Le contexte : encore une chanson de James Marsters inconnue des non-fans (et même des fans qui ont eu la chance d’échapper à ses incursions musicales).
Ainsi que son titre l’indique, cette chanson est dédiée à sa petite amie d’alors, devenue sa femme depuis. Comme d’autres artistes avant ou après lui (Neil Gaiman, je pense à toi), tomber amoureux d’une femme (nettement) plus jeune que lui a semble-t-il réveillé en lui la fibre poétique d’un lycéen. Comme le dit Giles à Wesley qui se demande s’il serait correct d’inviter Cordelia au bal de promo, « She’s 18, and you have the emotional maturity of a blueberry scone » (« Elle est majeure, et vous avez la maturité émotionnelle d’un scone aux myrtilles »). Cad qu’il a fait rimer « cool » et « fool », pour vous donner une idée du niveau. J’avais l’impression que même moi je pouvais écrire mieux.
Déjà que les artistes ne sont pas forcément les personnes les plus matures de la planète…
Devinette : savez-vous pourquoi les hommes célèbres d’un certain âge sortent avec des filles plus jeunes?
(réponse en fin d’article)
Je comprends l’attrait de la fraîcheur, c’est un peu pour ça que j’ai recommencé à lire des mangas light genre Yotsuba, ou écouter du Tokio Hotel. Tant qu’à écouter des chansons immatures, autant qu’elles soient interprétées par des gens qui ont l’excuse de l’âge pour le faire. C’est mieux pour le moral que les vieux et la réalité. Mais comme en concert, j’aime participer en chantant, il y a des limites à ce que je peux chanter sans lever les yeux au ciel. C’est d’ailleurs pour ça que j’apprécie plus rarement des artistes francophones : c’est encore plus dur de faire abstraction des paroles en français qu’en anglais. Or il est rare que je me projette dans les paroles d’artistes français (Zaz ou Zazie, je zappe). Et quand le fond ne pose pas de problème, c’est parfois la forme qui me hérisse les oreilles.
Ici, c’est la sonorité du prénom de la dulcinée qui m’a inspiré cette parodie, qui n’a aucun rapport avec elle, puisqu’en anglais, cela rappelle « Patrician », le Patricien, titre du chef suprême de la ville d’Ankh-Morpork, dans la série du Disque-Monde du regretté Terry Pratchett. Et le Patricien Havelock Vetinari (Veterini dans la version française) méritait bien une chanson. Terry Pratchett, son créateur, l’aurait bien vu incarné par Alan Rickman (oui, Rogue dans Harry Potter), si ça peut vous intéresser à lui.
A côté de lui, Machiavel est juste bon à tenir une baraque à frites. Il s’agit du dirigeant qui a fait installer une geôle avec des verrous *à l’intérieur* de la porte, en prévision du jour où il serait renversé et jeté dans la cellule en question – d’où il a pu, du coup, tenir à distance ceux qui auraient voulu ensuite l’exécuter plutôt que simplement l’enfermer… Il a légalisé le vol et le crime organisé, sous conditions, laissant ainsi la guilde des Voleurs et celle des Assassins s’occuper de neutraliser la concurrence (tâche dont ils s’occupent avec plus d’efficacité que la police… dissuasif!), et limitant la criminalité à un taux « acceptable ». Ainsi, les victimes de vol se voient délivrer un reçu indiquant la date et le montant du larcin, qui leur évite d’être à nouveau ciblés par la guilde avant un certain temps.
Autre détail qui me rend cette éminence gris foncé éminemment sympathique : il hait les mimes. Au point de les suspendre dans des puits avec le message « apprends ton texte ».
Ne vous y trompez pas : bien que sa façon de diriger puisse laisser perplexe, il n’a en fait que le bien de la ville en tête. Et l’une des raisons de sa longévité au poste est, outre le fait qu’il est dur à tuer (ayant lui-même fait ses études à la Guilde des Assassins), que la plupart des citoyens d’Ankh-Morpork trouvent finalement que la ville tourne mieux avec lui à sa tête qu’avec ses prédécesseurs.
Sa personnalité complexe nous est dévoilée par petites touches au fil de ses apparitions dans divers romans de la série, la plupart ayant pour personnages principaux le Guet (la police locale). A lire sans modération. D’autant que le commissaire Vimaire (Vimes en anglais) fait lui aussi partie de mes personnages favoris du Disque-Monde. J’étais ravie de pouvoir faire rimer Vimes et mimes. Les deux et Mémé Ciredutemps, c’est mon trio gagnant Pratchettien.
(source de la photo : barenakedcritic)
Alors forcément, ma parodie ne parlera qu’aux fans de Terry Pratchett qui comprennent un peu l’anglais… Mais c’est déjà ça. Et au moins, pendant 2 ans, j’ai pu chanter la chanson aux concerts de James en me marrant. Maintenant, je n’ai plus qu’à trouver des paroles bis à la chanson de… non, pas de nom, il n’y a pas encore prescription, ce serait méchant. Après tout, ce n’est pas de leur faute s’ils sont en panne d’inspiration quand ils écrivent pour les personnes les plus proches de leur coeur (et dans ce cas-ci, ce n’est pas sa compagne).
Patricia She has a piano And her hands dance lustily on the keys She has a pen and a paper And she draws her favourite people and one is me She wasn’t s’posed to be cool Patricia, Patricia Small breasts Now please Now I Patricia, Patricia Patricia |
Patrician
He has He wasn’t supposed to last long The Patrician, Patrician Hates mimes, Discworld’s After The Patrician, Patrician Patrician |
Réponse de la devinette : parce qu’ils peuvent.
*Badum-CHING!*
Aaaaah j’attendais avec impatience cet article du dimanche ! Je ne suis pas déçue ! Viva Terry Pratchett ( et Neil Gaiman)
🙂 Je me doutais qu’il y aurait au moins une personne qui aurait les références XD C’est plus motivant pour poster, je t’avouerai!
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