Des raisons d’être fan de River Phoenix 

Parfois, on me demande pourquoi je suis fan de River Phoenix.
(Par commodité de conversation, je ne re-discuterai pas ici l’inadéquation du terme « fan ». Disons qu’il occupe plus souvent mes pensées que l’humain lambda)
Parfois, étant, par nature, cynique et allergique au concept d’idolâtrie, je me le demande aussi.

river_nancy ellison_venice CA 1990

C’est qu’on n’a pas grand-chose en commun :
– il était humaniste; j’aimerais l’être mais je n’ai aucune confiance en l’être humain donc dans les faits… je suis plutôt misanthrope.
– il était végan; j’aime trop la viande et pas assez les alternatives pour m’en passer.
– on le vendait comme un boy scout new age; cette philosophie me fait plutôt rire quand ses tenants actuels ne m’horripilent pas.
– les collègues de ses frère et soeurs en activité dans le monde du spectacle ont plutôt tendance à me faire lever les yeux au ciel, quand je les croise sur les réseaux sociaux. (Ses frère et soeurs eux-mêmes, ça va. Certes ce sont d’incurables « artistes bohèmes multi-projets », mais ils agissent plus qu’ils ne prêchent. Rain chante dans les hôpitaux. Liberty a fondé une société pour commercialiser des matériaux de construction sains, après avoir perdu un bébé intoxiqué par sa maison. Faute de retrouver des rôles après ses 3 grossesses, Summer alterne les projets, pas toujours dans les médias : boutique de fripes revisitées, décoration d’intérieur… et quand elle parle, elle est terre à terre).

Je n’ai donc pas l’impression qu’on s’entendrait si bien que ça s’il était en vie et qu’on se rencontrait. Quoique, c’est là que je découvre ce commentaire de Gus Van Sant, réalisateur de My Own Private Idaho…

He’d get into shouting matches with people, where they were both screaming `You fucking moron!’ but he’d end up liking them. He liked people who didn’t let him get away with things. »
– Gus Van Sant on River Phoenix

anim_mopi_river looks at us keanu

Fous-toi de ma gueule…

Je ne suis même pas hyper fan de la plupart de ses films. Notez bien que Kirk Douglas s’estimait très chanceux de pouvoir dire qu’environ un quart de ses films était bon. Ca relativise la réussite d’une carrière d’acteur.

Sur les 14 qu’a tourné River, je dirais que 2 sont populaires à juste titre (Stand By Me et Indiana Jones 3), et ont une chance de passer l’épreuve du temps. 3-4 sont connus dans certains cercles où ils conservent une certaine aura (Mosquito Coast, My Own Private Idaho, Running on Empty, I love you to death…). Les autres sont rarement diffusés et deviennent de plus en plus durs à trouver. Quoique certains connaissent une renaissance tardive à l’occasion d’une sortie de Director’s Cut (Jimmy Reardon). Certains sont méconnus alors qu’ils sont pas mal du tout, mais traitent de sujets pas très porteurs en France (The Thing Called Love, Dogfight). Ou ne refont parler d’eux que quand leur réalisateur décède, comme ce fut le cas récemment pour Silent Tongue, écrit et réalisé par le talentueux Sam Shepard

Mais je ne passe pas mon temps à les regarder en boucle. En même temps, j’avais adoré Titanic à sa sortie et je ne l’ai jamais revu en entier. Le film que j’ai vu le plus de fois, c’est Terminator 2, et plus parce que je reste scotchée devant l’écran à chaque rediff que pour l’avoir cherché exprès.

river phoenix polaroid by gus van sant

River Phoenix polaroid by Gus Van Sant

Heureusement, il y a des fans plus dévoués que moi. En l’occurrence, la personne qui tient l’Instagram river.phoenix7. Ou celles derrière les Tumblr Riverphoenixislove et A boy named River Phoenix.

Les trois postent régulièrement, et inlassablement, photos et documents sur River, accompagnés d’extraits d’interviews, de lui ou de ceux qui l’ont côtoyé. Petite sélection ci-dessous, tirées du premier compte.

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Et là, force est de constater que je me souviens. Ce n’est pas seulement le joli minois, c’est le fait que les yeux ne mentent pas : ça cogitait dur derrière. Surtout en mettant en perspective le fait qu’il tenait ces propos dans les années 80-90, à 20 ans. A une époque pas très aware encore, ayant pour l’essentiel oublié les aspirations hippie et pas encore découvert celles des hipsters.

