Manga feel good : Family Compo

Régulièrement, j’essaie de désencombrer mon appartement parisien surchargé. Cette fois, j’ai exhumé les 14 tomes de Family Compo de leur 3e rangée d’étagère en me disant que je ne les avais pas relus depuis longtemps, et qu’ils faisaient un bon candidat à la revente (14 tomes d’un coup, ça en fait de la place). J’ai ouvert le premier tome pour évaluer si ça me manquerait ou pas. 14 tomes de relecture plus tard, je les ai remis à leur place : ce n’est peut-être pas un chef d’œuvre, mais c’est très joliment dessiné, et comme lecture feel good en temps de crise comme en ce moment, ça fait le boulot. L’histoire est un mélange réussi un tiers humour, un tiers fan service (que même en tant que membre de la gent féminine, je ne désapprouve pas : il y a aussi quelques beaux mecs) et un tiers message optimiste d’affirmation de sa différence (pas que pour les minorités sexuelles).

2 couvertures

L’histoire

Déjà orphelin de mère depuis tout petit, Masahiko vient de perdre son père juste avant de rentrer à l’université. Le voilà contraint de troquer ses projets d’études contre l’obligation de trouver du travail pour subvenir à ses besoins. Mais sa tante Yukari Wakanae, qu’il n’avait jamais rencontré, toque à sa porte et propose de l’héberger. Surpris, Masahiko refuse d’abord : il se souvient vaguement que sa mère avait un jeune frère, avec qui elle avait rompu les ponts, et qui serait donc le mari de Yukari. Pourquoi cette rupture ? Mystère, mais cela inquiète Masahiko. Serait-ce une famille de yakuza ?

En essayant de retrouver la maison de la famille, il tombe sur Shion, une jolie jeune fille au tempérament bien trempé… Qui s’avère être sa cousine, la fille du couple. Il rencontre donc son oncle Sora Wakanae, dessinateur de manga, et reste à dîner. La famille l’accueille tellement chaleureusement que Masahiko, dont le père était souvent retenu par son travail, fond à l’idée de revivre enfin dans un cocon familial, et accepte de séjourner chez eux quelque temps. Mais à cause de Shion, il ne met pas longtemps à découvrir le pot-aux-roses : si les Wakanae semblent être la famille idéale, c’est à un léger détail près : Yukari est en fait le frère de la mère de Masahiko, et Sora est la mère de Shion… Mais les 2 ont échangé leur identité il y a bien longtemps, vivant travestis.

Quant à Shion, peut-être à cause de cela, elle a grandi en pensant qu’on pouvait choisir d’être fille ou garçon, et a alterné durant son enfance. Et toutes les assistantes de maître Sora s’avèrent avoir été initialement des hommes. D’abord choqué, Masahiko décide de rester, essentiellement parce qu’il n’a pas envie de faire de la peine à Yukari en rejetant sa proposition.

La révélation du 1er tome

Bien que le thème principal soit donc l’identité sexuelle et ses différentes variantes, ce manga ne plaira sans doute pas aux plus « woke » des lecteurs. Déjà, il date de 1999, avant que les USA n’aient envahi le monde de leurs conceptions issues d’une société où les problématiques de sexe sont loin d’être celles du reste du monde (un pays où c’est un problème pour une petite fille de porter les cheveux courts parce que ce n’est pas féminin…).

Ensuite, Tsukasa Hojo, plus connu en tant qu’auteur de City Hunter et Cats’ Eyes, signe ici un manga essentiellement comique. Certes, il le fait gentiment : les Wakanae sont vraiment une famille idéale, on les aime instantanément, et on s’attache à tous les personnages, des assistantes loufoques au chef mafieux, monsieur Tatsumi. Mais ce n’est en rien une étude de genres (ah ah, jeu de mots). Hojo n’a pas passé un doctorat en sociologie avant de l’écrire (ce qui semble être un pré-requis pour ne pas se faire insulter quand on aborde le sujet). Il semble que sa seule documentation ait été une visite dans un bar gay pour découvrir l’ambiance. Il confond allègrement transgenre, travesti et autres variations de l’identité sexuelle – peut-être que la langue japonaise manquait aussi de mots en 1999 pour nuancer le propos. Et pourtant au final, il a reçu des témoignages de lecteurs se retrouvant dans les conflits de ses personnages, comme un homme marié et père de famille qui se travestit mais doit cacher sa double vie à son épouse.

