GIFT au Tokyo Dome – de et avec Yuzuru Hanyu

Pour la première fois en 35 ans d’existence, le Tokyo Dome s’est équipé d’une patinoire de taille olympique pour un spectacle de patinage artistique. Solo. Du double médaillé d’or olympique japonais, Yuzuru Hanyu. Derrière la patinoire, un gigantesque écran formant une pente, flanqué de 2 mains gigantesques tendues au dessus de 2 livres ouverts. Sur celui de gauche, le Tokyo Philharmonic Orchestra, pour interpréter les morceaux classiques. Sur celui de droite, des musiciens de rock, le « Gift band » formé pour l’occasion. Autour de la scène, des blocs divers qui s’allumeront par moments quand les danseuses de la formation ElevenPlay vêtues de blanc bougeront dessus sur la chorégraphie de Mikiko (la directrice artistique de Perfume et de Babymetal, entre autres, qui connaît bien la salle).

Les 35 000 places, autour de 200 Euro, se sont arrachées via des loteries. Plus de 80 salles de cinéma à travers le Japon plus Taiwan et Hong Kong retransmettaient le spectacle en direct. Ainsi que Disney + au Japon. Et Globecoding dans le reste du monde (hors Chine continentale), pour un peu moins de 30 Eur, grâce à qui j’ai pu suivre cette étonnant spectacle. Pas déconnant vus les moyens, la rareté et la durée annoncée (2h30).

Yuzuru est arrivé sur la musique de l’Oiseau de Feu de Tchaïkovski (un de ses 1ers programmes), un nouveau costume créé par Satomi Ito pour aller avec, et une vidéo de Phoenix en fond (avec des flammes autour de la patinoire). Mais cette ouverture grandiose a cédé la place à une narration introspective, de sa voix en mode ASMR, habillée d’effets sonores ou de musique suivant les moments. Heureusement sous-titré en anglais sur le streaming de Globecoding, le narratif a servi de fil conducteur aux 12 programmes qu’il a patinés, changeant de costume à chaque fois. Une histoire sous couvert de métaphores poétiques, pas si énigmatique quand on connaît sa biographie, mais où le style et la mise en scène permettent de transcender le personnel pour viser à l’universel.

L’un de ses 2 nouveaux programmes avait pour musique « One summer’s day » de Joe Hisaishi, tiré de la bande originale du Voyage de Chihiro. Il y évolue en costume blanc onirique aux reflets argentés, probablement référence à Haku, le dragon esprit de la rivière.

Avant un entracte de 40mn pour resurfacer la patinoire, Yuzuru s’offre en guise de thérapie collective une re-création, avec même l’échauffement réglementaire de 6 mn et les annonces par haut-parleur, du programme court où il avait chuté aux Jeux Olympiques de Beijing, Rondo Capriccioso. Alors qu’à ce stade et contrairement aux JO, il a déjà 3 programmes et demi dans les pattes (Firebird, Hope and Legacy, One Summer’s Day et Chopin), il réussit cette fois à passer le quadruple Salchow qu’un trou dans la glace l’avait empêché de déployer en compétition, et à dérouler le reste du programme sans chute, avec juste un sauvetage in extremis sur un saut combiné. Une manière d’exorciser ce mauvais souvenir, sous les yeux de son public.

Après l’entracte, il revient avec un numéro qui avait été conçu pour distraire les spectateurs à distance durant les quelques compétitions (sans public pour la plupart) de la période de pandémie, sur le titre bien nommé de Robbie Williams, « Let me entertain you ». Si vous ne devez en regarder qu’un pour vous faire une idée à la fois des performances athlétiques de Yuzuru et de son sens musical, sans rien connaître au patinage, c’est celui-là (Pour les experts, il y en a d’autres, mais LMEY me paraît le plus abordable tant il est ludique). Cf. ici dans sa version 2021.

Il nous offre dans la foulée un autre programme rock, nouveau, sur un titre de Ashura-chan. Jouant à fond son côté rock star et fan service.

Retour à l’introspection ensuite avec Phantom of the Opera, peut-être pour un autre exorcisme (c’était à l’échauffement pour ce programme qu’il avait subi une collision par un autre patineur à la Cup of China en 2014) mais plus probablement parce que le thème du masque se prêtait au texte. Suivi du programme créé pour son spectacle précédent Prologue, A Fleeting Dream.

