Sans mettre un jeu de mots dans le titre de l’article. Promis. *
Ca fait un moment que je parle de Corson sur ce blog, depuis que j’ai eu la chance de le découvrir en première partie d’un chanteur qui finalement ne chanta pas ce soir là, en mai 2014. Comme sa musique avait toutes les qualités que je recherche (belles mélodies, puissance lyrique, paroles évocatrices, voix remarquable et interprétation convaincue), j’ai immédiatement adhéré. J’attendais donc avec impatience l’album. Depuis longtemps. Très longtemps.
Vous pouvez vous référer à mon compte-rendu du dit concert.
A celui de remplacement de juillet 2014, dont Corson assurait également la première partie.
A son apparition dans le live Voltage FM au Cirque Sauvage.
A ma critique de son EP numérique, « Loud ».
Et à son concert en vedette au Café de la Danse en novembre dernier.
Mais ca y est, depuis lundi 12 janvier, il est enfin disponible, un peu partout en France, toutes enseignes confondues. Cherchez-le plutôt au rayon pop-rock international, les vendeurs ont tendance à le caser là en raison du titre en anglais, « The Rainbow ».
On y retrouve une bonne partie de titres déjà sortis sur Amazon et dont les clips sont visibles sur le web, pour certains depuis 2 ans maintenant (We’ll come again, the Rainbow, Raise me Up, et Lost in the air en live chez Off TV), ou dans l’EP de septembre (Loud, Made of Pain).
Il reste une bonne moitié de chansons inédites (ou qui le seraient si on n’avait pas déjà eu l’occasion de les entendre presque toutes en concert avant). On n’est pas passés loin de ça :
The other side
La chanson n’a pas grand chose à voir avec le titre éponyme des Red Hot Chili Peppers, si ce n’est que c’est une balade mélancolique. Forcément, j’ai envie de dire, vu qu’en général, sauf référence à Lou Reed ou à Lewis Carroll, l’autre côté est un euphémisme pour la mort, l’outre-tombe. Ca n’incite pas à la chansonnette rigolote, sauf si on est scandinave (Maybe maybe).
Make a stand
C’est généralement par ce titre que Corson commence ses sets, du moins les deux premières parties et le concert en vedette que j’ai vus. Choix étonnant d’un côté, vu que ce n’est pas un single et qu’il pourrait commencer par un titre connu. Mais d’un autre côté (oui, alors là pour le coup, ce n’est pas une référence à la mort), la montée chromatique du violoncelle et la mélodie qui exploite tout le potentiel de la voix de Corson en font un excellent vecteur pour capter l’attention du public. C’est en tout cas ce qui a marché sur moi ce soir de mai 2014 où je n’étais pas venue pour lui.
Start the war
Je vais encore me faire appeler Arthur si je compare ce titre à des morceaux d’un autre artiste, mais c’est quand même ce qu’il y a de plus explicite pour décrire de la musique, faute de simplement la faire écouter. Donc je trouve que ce morceau dynamique, par son ampleur et son son qu’on dirait taillé pour un stade (eh Corson, alors ce Bercy en solo c’est pour quand, maintenant que tu l’as testé en première partie de Calogero?), a des airs de Muse. En mieux chanté (oui, je suis un peu maso, j’aime bien qu’on me jette des pierres. Fondamentalement, je n’ai rien contre Muse, je trouve même ça plutôt bien – je sais que ce n’est pas une opinion populaire partout mais osef -, mais je trouve, à mon goût personnel à moi que j’ai, qu’il leur manque un truc au niveau de la voix. Là, ce n’est pas le cas).
Lost in the air
Une balade éthérée et mélancolique qui s’anime à partir du deuxième couplet. « Walk along the river »… Je ne fais que ça!
Eldorado
Ce titre détone sur l’album, tout comme il m’avait étonnée en concert au Café de la Danse. Très pop, très dansant et guilleret, chanté tout du long dans une tonalité plutôt aiguë, sans les passages graves souvent présents dans les chansons de Corson, il évoque plus du Mika. Pour être honnête, c’est beaucoup moins ma tasse de thé, du coup (même si j’arrivais à taper dans mes mains le rythme atypique du refrain, n’est-ce pas… – message personnel). Mais vu les réactions de la salle et les ventes de Mika, il y en a beaucoup qui aiment. J’ai envie de dire que je la leur laisse et que ce sera la chanson où je dégaine l’appareil photo en concert pour mitrailler (de photos. Je ne suis pas une psychopathe. Enfin, pas au point de tuer pour une chanson guère à mon goût. Enfin, pas au point de payer un billet de concert et risquer la prison pour, surtout. Psychopathe peut-être, mais radine et pragmatique avant tout – j’ai commencé à écrire ça avant le 9 janvier sur les chansons que j’avais entendues en concert. C’était plus drôle à ce moment là).
