En vacances à Vienne, sur la recommandation de tous les guides, je suis allée au Cafe Sacher. Sis sous l’hôtel du même nom, c’est un salon de thé classieux à l’autrichienne, doublé d’une boutique. Il est réputé pour être à l’origine d’un des classiques de la gastronomie du pays : la Sacher Torte (prononcer Zarreur Torteu). Et de fait, il m’est venu en le dégustant que c’était le meilleur gâteau au chocolat que j’aie jamais mangé.
Une sorte de génoise chocolatée moelleuse et riche, relevée d’une fine couche de marmelade d’abricot au milieu, le tout nappé d’un glaçage de chocolat noir. Une tuerie.
Au point que je n’ai pas fini le chocolat chaud que j’avais commandé avec, d’ailleurs assez quelconque : je frôlais l’overdose chocolatée (j’ignorais que cela m’était possible). Pas de crise de foie : le gâteau a beau être onctueux, il semble encore assez léger.
(attention : d’après les avis en ligne, pour le service il vaut mieux éviter la terrasse extérieure, et ne pas faire trop touriste pour ne pas être obligé de laisser son manteau au vestiaire payant. Personnellement je n’ai eu aucun souci de ce côté. La salle intérieure est jolie, et la serveuse, russe ou polonaise, fut même de loin la plus accueillante de tous les lieux où j’ai mangé à Vienne. Ce qui n’était pas bien dur en l’occurrence vu que le sourire n’est pas leur fort, mais là, pour le coup, elle était sympathique et compétente).
Or donc, revenue en France et ne souhaitant pas attendre de retourner en Autriche un jour pour en manger à nouveau, j’ai cherché où en déguster à Paris.
O joie, j’en ai trouvé une version quasiment aussi bonne que l’originale, à ceci près que la marmelade d’abricot est remplacée par de la confiture de framboise.
C’est au Kaffeehaus, 11 rue Poncelet, à 2 pas de la Place des Ternes. Cette boulangerie-pâtisserie est spécialisée dans les pains et gâteaux autrichiens. On y trouve aussi une excellente Forêt Noire aérienne (si si, c’est possible et c’est délicieux).
Vous pouvez également consommer sur place dans la petite salle à l’étage, lambrissée de bois, petit nid douillet parfait pour une pause kaffeekuchen (café et gâteau, l’équivalent germanique du five o’clock tea des anglais, en meilleur). En salle, ils font aussi restaurant, avec quelques spécialités salées, que je n’ai pas encore goûtées.
Moins cossue, la Pâtisserie Viennoise située au 8 de la rue de l’Ecole de Médecine cible plutôt les étudiants du quartier, avec des tarifs assez bas pour ses plats salés. Ouverte seulement du lundi au vendredi, mais de 9h à 19h, cela restreint les possibilités de tester leur Sacher Torte. La première fois où j’ai pu passer dans le quartier, ils n’en avaient plus. Leur Forêt Noire était bonne, néanmoins, et donnait envie d’y retourner. Dont acte. De retour donc, j’ai accompagné ma Torte d’un café, parce qu’ils font le chocolat chaud à l’autrichienne : très fort, très noir et très peu sucré. Avec une Sacher Torte, ce serait trop. La portion est plus petite, et le gâteau moelleux et pas sec du tout. On tend vers le fondant au chocolat relevé à la marmelade d’abricot.
Le Stube, delicatessen allemand ayant trois points de vente dans Paris, vend aussi de la Sacher Torte dans son restaurant du passage Verdeau. Mais c’est une version revisitée très personnelle : sur un fond de biscuit, la pâte est proche du pain d’épices chocolaté que de la ganache. Elle est traversée de trois couches de marmelade, de framboise, ici aussi. Je vais finir par croire que Sacher interdit de faire de la tarte à son nom en suivant la recette à l’abricot. Pas mauvais, mais si vous voulez retrouver le goût de Vienne, c’est raté. Allez-y plutôt pour l’ambiance détendue et vous croire dans une petite rue de Hambourg, en goûtant un Apfelschorle.
Même constat pour la Sacher Torte vendue à La Boutique Jaune de Sacha Finkelsztajn, traiteur pâtissier yiddish. Leur version est plus épaisse et plus sèche que l’originale. Les portions sont conséquentes, cela dit, et la marmelade d’abricot semble maison : ça craque sous la dent. Un gâteau roboratif!
EDIT 2015 : hourra, j’ai retrouvé la photo!
En préparant cet article, je découvre que le salon de thé Angelina a réalisé pour Noël dernier sa propre version de l’emblématique gâteau. Ce qui m’évoque un AAAAAAARGH de déception d’avoir raté ça, parce que les pâtisseries du lieu (celui de la rue de Rivoli en tout cas) sont à la hauteur du chocolat chaud. Ils sont depuis passés à la carte printemps-été.
Sacher Torte à Paris, les adresses :
– Kaffeehaus : 11 Rue Poncelet, 75017 Paris
– La Pâtisserie Viennoise : 8 rue de l’Ecole de Medecine, 75006 Paris
– Le Stube : 23-25-27 Passage Verdeau, 75009 Paris
– La Boutique Jaune de Sacha Finkelsztajn : 27 rue des Rosiers, 75004 Paris
MMMh… Ca me rappelle d’excellents souvenirs de Vienne.
L’immanquable pause gâteau dans les cafés traditionnels!
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C’était pas une épreuve de Mercotte dans Le Meilleur Pâtissier l’an dernier ? 😛
Aucune idée, je ne regarde pas l’émission.
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