Auto-édition en questions (1) : Fred Marty (Sherona, les chroniques de Gabriel)

J’entame ce que j’espère être une série d’interviews d’auteurs qui ont choisi l’auto-édition. A tout seigneur tout honneur, puisque c’est en lisant les avancées des différentes phases d’écriture de Fred Marty sur Twitter que m’est venue l’idée de recueillir et partager les expériences de ces auteurs dans la jungle périlleuse de l’auto-édition. Il a gentiment accepté de répondre à mes (nombreuses) questions.

Et ça tombe d’autant mieux que j’ai tellement tardé à mettre en forme et publier cet article, que cette semaine sortait son nouveau roman, le tome 2 des Chroniques de Gabriel. On va dire que c’était fait exprès.

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L’AUTEUR

1) Peux-tu te présenter en tant qu’auteur?

Auteur de 40 ans, j’ai été biberonné très tôt aux littératures de l’imaginaire en commençant par le jeu de rôle et les livres dont vous êtes le héros. Je m’y suis mis dès mes 8 ans et j’y joue encore aujourd’hui. J’ai été très majoritairement Maître de Jeu (Œil Noir, Terres de Légende, Donjons & Dragons, INS/MV*…) donc je crée des histoires depuis très longtemps, sous une forme interactive où il est surtout important de savoir rester cohérent quelles que soient les idées tordues des joueurs.
Cela conditionne aujourd’hui ma manière d’écrire des romans où je définis les personnages, l’endroit où je veux les amener, mais où je me laisse porter sur le chemin à parcourir en les « écoutant ». Du coup, je me vois presque plus comme un scénariste que comme un romancier
😉

En parallèle du JDR, j’ai énormément lu de Fantasy qui reste mon registre préféré. Les auteurs marquants pour moi sont David Eddings (la Belgariade et la Mallorée), Margareth Weis & Tracy Hickman (DragonLance, le cycle des portes de la Mort), Terry Pratchett et Neil Gaiman. De grands récits d’aventure aux personnages forts et nombreux, je suis fasciné par les groupes de personnages et les possibilités sans fin qui surviennent en les laissant interagir entre eux.

2) Publies-tu sous ton vrai nom?

J’ai longuement hésité parce que je voulais publier sous mon vrai nom à la base, mais j’ai choisi un pseudo. C’est pour faire une séparation entre ma vie pro d’informaticien et ma vie d’écrivain (où est aussi mon compte Twitter perso).

C’est assez facile de me reconnaître, pour ceux qui me connaissent IRL, le seul objectif est de dire :

* recherche Google sur mon vrai nom => résultats Viadeo, LinkedIn, informatique

* recherche sur mon nom de plume => mon site web, Babelio et les chroniques des blogueuses sur mes livres (modulo les homonymes, je n’avais pas vérifié au préalable :p)

3) As-tu aussi été édité dans le circuit traditionnel?

Non et je n’ai pas essayé avant ces romans en fait. J’ai eu beaucoup de mal à virer tous les blocages qui m’empêchaient d’écrire mon premier roman et je craignais beaucoup de perdre la main sur mon projet en le soumettant à des maisons d’édition. Déjà, parce que le délai de réponse est très important, très souvent négatif, et j’aurai eu l’impression de ne pas être allé au bout de mon idée.

Du coup, j’avais choisi l’auto-édition très tôt pendant l’écriture. A force de parler sur Twitter, j’ai appris beaucoup de choses sur le monde du livre qui me conforte dans l’idée de me faire mes expériences et de m’aguerrir tout seul en premier lieu. Un peu comme une recherche d’emploi informatique : j’avais un CV vierge, sans expérience, ni formation. Envoyer des candidatures spontanées à Microsoft / Google / Apple, c’est mignon, mais ça a très peu de chances de marcher(et on est hyper nombreux à le faire).