Au fil des tomes, Masahiko verra son oncle Sora affronter les préjugés de son père. Il nouera aussi une relation avec Yoko, une ex-camarade de lycée, qui se demande s’il est réellement attiré par elle.

Les Wakanae habillés selon leur sexe…

Le plus gênant et daté (ou hélas trop fréquent dans les mangas), pour moi, c’est le traitement parfois léger du consentement, à tous les étages. Déjà, Masahiko est forcé par le club de cinéma de sa fac à se travestir en fille pour jouer dans leurs films. Un peu trop poire, Masahiko se retrouve régulièrement embringué dans ce genre de marché de dupes. Il est tellement « mignonne » à l’écran que ça déclenche une foule de quiproquos et de coups de foudre, le plus important étant monsieur Tatsumi, un chef yakuza, qui s’entiche de Masami, le nom donné à Masahiko comme « actrice ». Apprenant la vérité, il essaiera plusieurs stratagèmes pour amener Masahiko à révéler son côté féminin (inexistant), dans l’espoir qu’il devienne un jour une vraie femme.

Curieusement, d’ailleurs, la vertu des personnages féminins est mieux préservée que celle des personnages masculins- dont plusieurs sont des pervers, mais pas forcément ceux qu’on pourrait croire au début. 2 ou 3 fois, des hommes qui avaient prévu d’abuser de filles (en les soûlant, généralement) se retrouvent pris à leur propre piège par des travestis et/ou transsexuels… Et c’est traité à la blague. Mais c’est très moyen.

Si ce que vous cherchez, ce n’est pas un pamphlet en ligne avec le parti, mais un manga drôle, émouvant, bien dessiné, avec une galerie de personnages hauts en couleurs et sortant de l’ordinaire, alors jetez-y un oeil. J’y ai re-découvert le talent de Tsukasa Hojo pour créer des personnages foncièrement humains et attachants. Ce qui devient rare dans mes lectures plus récentes.

Calendrier de l’avent d’avant : idée cadeau 7 : manga : The Heroic Legend of Arslân

J’ai chanté avant-hier les louanges d’un manga de Yoshiki Tanaka, Les Héros de la Galaxie, publié en France par Kurokawa. Rebelote aujourd’hui avec son autre grand succès : the Heroic Legend of Arslan. Découvert pour ma part via son adaptation en OAV dans les années 90, avec Sachiko Kamimura alias « la reine des beaux gosses » au character design.

Aussi, grande fut ma joie de découvrir cette adaptation des romans en manga en VF, toujours aux éditions Kurokawa qui ont décidément bon goût.

Là encore, Tanaka brosse une fresque épique mêlant parcours initiatique, intrigues de cour et combats qui ne nous épargnent rien des horreurs de la guerre. Les morts tombent dru chez Tanaka…

heroic-legende-arslan-1-kurokawa.jpg

Ici, on n’est plus dans l’espace, mais dans un royaume de Perse fantasmé, avec une pointe de surnaturel. Arslan est le jeune fils du Roi de Parse et son seul héritier. Sensible, il est le contraire de son chef de guerre de père, Andragoras II, qui l’ignore complètement. Lors d’une grande bataille contre le royaume ennemi de Lusitania, ils sont trahis par un des leurs. Leur armée est décimée, le roi est capturé par un mystérieux ennemi masqué. Parse est envahi par les Lusitaniens, fanatiques du dieu unique Yaldobaoth. Le jeune Arslan, dont c’était la première bataille, parvient à s’échapper grâce au valeureux Daryûn.

A 16 ans, le voilà pourchassé par des assassins et parti à la reconquête de son royaume, avec l’aide de son armée de un. Pas de Huns, hein, de un : Daryûn donc. Au fil des tomes, ils rallient à leur cause divers profils d’aventuriers, dont le stratège Narsus, la prêtresse guerrière Farangiese et le voleur Gieve. Arslan va devoir mûrir, convaincre d’autres exilés de le suivre et apprendre bien des choses sur la vie, le pouvoir et ses origines.

Une série tirée du manga a été diffusée en France sur des chaînes manga, paraît-il.

Calendrier de l’avent d’avant : idée cadeau 6 : manga : Les Héros de la Galaxie

Ce space opéra ambitieux raconte les ascensions parallèles de deux jeunes hommes dans les armées de deux empires galactiques ennemis.