La narration se termine sur Notte Stellata, un ancien programme sur la musique du Cygne de Camille Saint-Saëns, en symétrie avec l’introduction sur une autre allégorie d’oiseau qui prend son envol. Là où le Phénix de l’ouverture apparaissait dans un déluge de feu, écho au soleil levant et à l’origine du monde et de la vie, le cygne qui s’élève irradie une lumière bleue apaisante. A l’instar des « flammes bleues » qui donnent leur titre à l’autobiographie du patineur (dont les bénéfices vont à la reconstruction de la région sinistrée par le tremblement de terre de 2011). Un symbole fortement présent dans la communication de Yuzuru, car le premier kanji de son nom de famille signifie plume ou aile suivant le contexte.

Après avoir salué et présenté ses équipes, Yuzuru revient pour un rappel olympique : Haru Yo Koi, son programme de gala de Beijing, ode au retour du printemps, et le final (dont la step séquence homérique et la pirouette) du programme libre qui lui avait permis de décrocher sa 2e médaille d’or olympique, le noble Seimei.

Non parce qu’à ce stade, il a dans les pattes plus de 40mn de patinage, dont 7 quadruple sauts, 17 triples, 16 pirouettes et j’en passe, alors tenter les quadruple sauts de Seimei, ce serait un peu too much (et surtout inutilement dangereux). Mais même s’il apparaît aussi heureux qu’épuisé et à bout de souffle, il trouve encore l’énergie de clamer son amour du patinage et de le prouver avec un dernier tour de piste à toute vitesse.

Au final, un spectacle complet, musical et visuel, cérébral et athlétique. Surprenant OVNI qui ne laisse pas indifférent.

Bilan 2022

Yuzuru Hanyu

Quoi, il y avait autre chose?

Enfin oui, cette année comme la précédente ont été riches en événements déprimants (pas que l’actualité, niveau perso aussi), donc heureusement que je suis retombée sur Yuzu chaton grâce à Junku en début d’année.

Il a été une source constante de sourires niais et de sérotonine pour compenser un peu. Hélas, je n’ai pas eu de billet pour aller le voir en février prochain au Tokyo Dome.

D’aucuns m’objecteront que l’intensité de ce nouveau fandom est quelque peu déraisonnable. Mais à ceux-là je répondrai que s’ils ne sont pas là pour me remonter le moral quand j’en ai besoin, ils peuvent fermer leur goule au lieu de me saper mon squee.

C’est thérapeutique et assumé. Il faut engranger toutes les occasions de se réjouir et les bons moments pour résister aux mauvais, parce que les mauvais, ils ne demandent pas votre avis, et plus le temps passe et plus ils se bousculent au portillon. Alors quand tu trouves un truc qui te fait du bien : FONCE.

En prime, il a réussi à me motiver à me mettre un peu sérieusement à apprendre le japonais avec Duolingo. Et à vaincre les forces obscures de l’administration parisienne pour renouveler mon passeport. Il n’y a pas de mauvaise raison de faire de bonnes choses.

Le chaton sur patins mis à part, la pangolinite sévit toujours, mais un peu moins, donc au moins cette année j’ai pu voir deux concerts :

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Sting, en juillet au Zénith Open Air de Nancy, concert prévu en 2020 et repoussé 2 fois. Et avec son fiston en 1e partie. Une valeur sûre, et en plus j’ai pu me coller sous la scène avec une partie du parterre des 1ers rangs qui s’est levé dès la 1e chanson. Donc vue au top (oui paske si c’est pour n’avoir que le son, autant rester chez soi à écouter un CD, hein…), Occasion aussi de visiter un peu Nancy, où je n’avais jamais mis les pieds. C’est joli, un peu désert (début juillet faut dire…), et ça manque de transports en commun… Heureusement il y a le musée des Beaux Arts et le musée de l’école de Nancy. J’ai bien aimé le bar à chats, mais il a fermé peu après…

