C’est dans le local attenant à la célèbre librairie internationale Shakespeare and Co qu’un café branchouille a ouvert. Quand je dis célèbre, c’est parce que même si vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, elle a sa propre page Wikipédia qui vous éclairera sur l’origine de sa notoriété, et la plupart des touristes étrangers y font un tour.
Le fait est qu’aujourd’hui encore, même en ignorant son histoire, elle a le charme des librairies « à l’ancienne », telles qu’on les imagine : intérieur encombré, murs recouverts d’étagères de livres jusqu’au plafond, étages auxquels on accède par des escaliers étroits et escarpés… Avec au hasard des pièces minuscules, couchettes (la librairie propose aux écrivains de passages de les héberger quelques nuits contre un coup de main à la boutique et une page autobiographique), piano, voire chat (paraît-il. Je ne l’ai jamais croisé). Et pas de photos de l’intérieur, parce que depuis quelque temps, il est interdit d’en prendre..
.Pas étonnant, avec une telle aura de lieu de rencontre, qu’ils ouvrent enfin un café pour désengorger la librairie elle-même. C’est l’an dernier que celui-ci a ouvert. Pas étonnant non plus : la carte est américaine et alternative : bagels, jus bios, quelques gâteaux (crumble de fruits rouges, lemon pie – oui bon, tarte au citron quoi…), corbeilles de fruits et de légumes à l’entrée, mobilier en bois brut et spécialités de cafés. L’équipe est jeune et polyglotte, mais quelque peu désorganisée… (cad qu’il y a 5 personnes entassées derrière le comptoir mais que malgré ça on n’est pas servi très vite). Peut-être eux aussi des écrivains en herbe hébergés contre service par la librairie? Ca expliquerait le côté amateur, sympathique certes, mais faut pas être pressé.
La salle intérieure est petite, alors il vous faut espérer soit passer en semaine, soit viser un jour pas trop pluvieux pour pouvoir profiter de la terrasse, avec vue sur Notre-Dame et la Seine.
Ce que je fis, après avoir essuyé le banc plein de gouttes de pluie résiduelles avec la serviette de ma glace Berthillon (oui c’était une après-midi gourmande… Je n’avais pas prévu de m’arrêter aussi au café Shakespeare, mais vu que pour une fois il n’y avait pas trop la queue, je me suis dit qu’il fallait en profiter). Le sorbet avait entamé mon appétit, mais voulant quand même tester l’offre pâtissière pour l’article, j’ai opté pour le Cheesecake, dont les parts semblaient assez petites, malgré un prix qui ne l’était guère (4,50 Eur). Ce n’était pas ma meilleure idée.
Il faut vous dire que je ne raffole pas du cheesecake. Mais comme j’en ai rarement mangé, en fait, pour l’instant je n’en fais pas une règle. J’attribue plus ça au fait que je n’en ai mangé qu’à Paris, et que ce n’est pas forcément le meilleur, ou le plus authentique. D’où l’idée de tester celui-ci. Parce que jusqu’ici, de mémoire, j’en ai mangé une fois dans un Starbucks (où la part volumineuse et industrielle remplace facilement 2 repas au niveau calorique, et m’a durablement dissuadé d’en reprendre…), au Café des Chats, et une fois au Savannah Coffee (rue de Turenne, d’ailleurs je n’ai jamais fait d’article sur leur brunch, c’est un tort, il est très bon et pas excessivement cher pour Paris et la proximité de la place des Vosges).
Et comme j’en ai donc mangé rarement, j’avais oublié que je trouve ça bourratif et pas très intéressant, comme gâteau… Cad que tu colles une plaquette de beurre sur un petit sablé, c’est à peu près pareil. En moins sucré. Non, il faudrait juste battre un peu le beurre avec moitié de crème fraîche pour restituer le côté « mou gavatoire ».
Quand je pense que dans une émission, un diététicien avait demandé aux chroniqueuses de ranger divers gâteaux US à la mode dans l’ordre qu’elles pensaient être du moins calorique au plus calorique. Elles avaient toutes pointé le cheesecake comme étant le plus léger « parce que c’est au fromage blanc ». Non mais NON. Comment on peut penser ça? Vous n’avez pas de détecteur de gras dans la bouche ou quoi? Rien qu’en le soupesant, on sent bien que c’est deux fois plus dense qu’un doughnut industriel! Et c’est du poids de gras! (avec du sucre en plus). Oui d’ailleurs pour info, l’ordre global du moins au plus calorique, c’était doughnut, muffin et cheesecake, sous réserve que le doughnut soit industriel (parce que la cuisson se fait alors avec moins d’huile qu’un beignet fait maison, c’est mieux égoutté, et avec une pâte plus levée) et nature, et ça dépend aussi du fourrage des muffins pour le classement entre muffin et cheesecake. Un muffin tout choco aux pépites de chocolat devient vite aussi ou plus calorique qu’un cheesecake.