Côté Empire, Reinhard Von Müsel, jeune génie issu de la noblesse désargentée, veut devenir suffisamment puissant pour arracher sa soeur aînée à l’Empereur qui en a fait sa concubine. Ce n’est donc pas par arrivisme qu’il s’engage dans l’armée des cadets. Ce qui ne l’empêche pas d’être sans pitié avec qui se met en travers de son chemin. (Oui, j’ai un faible pour les beaux gosses intelligents et torturés. Le patronyme à consonance germanique est un bonus).

En dehors de sa soeur, il n’y a guère qu’une personne qui trouve grâce à ses yeux au sein d’un empire rongé par la corruption et les différences de classe : son voisin devenu ami, Siegfried Kircheis, un roturier qui le suit à l’école militaire et reste son fidèle bras droit.

kurokawa_galactic heroes

Reinhard à la sortie de l’école des cadets

Côté République, on suit Yang Wenli, un jeune officier qui se fait connaître par ses stratégies pour sauver des vies. Dans le premier tome du manga, on ne le voit que par un article d’informations qui raconte comment il a réussi à faire évacuer les civils d’une planète conquise par l’Empire, pendant que la flotte de l’empire était partie à la poursuite du colonel fuyard qui aurait dû s’en occuper. Au début, chacun d’eux n’est qu’un officier du bas de l’échelle, mais leurs talents leur permettent de rapidement les échelons- à l’occasion, ce sont des manigances de jaloux les envoyant dans des missions suicide, dont ils se sortent brillamment.

Le manga publié actuellement chez Kurokawa est une adaptation dessinée par Ryu Fujisaki (dans un style un poil trop shojo à mon goût) de romans à succès de Yoshiki Tanaka. Il conserve néanmoins les qualités du matériau d’origine : des personnages intelligents et charismatiques, une histoire qui se déploie dans le temps et l’espace. Bref, un scénario qui ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles : c’est assez rare pour être signalé.

heros-de-la-galaxie-1-kurokawa

Le titre japonais est Ginga Eyû Densetsu, traduit en anglais par Legend of Galactic Heroes. Les romans ont été adaptés plusieurs fois, en OAV et en série animée.

Une de ces séries animées est visible actuellement en streaming légal sur ADN (Anime Digital Network), en VOST.

 

Le fan-art de la semaine : Captain Tsubasa

Captain Tsubasa funny fan art par Getakichi (DeviantArt)

Happy Birthday Karl

(oui je sais, enfin pour ceux qui sont au courant de ce genre de chose, y a un petit soupçon de yaoi dans l’ambiance. J’y reviendrai si j’ai le temps de parler du (des, en fait) fandoms de Captain Tsubasa).

Des Japonais refont le générique d’Olive et Tom en vrai.

(un peu de) Captain Tsubasa à Japan Expo

Japan Expo, le plus grand salon consacré en France à la culture japonaise sous toutes ses formes, c’est ce week-end, à Villepinte.

L’auteur du manga Captain Tsubasa, Yoichi Takahashi, n’y sera pas, mais il y a des stands qui rendent honneur à nos footballeurs préférés.

Klab Games : éditeur du jeu Captain Tsubasa Dream Team

Je vous ai déjà parlé de ce jeu pour mobile qui permet de jouer avec les joueurs du manga (et plusieurs versions de chaque), et qui fête en ce moment son premier anniversaire avec moult cadeaux. Sur leur stand, un jeu de réalité virtuelle pour tenter de bloquer les tirs spéciaux des meilleurs buteurs du manga. Où ai-je mis ma casquette rouge?… Hall 6, stand F656.

Infos sur le stand de KlabGames

captain tsubasa dream team schneider toho

Qui est l’andouille qui a mis le maillot de la Toho à Schneider? Ah oui c’est moi…

Bragelonne – Castelmore : éditeur du jeu de cartes Olive et Tom Classico

Castelmore, le nouveau label de jeu lancé par Bragelonne, sort pour la Coupe du Monde un jeu de carte sur Olive et Tom. Vous ne savez pas comment on peut jouer au foot avec des cartes? Moi non plus, ce sera donc l’occasion d’aller regarder des démos sur leur stand. Hall 5A, stand D150.

