Ayant fait allemand seconde langue au collège et lycée, j’en ai gardé ce que j’appelle le niveau Schtroumpf. Cad que je me souviens assez bien des règles de construction de syntaxe, où se mettent les divers éléments de phrase (ce qui, en allemand, est assez complexe pourtant), et même quelques conjugaisons (là encore… c’est curieux ce qu’on retient par rapport à ce qu’on oublie. Je voudrais d’ailleurs remercier la prof d’allemand que j’ai eue de la 4e à la 1e incluse – c’était la même. J’étais dans une petite ville et l’allemand n’était pas une langue très courue à l’époque, donc la prof assurait les cours du collège et du lycée).
Par contre, je ne me souviens pas d’assez de vocabulaire pour suivre une conversation même basique.
Donc quand j’entends discuter des Allemands, je perçois généralement quelque chose comme ça : Ich schtroumpfe eine Schtroumpfe in der Schtroumpf, aber sie haben die Schtroumpf geschtroumpfet.
Soit : « Je schtroumpfe un schtroumpf dans le schtroumpf, mais ils ont schtroumpfé le schtroumpf. »

Ce qui ne m’aide pas beaucoup. Certes, un an de cours du soir en bonne et due forme m’a aidé à réveiller de vieux souvenirs, donc il y a du mieux. Mais ça reste insuffisant. Lorsqu’un hôtelier m’a donné 5 mn d’explications en me donnant ma clé, tout ce que j’ai compris c’était Frühstück et Sieben. Cad que le petit déjeuner était servi à partir de 7h. C’était à peu près tout ce que j’avais besoin de savoir, certes, mais on se sent un peu bête et on espère n’avoir rien raté de crucial, tout en opinant avec le sourire « Ja, danke ».
Ça m’arrive d’autant plus souvent que j’essaie de caser quelques phrases en les préparant à l’avance, histoire de pratiquer. Et il semble que je ne prononce pas trop mal, en tout cas cela leur laisse à croire que je maîtrise mieux la langue que ce n’est réellement le cas. D’où un certain nombre de « Mais keskidi? » ou de « … langsamer bitte? » (plus lentement), voire en désespoir de cause quand c’est quelque chose d’important « … in English bitte? ».

Une parenthèse ici pour tous ceux qui pensent que le secret pour la langue, c’est l’immersion : ça doit dépendre de la personne et de l’âge. J’ai écouté énormément de BO de dessins animés en japonais entre 15 et 25 ans, en apprenant plein par coeur en lisant la traduction, et ça ne m’a pas permis de dépasser le stade où je reconnais kokoro dans une chanson. Ecouter en boucle depuis 2006 du Tokio Hotel agrémenté de Silbermond ne m’a guère fait progresser, à part pour mémoriser quelques termes pas forcément utiles dans les conversations courantes, comme der Abgrund (l’abîme – alors avec la nouvelle orthographe, on peut écrire abime. Mais moi je me souviens que « l’accent circonflexe de cime est tombé dans l’abîme », alors je mets l’accent. Na) ou die Unendlichkeit (l’infini. C’est logique, l’allemand : Un-end-lich-keit = in-fin-(à la)-suffixe de concept). Ou Raumschiffkapitän (capitaine de navire).
Ou encore Zeig mir deine Pflaume, parce que Tom Kaulitz (guitariste, ci-dessous avec la casquette) a un humour au ras des pâquerettes (« montre-moi ta prune ». Non, pas pour écrire un mot).

Ils ont un humour de merde mais ils sont marrants
L’avantage (si on veut) des Allemands sur les Anglais, c’est que si tu te trompes de mot, les Allemands te le disent. Gentiment, mais ils te le disent. Comme ce chauffeur de taxi qui m’a corrigé sur le fait qu’on ne dit pas « gehen » pour aller en voiture quelque part, mais « fahren », même quand on n’est pas le conducteur. Gehen, c’est pour y aller à pied. Ca se traduit plus par « marcher » que « aller », en fait. Ils n’ont pas de terme générique pour « aller » sans précision du moyen de locomotion.
Ou le serveur de pizzeria qui essayait de comprendre ma question, à savoir si leurs pâtes étaient servies sans fromage (je me souvenais de Kase – prononcer Caseuh -, mais c’est en fait Käse – prononcer Caiseuh). Et de me dire qu’il ne fallait pas oublier le Umlaut (tréma).
