Je suis une medium en carton, mais parfois, il m’arrive d’écouter mes intuitions.
En janvier, après une année 2018 difficile, je me suis dit qu’il me fallait, non de bonnes résolutions (je n’en prends jamais), mais au moins un objectif pour 2019. Après deux séjours au Japon en 2017 et 2018, l’envie tenace m’est venue d’enfin retourner en Californie. Certes, j’ai la chance d’avoir déjà fait un voyage en coup de vent à Los Angeles, et une expédition entre fans m’y avait ramenée pour un concert, mais moins de 24h. Autant dire qu’en tout je n’en avais guère vu que l’aéroport, 2 hôtels, 2 salles de concert et une balade en voiture sur le Sunset Boulevard jusqu’à la plage de Santa Monica (racontée dans le premier épisode de mes aventures de fan de River Phoenix). Déjà bien, mais un peu bref…
Donc dès janvier, je m’étais dit que j’y retournerai à la prochaine tournée des Babymetal. Sans trop de doute sur le fait que ça arriverait, vu que ça faisait 2 ans qu’elles y donnaient des concerts, fut-ce en première partie d’autres artistes comme les Red Hot Chili Peppers. Et de fait, au printemps, les dates sont tombées, pour une tournée solo, avec en prime, un concert de lancement du nouvel album… A Los Angeles, le 12 octobre. Bah voilà, très bien. J’aime quand un plan se déroule sans accroc.
En bonus, l’autre groupe de Japonaises en jupettes que je suis plus distraitement, Bandmaid, a aussi annoncé peu après une tournée (plus modeste) dans les mêmes eaux, avec 2 concerts à L. A. J’avais renoncé à les voir à Paris en juin, vu que d’une part j’étais encore un peu hypersensible au bruit et à la foule à ce moment, et qu’en plus elles jouaient à nouveau à la Boule Noire, où je les avais entendues plus que vues en 2017… Et moi les concerts en audio seul, ça me motive peu. Mais là, ok.
Cela a scellé les dates du séjour : arrivée un peu avant le 30 septembre, date du premier des 2 concerts des Bandmaid à L. A., histoire d’avoir un peu récupéré du voyage, et départ après le 12 octobre, ça fait 2 semaines, parfait.
J’ai même envisagé d’ajouter à la liste un 5e concert d’un autre Japonais, Hyde, chanteur des Vamps et de L’Arc-En-Ciel, qui se produisait fortuitement le 2 octobre au Regent Theater. Mais je n’étais pas sûre de tenir le choc de 3 concerts d’affilée, surtout avec 13h d’avion et 9h de jetlag dans les pattes. Et il ne faisait que la première partie, en solo, du groupe Starset.
Etant encore à la ramasse niveau organisation avec mes neurones en moins, je n’ai pas pris les billets de concert tout de suite. Mal m’en a pris : c’est en voyant sur Twitter que la première date des Bandmaid était complète que je me suis activée pour acheter mon billet pour le suivant, du 1er octobre. Oups. Et encore, j’ai dû passer par une copine américaine (merci à elle !), car le site de vente n’acceptait que les clients US ou Canadiens.
Et River Phoenix dans tout ça, vous dites-vous ? Et bien, même s’il appelait Los Angeles la « bad bad town« , pour moi ce voyage était également un pèlerinage le concernant. Je l’avais calé sur les dates de concerts de mes groupes du moment parce qu’il n’y a pas grand chose le concernant en ville.
J’avais juste mis au programme un passage devant le Viper Room (ci-dessus), d’autant que j’avais appris récemment qu’il venait d’être vendu et risquait fort d’être détruit bientôt. Pas que l’endroit mérite forcément tant de photos, mais au moins à titre documentaire (c’est le club où il a fait son overdose), même si la façade a été refaite depuis. L’intérieur aussi, j’ai vu des photos de la version rénovée quand Tokio Hotel y a fait une séance photo promotionnelle pour un concert… Mais en journée, ce n’est pas ouvert.
De fait, sur place, au coin de Sunset Boulevard et Larrabee Street, rien à signaler. J’ai même failli rater l’adresse. C’est par hasard (on va dire) que j’ai vu, à quelques dizaines de mètres, sur le mur du Roxy, autre fameux club de ce coin du Sunset Boulevard riche en lieux de vie nocturne, que se trouve cette belle peinture murale de River, signée « LeFou« .
C’est ailleurs que ça devient drôle.
Déjà, le soir de mon arrivée alors que j’attendais dans le lobby de mon hôtel le livreur de mon dîner, des clients de l’hôtel sont venus demander à l’accueil des conseils sur les endroits où sortir, et sont repartis en disant « The Viper Room? We could go pay homage to River Phoenix. »
Et le soir du concert de Babymetal à San Francisco, au Warfield, alors qu’on attendait que ça commence, un couple derrière moi a eu l’échange suivant :
Gars : [His name is] River.
Fille goth : Like River Phoenix?
Gars : Yeah but he’s the last person to fit that name, he hates nature.
Fille goth : It’s a beautiful name though.
Et il y avait en kiosque un numéro spécial de Entertainment Weekly sur les adaptations à l’écran de Stephen King – avec plusieurs pages sur Stand By Me.