Placebo à Bercy le 11 novembre. Encore un « client » connu, mais plus aléatoire. Ici, musicalement c’était top : son nickel, à Bercy c’est pas gagné. Set list reprenant tout le nouvel album, fallait avoir potassé, et quelques vieux classiques. Et fin avec 2 covers : Shout de Tears for Fears, et Running up that Hill de Kate Bush, revenu à la mode grâce à Stranger Things, mais qu’ils avaient repris bien avant. Question échange avec le public en revanche, c’était un jour sans : Brian Molko n’a pas dit un mot, son collègue Stefan à peine mieux, ils ont enchaîné les morceaux sans s’arrêter. On était un peu loin alors s’ils ont échangé avec les premiers rangs, ça ne s’est pas vu, sauf quand à la toute fin du show, Stefan est allé dans la foule serrer des paluches, peut-être pour se rattraper. Et quand des vidéos des 2 frontmen étaient projetées, c’était avec des effets de parasitage façon vieille télé cathodique déréglée… Donc peu visibles, toujours le même angle, et musiciens de scène cachés et même pas cités… Du coup, le message projeté avant spectacle demandant de ne pas filmer ou passer le concert sur le téléphone, « pour ne pas gâcher la communion et la transcendance », ça fait doucement rigoler a posteriori… ‘fin bon, heureusement qu’on était entre copines et que la musique était bonne.

Le post-pangolin et autres événements m’ont motivée à enfin cocher des cases de ma to do list qui dataient :

– aller au Park Hyatt pour une soirée entre amis longtemps repoussée. Après la visite de la galerie Dior, c’était une bonne journée luxe, calme et volupté.

– pour mon premier « vrai » voyage à l’étranger depuis le pangolin, je suis allée aux Pays-Bas, pour retourner à Utrecht acheter la petite sœur d’une veste en cuir que j’adore, avant qu’elle soit trop usée (jamais trouvé ce que je voulais à Paris). J’ai d’autant mieux fait que la boutique, Hurricane Jackets, a fermé peu après.

Histoire de varier, parce que j’ai un peu fait le tour d’Utrecht (c’était ma 4e visite), j’avais pris Rotterdam comme base de séjour. Mais je n’ai pas été emballée par le mélange bobo-clodo-travaux et transports en commun en carafe, qui ne m’a guère dépaysé de Paris. Et l’architecture surtout moderne (bombardements oblige) manque de charme. Le Musée Maritime est très chouette, lui, avec notamment une salle interactive reproduisant une plate-forme pétrolière avec des bornes où on peut s’exercer aux divers métiers du secteur.

Heureusement, je suis allée dans la foulée à la Haye, dont j’ai apprécié le centre historique plus que les musées (sauf une belle exposition temporaire sur Mucha dans le Kunstmuseum excentré), et un charmant salon de thé à la japonaise, Hug the Tea. Et j’ai poussé en bus en fin de journée jusqu’à la plage de Scheveningen, juste pour le plaisir de marcher dans le sable en longeant la grève (en braillant les chansons de la Reine des Neiges II. Parce que la lumière et l’ambiance s’y prêtaient. La plupart des vacanciers avaient déjà déserté cette plage vieillotte, vue la météo maussade). J’y ai même dîné, pour assister aux 3mn où le soleil s’est montré entre les nuages.

Et dernier jour à Delft, petite ville mignonne, mais moins qu’Utrecht si on ne goûte pas la porcelaine bleue et blanche. On y trouve l’église où sont entourés les rois des Pays-Bas. Ils sont en train d’agrandir le caveau, d’ailleurs…

– je suis allée à Roubaix. … oui je sais, ce n’est pas forcément une destination qui fait rêver. Il y a des années, en visite dans le coin, j’avais prévu de découvrir la Piscine, son musée des Beaux-arts. Mais la file d’attente m’avait découragée. Je fais suffisamment la queue à Paris, pas envie de m’y coller en vacances aussi. Donc là, j’y suis retournée, à l’occasion une exposition temporaire sur William Morris, rattaché au courant des Pré-Raphaëlites, que j’affectionne. Magnifique musée aux collections variées, ça valait le déplacement. Et pause au très sympa Freyja Nordic Café.

Et visite aussi à Lille de la Citadelle et de son zoo (aussi sur ma liste, aussi repoussés plusieurs fois lors de mes séjours précédents). Il n’y a plus de bar à chats en ville (il a fermé), mais il y a un bar à chiens, le Waf : bruyant mais sympa.

C’est classe les vieux, c’est vachement mystérieux

Une de mes voisines vient de déménager. Elle a plus de 80 ans, bon pied bon oeil, mais sans doute plus les moyens de payer le loyer de son 60m2 car elle déménage vers un studio. Je me souviens d’une fois où on avait discuté dans la cage d’escalier, il y a plus de 10 ans, elle se plaignait du bruit du café voisin qui l’empêchait de dormir les fenêtres ouvertes alors qu’elle travaillait à mi-temps, pour compléter sa retraite.

