10 raisons d’aller à Anvers

Anvers est une très jolie ville. J’ai été débordée par le quotidien et je n’ai pas eu le temps d’écrire à son sujet autant que je le souhaitais en en revenant, l’an dernier. Aussi je vous offre un petit best off, en vous invitant à aller consulter mes nombreuses photos sur Facebook pour plus de détails sur chaque point fort.

1- la cathédrale Notre-Dame (lien vers l’article détaillé), qui non contente d’être de toute beauté, et la plus grande cathédrale gothique des anciens Pays-Bas, abrite quelques chefs d’oeuvre de Rubens. Elle montre encore des murs richement peints (rénovés suivant les anciens motifs), comme l’étaient les églises au Moyen Âge.

2- le Musée Plantin Moretus (lien vers l’article détaillé), classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Non à cause de sa richesse architecturale (pourtant un magnifique exemple particulièrement bien conservé de maison patricienne anversoise), ni pour son envoûtant jardin à la mode Renaissance. Mais parce que l’imprimeur Christophe Plantin, suivi de ses héritiers (dont Balthazar Moretus 1, 2 et 3, Mickey Donald et moi…), qui y avait ses locaux en plus de ses appartements, a conservé au fil de ses siècles d’histoire des archives, des catalogues et des oeuvres issues des presses d’imprimerie. Or vers cette époque, Anvers était un des coeurs de l’activité intellectuelle en Europe, et Plantin Moretus a édité ou collecté quantité d’ouvrages scientifiques et philosophiques. Un bonheur de bibliophile. Comptez presque 3h avec l’audioguide, instructif.

Au calme…

3- la visite guidée du port en bus, illustrée sur tablettes numériques de vidéos de travailleurs du port et de diverses sociétés qui y ont des hangars (sous-titres disponibles dans diverses langues, dont le français). Tout confort, et originale dans la forme et le fond : autant j’ai fait quelques tours de ports divers en bateau, autant je n’avais pas pu visiter des quais hors ports de plaisance (ils sont d’ailleurs souvent gardés de nos jours, et interdits aux particuliers). En cas de visite de groupe et réservée à l’avance, Laurens, l’organisateur, peut même faire visiter des entrepôts. Même sans, cela reste une impressionnante balade au coeur battant d’Anvers, où travaillent 120 000 personnes. En plus, c’est pratique : le départ se situe devant le MAS, non loin du Red Star Line Museum. Le MAS distribuant ses billets sous forme de bracelet, vous pouvez donc en visiter la moitié, aller vous reposer les pieds dans le bus de la visite du port, et revenir visiter le reste ensuite.

4- la maison de Rubens – Rubenshuis. Vue après le musée de Plantin Moretus, elle pâlit un peu de la comparaison. Elle était de surcroît un peu trop encombrée le jour de ma visite du fait de l’exposition « Rubens privé », présentant de beaux portraits des deux épouses et des enfants de l’artiste, ainsi que du peintre lui-même. Néanmoins, elle permet de s’imaginer l’artiste à l’oeuvre. Et je suppose que l’audioguide serait un bon complément.

5- si vous aussi, vous visitez la maison de Rubens un jour d’affluence et devez attendre une heure entre l’achat du billet et la visite, vous avez tout juste le temps de visiter le musée Mayer van den Bergh, à 5mn à pied (et dont le billet est combiné avec celui de Rubenshuis). Le musée héberge en ses murs la collection privée de Fritz Mayer van den Bergh, un industriel collectionneur, mort en 1901 à 43 ans. Il avait rassemblé un bel assortiment d’oeuvres d’art, de la sculpture médiéval aux tableaux des Bruegel, en passant par quelques fort jolis netsuke et inrô japonais. La maison compte aussi de beaux cuirs dorés aux murs, et des vitraux typiques de la ville. Ayant sans doute l’habitude des touristes qui font la visite en express, ils ont un petit fascicule permettant de voir les chefs d’oeuvre en une heure. Franchement, ça mériterait un peu plus!

6- la gare est l’une des plus belles du monde. Non, je ne me prends pas pour Salvador Dali chantant les louanges de la très quelconque gare de Perpignan: celle d’Anvers est réellement superbe. Que ce soit la partie historique grandiose avec la devise en français, ou l’extérieur moderne rouge (la gare est sur 3 niveaux de trains, bien visibles).

7- on y mange bien. Et beaucoup. Bon il faut dire, en ce qui me concerne, des plats à base de viande et de patates ne peuvent que me ravir : carbonade flamande, waterzooi, boulettes de viande et frites… Sans compter les tartes aux pommes, les chocolats, et jusqu’à la gare, les brochettes de fraise au stand Fruit to Go… (avec ou sans chamallow, chocolat fondu et autres suppléments). Prévoyez de revenir avec des excédents de bagages (sur les hanches ou le bidon).

8- Il n’y a pas de cat café, mais il y a un café avec un chat : le Café de Vagant rue Reyndeer. Certes, le café ne paie pas de mine, et son chocolat chaud est quelconque, mais il est sympathique. Et si vous avez de la chance, son hôte félin tout de noir velu sera près de vous (visez les radiateurs pour plus de sûreté…). Sa spécialité, en fait, c’est la liqueur de genièvre, l’alcool local. On en trouve ailleurs en ville, mais eux sont connus pour ça. Pour buveurs avertis!

 

9- les langues. Anvers se situe en Belgique Flamande. La plupart des panneaux vous donnent donc l’impression que la planète a été conquise par des extra-terrestres. C’est dépaysant, ce qui est un des buts des voyages. Par ailleurs, Anvers étant cosmopolite de par son port et sa situation centrale en Europe, la plupart des gens y parlent au moins un peu anglais, voire allemand, et souvent français. L’anglais me suffirait, mais quand on commence à fatiguer et qu’on veut expliquer ou se faire expliquer des choses un peu complexes, c’est confortable de pouvoir changer de langue. En plus, je craignais de faire les frais des querelles entre flamands et wallons, mais dans l’ensemble ce ne fut pas le cas. A l’exception du bar à touristes « Bier Central » où les serveurs sont désagréables avec tout le monde, les gens étaient fort aimables dans l’ensemble.

10- Il fait beau. Bon, sans doute pas toute l’année, le tour guidé du port rapporte même qu’un quai a été conçu spécialement pour débarquer le fer sans qu’il soit exposé aux intempéries. Mais pour moi la ville a déployé son plus beau soleil 3 jours durant. Merci choupette!

11- en bonus, la traboule… Non, je ne confond pas Anvers et Lyon. Mais à Anvers, au 16 de la Oude Koornmarkt, prenez donc le passage pavé, le Vlaeykensgang : sinuant entre les immeubles privés, comme une traboule donc, il conduit à deux sorties, une sur Pilgrimstraat et l’autre sur Reyndeerstraat (pas très loin du café à chat sus-cité). Un restaurant et un bistro/salon de thé sous tonnelle y sont à l’abri du bruit du centre ville.

En résumé : Anvers est une très belle ville, et j’espère avoir l’occasion d’y retourner, car il me reste des choses à y voir : le zoo voisin de la gare, le musée des Beaux-Arts (fermé lors de mon passage), le Red Star Line Museum, dédié aux migrants qui prenaient les navires de cette compagnie (concurrente de celle qui a construit le Titanic, la White Star Line) pour aller s’installer aux Etats-Unis… et j’en passe.