Un cri ameute tout le monde dans un bureau : une collègue y est pas loin d’illustrer le cliché de la fille juchée sur une chaise par crainte d’une souris. Elle a toujours les pieds par terre, mais n’ose plus s’asseoir et fouille des yeux les recoins de la pièce.
On cherche avec elle, et moi d’autant plus qu’ils parlent de tuer le petit animal s’ils le trouvent. J’espère lui mettre la main dessus la première pour la capturer, et aller la lâcher dans le parc voisin.
Mais de muridé, point. J’avise un trou dans le faux plancher, destiné à camoufler le réseau de câbles irriguant les ordinateurs en courant et en octets. Je suggère qu’elle a dû s’enfuir par là. Dans une autre société, j’ai déjà retrouvé un bout de pain grignoté dans mon caisson fermé, dont le seul orifice faisait 1cm de large. Ce ne serait pas étonnant.
Et puis, prise d’un soupçon, et sans attirer l’attention de mes collègues, je regarde derrière un de ces calendriers de bureau king size en carton, posé par terre contre un mur. Une souris minuscule, qui a tout du grain de raisin velu (taille et format boule), frétille nerveusement du museau dans le petit espace. Elle doit faire 1cm de diamètre toute mouillée, et elle n’en mène pas large. C’est ça le monstre qui panique ma collègue? Ca doit être un souriceau, je n’ai jamais vu de souris aussi petite (et pourtant à Paris on en croise souvent, notamment dans le métro).
Je remets le calendrier en place délicatement et prie pour que la bestiole ait la sagesse d’attendre avant d’en sortir. C’est la fin de la journée, un vendredi… si elle se tient à carreau une heure, elle verra le week-end. Je rajoute pour mes collègues une couche de « Non mais t’inquiètes pas, avec tout le bruit qu’on a fait, elle doit être loin déjà ! ». Et je m’en vais.
Très jolie sauvetage !
Je me suis contentée de couvrir la fugitive
😆