Pas la peine de s’illusionner à cause du mec sur 10 000 qui y arrive. Donc, je me crée mes expériences pro tout seul 😉 Comme ça, je sais ce dont je suis capable sur la conception d’un livre (écriture, correction, couverture, mise en page, impression, diffusion, marketing, etc…). Je connais mes capacités propres et je sais aussi où il est préférable de rémunérer un pro. J’apprécierai d’autant plus le service pro d’une maison d’édition que je sais ce que je peux faire seul. Après tout, je paye ce service cher en réduisant fortement mes droits d’auteur. Il faut que la relation pro soit équilibrée et saine, ni moi qui supplie d’être édité, ni qui fais ma diva en réclamant les à valoir de JK Rowling 😉

Mon objectif est d’être hybride, avec des titres en auto-édité et des titres en maison d’édition. Par exemple, j’ai écrit un livre dont vous êtes le héros qui a été soumis à une maison qui en cherchait spécifiquement. Si je file ma métaphore de la recherche d’emploi, je réponds à une annonce, je ne fais pas une candidature spontanée. C’est très différent dans l’approche.

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LES OEUVRES

1) Quelles sont tes oeuvres auto-éditées ?

Il y a les Chroniques de Gabriel (1 tome paru, 2ème arrive en mai). Ce roman d’aventures raconte l’histoire de la quête initiatique de Gabriel, 20 ans, qui reçoit un jour une lettre de sa mère, lui donnant rendez-vous à un lac dans les Pyrénées, le 14 juin 2013. Le problème étant qu’elle est morte il y a trois ans dans des circonstances étranges… Gabriel s’y rendra avec ses trois amis(Aymeric, Maeder et Ethan) et il basculera dans un monde parallèle. Il devra, enfin ils devront tous les quatre, à la fois en sortir et découvrir ce qui est réellement arrivé à sa mère.

Également, une série de Fantasy (1 tome paru, 2ème fin 2017 / début 2018) appelée les Aventures de Sherona.
Voilà le pitch :
Un vieux qui vient dans une taverne proposer un job fabuleux. Je savais que c’était forcément un piège à cons, mais on ne m’écoute jamais. Bon d’accord, j’en avais besoin de cet or. Un besoin urgent et légèrement vital, oserai-je dire. Et maintenant, me voilà sur les routes à jouer les nounous pour des nobliaux qui se chamaillent, pour des pèlerins qui partent à l’abattoir en chantant, et accompagnée par la pire équipe de bras cassés que j’ai jamais rassemblée. Ah, tiens, démons droits devant. Ne quittez pas, je reviens. J’espère… Cette histoire est inspirée d’une campagne de JDR papier menée sur plusieurs années.

2) Dans quelle(s) catégorie(s) tu les situes? (fantastique, science-fiction, polar, romance…)

Sherona est de la Fantasy. C’est le plus facile à classer. Après il y a tellement débat dans les sous-genres que c’est dur d’aller plus loin, mais je tente quand même : il y a de l’humour, mais au point de la light fantasy. J’appelle ça de la low fantasy car il y a très peu de magie, mais d’autres diront high fantasy car cet univers est très éloigné du nôtre. Enfin, médiéval-fantastique est un peu bateau comme appellation à mon goût, mais Sherona pourrait s’y greffer sans honte.
Gabriel est plus vicieux à caser. J’ai plutôt envie de dire que c’est un roman d’aventures qui plaira aux petits z’et aux grands (les plus directs mettront ça en Young Adult)

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L’ECRITURE

1) Quelles sont tes méthodes de travail? Tu te fixes des deadlines, des objectifs?

(Note de FanActuel : comme je suis en retard, ces réponses datent d’il y a presque 2 mois. Entre-temps, Gabriel T.2 est donc sorti. Je ferai mieux la prochaine fois 😉 Enfin, non, vu que le prochain attend depuis presque aussi longtemps. Le 3e alors).