ADN – Anime Digital Network

C’est le site de streaming légal qui diffuse la série 2018 de Captain Tsubasa. Ils auront un corner sur le stand de l’éditeur Kana, Hall 5A, stand E170. Ils y vendront des abonnements mensuels à 2 Eur au site.

genzo_CT201_javelot

Et parmi une pléthore d’autres invités, il y a aussi :

Nobuyoshi Habara – réalisateur, chara et mecha-designer, animateur

Certains d’entre vous se souviennent peut-être d’une série de football atypique, qui n’a duré qu’une saison en France et parlait autant de gros sous et projets immobiliers que de football, ce qui est assez curieux. Mais j’aimais bien, même si c’était assez incompréhensible. Ca s’appelait Ashita e Free Kick en version originale, Graine de Champion. Et Nobuyoshi Habara était l’un des character designers. Dédicaces et conférences tout le week-end, programme sur le site.

free-4g

Enfin, et rien à voir avec le foot :

Mizutama Bijoux

la créatrice de Mizutama Bijoux sera à nouveau au salon avec ses bijoux tout en finesse inspiré des symboles nippons comme les fleurs de cerisier ou de prunier. Hall 5A, stand P136.

mizutama_sakura

Coupe du Monde : l’équipe du Japon

Allez les Bleus !

Afin de soutenir l’entrée en lice de l’autre équipe bleue (les Samurai Blue, alias l’équipe nippone), même si pour l’instant on ne peut pas dire que la confiance règne, je partage avec vous* :

– la présentation de l’équipe actuelle rédigée par @Thagodfire, également l’une des principales sources d’info Twitter sur le jeu CaptainTsubasa Dream Team.

https://twitter.com/Thagodfire13/status/1005745714834608128 

Samurai blue.jpg

L’équipe qui a joué contre le Paraguay

Deux autres blogs, spécialisés dans le foot japonais (en particulier la J-League – le championnat japonais), mais ils suivent évidemment les performances de l’équipe japonaise) :

J.League Blog

J.League France

Programme des qualifications : 

Colombie – Japon : Mardi 19 juin – 14h
Japon – Sénégal : Dimanche 24 juin – 17h
Japon – Pologne : Jeudi 28 juin – 16h

… Oui alors là, comme ça, on va dire que c’est pas gagné…

Et comme avec la nouvelle série animée et le nouvel arc du manga qui débute pour le Mondial, c’est la folie Captain Tsubasa au Japon, ils ont fait des tifos aux effigies des joueurs, ici dans les tribunes du match de préparation Japon-Paraguay d’après le descriptif (mais ça m’étonne un peu qu’ils aient trimballé ça depuis le Japon donc j’ai dû mal comprendre) :

Tifo_CT_Japan Vs Paraguay.jpg

La classe.

*Et non « je vous fais partager », ce qui ne veut rien dire sauf si je vous oblige à partager quelque chose avec quelqu’un d’autre…

Fandom : la collection Shonen Jump arrive chez Uniqlo!

Oui je ne devais pas poster cette semaine, mais ce n’est pas tous les jours que je me retrouve nez à nez avec Tsubasa au détour d’un couloir de métro.

uniqlo_shonen jump_fa.jpg

Oui, en grand derrière le gamin qui crie, c’est Son Goku et Freezer de la série Dragon Ball Z*. Mais en petit à côté, tout à droite du carré d’images sur la rangée du milieu, on reconnaît bien Oozora Tsubasa, héros d’Olive & Tom. Ainsi que Seiya (des Chevaliers du Zodiaque), Cobra et autres héros de notre jeunesse (il y en a aussi qui sont de la jeunesse des jeunes d’après mon époque, et d’autres dont je ne suis pas sûre qu’ils sont vraiment restés dans les mémoires dans notre pays… Il y a des gens qui comptent acheter un T-shirt du Collège Fou Fou Fou? Ou de Muscleman?)

Uniqlo commence seulement la commercialisation de cette collection, qui avait été créée pour célébrer les 50 ans du magazine Shonen Jump, où toutes ces séries ont été pré-publiées au Japon. Dans la première fournée, point de Tsubasa à l’horizon. On attend donc de pied ferme la suite. Mais bonne nouvelle : il y a des modèles pour homme, femme et enfant (enfin si on veut : dans celui d’Opéra, je n’ai trouvé que des modèles homme dont on m’a dit qu’ils étaient unisexe. Soit, si on veut… mais ça veut dire qu’un M femme s’habille à l’aise dans un t-shirt XS homme. Et le modèle Goku + Freezer n’était plus disponible qu’en XL, qui fait plus toile de tente qu’autre chose…)!

CT2018_Genzo_fiche

Jeune bosquet / Tom Price version 2018

Et autre bonne nouvelle : pour 2 T-shirts (ou plus) commandés, un mois d’abonnement est offert à ADN, la chaîne qui diffuse la nouvelle série de Captain Tsubasa en streaming légal (en VO sous-titrée 1 jour après la diffusion au Japon – ils ont acheté les droits, et c’est le seul moyen légal de les regarder en France pour l’instant).

