Feelgood fandom / belles histoires : Yuzuru Hanyû champion de patinage artistique

Je n’ai suivi les Jeux Olympiques de Pyeongchang que de très loin, mais mes intérêts nippophiles et quelques extraits sur NHK World m’ont fait découvrir la victoire de Yuzuru Hanyû. Ce croquignolet jeune homme de 23 ans est un patineur artistique japonais.

Vous savez que je fais une rechute sur Olive & Tom, exemple parmi d’autres de ces mangas où des ados surdoués défient les probabilités, voire les lois de la gravité, pour devenir champions de leur catégorie à force de persévérance, d’esprit combatif et de rigueur toute nippone. Totalement irréaliste, ah ah ah…

yuzuru hanyu_demando

Yuzuru Hanyû est, je cite Wikipédia : champion olympique 2014 et 2018, champion du monde 2014 et 2017, champion du monde junior 2010, champion de la Finale du Grand Prix junior 2009/2010, quadruple vainqueur consécutif de la Finale du Grand Prix ISU entre les saisons 2013/2014 et 2016/2017, triple médaillé du Championnat des Quatre Continents en 2011, 2013 et 2017, quintuple médaillé des Championnats du Monde en 2012 et de 2014 à 2017 et quadruple champion du Japon entre 2013 et 2016. De plus, il détient le record du monde de points sur les programmes court (septembre 2017), long (avril 2017) et aussi sur le score total (décembre 2015), ainsi que les records du monde pour les plus hauts PCS et TES, à la fois pour le programme court et pour le programme long.

A 23 ans. Vingt. Trois. Ans.

Rétrospective en images avec une vidéo du choubidoutrognon âgé de 10 ans qui dit que son objectif c’est la médaille d’or olympique. 

Dans notre monde, hein, pas dans un manga.

De clic en clic, je suis tombée sur cette chouette vidéo montrant ses réactions à ses 11 premiers records du monde. Bon déjà, hein, rien que le titre m’amuse. « Ses 11 premiers records du monde ». Je rappelle qu’il a 23 ans. La vidéo date de l’an dernier. Il a déjà mis un 12e record dans sa besace depuis.

Et franchement, comme feelgood video, même si comme moi vous n’y connaissez rien en patinage artistique, regarder la joie de ce tout jeune homme et l’humilité avec laquelle il remercie à chaque fois son coach Brian Orser, son public et son Winnie l’Ourson, y’a de quoi avoir la banane devant son écran.

Oui, son Winnie l’Ourson. Apparemment, comme les fans ont remarqué que lors de ses entraînements et performances, il emmenait une boîte à mouchoirs en peluche de Winnie l’Ourson, c’est devenu son emblème officieux (Disney ne le sponsorise pas). Du coup, après chacune de ses apparitions en public, ses fans lancent sur la patinoire des peluches et autres effigies de l’ourson (qui sont en général distribuées au staff de l’événement, mais Hanyû en ramasse souvent une pour faire coucou au public ensuite pendant l’annonce du résultat).

Trophee Eric Bompard ISU Grand Prix of Figure Skating 2013/2014

Non mais on dirait qu’il a 13 ans là…

Parlons également du coach. Parce que ça aussi, ça fait partie des clichés de dessin animé de sport. Je me disais « bon ils sont bien gentils les Roberto, les Mikami (l’entraîneur particulier à lunettes noires de Thomas Price / Genzô Wakabayashi), mais c’est un peu n’importe quoi aussi ». Sauf que là, à observer Brian Orser dans la vidéo des 11 records du monde, au début il est aussi surpris que son poulain qu’il fasse exploser les compteurs (il doit se dire qu’il a bien fait de commencer à entraîner ce mioche fan de peluche d’ourson). Mais au bout d’un moment il est juste mort de rire et attend un nouvel exploit, pas tout à fait blasé, mais habitué.

Comme il le dit lui-même en interview« Hanyû est très compétitif » et « C’est comme s’il venait d’une autre planète ». Transition parfaite pour citer une autre raison (parfaitement farfelue, quoique pas plus que le fait qu’il a « citron » – yuzu, en tout cas phonétiquement, ce n’est sans doute pas le même idéogramme – dans son prénom) de sourire niaisement en regardant les performances de Hanyû :

yuzuru_hanyu_sailormoon

Son costume ci-dessus me rappelle un personnage de Sailor Moon (le prince Demando, de la 2e série. Seigneur du clan de la Lune Noire, qui essaie de conquérir la Terre – sans grande originalité ni réussite – mais est amoureux de Sailor Moon).