Mais ça c’est habituel, le tout venant…
Parce que depuis seulement quelques années, le temps ayant pansé leurs plaies, la famille de River Phoenix a levé l’omerta à son sujet. La fondation à son nom contre la violence (notamment scolaire) co-fondée par sa mère agit en Floride, où réside une partie de ses proches. Ils ont remis un prix humanitaire à son nom à une cérémonie de PETA.
Et voilà que la plus âgée de ses sœurs, Rain Phoenix, commence à diffuser la musique qu’ils avaient fait ensemble au sein du groupe Aleka’s Attic, en face B d’un nouveau single, duo avec Michael Stipe (chanteur de R.E.M.). Et qu’elle annonce en août un album qui sera dédié à son frère, qui sortira le 31 octobre, 26e anniversaire de sa mort.
Fin août, elle annonce aussi sur Instagram une « residency » (apparemment, une soirée où elle donne un concert et invite des potes sur scène en première partie) au Zebulon Café, à Los Angeles. Je me dis « Ah zut, c’est dommage, je rate ça à quelques semaines près. » Et puis un doute m’assaille (comme le guerrier du même nom), parce que d’habitude mon fantôme est mieux organisé. Je vais voir sur le site du café, et je réalise que sa « residency » consiste en un soir par semaine pendant tout le mois de septembre. Dernière le 30 septembre.
Et qui sera à Los Angeles avec sa soirée libre faute de billet pour Bandmaid, le 30 septembre ? C’est bibi. L’hôtel que j’avais choisi pour sa proximité de la salle de concert de Bandmaid s’est avéré être également sur la seule ligne de bus desservant le Zebulon Café.
Mais comme le bus à LA, faut pas être pressé, j’ai pris un Uber. Qui, quand je suis montée dedans, a affiché ça sur sa radio. (les Red Hot Chili Peppers étaient des amis proches de River, Flea a d’ailleurs été un des premiers invités du podcast musical récemment lancé par Rain et sa sœur Summer, LaunchLeft).
En prime, le 2 octobre, c’était l’avant-première de Joker, le nouveau film de Joaquin, le petit frère de River. Outre la promo partout en ville, j’ai donc trouvé un magazine avec une interview où il parlait (enfin) de son frère. Et il était avec le reste de la famille, si j’en crois cet article, dans la salle du Zebulon le soir où j’ai vu le concert de Rain. Même si je n’ai vu que Liberty, qui est montée sur scène avec elle pour un duo, et leur mère qui est venue près de la table où elle dédicaçait des goodies après le show.
Je n’ai pas traîné sur place pour sympathiser et essayer de voir le reste de la famille, même si vue l’ambiance très indie et conviviale, j’aurais pu. Mais à dire vrai, je savais que ce n’était pas ma place. Néanmoins, j’ai apprécié d’être là à cette occasion de rendre hommage à River avec des gens qui l’ont connu, en musique. Et le speech de Rain sur la mort et nos réactions face à elle tombait à pic, pour des raisons plus personnelles.
Ah, et accessoirement, ce concert, c’était à un jour de mon anniversaire (la date sur les réseaux sociaux, c’est celui de River, parce que je suis trop parano pour mettre la mienne).
Merci pour le cadeau *high five*. Tu m’accompagnes en vacances quand tu veux.
Je suis tombée sur ton blog en m’intéressant à River Phoenix.
Comme toi, je ne sais pas pourquoi, mais je suis assez intéressée par la personnalité et le jeu d’acteur de River Phoenix et Keanu Reeves. Comme toi, je ne comprends pas vraiment pourquoi je ne regarde juste pas les films et je m’arrete là. Du coup, merci d’avoir partagé tes voyages.à Los Angeles et ailleurs, c’était amusant à lire et je m’y retrouve un peu aussi.
Je pense que tu dois avoir déjà vu les liens que je vais te mettre ci-dessous, mais au cas ou:
http://www.aleka.org/phoenix/zines/phoenix7.html
Elise
Bonjour Elise, ça me rassure toujours de voir le nombre de gens d’horizons très différents qui, comme moi, trouvent quelque chose de captivant à ces deux acteurs. Qu’ils soient branchés cinéma ou pas à la base. Il doit bien y avoir quelque chose qui transparaît de ce qu’on voit d’eux.
Après, ça fait longtemps que j’ai abandonné l’idée que le blog devienne autre chose qu’un défouloir pour mes envies d’écriture, même si j’essaie de le garder distrayant pour les lecteurs. Tant mieux si c’est le cas.
Super blog sur River Phoenix !!
Une question : vous pensez que River aimait une équipe de sport en particulier ? Une équipe de basket NBA par exemple ? Il y a des photos de l’époque où on le voit avec un signe particulier sportif ? Merci à vous !! À bientôt.
Ah désolée, la réponse ne s’est pas postée au bon endroit.
Bonjour, ça ne me dit rien. Je ne crois pas qu’il ait eu beaucoup l’occasion de se passionner pour le sport professionnel. Pourquoi ?
Bonjour, ça ne me dit rien. Je ne crois pas qu’il ait eu beaucoup l’occasion de se passionner pour le sport professionnel. Pourquoi ?