Lecture : Actors Anonymous, de James Franco

Acteur, réalisateur, monteur, poète et écrivain, James Franco semble avoir décidé de pousser à l’extrême le cliché de l’acteur multi-casquettes. Tiens, je ne crois pas qu’il se soit essayé à la musique?

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L’auteur

Pour être tout à fait honnête, loin de faire partie de ses fans, je le trouve plutôt agaçant. Mais nous avons un point commun : il fait partie des quelques personnes encore plus obsédées que moi par River Phoenix. Quand il a tourné avec Gus Van Sant, il lui a demandé de visionner les rushs de My Own Private Idaho. En discutant avec lui, il a obtenu son accord pour tirer de ces heures de pellicule, non utilisées dans le film, deux longs métrages expérimentaux, dont l’un entièrement centré sur le personnage de River, Mike, et qu’il a baptisé My Own Private River (récemment projeté à la Cinémathèque de Paris dans le cadre de l’exposition Gus Van Sant, et avant ça, seulement montré dans diverses expositions. Des fans avaient lancé une pétition pour demander la sortie en DVD/Bluray, avant de découvrir que GVS y était opposé, et James Franco aussi). Il lui a aussi consacré un texte dans son recueil de poésies, « Directing Herbert White ». Et lorsque 2 auteurs demandent à des écrivains (dont lui, allez savoir ce qu’il fait là-dedans) de leur raconter leur premier « celebrity crush » (béguin pour une célébrité? Pas terrible comme traduction), c’est évidemment de River qu’il choisit de parler. Ce serait limite inquiétant s’il n’était pas mort.

Aussi, quand j’ai vu qu’il avait sorti un roman traitant des acteurs, je me doutais qu’il y mentionnerait River. Je ne me trompais pas : il y a carrément 4 poèmes parlant de lui dans un chapitre dédié. Cinq pages. Ça, c’est fait (je ne m’aventurerai pas à les commenter).

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Le roman

Le texte est bizarre : au lieu d’un roman classique, il s’agit d’un puzzle présenté sous la forme d’un guide de principes pour les apprentis acteurs, pour survivre à la machine à broyer les egos. Le narrateur évoque en seconde intention la volonté de partager avec le grand public ce qu’il a appris de la réalité des coulisses de Hollywood. Les chapitres portent chacun en titre un des principes édictés au début, qui dérivent apparemment de ceux des Alcooliques Anonymes. Ces chapitres racontent, souvent à la première personne, différents personnages et leurs histoires : une starlette, un acteur à succès, un loser en cure de désintoxication alcoolique…

La narration joue en permanence avec les a prioris du lecteur, qui peut y déceler, à tort ou à raison, des échos directs de la vie et la voix de Franco. A ce titre, les fragments sur l’acteur à succès qui profite de sa célébrité pour se trouver une (jeune) fan dans chaque -port- ville laissent songeur, quand on a eu vent de quelques rumeurs / débordements le concernant via la presse.

Il essaie de dégonfler les mythes autour de la machine à rêves d’Hollywood, et peut-être son propre melon. Le résultat est souvent glauque, parfois trash. Mais sans doute plus réaliste que les biographies aseptisées. Pour moi qui n’ait jamais trop fantasmé sur le quotidien des staaaars, rien de surprenant, sauf peut-être la mentalité de certains personnages. On pourra s’amuser à essayer de deviner si ses histoires sont celles de personnes réelles, et si oui qui. Mais sans être dans le milieu, je doute qu’on trouve ces clés de lecture là.

En conclusion

Un étrange objet littéraire, pas inintéressant, mais surtout pour qui s’intéresse à la psyché des gens de cinéma.

Informations pratiques :
Actors Anonymous
Auteur : James Franco
Editeur : Little A / New Harvest; Faber & Faber
(pas de version française pour l’instant)

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