Et vu qu’il a l’air très pote avec la patineuse russe Evgenia Medvedeva, chouquette petite brunette ci-dessous, qui a elle-même déjà exécuté des programme déguisée en Sailor Moon, ce n’est peut-être pas complètement un hasard. J’aurais dit qu’ils étaient tous les deux trop jeunes pour connaître la franchise, qui est presque aussi vieille qu’eux – ah non tiens, elle EST plus vieille qu’eux, la parution du manga a commencé en 1992 -. Mais de réédition en nouvelle série, elle a toujours la cote.

yuzuru hanyu_evgenia medvedeva_sailormoon

Eh oui, parce qu’au registre « feelgood », il a aussi l’air de bien s’entendre avec pas mal de ses collègues et adversaires. En particulier les deux contre qui il est régulièrement en compétition pour le podium : l’Espagnol Javier Fernandez et son compatriote Shôma Uno. Aux Jeux Olympiques de Pyeongchang, il les a d’ailleurs invités à le rejoindre sur la première marche du podium pour les photos souvenir, ce qui a beaucoup surpris et fait parler. On est loin de Tonya Harding (dont l’histoire est revenue dans les mémoires à l’occasion de la sortie du film Moi Tonya) et autres petits meurtres entre adversaires. Ils ont aussi l’air de bien s’entendre quand ils patinent ensemble. Oui je sais, si ça se fait ils s’entretueraient pour la première place, mais si c’est le cas ils font bien semblant et c’est déjà chou. Un peu de sourire dans la vie.

(en 10 mn de consultation du hashtag à son nom, j’ai compris qu’il y avait sans doute aussi plein de fans qui le « shippaient » avec Fernandez ou Uno, ou Evgenia d’ailleurs, cad qui trouvent qu’ils iraient bien ensemble et-plus-si-affinités, mais… je vais laisser ça de côté. Même si ma consultation de quelques GIF a suffi à me convaincre qu’il y avait matière à alimenter ce genre de considérations. Mais c’est parce qu’ils sont potes et TROP CHOUPIS. Et accessoirement, ils ont le même entraîneur : Brian Orser. Donc ils doivent être collègues d’entraînement, ce qui m’explique un peu mieux leur complicité que s’ils ne faisaient que se croiser en compétition tous les deux mois).

yuzuru_hanyu_with coach brian orser

Hanyû et son coach blasé-content (à gauche)

En fait, j’ai un peu l’impression de revoir Bill Kaulitz-de-Tokio-Hotel quand j’ai découvert le groupe : tout jeune, bouille trognonne, comportement tellement choupinesque que tu te demandes comment il va pouvoir survivre dans le monde en le restant*, a fortiori dans un environnement aussi compétitif (show-business et sport de haut niveau, même combat)… sauf que derrière le sourire awwwcute, il y a aussi une volonté en acier trempé (et peut-être un caractère de cochon bien caché. En tout cas, pour Bill Kaulitz c’est avéré).

Et dans le même genre, il est assez… bizarre. Quirky, diraient les anglophones. Au point que les fans consacrent des vidéos best of de « Yuzuru Hanyu just… being Yuzuru ». Avec des tronches pas possibles, des grimaces, des blagues idiotes à ses petits camarades…

Je vous laisse sur un lien vers des illustrations que j’ose à peine qualifier de fan-art, parce que j’ai peu l’habitude d’en voir en sport (en même temps, les seules fois où j’ai été « fan » de sport ou de sportifs, de la vraie vie j’entends, ça remonte à un temps d’avant Internet), des peintures de Ryohei Yamashita sur les JO 2018, dont une de Hanyû.

7 réflexions au sujet de « Feelgood fandom / belles histoires : Yuzuru Hanyû champion de patinage artistique »

  1. Entraîneur, Brian Orser quand même!
    Sinon, il est adorable Yuzuru – pas de citron dans son prénom qui ici signifie « la corde de l’arc tirée fort» ( les kanjis ne sont pas mes amis 😁)

    • J’ai vu ensuite que yuzu s’écrit en kanas de toute façon 😁 (jamais entendu parler de Brian Orser, je n’y connais vraiment rien en patinage).

  2. C’est là que tu te rends compte que t’a raté ta vie. Tenir un blog? pfff… où sont des 10.000 titres de champion du monde avant même d’être né??
    Il m’en bouche un coin, le petiot!

    • Oui ça fait un peu cet effet. Le pire c’est qu’à son premier record du monde, un commentateur a dit « Incroyable, il a battu le record du monde à 17 ans, qu’est-ce qui lui reste à faire après ça ? ». Ben… recommencer une douzaine de fois réussir en compétition des quadruples sauts jamais vus hors entraînement, etc… 😆

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