Quatrains du métro parisien.
– N°47 : Subway surfing
Sur la ligne 14, la rame a des soufflets,
Qui se plient drôlement et amusent les mouflets.
La gamine s’y installe pour jouer à se faire peur.
Je souris : avant elle, j’y ai fait le surfer.
Quatrains du métro parisien.
– N°47 : Subway surfing
Sur la ligne 14, la rame a des soufflets,
Qui se plient drôlement et amusent les mouflets.
La gamine s’y installe pour jouer à se faire peur.
Je souris : avant elle, j’y ai fait le surfer.
Quatrains du métro parisien.
– N°45 : Au nom de tous les saints
Une dame d’âge mur en robe d’été blanche
entre dans le wagon avec un éventail.
Le dessin m’en intrigue et vers elle je me penche.
Ce sont les chevaliers du Zodiaque de Bandai.
(et là, je me rends compte que j’aurais dû poster ça le 1er novembre pour doubler la blague…)
Quatrains du métro parisien.
– Odyssée N°2 : Secrets de mode
On loue la Parisienne pour sa folle élégance,
Son talent d’assortir détails et accessoires,
Que ce soit pour courir ou pour sortir le soir.
Mais quel est le secret de ce qui fait la France ?
Mon foulard me protège contre les courants d’air
Lorsque Chantal Lachieuse a ouvert les fenêtres,
Préférant respirer de l’huile de moteur
Et de la gomme brûlée à un peu de chaleur.
Bien placé, il empêche Mourad Stigmatisé
De prendre des photos de mon décolleté.
Imbibé de parfum, il est un bon rempart
Contre l’odeur tenace de Dédé Grospinard.
Derrière mes lunettes noires, quand Gaston la Tremblote
Souffre de Parkinson ou plutôt se tripote,
Je feins de ne pas voir et continue de lire,
Retenant mon envie de tuer le triste sire.
Quand John-Cad Dynamic et ses potes consultants
Cons et condescendants, font des blagues mysogynes
Ecouteurs et musique de chanteur androgyne
Permettent d’ignorer les débiles insultants.
Quatrains du métro parisien.
– N°46 : Jacasseries
Elles arrivent par le train de huit heures et demie,
Et râlent quand on les pousse « Faut s’y prendre plus tôt! ».
Les quinquas de banlieue se déplacent en troupeau,
Oubliant qu’en parlant elles bloquent la sortie.
Quatrains du métro parisien.
– N°48 : Salaud de pauvre
Un clochard aviné s’assied dans mon carré.
Son monologue me soûle, je descends peu après.
Rigolard il se lève et me suit sur le quai.
Effrayer une crevette, ça doit être le pied.
Je pense à 100 à l’heure : comment est la station ?
Y a-t’il du personnel, les couloirs sont-ils longs?
Le métro soudain sonne, je re-saute dedans.
Une envie de tuer derrière mon coeur battant.
(pour mes lecteurs assidus qui tiendraient le compte : non vous n’avez pas raté des numéros. Mais j’ai décidé d’essayer de respecter un genre de trève des confiseurs en ne postant pas (trop) d’articles négatifs au mois de décembre. C’est pas gagné. Alors du coup, j’avance à novembre les quatrains négatifs planifiés, pour garder les gentillets pour décembre… ^^)
Quatrains du métro parisien.
– N°44. Chasse gardée n’amasse pas mousse
Collée tout contre lui, la tête sur son épaule,
Une main possessive toujours posée sur lui,
Pour prouver leur amour aux regards qu’elle défie.
Lui, de son téléphone, son regard ne décolle.
(non mais c’est pas la peine de fusiller du regard tes voisin(e)s de métro : on ne va pas te le piquer, ton mec, on est juste là pour aller au boulot, comme tout le monde à cette heure. Et OSEF que tu sois super in love ou pas. Lui aussi, d’ailleurs, pour autant que je puisse dire)
Quatrains du métro parisien.
– N°43. Pariscope y tonne
Youpi, c’est vendredi. Que vais-je faire ce soir?
La chasse au Pokemon ou rencontre d’auteur?
… Le métro est en rade, rentrons voir sur Monster
S’il y a des emplois à Nantes ou dans la Loire.
Quatrains du métro parisien.
– N°42. Homo ça coince.
Le wagon bien rempli se vide à Montparnasse.
Je ne peux pas passer pour atteindre la place :
Une andouille est debout à l’entrée du couloir.
Te mets pas dans l’allée si tu n’veux pas t’asseoir.
Quatrains du métro parisien.
– Odyssée N°1 : Pas mon jour
En plus du flonflonneur qui nous casse les oreilles,
La folle de Jésus commence à faire pareil.
Elle raconte une histoire de 500g de myrrhe,
Et que le corps du Christ, juste après son martyre,
Fut couvert de bandages avec des aromates.
N’est-ce pas une recette de rôti aux tomates?
Son cerveau abîmé passe du coq à l’âne,
Et fait qu’on a bientôt besoin d’un Doliprane.
Soudain le train s’arrête et la lumière s’éteint.
Ça arrive parfois, mais pourquoi ce matin?
Cette fois l’incident dure. Au bout d’un long moment,
Le conducteur explique qu’ils ont coupé le courant
Suite à une avarie sur un autre métro.
Nous voilà dans le noir, faut pas être claustro.
« Si ça sent le brûlé, ne vous inquiétez pas,
On sait pourquoi. » Ah bon? Ça ne nous rassure pas.
On joue à Candy Crush, on lit, on passe le temps,
Rythmé par des annonces qui n’en disent pas tant.
L’avarie est en cours, un début d’incendie,
On a trouvé la panne, ah non c’est reparti.
Au bout de plus d’une heure, on nous dit de descendre
Sur la voie côté mur, qui nous noircit de cendres.
Talons hauts sur ballast, voire valise pour certains,
On gagne la station en jouant au petit train.
Et si je m’installais au fin fond de la Creuse
Pour élever des chèvres et distiller ma gueuse?
Quatrains du métro parisien.
– N°41. Veni vidi nonmerci
Jour de grève, en galère. Malgré mon long trajet,
J’offre mon strapontin à une dame âgée.
Elle s’assied sans sourire, ni merci ni regard.
Sa fille pourtant ravie me toise sans égards.
Un sourire c’est trop dur? Je n’attends pas des fleurs.
Les entendant parler, je comprend mon erreur:
Encore plus mal élevés que le Français moyen,
Il s’agit d’une famille de touristes Italiens.