Enfin, en fait, moi je me souvenais qu’on avait discuté brièvement en quelques occasions, mais elle non, elle était même étonnée que je sache son nom. Il faut dire que je ne pense pas l’avoir époustouflé de mon éloquence à ces occasions. On a été voisines pas loin de 20 ans, mais comme souvent à Paris (et pour être honnête c’est une chose que j’apprécie en général), on se croise sans forcément se connaître.

Alors qu’elle procédait à un KonMari contraint et forcé pour vider son appartement de 60 m2 pour passer dans deux fois plus petit, j’ai vu défiler sous le porche (au cas où ça intéresserait quelqu’un) un assortiment de livres sur des sujets variés, mais avec quelques tendances récurrentes : l’Allemagne, la danse, la littérature et l’art.

D’habitude j’ai beau temps quand je vais en Allemagne… mais pas à Berlin.

Dans le dernier lot, je découvre aussi qu’apparemment elle s’était mis ou remis à l’apprentissage du Russe. Quand on s’est croisé, avant son départ, je lui en ai touché 2 mots, car j’avais récupéré (pour le feuilleter avant de le recycler moi aussi) un livre de photos sur Weimar (la ville, pas la République). Comme j’adore l’Allemagne mais que c’est une ville où je ne suis jamais allée, et que ça fait 1 an et demi que je n’ai guère pu bouger, ça m’a fait voyager en pensée. Elle m’a donc brièvement raconté qu’elle était professeur d’allemand, et qu’elle avait habité plusieurs années en Allemagne où elle enseignait le français, pour le coup. C’est ballot : si j’avais su, au lieu de me tartiner les cours de la mairie de Paris, j’aurais peut-être pu lui demander des cours particuliers. Dans ce qu’elle a jeté, j’ai aussi vu des Lagarde et Michard dont j’ai pensé que c’étaient les miens (enfin, ceux de ma mère dont je m’étais servie durant ma scolarité), mais non. Et même un petit livre des légendes du Rhin, qui est grosso modo une édition antérieure de celle que j’ai achetée à Cologne lors d’un séjour là-bas… A 40 ans d’écart.

Ca m’épate toujours quand je découvre que des gens âgés sont partis à l’aventure dans leur jeunesse à l’étranger comme ça, avant Internet, avant que le monde ne devienne tout petit, qu’on mette seulement 3h d’avion à rejoindre Vienne ou Berlin pour un tarif ridicule, quand on peut appeler ses proches à l’autre bout de la planète sans s’inquiéter de la note de téléphone, se renseigner à l’avance, remplir un tas de formalités administratives à distance… Certes, comme je ne suis pas non plus un perdreau de l’année, les gens âgés que je croise maintenant, ce n’est pas la même génération que les gens âgés que je fréquentais quand j’avais 20 ans. Le seul grand voyage qu’aient fait mes 2 grands-pères, ils s’en seraient passé : c’était celui vers l’Allemagne en tant que prisonniers de guerre. L’un des deux est revenu en piteux état, je ne l’ai pas vraiment connu, j’étais trop jeune pour me souvenir de lui.

Depuis qu’on est coincés ici et en distanciation physique, je me retrouve souvent à discuter avec des vieux. Tout le monde est en manque de contact social, on dirait, alors si dans un parc vous dites 3 mots à une personne, surtout âgée, vous êtes facilement partis pour une heure de conversation. Pour l’instant je suis tombée sur une dame qui avait vécu plusieurs années en Afrique, une (pas si âgée) qui avait bien roulé sa bosse après avoir failli mourir dans un accident de voiture, un monsieur venu de Tunisie qui habitait un temps rue de Rivoli (et m’a dit avoir rencontré Balkany), et j’ai dû en oublier… Que des gens avec des vies qu’on devine passionnantes. A moins que toute les vies ne soient passionnantes, et qu’on ne s’en rende compte que quand on commence à parler avec les gens (cf. ma rencontre avec Yvonne).

(ouais non j’ai aussi eu un collègue qui ne concevait pas d’autre hobby le week-end qu’amener sa famille au centre commercial pour les courses hebdomadaires, mais bon, c’est peut-être lui l’exception finalement…)

On n’est pas obligés de voyager pour avoir une vie intéressante, du reste. J’ai passé les 28 premières années de ma vie à ne voyager qu’en esprit, par la lecture. Les voyages m’ont surtout permis de développer un peu ma confiance en moi et mes capacités à communiquer avec les autres (un peu plus nécessaires quand tu es largué loin de chez toi et qu’il faut que tu trouves un bus / un hôtel / de l’aide). Dans les deux cas, ça revient à regarder ailleurs que son nombril pour découvrir d’autres lieux, d’autres perspectives, d’autres réalités, et se rendre compte que beaucoup de choses qu’on considère comme « universelles » sont en fait très relatives.

