Note to self : planifier un week-end à la cité Phocéenne l’hiver prochain, quand il fera gris à Paris…

Détail des fameuses lampadaires d'Hector Guimard pour le métro parisien.

Détail des fameuses lampadaires d’Hector Guimard pour le métro parisien.

Une autre section est consacrée à la vie nocturne parisienne. La généralisation de l’éclairage public a permis à cette époque le développement pour tous les publics des cafés-théâtres, cabarets (dont l’Olympia, déjà!)… mais aussi prostitution. Curiosité : entre autres décorations et souvenirs des maisons de tolérance, on peut découvrir la « chaise de volupté » créée pour le futur roi Edouard VII, alors un habitué de la maison close le Chabanais.

Chaise d'Edouard VII

Chaise d’Edouard VII

L’objet appartient à une collection particulière, alors profitez de cette rare occasion de l’ausculter… C’est une époque où règne une certaine licence, les maisons closes étant tolérées sous surveillance policière et médicale. Photographie et cinématographe sont rapidement utilisés pour commercialiser des images « de charme », et on peut voir notamment le film de la première actrice se déshabillant à l’écran. Autorisé aux enfants : on s’étonne plus des 5 couches de jupes, jupons, corset, culotte, etc que doit enlever la dame pour se retrouver… en nuisette la couvrant jusqu’aux chevilles.

Cléo de Mérode

Cléo de Mérode

On évoque aussi les cocottes et demi-mondaines qui sont les stars de la vie nocturne, parmi lesquelles Cléo de Mérode, dont j’avais vu récemment une coiffe léguée au musée Galliera dans l’exposition « Condé Nast », sans savoir de qui il s’agissait. Note to self : sujet à creuser.

La dernière section est consacrée aux attractions nocturnes : théâtre, restaurant, cinéma, avec notamment la diffusion de l’intégralité du voyage sur la Lune de Méliès. J’ignorais (ou j’avais oublié) qu’outre l’actrice dont on connaît au moins la réputation, Sarah Bernhardt était également sculpteuse. Outre ses moulages d’algues, le buste de Victorien Sardou témoigne d’un réel talent en la matière.

Buste de Victorien Sardou par Sarah Bernhardt

Buste de Victorien Sardou par Sarah Bernhardt

Pour ceux qui ont encore de l’énergie après les deux bonnes heures, voire trois que peut occuper la visite, les collections permanentes du musée permettent de prolonger le voyage dans le temps. On en reparlera…

Une réflexion au sujet de « Exposition : Paris 1900 au Petit Palais »

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