Pour Dragon Ball, il y a Vegeta et Yamcha sur certains T-shirts, alors où est-ce qu’on milite pour avoir un T-shirt avec Genzo Wakabayashi ou Kojiro Hyuga? Siouplé?

Non parce qu’Adidas en fait, pour 2018, mais a priori, ils sont offerts par loterie à partir de 10 000 Yen d’achats sur leur site (en japonais. Et qui ne livre sans doute pas hors Japon, donc sauf si vous y habitez ou avez une adresse Tenso, oubliez…). D’autant que, mon japonais étant… quasi inexistant donc je ne capte que la traduction Chrome, je ne suis même pas sûre qu’on puisse vraiment avoir le modèle qu’on choisit. Mais ils ont 10 modèles, dont un Genzo.

tsubasa adidas 2018

« Forêt sauvage » XD Bonjour la traduction

* (note : un jour, une collègue commentait les cheveux hérissés d’un autre, en le comparant à Goku. Elle a ajouté « Ou non, on dirait plutôt le blond là, c’était qui lui déjà? ». J’ai répondu machinalement « C’est toujours Goku, mais quand il est sous sa forme de Super Saiyan ». C’est en voyant leurs têtes que j’ai réalisé que ce degré de détail était un peu trop geekesque pour mon image du bureau. Oups. Apparemment, la différence entre eux et moi, c’est que moi je m’en souviens encore…).

Exposition (passée) : Naoki Urasawa à l’Hôtel de Ville de Paris

Tout le monde en avait parlé à Angoulême où Naoki Urasawa était invité pour une exposition exceptionnelle. Celle-ci a ensuite élu domicile pour quelques semaines à Paris, à l’Hôtel de Ville (la classe). Je connaissais en fait assez peu son oeuvre, donc c’était un bon rattrapage express.
L’exposition est notamment composée de plusieurs séries de planches originales groupées par chapitre. Une interview en vidéo de l’auteur explique que c’était sa volonté de les présenter ainsi pour d’une part, permettre aux lecteurs de voir enfin les dessins à leur taille réelle (le format de publication est réduit d’environ un tiers), avec les corrections apportées directement sur le papier. Et d’autre part, de présenter assez de pages à la fois pour donner envie de lire l’histoire, puisque le manga est conçu pour se lire vite.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Objectif atteint. Je suppose que la boutique de l’Hôtel de Ville, qui vendait pour l’occasion une partie des oeuvres traduites en français, a dû faire carton plein (ils vendent aussi le artbook sur Osamu Tezuka, Manga no Kamisama).

L’exposition avait une double lecture, par oeuvre et par thème- ceux abordés de façon récurrente par Urasawa : l’enfance, l’art, le mal sans visage… Elle explicitait également les nombreuses références qui émaillent ses différents mangas. Ainsi, Pluto se passe dans le même monde que le Astro Boy d’Osamu Tezuka (Astro le petit robot). J’ai particulièrement apprécié les pages de chara design, dont celle où on voit comme Urasawa collait initialement beaucoup au style Tezuka pour le design d’Astro, avant de le rendre plus humain. Et ses carnets de dessin de collégien, avec une nette influence de Go Nagai.

Malheureusement, je l’ai vue un des derniers week-ends et il est donc trop tard pour en profiter, car elle se terminait le 31 mars. Mais je vous invite à vous pencher directement sur l’oeuvre d’Urasawa, dont plusieurs séries sont publiées en français. Car il a touché à différents genres : thriller avec Monster (où un médecin tente d’arrêter un tueur qu’il avait sauvé enfant), 20th Century Boys (des adultes sont confrontés à une secte apocalyptique), SF avec Pluto, sport même avec Happy (mâtiné des démêlés de l’héroïne avec des yakuza), etc…

Pour plus de détails, je vous renvoie à son intéressante interview dans Télérama, qui plaira notamment à Bee Bop puisqu’il y donne sa définition du rock’n’roll.

Captain Tsubasa : souvenir d’Okinawa

Alors que certains se demandent quel est le clash footballistique le plus mémorable entre celui de Hyuga (Mark Landers) et son coach, ou Anelka contre Domenech,

le débat fait encore rage. Alors oui, c’est vrai, l’entraîneur de la Tôhô avait des raisons d’être contrarié que son buteur vedette et capitaine disparaisse durant des jours sans donner signe de vie. Même si celui-ci était parti pour s’entraîner avec acharnement, et pas pour se dorer la pilule sur les plages d’Okinawa (qui est la principale destination de vacances balnéaires du Japon).