Alors que les Anglais, tu peux massacrer leur langue autant que tu veux, te tromper de verbe, de conjugaison, d’article (en même temps chez eux c’est plus simple : féminin pour ce qui a des ovaires, masculin pour ce qui a des roubignolles, neutre pour tout le reste) : tant qu’ils te comprennent, ils continuent la conversation. Et tu finis par croire que tu parles vachement bien anglais alors que non, c’est juste qu’eux ne sont pas très à cheval sur la grammaire.
Aaaah ce fameux Umlaut. Sans lui, ça change tout !
Je comprends tout à fait ce que tu veux dire dans ton article, j’avais un niveau plutôt bon en allemand, j’en ai fait du collège jusqu’à la terminale.. Et pourtant aujourd’hui je ne me souviens de rien. Le néant. Enfin si, je peux dire comment je m’appelle et j’ai retenu quelques mots mais pas de quoi tenir une conversation non plus. Avec Frühstück, on va pas loin x)
J’ai voulu me remettre à l’allemand au début de l’année, et au final avec le boulot je n’ai pas réussi à me concentrer suffisamment dessus. Mais j’espère réussir à le faire un jour ! C’est une langue compliquée mais que j’aimais vraiment beaucoup 🙂
En fait le serveur pensait que j’avais oublié que le Umlaut changeait la prononciation. Non, ça, ça fait partie des trucs dont je me souviens très bien. Le mot pour fromage, moi qui déteste ça… non!
J’aime beaucoup cette langue et ça m’a persuadé de recommencer à l’apprendre, mais j’ai du mal…
« Wo ist die Pfeife » … Rolf und Gisela ou « l’art » d’apprendre les langues en France. 20 ans après mes 12 années d’allemand (de la 6ème à la fin de mes études), je sais encore dire « avoir des préjugés envers quelqu’un » sans réfléchir mais demander mon chemin, j’en suis quasi incapable.
Quand je voyais la prof débarquer avec son magnétophone, je savais que j’allais passer 1h de cauchemar. Reconnaître des mots qu’on n’a jamais ni entendu ni lu, comment est-ce possible ? On ne REconnaît que ce qu’on connaît déjà, non ?
L’immersion ça permet de consolider et fluidifier des connaissances, mais, chez moi, ça ne permet pas d’apprendre de nouvelles choses.
Avec le nombre de fois que je me suis attaquée au norvégien depuis 11 ans, je sais ce qui marche et ce qui ne marche pas avec moi. J’ai essayé les leçons audio dans la voiture … en boucle… ça ou rien c’est pareil. De toute façon, je suis incapable d’écouter « la radio qui parle » même en français : j’entends mais je n’assimile pas. Pour que j’assimile, il faut que je vois, donc que je note.
J’ai essayé Assimil : audio + livre. « Vi er i skogen » (nous sommes dans la forêt) … « Det er en elg » (ceci est un élan). Absolument d’aucune utilité quand tu débarques à l’aéroport d’Oslo. Et a fortiori pour comprendre ce que ton chanteur favori raconte entre deux chansons pendant un concert (à une exception près).
Finalement, j’ai pris l’habitude de parcourir la presse norvégienne sur internet en m’aidant de Google et d’un dictionnaire. Et finalement, je me rends compte que maintenant je suis capable de comprendre des phrases complètes. A l’écrit du coup … mais le norvégien oral, il faut bien dire que, pour reprendre la métaphore de quelqu’un, ça ressemble quand même beaucoup au bruit de mec qui fait ses ablutions dans sa salle de bain. Bref, forte de ce constat, j’ai poussé le vis jusqu’à m’inscrire aux alertes infos d’un des plus grands quotidiens norvégiens. Résultat, je reçois une ou deux fois dans la journée sur mon téléphone, une simple phrase (moins décourageant qu’un texte complet). C’est très peu mais c’est tous les jours. Et ça, je crois que c’est valable pour toutes les méthodes, ce qui fait progresser, c’est la régularité.
Je le combine avec Babbel qui fait apprendre du vocabulaire par thème. J’ai commencé par les essentiels, puis maintenant je m’attaque à un thème « utile » ou qui m’intéresse. Ca fait 10 mots nouveaux par jour + la révision de 10 mots appris précédemment.