Comme j’aime bien être sur plusieurs fronts à la fois, je me suis donné quelques règles. Je peux bosser sur plusieurs livres, mais ils n’ont pas le droit d’être au même stade de développement. Y en a 4 : conception, écriture, corrections, diffusion. Du coup, là maintenant tout de suite, j’en suis à :
* conception : Gabriel T.3 (réfléchir à l’intrigue de fond, les lieux à visiter, les légendes basques à découvrir et insérer, etc…)
* écriture : Sherona T.2 (j’ai préparé les intrigues, les persos, le plan, on y va !)
* corrections : Gabriel T.2 (premier jet fini, je corrige en fonction des retours de bêta-lecteurs)
* diffusion : Rêve mémoriel (Le LDVELH) (rien n’est signé, j’ajuste mon manuscrit en fonction de discussions éditoriales)

Pour écrire, j’utilise la méthode du Voyage du Héros de Christopher Vogler. ça m’aide à caler un plan, imaginer surtout comment faire le milieu du livre (facile de savoir d’où on part et où on veut aller, mais entre les deux…). J’ai une approche inspirée des arts martiaux japonais avec ce type de méthode. D’abord, on répète, puis on s’approprie et après on innove (c’est résumé en trois mots japonais que je suis infoutu de retrouver).

Donc j’ai surtout appliqué le Voyage du Héros pour Gaby 1, puis j’ai commencé à mieux le sentir pour Sherona 1, puis je commence à faire les modifs qui me correspondent pour Gaby 2. C’est d’ailleurs une façon de faire totalement revendiquée et recommandée par Vogler (j’ai eu la chance d’assister à une masterclass de 3 jours à Lyon en 2012). A chaque roman, il faut que je fasse un pas en avant dans cette direction, donc je me demande à chaque fois : qu’est-ce que je vais changer cette fois, qu’est-ce que je vais essayer et explorer ?

Côté deadline, je vise 1 semaine d’écriture par chapitre. Je me suis calé assez naturellement sur des chapitres de 2500-3000 mots. A peu près 10 minutes de lecture. C’est ce que j’aime comme rythme en tant que lecteur et je l’ai reproduit sans trop y penser en écrivant.

Il s’agit là du premier jet du roman, où je ne reviens pas en arrière, où je m’autorise de laisser passer des maladresses de style si je n’ai pas une meilleure idée tout de suite, etc… L’objectif est de sortir l’histoire de ma tête, de tout poser sur papier, là tout nu devant mes yeux. Après ça, les bêta-lecteurs interviennent, me mettent le nez dans mon caca si besoin, et je fais autant de corrections que nécessaire jusqu’à que je ne puisse plus voir mon livre en peinture. A ce stade, ma récompense est d’avoir le droit d’écrire le livre suivant (celui qui est au stade « conception » et aura le droit de passer en « écriture » quand la place aura été libérée 😉 )

Pour les objectifs, chaque livre doit me sortir de ma zone de confort d’une manière ou d’une autre. Changer de point de vue de narration, de type de perso principal, introduire un thème nouveau, etc… C’est comme ça que je veux continuer à progresser. Il y a certaines histoires que j’aimerai écrire, mais je sais que je n’ai pas atteint le niveau pour les retranscrire correctement. Donc évoluer est censé m’y donner accès un jour 😉

2) As-tu suivi des MOOC ou des formations pour peaufiner ton écriture?

Seulement la masterclass avec Vogler en 2012. J’apprends en lisant, en regardant des séries, parfois en lisant des bouquins d’auteurs qui racontent leur parcours (Orson Scott Card, Terry Brooks…). Je suis pas tout seul dans ma tête, donc y a un Fred qui regarde sa série et un autre qui prend des notes pour les lui ressortir après : « Dis donc, Fred, tu te rends compte que tu adores les persos de séducteurs malgré eux ? Tu veux pas en caser un dans l’histoire « en conception » du moment ? » (on essaye de pas trop s’engueuler entre nous dans ma tête ;)).

3) Est-ce que tu « fais » le NaNoWriMo »? Ou d’autres challenges d’écriture en commun?

Ca m’aurait sans doute plu à une époque, quand je n’arrivais pas à écrire, mais plus maintenant. Comme j’ai réussi à être régulier, je préfère éviter ces challenges. Je suis dans une démarche de marathon, pas de sprint. Mais je n’ai aucun souci avec ceux qui affectionnent cette manière de faire, s’il n’y avait qu’une unique façon universelle d’écrire, ça se saurait 😉

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LA MISE EN FORME

1) Comment as-tu trouvé tes illustrateurs (-trices en l’occurence)?