The rain
Une autre ballade qui commence un peu comme du Björk, très aérienne. En fait, l’intro et les violons plus angoissants que sanglotant, sur les couplets, me rappellent Hunter. Le refrain retombe sur une pop plus classique.
Et pour finir, un coup de gueule
Lundi 12 janvier, donc, sortie officielle de l’album de Corson. Il est prêt depuis presque un an, mais les petits génies de Polydor ont décalé plusieurs fois la sortie pour d’obscures raisons stratégiques, afin d’optimiser la couverture médiatique sans doute. C’est tout un métier, de travailler dans une maison de disques. Attention c’est fait par des spécialistes, ils font sûrement des études et tout (des études de marché surtout, enfin on suppose). Parce que bon, en tant qu’auditeur, fan et consommateur de disques, on pourrait se dire que c’est curieux comme calcul, de ne même pas sortir l’album à temps pour le premier concert solo à Paris de l’artiste en novembre (et deux « solos ou presque » à Lucé au centre culture E. Desouches et l’Escale, de Migennes).
Ce n’est pas facile de connaître les chansons dans ces conditions, pour les fans. Ils ont sorti un EP numérique de 5 titres à la place, mais avec seulement deux inédits et demi dessus, ce qui ne résoud pas la problématique d’apprendre les chansons. Et puis allez vous faire dédicacer un EP numérique…. Impossible d’aller acheter le CD le lendemain pour les gens qui le découvrent en première partie d’autres artistes (il en a aligné beaucoup en 2014, dont Calogero à Bercy, quand même) ou dans l’un des innombrables concerts promotionnels pour des radios ou des festivals, alors qu’il en a également assurés beaucoup. Tout ça pendant que le CD prenait la poussière dans des hangars.
Et comme la sortie a été décalée au 12 janvier, on ne pouvait pas non plus l’offrir ou se le faire offrir pour Noël. Et puis sortir la première semaine des soldes au prix fort, quand les gens mettent tout ce qu’il leur reste d’argent dans des articles en promotion, c’est quand même contre-intuitif comme stratégie marketing, bien la preuve que c’est un métier de spécialiste que les nouzôtres on ne peut pas comprendre. Il faut dire aussi que comme ça, Corson a pu capitaliser sur l’énorme visibilité que lui ont apporté ses participations à des événements nationaux comme la soirée « Tous ensemble contre le SIDA » (il chantait le titre phare avec le reste du groupe sur scène en fin d’émission. Bon il n’a eu droit ni à une ligne à chanter tout seul, ni à un sketch, donc même en le guettant j’ai eu du mal à le voir. Et le soir même il était sur Twitter en live cam avec Yseult, et un fan leur a demandé pourquoi ils n’avaient pas participé à la soirée. No comment). Mais bon, ça porte ses fruits : l’album sort… le lundi suivant le plus gros événement ayant frappé la France depuis mai 1968, à savoir un double attentat terroriste de 17 morts, qui va légitimement phagocyter l’information pour plusieurs semaines. Bravo les mecs, c’était bien la peine de nous faire attendre tout ce temps pour ça…
* D’ailleurs, puisque j’aborde le sujet, et même si j’adore les jeux de mots pourris, je vous promets que j’éviterai d’en user pour mes articles sur des chanteurs et autres artistes, en tout cas pas sur leurs noms, voire sur les titres sauf si ça me titille trop la geekerie et que ça me paraît original : ça me désole trop en tant que lectrice pour que j’inflige ça aux miens.
Politique musicale … ce sont les musicos qui dansent. Mais qu’es-ce qui l’empêche à priori de chanter des inédits … histoire d’allécher et faire patienter 😉
Je ne connais pas, je découvre
Ah, mais il a tout à fait le droit de chanter des inédits, il ne s’en prive pas. Pour la « redite » de la première partie de Morten Harket, sachant que 90% du public était le même qu’au concert avorté (où le concert n’a été annulé qu’après sa performance à lui et après la pause), il a fait exprès de ne pas chanter les mêmes morceaux. On avait trouvé que c’était sympa d’y avoir pensé.
Des artistes ont aussi le droit de ne pas sortir l’album tant qu’il n’est pas prêt. Mais là, clairement, le CD était enregistré, pressé et emballé, et n’attendait que le bon vouloir des marketeux. Ils se sont même tellement plantés qu’une plateforme de téléchargement avait par erreur mis l’album à dispo il y a quelque mois…
Alors laisser pourrir le CD alors qu’il est prêt, je ne vois vraiment pas l’intérêt.
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