DVD : Metallica S&M

Il y a un mois, j’ai commandé un DVD sur le site de Metallica (ils ont décidé de se passer d’intermédiaire, ils ont plus de stock que les marchands en ligne) pour accompagner mon télétravail. Mais le colis est bloqué au centre de tri d’USPS à l’aéroport de Chicago depuis un mois.

Heureusement, samedi j’ai trouvé ça à Bookoff, pour un prix dérisoire.

Metallica S&M, non, pas pour sadomaso, mais Symphony and Metallica. C’est un live de Metallica avec un orchestre symphonique, dites donc. Moi qui adore les orchestrations symphoniques mais qui m’ennuie un peu avec le vrai classique, ça tombait bien. Ça date de 1999, autrement dit Metallica jeune. Enfin quasiment. La dernière apparition de leur ancien batteur, déjà (avant Kirk Hammett).

Ils s’amusent bien tous (y compris les musiciens classiques pour qui c’est une récréation) : « Our parents are very proud ». Les arrangements symphoniques sont du chef d’orchestre, Michael Kamen, qui a le premier proposé l’idée au groupe, plusieurs années auparavant. Et l’orchestre est celui de San Francisco, qui, comme le dit le chanteur, « had the balls to come up here with us ». Ça dépote tout en étant plus… Calme ? Non, mais moins bruhtaaal que d’habitude.

Michael Kamen, chef d’orchestre métal

Étonnamment, il y a zéro espace de sécurité entre la fosse et le bord de la scène, qui est haut d’1m20 à vue de nez. Les spectateurs pourraient cirer les pompes de James Hetfield tellement ils sont près. Ah, c’est parce que c’était assis à la base, mais ils se sont levés, et y a pas un mec de la sécu. Il est vrai que 1) si t’es là c’est que tu es fan et 2) vu le gabarit de Hetfield, il pourrait régler son compte lui-même à un éventuel nuisible.

Quatre des chansons sont en multi-angle, où on peut choisir la caméra qu’on veut regarder. Vu que l’option est tombée en désuétude (ce qui est fort dommage : pour un concert, c’est top, de pouvoir suivre un musicien au choix, ou le grand angle, plutôt qu’être tributaire des choix du monteur), c’est un peu galère à trouver sur un lecteur moderne. Mais bien cool.

En fait, la moitié du groupe est différente de la formation que j’ai vu à Bercy : le bassiste aussi a changé depuis. L’image n’est pas de très bonne qualité sur ma télé (meilleure quand même que les photos que j’en ai faites avec le portable, je n’ai pas de lecteur sur mon ordi…), bien que le concert ait fait l’objet d’une sortie en salles de cinéma à l’époque. Et en fait je soupçonne que je trouve le son en dessous de ce que j’attendais parce que ces temps ci, j’ai pas mal passé sur le même lecteur le DVD du concert symphonique de Sting à Berlin. Qui date de 11 ans après et était enregistré avec le Royal Philharmonic Orchestra (anglais donc).

La jolie chanson de générique des documentaires 72 heures de NHK World

Je regarde beaucoup NHK World depuis que j’ai réalisé que ça faisait partie de mon package du câble. C’est souvent zen, sans doute sponsorisé par l’office du tourisme nippon vu le nombre de clichés débités au kilomètre, mais on découvre aussi, dans les divers programmes de reportages bienveillants et sans habillage tape à l’œil (… à part l’ancienne émission kawaii, mais ça fait longtemps que je ne l’ai pas vue), le quotidien de japonais lambda. The Professionals, en particulier, c’est 1h pour montrer tous les aspects du travail d’un professionnel. Parfois un éminent docteur ou un inventeur, un artisan héritier de 5 générations, mais pas toujours.