Pour les illustratrices, j’ai trouvé Timtimsia (Gaby) sur Twitter. Je la suivais depuis longtemps, j’ai pensé que son style pouvait convenir à cette histoire. Pour Sherona, j’ai contacté quelqu’un d’autre car le style de Timtimsia ne collait pas avec ce que j’imaginais. J’ai eu un premier retour où il fallait que j’envoie mon texte pour qu’il voie si ça lui conviendrait. J’attends encore (je suis peut-être impatient, ça fait que 13 mois après tout…).

J’ai connu Loriane (Sherona) via son travail sur Theriantropia (écrit par l’auteure avec qui j’étais à Tarbes ;)).

2) Tu avais une idée précise de ce que tu voulais comme couverture?

Pour Gaby 1, je savais en grande partie ce que je voulais. Je partais d’une image de paysage achetée sur une banque d’images. Je voulais lui donner une ambiance plus fantastique et je ne voulais pas qu’on voie les personnages. Au final, elle m’a proposé de le redessiner avec l’ambiance que tu vois sur la couv finale. ça rend super bien et j’ai validé l’idée.

Quant à Sherona, j’avais une image de fond, mais je voulais un dessin de chacun des 5 personnages principaux. J’avais une illustration pour chacun d’eux (dessin ou photo réaliste) qui me servait de base pour mes descriptions du roman. Loriane devait partir de là et des détails donnés dans le roman. Elle m’a d’ailleurs posé plein de questions très pertinentes du genre « Sherona a 2 dagues. Elles sont différentes ? Elle a une préférée ? ». Et moi j’étais là « Ah mais c’est une super idée ça, j’aurai dû y penser pendant l’écriture ». Du coup, ça devrait m’aider dans l’écriture pour la suite, tous ces petits détails de la couv auxquels pense une dessinatrice.

Les deux illustratrices étaient donc invitées à être force de proposition pendant la conception de la couv. Sur Gaby 2, Timtimsia a proposé un autre angle de vue que ce à quoi j’avais songé initialement. Je lui ai envoyé le chapitre 6 du roman (qui correspond à la scène devant être mise sur la couv). Un passage l’a inspirée et on a le résultat final que tu vois.

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DIFFUSION PAPIER

1) As-tu essayé l’auto-édition format papier?

Oui, mes titres sortent toujours en numérique et en papier. Je commande mes couvertures à une illustratrice pro (une pour Gaby, une pour Sherona). Si possible, elle fait aussi la tranche et le quatrième de couv (je vous laisse deviner laquelle a été faite par une pro et laquelle par mes grosses mains pleines de doigts).

2) Si oui, avec quel (s) imprimeur(s)?

J’utilise lulu.com pour l’impression. Ils se connectent à Amazon et proposent donc le papier directement. J’imprime toujours un stock pour chez moi. Ca sert pour les ventes en direct et quand je vais sur des salons.

3) Tu nous postes une photo du résultat?

(NDFA : je les ai réparties dans l’article)

4) Des commentaires? (qualité du rendu, du service client, conseils…)

La gestion de l’intégration de l’ISBN est un peu sioux chez lulu, faut bien faire attention. C’est assez casse pieds de gérer les prix HT qui sont ensuite envoyés sur Amazon, y a des surprises parfois.
Sinon, très content du rendu et du résultat. A noter que lulu fait très souvent des promos sur les frais de port ou les achats de ses propres livres et qu’il est très intéressant de surveiller ça.

5) Pour la distribution, tu gères tout seul chez toi, ou tu as un intermédiaire?

Lulu s’occupe d’Amazon et d’autres boutiques en ligne type Barnes & Nobles (je fais évidemment 0 vente là-bas, donc je m’en fiche un peu). J’ai aussi démarché directement des libraires de chez moi et j’amène les livres moi-même. Quand j’ai besoin d’envoyer plusieurs livres à mon illustratrice qui fait un salon, par ex, je commande sur Lulu et je fais livrer chez elle directement.

