Il y a quelques années, ma nouvelle société de l’époque (oui, j’en ai changé avant de le publier, devoir de réserve, tout ça tout ça) nous avait conviés (… enfin, convoqués de façon non facultative) dans les locaux du siège à une demi-journée « d’accueil ». Sans doute pour tenter d’impulser un semblant d’esprit de corps, chose assez délicate à instaurer dans un domaine d’activité où les gens qui font rentrer de l’argent (consultants ou prestataires) passent 99% de leur temps en mission dans d’autres entreprises et non au siège. Récit tapé au fil des pauses sur mon téléphone portable.
Qu’est ce qu’ils vont bien pouvoir nous raconter pendant 4h? Et est-ce que ça vaut les 2h de trajet en plus que je vais me taper dans la journée pour venir de chez le client?…
« Y aura bien des petits fours », me souffle sur un réseau social une copine aussi cynique que moi (l’important dans la vie, c’est de bien choisir de qui on s’entoure).
Pour l’instant, Il y a juste une salle de projo avec un .MOV en attente de lancement, et une jeune femme qui pointe les noms à l’arrivée.
Erratum : les cafés et les petits fours Delacre viennent d’arriver.
Résumé des 4 heures:
– présentation des offres de la société (ils veulent qu’on la vendent à la place des commerciaux? Moi je veux bien, mais seulement si moi aussi je peux avoir des points pour le séjour à Bali ou Disneyland)
– présentation du service qualité (à l’énoncé de ce genre de service, mon Coluche intérieur ne peut s’empêcher de commenter « ils vendent de la qualité et ils n’ont pas un échantillon sur eux! ») et de la doc en ligne (je n’ai toujours pas mes identifiants Intranet, donc pour les consulter… ça attendra)
– présentation des impératifs sécurité, fortement axé sur la charte interne et les outils des ordinateurs de la boîte (il n’y a guère de consultants qui en ont dans ma branche…)
– présentation du rôle des assistantes de gestion. J’apprends que je ne suis pas censée travailler chez un client sans ordre de mission. Ca fait plus de 15 ans que je travaille dans des sociétés de service informatique, et je ne crois pas avoir jamais reçu un ordre de mission papier ou même email…?
– présentation de la Direction Juridique. La petite jeune aborde le délit de marchandage, ce qui fait bien rire l’assemblée quand elle décrit ce qui est interdit. Elle semble toute étonnée que sur le terrain, on prend bien nos ordres du client, et non de notre manager que, dans le meilleur des cas, on voit une fois par an et qui n’a aucune idée de ce qu’on fait. Bienvenue dans le monde réel!
– présentation du site web, avec outre les différents outils de suivi de compte-rendu d’activité, de congés, de carrière, la partie CE. Qui nécessite les identifiants que je n’ai toujours pas, mais ce n’est pas bloquant, il y a les mails. Enfin, oui on peut envoyer des mails mais par contre en ce moment il y a des petits soucis donc il ne faut pas s’étonner et relancer si on a des demandes.
– présentation du service communication. La community manager rigolote nous présente le sponsoring fait par la boîte, ainsi que le blog de la société. Qui sera une source inépuisable d’information pour moi, non pour les articles publiés, mais pour les commentaires de mes collègues, entre celui qui répond à l’annonce grandiloquente d’une qualification ISO bidule pour un site par « Dommage d’en parler juste après l’annonce de la fermeture du site en question » et ceux qui râlent comme s’ils étaient sur un réseau social non professionnel.
Puis, le directeur de communication nous incite à nous mettre sur Twitter pour suivre le compte de la boîte. Sur environ 70 personnes, la majorité des informaticiens ou assimilés, donc, on était 3 à avoir un Twitter (ou à oser l’avouer, l’un a précisé « c’est uniquement professionnel »). C’est marrant, parce que mon Twitter est personnel, et il est hors de question que 1) je suive le compte de ma boîte dessus et 2) je reposte leurs infos comme ils nous y encourageaient.
Je suis très attachée à la séparation entre vie professionnelle et vie personnelle.
J’ai connu des réunions ou les mecs faisaient le trajet depuis le ministère pour s’auto-congratuler devant nous. Sinon il y a eu régulièrement des réunions « on va faire », qui n’aboutissaient jamais mais permettaient d’attribuer bureau et « responsabilités » à des gens importants.
Ah non, nous on n’a pas ça, mais j’imagine…des réunions qui ne servent à rien, y en a, par contre…
Oh, quand même…
C’est là que je regrette presque de ne pas avoir pris de notes pour les réunions d’information collective auxquelles j’ai assisté durant ma formation et mes stages – aussi efficaces…
Je l’ai toujours fait, sur papier au début, sur les réseaux sociaux ensuite. Ca me permet d’en rire ou d’externaliser mon agacement plutôt que le ruminer…
Dans ma nouvelle boîte, ils sont également très réseaux sociaux. Pas moi.Je suis aussi pour séparer la vie professionnelle de la vie personnelle. Les réseaux ont une frontière trop floue à ce sujet ce qui m’interdit de Twitter de manière corporate… Si vous voyez ce que je veux dire !
Ou alors il faudrait deux comptes. Mais j’estime que ce n’est pas à moi de faire la promo de ma boîte. Ils paient des commerciaux pour ça. Et puis franchement… ça serait beaucoup d’efforts pour pas grand-chose!
Oh oui ! Bien dit ;-D
La com’ et tout ces trucs c’est pour les actionnaires. Pas pour les grouillos en prestation. Ou les jeunes qui sortent d’école et qui ne se sont pas renseignés sur les boites de presta.
Ben justement, pourquoi semblent-ils penser qu’on est dupes?…