Bref. Donc pas convaincue par le cheesecake, mais pas moins que par les autres cheesecakes goûtés ailleurs, ce n’est donc pas la faute du café… Sans doute que les amateurs de ce gâteau l’aimeraient. L’espresso était assez corsé.
Au final, jolie vue, prix pas pire qu’ailleurs dans le quartier (2,50 l’espresso, 4,50 le gâteau), et service plutôt plus cool même si pas top professionnel, ambiance trop roots bobo parfaite pour un selfie sur Instagram sur fond de cathédrale « Je me prends pour Hemingway parce que je bois un café bio in Pawis, I am an artist baby ».
Parfait pour : amener des potes étrangers en visite à Paris.
A éviter si : vous êtes allergique au bobo biobio.
Tant que j’y suis, si vous passez à Saint-Michel, je vous recommande fortement de boycotter les cafés tout autour de la place Saint-Michel elle-même. Le cappuccino à 5 Eur vous y est servi par des serveurs qui font la gueule et donneront l’impression que vous les dérangez, sauf peut-être si vous commandez, payez et partez sans vous asseoir ni consommer. C’est pour ça que je suis clémente envers les « pièges à touristes » où au moins, le service est cordial.
Informations pratiques
Shakespeare and Company Café.
37, rue de la Bûcherie
(M) Saint-Michel
Horaires :
Du lundi au vendredi de 10h à 18h30.
Samedi et dimanche de 10h à 19h30.
Sans moiii ! Je visiterais la librairie et je laisserais le cheesecake car des bons cheesecakes ça existe et on a une vraie part pour ce prix là ! 😜
Non mais franchement, je ne crois pas qu’il est mauvais… c’est juste que c’est pas mon truc. Et une part comme ça me suffit amplement, c’est un étouffe-chrétien ce machin.
J’adore ce gâteau (ok j’avais un voisin pâtissier de métier qui nous en faisait à la demande et je t’assure que c’est un délice lorsqu’il est bien fait. Fait avec amour quoi…mais punaise il blinde en terme de calories (euh les chroniqueuses ont déconné là.
Cette librairie est superbe et pourtant je n’y entre jamais. C’est nul je sais.
A St Michel j’adore aller me goinfrer au Sud Tunisien tu connais?
Je ne suis pas sûre d’avoir acheté quoi que ce soit dans la librairie vu qu’il y a toujours tellement de monde… je n’y suis pas entrée très souvent. Non je ne connais pas le Sud Tunisien. J’ai du mal avec les plats trop lourds.
Idée sympa.
Apparemment ils en rêvaient depuis longtemps et ils ont enfin pu acheter le local voisin.
Bien d’accord, ce n’est pas un quartier sympa pour boire un verre ! Mieux vaut aller vers place Monge (le Local, par exemple, fait de chouettes cocktails). Le cheesecake de chez Exki est pas mal, dans le genre. Et une boutique de Bercy village se vante de faire les meilleurs de Paris (mais je n’ai pas goûté).
Ben oui mais place Monge y a rien à faire autour par contre… J’hésite à tester d’autres cheesecake, je pense vraiment que le concept même est trop lourd pour moi. J’ai pensé la même chose des Käsekuchen de House of 3 Brothers alors que le vendeur m’avait dit que c’était plus léger que les cheesecake US car fait avec du fromage blanc.
Il y a la touristique rue Mouffetard pas loin… Après tout, si tu n’aimes pas le chessecake, il existe plein d’autres desserts ! 😉
Oui mais je parlais plus en terme d’occupation récurrente. Saint Michel c’est le quartier des librairies en plus d’être à deux pas de la Seine et de Notre-Dame, toujours sympas à revoir 🙂 La rue Mouffetard, j’ai dû y passer 3-4 fois et je ne m’en ferais pas un rendez-vous régulier (faut dire aussi que depuis chez moi, c’est moins pratique d’y aller).