DIFFUSION NUMERIQUE

1) As-tu essayé plusieurs plates-formes en ligne (gratuites ou payantes)? Si oui lesquelles?

Amazon (indispensable)
Kobo (2ème vendeur en France)
Youscribe (pour les allergiques aux deux premiers ou ceux qui veulent n’importe quel format d’ebook)
Je compte tester Youboox dont j’ai entendu du bien.
Il parait aussi que 7switch est pas mal pour l’imaginaire.

2) Avantages et inconvénients à signaler?

Tout livre confondu, Amazon a fait 90% de mes ventes numériques, Kobo 9% et Youscribe 1% (et encore j’ai arrondi). Chiffres à prendre avec des pincettes car beaucoup de blogueuses ayant eu mes livres en SP sont sur Kobo. Donc ça représente sûrement plus que 9% de mon lectorat, si on peut dire.
Ca n’a pas été bien compliqué d’intégrer les livres à ces plateformes, donc rien de transcendant à raconter.

3) Si tu ne l’as pas fait, pourquoi?

Impensable de s’auto-éditer et de ne pas être en numérique. Il faut bien être conscient de la réputation que vous aurez en tant qu’auto-édité. Vous pouvez demander à un lecteur de tenter sa chance sur votre ebook qui sera entre 2 et 5€. Seulement sur du papier, c’est illusoire sauf s’il vous connaît déjà bien.

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LA PROMOTION

1) Quels canaux utilises-tu pour faire connaître tes œuvres? Réseaux sociaux, festivals, autres?

Twitter, Facebook et j’essaye d’aller au plus de salons possibles. Mon premier était en décembre 2016, j’en ai 5 au programme en 2017 dont 3 confirmés (Toulouse en mars, Lyon en mai, Paris en novembre) et 2 en attente (Ménétrol en septembre, Tarbes en décembre). J’ai aussi mes livres en prêt à une médiathèque près de chez moi.

Normalement, les médiathèques ne peuvent pas acheter votre livre si vous n’êtes pas référencé sur la base de données Electre (qui rejette explicitement l’auto-édition). Parfois, certains responsables ont un budget en propre et peuvent vous l’acheter. Sinon, comme j’ai fait, vous pouvez offrir votre livre tout simplement 😉

2) Certains sont-ils plus efficaces que d’autres pour toi?

J’ai une grosse marge d’amélioration sur ma façon de promouvoir, à mon avis. En fait, Twitter est un réseau que j’utilise à titre perso. Donc je parle de tout, d’écriture parce que c’est une part importante de ma vie, mais pas que. J’informe sur mon actu, mes livres, etc. mais avec parcimonie. Je déteste les auteurs qui font du matraquage constant sur Twitter, je les dégage direct. Du coup, j’ai parfois des retours de gens qui me suivent depuis longtemps et découvrent que mes livres existent en papier, par exemple. J’avoue que je facepalm un peu quand je lis ça 😉

Après, je préfère qu’on parle de moi en mode « Fred publie depuis 3 ans ? Ah merde, j’avais pas remarqué, je vais voir » plutôt que « Fred ? Le relou qui parle de son roman génial toutes les semaines ? Ouais j’ai acheté pour voir, à force, mais bon… ».

Donc techniquement, le matraquage fonctionne (c’est presque du syndrome de Stockholm par moments), et faut que je trouve le bon équilibre entre ce que je fais et une approche efficace.
Sur Facebook, j’y suis depuis peu, avec une majorité de gens déjà connus sur Twitter, donc je peux pas trop évaluer mon « influence ».
Quant aux salons, les ventes sur le premier que j’ai fait étaient honorables à mon goût (7 Gaby et 7 Sherona sur 2 jours dans un salon geek pas dédié littérature). On verra sur les suivants si je parle correctement de mes livres. D’autant que les lecteurs apprécient de te revoir d’une année sur l’autre à ce que j’ai cru comprendre. Ca leur donne confiance. Donc c’est un travail de longue haleine au final (toujours mon idée de marathon).

