Que ce soit à Amsterdam ou dans d’autres villes du nord de l’Europe, les quartiers chauds sont indiqués comme une attraction à voir dans la plupart des guides, au même titre que l’église du XIIIe siècle et le musée des Beaux-Arts. Avant d’y mettre les pieds, je mettais ça sur le compte du pittoresque et de voir des choses « qu’on n’a pas chez nous ». Je me suis dit « Soit, puisque je suis là, faisons la touriste. »
J’ai traversé le Quartier Rouge d’Amsterdam. Assez vite. Parce que le contraste entre les petits canaux bordés de rues aux pavés mignons, et le sordide des femmes qui s’ennuient en vitrine, en sous-vêtements, m’a plutôt mise mal à l’aise. Je n’avais rien à faire là. Je n’allais pas prendre des photos – si je l’avais fait, je me serais sentie obligée de les payer, puisque ça aussi c’est les utiliser. Mais je ne voyais pas ce que je ferai de pareils clichés. Ce n’est ni rigolo, ni pittoresque. Et je n’ai pas l’excuse de faire un reportage pour dénoncer l’exploitation des femmes.
Je suis passée sur la Reeperbahn de Hambourg, censément le quartier des clubs et du fun. Mais de jour, parce que les clubs ne m’intéressent pas, que j’étais seule, et que des copines croisées par hasard en ville (où nous étions pour le même concert de A-ha) m’avaient raconté que leur hôtel, qui s’y trouvait, était dans un coin franchement craignos. De fait, ma première impression en sortant du métro fut ce panneau.
Grande fut ma confusion: c’est autorisé dans les autres quartiers de Hambourg, les bagarres au pistolet, à la bouteille cassée et au couteau?… Pourquoi préciser ici que c’est interdit? (Question purement rhétorique).
Plus loin, un passage couvert de stickers de mauvais goût était barré de palissades, avec un panneau « Entrée réservée aux hommes majeurs, interdit aux femmes ». Okayyyyy… Je vais retourner vers les quartiers touristiques alors, hein. Parce que bon, les bars interlopes et les ruelles glauques qui sentent la pisse quand vous avez de la chance, vous êtes gentils mais on en a aussi à Paris, et ça ne m’y intéresse déjà pas des masses.
Depuis, quand je vois une recommandation de ce genre dans un guide, je me dis que c’est comme la rubrique shopping : à destination de ceux qui comptent profiter de leur voyage pour consommer.
Bien vu !
Merci!
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