Cette combinaison des deux ne me permet pas d’apprendre à parler mais au moins de reconnaître l’écrit. C’est déjà un début et c’est tout ce que ma disponibilité actuelle me permet. En plus mon besoin actuel est plus de comprendre que d’être comprise.
Ah, je ne me souviens pas avoir appris « avoir des préjugés »! Et nos cours étaient, je crois, autant écrits qu’oraux… mais contrairement aux cours d’anglais, je ne révisais guère chez moi, car à l’époque je n’avais pas de raison particulière de le faire. Alors que j’écoutais beaucoup de groupes en anglais – plus qu’en français.
Donc déjà à la fin de l’apprentissage scolaire, autant je pouvais baragouiner de l’anglais, autant l’allemand j’étais très limitée en vocabulaire.
« Reconnaître des mots qu’on n’a jamais ni entendu ni lu, comment est-ce possible ? »
Grande question! Je n’ai jamais compris non plus cette partie de la théorie de l’apprentissage >.< Oui je sais, quand on est bébé on apprend comme ça. Mais déjà, on a plus de contexte, et que ça à faire de nos neurones de toute la journée…
😱😱😱😱🤣🤣🤣👍😘
Was?…
aaah qu’ils sont chou ces allemands ! On aime toute les deux cette langue que beaucoup de monde déteste.
J’adore l’allemand, l’allemagne et les allemands mais je crois que tu le sais déjà ! Je vis à moitié comme une allemande puisqu’en moselle on a les mêmes « règles » qu’eux et j’ai vécu 1 an à Hambourg.
Mais j’avoue que pour moi c’est bien cette immersion qui a fonctionné, je fais de l’allemand première langue (pas le choix en moselle) depuis que j’ai 8 ans. mais quand je suis arrivée en allemagne je ne savais pas prononcer un mot. Vivre un an en allemagne m’a complétement sauvée ! Même si j’avoue que maintenant j’ai un peu oublié…
Oups, réponse tardive : l’immersion quand on a déjà des bases, qu’on reste longtemps et qu’on est dans un contexte où on doit régulièrement parler avec des locaux, oui ça marche.
Personnellement, je peux passer 2 semaines de vacances dans un pays sans réellement parler avec quiconque en dehors du personnel des hôtels et des restau…
Et apprendre une langue en immersion sans avoir appris des bases de façon scolaire (liste de vocabulaire etc), ça ne marche pas pour les gens qui comme moi mémorisent plus en écrivant qu’en entendant.
ahah ça c’est de la réponse tardive xD
Ah oui c’est sûr que le fait d’avoir vécu chez des gens ça m’a plus aidé que si j’avais logé à l’hôtel.
Oui chaque personne apprend a sa manière , perso, sans mon séjour en allemagne j’en serais toujours au même point ^^
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ça me rappelle une anecdote lors de mon Erasmus en Allemagne : un étudiant allemand qui avait fait une année en France avait un soucis d’ordre bancaire qu’il n’avait pas pu résoudre avant de rentrer chez lui. Je me suis renseigné pour lui et je lui ai envoyé des explications à l’écrit par mail en allemand (trop compliqué l’oral pour mon niveau). Il m’a gentiment envoyé un mail de réponse pointant toutes les fautes d’orthographe et de grammaire contenues dans le message 🙂
🤣 Enorme. Et il trouvait sans doute que c’était la réponse la plus appropriée.
J’imagine, il en a oublié le merci !
Ah bon, en plus?! Je croyais qu’il avait fait les corrections en plus de la réponse de rigueur sur le sujet le plus important (ses problèmes de banque)…
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Oups, réponse tardive : l’immersion quand on a déjà des bases, qu’on reste longtemps et qu’on est dans un contexte où on doit régulièrement parler avec des locaux, oui ça marche.
Personnellement, je peux passer 2 semaines de vacances dans un pays sans réellement parler avec quiconque en dehors du personnel des hôtels et des restau…
Et apprendre une langue en immersion sans avoir appris des bases de façon scolaire (liste de vocabulaire etc), ça ne marche pas pour les gens qui comme moi mémorisent plus en écrivant qu’en entendant.