Parisienne mais presque : 10 raisons de vouloir quitter Paris

1) Marre des transports en commun.

Malgré les voies de bus et malgré les travaux permanents sur les lignes de RER et métro (les travaux Castor sur la ligne C ont commencé avant mon arrivée à Paris, ils durent encore… Ceux de la ligne A, bloquée un mois entier par an sur tout le tronçon intra-muros de Paris, est bien parti pour faire pareil), les temps et conditions de transports ne font qu’empirer d’année en année.

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Les lignes perturbées pour travaux sont marquées d’un panneau jaune

2) Marre des cinglés à tous les coins de rue.

Gna gna tolérance machin bidule. Ouais. Personnellement, si je n’avais pas peur de rallonger mon temps de trajet et de finir en taule, il y a longtemps que j’en aurais poussé plusieurs sous les roues du métro. D’autant plus qu’à chaque fois que je suis sur un quai et que j’entends un énième siphonné, je crains qu’il ne fasse subir ce sort à un passager.

3) Marre d’être prise pour un pigeon.

Des burgers à 15 Eur, des bagels idem, des « concept food » type éclair salé au prix du caviar (je vous rappelle qu’à la base, tous ces trucs sont DES PUTAINS DE SANDWICHS DEGUISES)… des brunchs à 40 Eur où on te vend l’omelette et le croissant surgelé au prix d’un repas entrée-bavette-dessert de très bonne qualité. Tout un tas de formules attrape-pigeons, et d’autres qui ne marchent que parce que la clientèle est captive (ex : la Défense).

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4) Marre des « incivilités ».

Marre des incivils, surtout. Là encore, si ce n’était pas illégal, il y a longtemps que j’aurais sorti le BFG-9000 pour régler le problème de surpopulation de la région francilienne…

5) Marre de faire la queue.

Pour entrer dans le métro, tu fais la queue.
Pour faire tes courses au supermarché, tu fais la queue.
Pour visiter une exposition, tu fais la queue.
Pour acheter un sandwich, tu fais la queue.
Des fois, pour entrer dans un restaurant ou un magasin, tu fais la queue… (mais là, c’est sans moi).

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6) Marre des employeurs qui délocalisent leurs bureaux tous les 2 ans.

Et s’éloignent de plus en plus du centre de Paris. Pour dépenser moins mais sans penser que la qualité du travail va s’en ressentir si les salariés ont 1h de trajet en plus dans les wagons à bestiaux de la RATP, nos chers décideurs déplacent leurs sièges de plus en plus loin : avant c’était à la Défense, maintenant ça devient Charenton, Villejuif, Saint-Quentin-en-Yvelines, Melun…

7) Marre du bruit.

Open space, transports en commun, commerces, voitures, gens qui écoutent fort de la musique de merde (c’est toujours de la musique de merde)… Je me définissais comme foncièrement citadine, mais après plus de 15 ans ici, je sature.

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9) Marre des gens qui demandent de l’argent.

Pour eux-mêmes, pour des oeuvres de charité, pour ceci, cela… Si avec tous les impôts que je paie, il n’y a pas assez de services publics pour vous entretenir, allez demander de l’argent aux députés et aux ministres, pas à moi! Si je me tartine les transports et 40h de boulot par semaine, c’est pas pour sauver le monde : c’est pour me payer un toit et remplir mon assiette. D’ailleurs vu tout ce qui précède, vous devez bien vous douter que je préfère encore faire des dons pour aider les animaux que les humains.

10) Marre des gens.

Il y a trop de gens au mètre carré dans cette ville. Vous me direz que c’est le propre des capitales, mais après avoir voyagé, je réalise que non : Paris est particulièrement dense. Berlin et Londres sont plus étalées et donc paraissent peu habitées par comparaison. Ici, le seul moyen d’être tranquille est de monter en gamme et d’aller dans des endroits un peu chic (et pas trop branchouille, car le branchouille attire la foule, et le braillard qui aime attirer l’attention et écouter de la musique fort). Le luxe, c’est l’espace, il paraît. Et le calme.

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30 réflexions au sujet de « Parisienne mais presque : 10 raisons de vouloir quitter Paris »

  1. J’avoue, les gens qui réclament de l’argent, et qui en plus parfois sont aussi les bizarres, ça me gonfle de plus en plus. Je comprends pas l’intérêt de venir/rester à Paris quand on est pauvre, alors que tout y est plus cher qu’ailleurs. Je ne fais pas de mauvaise foi hein, c’est une question que je me pose vraiment.

        • Sauf qu’à Paris il y a bcp de touristes, plus crédules et moins blasés. Ce week-end, une nana m’a abordée pour me demander si je pouvais lui payer son arriéré de 12 nuits d’hôtel sinon elle était à la rue… 700 euro. En disant que le directeur lui avait proposé un rabais d’une nuit si elle trouvait à payer en liquide. Et dans son speech, elle disait qu’elle trouvait des gens qui lui payaient une nuitée (60 eur) en carte bancaire de temps en temps… Je suis restée perplexe.