Le lac Ashi à Hakone

Je me souviens d’un numéro récent, tourné pendant la pandémie, sur un « simple » chauffeur de bus de la région de Hakone, Omori Toru, qui déplorait que la ligne soit désertée faute de touristes étrangers (le Japon a plus ou moins complètement fermé ses frontières aux étrangers depuis le début de la pandémie). Il avait passé une bonne partie de sa vie à assurer ce service essentiel de conduire des gens d’un endroit à un autre, des habitants du coin sans voiture aux touristes, et c’était touchant de voir à quel point ça lui manquait. D’autant plus touchant que si ça se fait, j’ai fait partie de ses passagers : j’ai passé 3 jours et 2 nuits à Hakone lors de mon 2e séjour au Japon, pour une pause au vert au milieu de mon séjour à Tokyo, dans l’espoir de voir le Mont Fuji (en vain. Mais c’était une chouette escapade quand même, ça change des grandes villes). Et ne conduisant pas, j’ai beaucoup utilisé les bus de ce coin (ainsi que le téléphérique, le bateau pirate, etc).

Le lac vu à travers le grand Torii

Une autre émission proche des gens est 72 Hours, qui comme son nom l’indique, passe 3 jours entiers à un endroit pour documenter les gens qui y passent (résumé en 1h). Un petit konbini (supérette) dans une petite ville en bordure de route. Un bateau faisant la liaison entre les 2 grandes îles de Honshû et Hokkaido. Un bassin de pêche aux poissons rouges. L’itinéraire d’une bibliothèque ambulante dans une région rurale. Tout un tas de petites rencontres touchantes.

Le volcan d’Owakudani, à voir si vous passez dans la région de Hakone

On sait qu’il est temps de quitter cette parenthèse de Japon si banalement humain, pourtant si différent de la France, quand retentissent les premières notes d’une douce chanson, toujours la même, qui évoque la mélancolie, la fin de l’été peut-être. Seul le nom de la chanteuse, Matsuzaki Nao, est indiqué dans les crédits de fin d’émission. J’ai fini par trouver également le titre : Kawaberi no ie. Sans googler, je dirais que ça veut dire la maison au bord de la rivière, mais je peux me tromper. Je comprends juste un mot par ci par là, larme, souvenir… Mais à chaque fois, ça me serre un peu le cœur. Retournons au bord du lac Ashi… (le gars qui a fait la vidéo ci dessous l’a illustré avec des images de Manchester et Salford, rien à voir, mais au moins c’est la bonne chanson).

Rêve bizarremonitoire* : Bakken

Magie des rêves : il y a un an, j’ai rêvé que j’étais en vacances dans un pays étranger, et je tombais par hasard sur un quartier d’amusement (grand public, pas un quartier rouge, esprits dépravés) que j’avais par ailleurs mis au programme en lisant les guides de voyage. Un panneau indique COBYN (ou approchant), dans un alphabet bizarre.

Le manège dragon. Forcément.

Je me réveille sur ce souvenir flou et je cherche sur internet si ça existe (on ne sait jamais). Le nom et les lettres me font penser à Copenhague, mais je me dis que c’est là que doit être le Tivoli, donc ça ne doit pas être ça. Et puis je découvre qu’il y a en fait un autre parc d’attraction à Copenhague, moins connu que le Tivoli mais plus vieux, Bakken, le jardin aux daims (et pas d’Eden). Évidemment c’est fermé en ce moment, mais l’entrée est gratuite, le bracelet à la journée pour les attractions coûte dans les 30 EUR (239 couronnes danoises), au milieu de la forêt danoise. Ça a l’air chouette.

Quelqu’un y est déjà allé ?

*ce n’est pas un rêve prémonitoire, rien ne dit que j’y mettrai les pieds un jour, et au moment où j’en ai rêvé, le parc comme à peu près toute l’Europe était fermé pour cause de confinement. Donc ce n’est pas une transmission de pensée ou un rêve de quelqu’un qui y serait…

L. A. Little Tokyo Map

Au quartier Little Tokyo de Los Angeles en septembre dernier, je me suis offert une expérience typiquement nippone que je n’avais pas eu l’occasion de vivre lors de mes deux séjours au Japon : entrer dans un Koban (commissariat de quartier) pour demander un renseignement. Il se trouve que celui là sert aussi de mini office de tourisme du quartier. A ce titre, il distribue des cartes, certes succinctes, mais bien suffisantes, Little Tokyo étant plus little que Tokyo.

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Au Weller Court, genre de petit centre commercial en plein air (on est à « elleïh » après tout), on trouve un hommage au premier astronaute américain d’origine japonaise, Eli Onizuka (qui donne son nom à la rue), décédé dans l’explosion de la navette Challenger.

On trouve aussi une petite échoppe de boba tea/matcha, le Midori Matcha Café.