Et puis l’empathie démontrée par les témoignages, soulignée par tous (y compris dans les paroles de quelques chansons des Red Hot Chili Peppers). C’est, bizarrement, un feel good fandom de lire ça… Malgré l’aspect nostalgique. Et je découvre encore des choses, en plus de tout ce que j’ai déjà appris à travers lui.

« Les ombres auxquelles on pense encore dans le monde des vivants, celles dont on honore la mémoire et sur lesquelles on pleure, sont lumineuses. Elles avancent vers le néant imperceptiblement. Les autres, les morts oubliés, se ternissent et glissent à toute allure vers le centre de la spirale. » La porte des Enfers – Laurent Gaudé

River by lance staedler dark

just as long as you stand, stand by me…

Aparté

Il paraît qu’une récente émission télé sur le surnaturel prétend avoir trouvé au Viper Room (le club appartenant à l’époque à Johnny Depp, dans lequel il a consommé le cocktail mortel) le fantôme de River. Qui aurait été coincé là depuis 24 ans, inconscient qu’il était mort, et qu’ils ont pu le libérer en lui expliquant et en déposant une guitare. Chouette fanfic, mecs! Mélo et tout, j’ignorais qu’on pouvait les commercialiser. Vous auriez dû en faire un épisode de The Ghost Whisperer, si la série existait encore.

Je ne m’inquiète pas trop pour le fantôme de River. J’ai l’impression qu’il sait très bien où il est (et dans quel état), qu’il voyage pas mal (l’avantage d’être un fantôme, c’est qu’on peut traverser l’Atlantique avec un bilan carbone nul. Il faut juste trouver des ancres par-ci par-là pour se repérer et ne pas dériver. *), et qu’il n’est pas pressé de partir (même si je ne suis pas bien sûre de pourquoi. Peut-être qu’il attend que ceux auxquels il tient soient eux aussi de l’autre côté. Ca m’arrange, personnellement. *poke*).

anim_chibird_thank you for being you

Bon anniversaire.

*NDLR : Je vous ai déjà raconté mon rêve de quand j’étais morte? Il date de 20 ans au bas mot, mais je m’en souviens très bien : je me faisais exploser, et après je réalisais que j’étais devenue un fantôme. Si je ne me concentrais pas, j’avais tendance à me « diluer », et la lumière du jour accélérait le phénomène. Par contre, je pouvais flotter au-dessus du sol, moins bien au-dessus de l’eau, et je décidais d’aller en Floride voir comment allait la famille de River… Bon, après ça devient moins « cohérent » : je me perdais en y allant (pas facile de s’orienter en plein océan) et j’arrivais à Londres dans un hôtel pour fantômes, où je tombais sur Josiane Balasko. Ce qui n’avait pas grand sens dans le contexte (je n’avais jamais mis les pieds à Londres et je n’avais pas de raison particulière de penser à Balasko). Jusqu’au jour où j’ai, de fait, rencontré Josiane Balasko au festival du cinéma d’Utrecht, à la projection de Dark Blood, parce que son mari, George Aguilar, avait joué un indien Navajo dans le film – détail que j’ai appris ce jour-là. D’après Wiki d’ailleurs, ils ne se connaissaient pas à l’époque.

*musique de X-Files*

3 réflexions au sujet de « Des raisons d’être fan de River Phoenix  »

  1. Je crois que je suis fan de Gary Oldman de la même façon ^^
    – tins, toi aussi, tu as rêvé que tu étais morte et ensuite…comme une sorte de fantôme? kifkif !-

  2. bonsoir une amie a moi est aussi fan quand a moi je suis narcoleptik elle a ecrit un livre ou elle parle d une apparition qu elle a eu de lui
    je lui ai peint le portrait de river et on fait en ce moment une bd sur le prince d idaho
    fred a ouvert des pages fb qui lui sont consacrees
    elle fait regulierement des clips aussi qu elle met sur youtube
    ainsi que des montages photos
    je pourrais vs communiquer tous ses liens si ca vs dit
    je lui ai envoyer le lien de votre blog
    bonne continuation et merci
    je pense qu elle va etre happy

    kiss
    ladel

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