3) Est-ce que le type de livre change ta façon de le promouvoir?

Oui. Gaby est un peu orienté jeunesse, à l’insu de mon plein gré, donc il faut que je sois capable de répondre à la question « c’est à partir de quel âge ? ». Comme il y a aussi de la mythologie basque, c’est un élément que je peux mettre plus en avant dans les salons proches de cette région (enfin on m’a dit que l’argument serait peu pertinent hors d’Aquitaine / Occitanie, mais je suis têtu donc j’essaierai quand même :p).

Pour Sherona, c’est de la Fantasy, mais inspirée de jeu de rôle. Faut aussi que je repère si je tombe sur quelqu’un qui va saisir ces références et s’il faut que j’insiste dessus ou non. D’ailleurs, sur mon salon tarbais, j’étais avec une collègue auteur sur le stand. Je parlais beaucoup plus facilement de son livre que du mien, je le « vendais » mieux. Mine de rien, c’est un exercice plus difficile qu’on ne croit de parler de ses créations. Faut en saisir l’essence en quelques phrases et c’est plus simple d’avoir du recul sur le texte d’un autre.

4) J’ai vu sur Twitter que tu va signer dans des festivals, ils ont donc des « ouvertures » pour les dédicaces d’auteurs auto-édités? Comment ça se passe? Tu les démarches façon candidature spontanée? Tu regardes avant s’il y a quelque chose de prévu?

En fait, je croyais aussi que c’était réservé aux maisons d’édition. J’ai regardé les conditions d’acceptation et en réalité c’est nettement plus ouvert aux indés que ce que j’imaginais. Je pense que c’est récent, mais je ne saurai le certifier. Donc à chaque fois, je n’ai rien fait de spécial à part postuler au moment où les salons ont ouvert les candidatures. Je ne sais pas ce qui a fait que j’ai passé les sélections ensuite. Par contre, c’est financièrement plus lourd que si tu es auteur pour une maison d’édition (censée t’inviter). Il est hautement improbable que je rentre dans mes frais, c’est clairement un investissement. A minima, je cherche à « rembourser » le prix du stand. Je ne compte pas le trajet, les repas et les nuitées (où je compte sur mes amis pour me prêter un bout de canapé quand c’est possible ;)). Actuellement, je pense que les salons les plus côtés (Imaginales, Utopiales, Salon du Livre de Paris) sont encore fermés aux indés.

5) Tu dis que c’est compliqué de parler de ses oeuvres, est-ce que dans les festivals il t’est t’arrivé d’intervenir différemment de dédicaces? Animation d’ateliers, d’interviews d’autres auteurs sur scène, etc.

Non je n’ai fait aucun bénévolat, rien. Je ne suis pas convaincu que ça soit forcément utile, mais je ne suis pas « dans le milieu » depuis très longtemps.

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Merci beaucoup à Fred d’avoir inspiré ce projet par ses retours d’expérience comme celui-ci, d’avoir pris le temps de répondre en détail à mes questions, et d’avoir été patient pendant que le projet mûrissait 😉

Rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle interview.

Le prochain auteur invité sera Megane Lopez.

Si vous êtes vous-même auteur auto-édité et que le questionnaire vous intéresse, ou que vous connaissez des auteurs dans ce cas, vous pouvez m’écrire à l’adresse suivante :

fanactuel-email

9 réflexions au sujet de « Auto-édition en questions (1) : Fred Marty (Sherona, les chroniques de Gabriel) »

  1. Merci! Très complet!
    Je dois dire que c’est une expérience qui m’intéresse beaucoup.Peut-être un jour….

    J’espère que tu auras d’autres témoignages.

    .
    PS: -tiens, le Voyage du héros, again –

    • Oui c’est une piste intéressante de nos jours, mais un parcours semé de pièges aussi. Et voir ce qu’en partageait Fred m’a donné envie de partager ces expériences.

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