            • Encore les tickets restau, j’y vois une logique : ça peut rassurer certains donateurs sur le fait qu’ils vont réellement utiliser ça pour se nourrir, et pas pour acheter de la came ou que sais-je. Et puis psychologiquement c’est un peu différent de donner de l’argent.
              D’ailleurs un jour j’ai retrouvé un carnet de tickets qq jours avant leur expiration, genre tickets 2007 retrouvés en janvier 2008. Plusieurs restau des alentours du bureau ne les prenaient déjà plus, et quand j’en ai parlé, un collègue m’a proposé de me les racheter (pour filer à son fils pour éviter qu’il se balade avec du liquide et se fasse racketer au collège)… à la moitié du prix. Sa logique était de me payer uniquement la part du ticket que me prélevait ma boîte dessus, mais pas la moitié que payait la boîte. Je lui ai aimablement signifié que à ce compte-là, je préférais bouffer au resto tous les soirs… 😛
              Mais bon. Tout ça pour dire que pour certains, les TR c’est pas tout à fait pareil que de l’argent…

  2. Marre des gens, du bruit, des incivilités, etc…: mais c’est la même chose partout (ou alors, je suis mal tombée ^^) ! A part les transports qui sont + cools et les prix plus corrects, je retrouve les mêmes trucs chiants, ici en province.
    La différence, pour moi qui vient de Seine St Denis? Des loyers moins chers. Mais pas de travail…
    voilà, voilà

    • Il y a des gens incivils partout, certes, mais à Paris et en proche banlieue il y en a plus au mètre carré, donc on sature beaucoup plus vite et on a du mal à trouver un endroit où on n’y soit pas confronté en permanence. Exemple ce soir : alors que je faisais mes courses au supermarché, un clodo bourré (russe ou shaipaquoi) venait réclamer de la bière, une vendeuse refusait de le laisser entrer parce qu’il était bourré et qu’il puait. Les autres vendeurs essayaient de lui faire comprendre discrètement qu’il fallait qu’il revienne un autre jour (cad quand la nana ne serait pas là). Bon ok il n’était pas agressif, mais 1) je me méfie des gens soûls et 2) renifler ça avant d’aller préparer le dîner, berk.
      J’ai beaucoup vécu en province, et quand même la densité de gens au mètre carré est plus faible, et accessoirement il me semble aussi que la densité de tarés / emmerdeurs parmi ceux-là aussi… Je ne sais pas s’ils sont mieux pris en charge par les services sociaux dans les petites villes, ou simplement qu’ils se radinent tous en région parisienne pour des raisons incompréhensibles…

      • Le truc, c’est que j’habite dans une grande ville ^^
        C’est vrai que les illuminés ont toujours eu l’air de venir à Paris. Je m’en suis rendue compte très tôt (purée, le métro est un lieu de rassemblement, ou je sais pas comment ça se passe …)
        Normal: plus il y a d’habitants, plus on a de (mal-)chance de tomber sur des …bip …..

        Vrai qu’on sature vite avec les gens – mais je sature partout, en vérité. Et la mentalité de « province », ça reste vraiment spécial, parfois…
        Bon, l’un dans l’autre, il est difficile de trouver l’idéal.

    • Et puis rien que le loyer / logement moins cher, ça veut dire que tu peux avoir un chez toi plus grand, plus calme, qu’il y a moins de monde dans la rue en contrebas… Bref moins de bruit ambiant et moins l’impression d’étouffer.
      Mais oui, effectivement, la plupart des boulots sont à Paris. Surtout dans ma branche.

      • Heu ..non, pas plus grand du tout. En HLM, le bruit, ça varie vraiment selon tes voisins, ici ou ailleurs. Et sans travail régulier, bah, c’est relou. Mais je peux pas retourner en région parisienne malheureusement…

  3. En allant à Paris que pour « les vacances » j’avoue que faire la queue partout me saoule aussi, tout comme les « sandwich à 15 euros » :p
    Aller bien du courage chère Parisienne, c’est pas facile la vie :p

    • Au début ça ne me dérangerait pas, moins que dans les petites villes où tu es « surveillé »… ici tu peux faire ce que tu veux, la plupart des gens tu ne les reverras pas donc même s’ils te regardent de travers ou de haut, tu t’en fous 🙂 Mais à force c’est usant de rarement avoir de l’espace calme…

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  5. Ça tape fort mais il y a une part de vérité… On sait que bon nombre de parisiens souhaitent quitter la capitale pour vivre en région et nous essayons justement de les aider à sauter le pas sur https://www.partirdeparis.fr/ !

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