L’important dans les rencontres, c’est les voyages (2) : Yvonne

Samedi dernier, j’ai passé 1h30 à discuter en anglais avec une touriste australienne qui était venue au cours de Feldenkrais que je suis. Une retraitée qui connaît bien la France et a beaucoup roulé sa bosse. Elle semblait ravie d’avoir trouvé quelqu’un à peu près « fluent » in English, et comme son profil atypique était sympathique, quand elle a proposé de boire un verre j’ai dit oui (ça m’étonne moi aussi). Elle m’a raconté une partie de sa vie, et j’aurais dû lui suggérer d’écrire sa biographie. Mais elle a sans doute mieux à faire, comme continuer à la vivre. A défaut, je vais résumer ici quelques pans, aux approximations près de ce que j’ai mal compris.

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Jeune prof d’anglais dans un quartier « socialement difficile » dans son pays natal (l’Australie), elle s’est engagée en coopération pour enseigner à l’étranger. Elle a passé 3 ans au Vanuatu, alors territoire du condominium franco-britannique des Nouvelles Hébrides. Elle enseignait dans une école à 30 km de la capitale, à des enfants qui chez eux, parlaient un genre de mélange de créole et d’anglais. Elle a eu l’occasion de voir Charles de Gaulle, passé visiter le territoire, qu’elle a trouvé très imposant.

A la fin de ses 3 ans, comme elle ne voulait pas tout de suite rentrer en Australie, elle est allée visiter la Nouvelle Calédonie. De là, elle a attendu un bateau cargo, mais un où elle ne serait pas la seule femme, parce qu’elle avait beau être jeune et confiante en l’être humain, elle avait la tête sur les épaules. Quand l’un est arrivé où la femme du capitaine voyageait avec lui, elle a embarqué.

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Elle a fait tout le tour de l’Asie du Pacifique, en passant notamment au hasard des escales quelques semaines au Vietnam, au Japon etc. Pour le contexte, c’était en 1966, elle avait 22 ans, « j’en faisais 16 », et partout où elle allait elle tombait sur des gens adorables d’un certain âge qui la prenaient sous leur aile.

Elle est rentrée en Australie, mais elle avait du mal à s’installer : les gens ne comprenaient pas trop ce qu’elle avait vécu. Du coup avec 2 copines, elle est repartie, en Europe, pour aller à Pérouse (je crois, en Italie), avec une escale à Londres. Mais une fois à Londres, ses copines n’ont pas voulu repartir, et elle non plus. En même temps, c’était les Swinging Sixties, les Rolling Stone, les Beatles, tout ça… Les gens discutaient sans distinction de classe, c’était une époque passionnante.

Elle a même rencontré Moshe Feldenkrais, fondateur de la discipline qui nous avait réuni ce jour-là (mélange de gymnastique posturale et relaxation). « Je n’avais pas les moyens d’assister à un de ses cours, mais j’ai pratiqué avec un de ses assistants ».

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Elle a trouvé un mari avec qui elle a continué à voyager car son travail à lui l’y amenait. Elle a vécu notamment en Allemagne, et passé pas mal de vacances en France.

Ces dernières années, elle est venue plusieurs fois l’été à Paris (j’ai cru comprendre que des amis lui prêtaient leur appartement dans un quartier… Sympa. Calme. Cossu. Comme quoi, quand on n’a pas trop de moyens avec une retraite de prof, avoir des amis aisés ça aide). Elle y suivait des cours d’art. La bohèmeeuh, la bohèmeeuh…

Merci Yvonne pour cette conversation impromptue et rafraîchissante. J’espère que je resterai aussi enthousiaste, curieuse et active à votre âge que vous l’êtes.

 

(en cherchant un titre pour cet article, je me suis dit que cet article faisait une suite imprévue à celui-ci).

Post-scriptum : le Café des (moins en moins de) Chats

Le Café des Chats de Bastille, premier du nom en France, j’ai fait son ouverture en septembre 2014. J’y suis retournée régulièrement depuis, pour mon injection de Toxiplasma Gondrii (il paraît que ce serait à cause de ces mitochondries que certaines personnes sont accros aux chats. Aucun rapport avec Michel).

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Néanmoins, depuis que la propriétaire a dû fermer l’ancien, celui du Marais, qui était le premier ouvert, ce n’est plus ce que c’était.