Néanmoins, soyons honnêtes : Hyuga n’est pas un grand communiquant, et s’il avait envoyé des nouvelles, ça aurait peut-être ressemblé à ça :

hyuga_postcard_2hyuga_postcard_1

Non mais ne rien dire, c’est bien aussi. Au moins on n’écrit pas d’ânerie.

(oui je sais, je devrais suivre mes propres conseils).

Aventures animalières : le chat Ranma, ou le pouvoir des noms

Quand j’étais au lycée dans une ville de province, ma famille habitait en maison de ville avec un petit jardin. Une fois mon chien emporté par la maladie, un chat a commencé à nous rendre visite, comme cela arrive souvent avec ces animaux. C’était un chat de gouttière tigré, soit le même genre que le seul et unique matou qu’on avait eu jusqu’ici (lui aussi avait choisi notre maison pour y séjourner de sa propre initiative). Il faisait beau, la porte de la cuisine restait souvent ouverte sur le jardin, il allait et venait en toute liberté en quémandant câlins et grattouilles au passage. On lui avait installé deux gamelles, mais il était encore à moitié errant.

ranma_1sur2_da

Ranma garçon et Ranma fille

A l’époque, le dessin animé Ranma 1/2 (« Moitié soleil et moitié pluie » 🎵🎶 *) passait à la télé. J’aimais beaucoup les histoires de Rumiko Takahashi, loufoques et sensibles. Ranma 1/2, c’est l’histoire d’un adolescent (Ranma) entraîné par son père depuis l’enfance aux arts martiaux. Suite à une chute dans une source magique, il se transforme en jeune fille dès qu’il est aspergé d’eau froide (à l’image de la dernière créature s’étant noyée dans la source). Il reprend sa forme masculine au contact de l’eau chaude.

Pour quelque raison (son agilité? Son sans-gêne à s’incruster?), j’ai décidé de baptiser notre petit visiteur velu Ranma.

 

Un beau jour ensoleillé, je rentre à la maison par la cuisine. J’y trouve le chat, en train de manger ses croquettes tranquillement. Je lui grattouille le popotin et je passe au salon. Où je vois le chat enroulé sur le canapé, plongé dans un sommeil félin de bûche.

Je m’arrête, saisie d’un vertige existentiel. Ne viens-je pas de voir notre matou tigré à la cuisine ? M’aurait-il doublé sans que je le voie? Ai-je oublié de me réveiller et suis-je en train de rêver?

Je me retourne : le chat est toujours en train de manger, la truffe dans la gamelle. Je regarde à nouveau le canapé : le chat y dort encore.

Un… plus… un…
« Alaaaaaaarme! On a deux chats! »

Café des Chats Bastille

Je n’ai pas de photo d’eux mais un mélange aurait donné ça

En rapprochant les deux, on se rend compte qu’ils ne se ressemblent pas tant que ça : d’un côté, un jeune mâle tigré gris joueur et sociable, le chat idéal. De l’autre, une petite femelle trapue un tantinet caractérielle, au pelage marbré tirant sur le brun.

Mais comme ils avaient dû venir séparément jusque-là, se comportant tous deux comme s’ils étaient chez eux, on n’avait pas imaginé qu’il y avait 2 Ranma. Un mâle, une femelle. Un grand, une petite.

J’ai songé un moment les appeler Ranma-kun (pour le mâle) et Ranma-chan comme dans le manga, mais au final ça a été Ranma et Akane (du nom de la fille que Ranma est censé épouser). En partie parce qu’ils n’arrêtaient pas de se fritter, comme leurs alter-egos de papier.

Ranma et Akane

(on a su plus tard que la vieille dame de la maison voisine nourrissait régulièrement Ranma avec les autres chats errants du quartier, mais il nous a adoptés. Quand à Akane, elle « appartenait » à des gens un peu plus loin dans la rue, chez qui elle retournait dormir tous les soirs. C’est juste qu’elle préférait passer l’essentiel de sa journée chez nous…)

Moralité : méfiez-vous des noms que vous donnez. Ne baptisez pas votre fils Hannibal si vous ne voulez pas aller lui rendre visite en prison de haute sécurité pour avoir cuisiné des mets spéciaux. Et ne l’appelez pas Profion sous peine de le voir devenir un mage maléfique.

*Tu l’as vu passer, le Freaky Friday sournois en tapinois?

dungeons-and-dragons-damodar profion