Le café

Déjà, l’affluence a légèrement augmenté du fait du report de la clientèle du premier café. Tant mieux pour la pérennité du lieu (et des chats), mais je n’ai plus la patience d’attendre pour avoir la chance de consommer dans un endroit bondé. D’autant que le personnel gère parfois mal le roulement des tables (ça s’est un peu amélioré ça, depuis que je l’ai écrit. En fait ça dépend sur qui on tombe, comme partout. Dans l’ensemble ça se passe bien).

Niveau félins, pour préparer la fermeture, la patronne a testé pour chaque chat s’il s’accommodait bien en appartement, afin de ne conserver au Café restant que les plus adaptés à cet environnement. Les autres ont été adoptés. Il en restait donc toujours 15 au Café, mais plus les mêmes. Et j’avais toujours trouvé ceux du Marais plus blasés et moins affectueux que ceux de Bastille.

Depuis, en catimini, d’autres chats ont été adoptés sur « coup de coeur », alors qu’officiellement le seul adoptable est Kaineko, un mâle roux et blanc qui nécessite des soins quotidiens pour un problème d’anémie. Moralité : toutes les petites minettes câlines ont trouvé une maison. J’en suis contente pour elles, surtout que Bagheera m’avait eu l’air de ne pas trop apprécier la fusion des 2 cafés. Mais elle me manque, et avec elle Artémis (ma poupoune!) et Oréa (la seule transfuge du premier café qui aimait bien faire la sieste sur les genoux des clients).

Et ceux partis dans de nouvelles familles avant fusion (adieu Greffier, Ringa…). La seule femelle qui reste est Izmir, en apparence une peluche blanche toute mimi, câline avec les humains, mais une terreur avec les autres chats. Un nouveau est arrivé : Lucky, plus ou moins bleu russe (comme Ringa).

PS (en fait l’article s’est posté par erreur avant d’être fini / mis à jour) : depuis la première version de l’article, Kaineko a enfin trouvé une maison (youpi), et 5 nouveaux arrivants ont remplacé les chats adoptés : d’abord Savane et Athéna, une petite chatte à queue courte, et tout récemment, 3 petites soeurs marbrées toutes choupinettes.

La carte

J’ai mis tellement longtemps à poster cet article que je dois amender ce paragraphe initialement prévu :

Elle n’a pas bougé depuis le début, à part une légère inflation des prix. Au bout de 3 ans, c’est lassant, surtout que les cuistots ne sont pas géniaux. Les pommes de terre sont généralement hyper poivrées, les burgers cuits aléatoirement, et les desserts gourmands mais limite trop (le muffin surplombé de 2 cuillères de Nutella, par exemple, c’est bourratif). Ce serait moins gênant s’il y avait plus d’alternatives.

Alleluiah! Je ne devais pas être la seule à faire ce constat : la carte a un petit peu changé en début d’année, avec des thés de chez Lov, maintenant (pas forcément le meilleur changement à mon goût d’ailleurs, je trouve leurs thés un peu trop chimiques et tarabiscotés), le retour de quelques plats du jour / de saison, comme un velouté de potimarron en entrée, ou une pièce de boeuf, etc. De quoi changer un peu.

Gourmandise / merch : Hello Kitty au Umami Matcha Café : derniers jours!

Je vous ai déjà parlé du Umami Matcha Café (restaurant / épicerie de cuisine japonaise fusion) sur ce blog. L’endroit, près de la Place de la République à Paris, reste une valeur sûre même si le service pâtit un peu de son succès. Il ne vous reste que jusqu’au dimanche 5 août pour profiter de leur opération en partenariat avec la mondialement célèbre Hello Kitty, la mascotte féline de Sanrio.

Au menu : du macha latte art Hello Kitty, un Kitty Lunch avec une entrée au tofu, un Poke bowl et un cupcake à l’effigie de la petite chatte, un Tea Time avec mini chou à la crème, mini tiramisu macha et mini sablé ganache, etc… (menu complet à consulter sur la page FB de l’événement ci-dessus).

J’y suis allée deux fois (dont une avec une copine) afin de pouvoir prendre en photo tout ça, afin d’exploser mon coefficient « blogueuse lifestyle » sur Instagram (et aussi parce que j’ai une copine à l’étranger qui adore le food porn ET Hello Kitty, et qu’elle ne pouvait pas venir à Paris durant le court mois que durait l’événement).

Sur place, il y a également du merchandising, dont un tote bag, des cartes postales et un petit carnet, ainsi que des sous-verres et des sets de table, à des prix étonnamment doux. Je ne sais pas jusqu’à quand ils auront du stock, mais si ça vous intéresse, dépêchez-vous.

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