
Enfin un bulletin de vote alléchant!
Les courts-métrages

Le Q&A

Enfin un bulletin de vote alléchant!
J’avais envie de voir ce documentaire de Chris Kenneally depuis que j’en avais entendu parler. Pas parce que c’est Keanu Reeves qui joue les intervieweurs, mais parce que d’une part le sujet (l’évolution du cinéma vers le digital) m’intéresse, et d’autre part la liste des gens interrogés est impressionnante : George Lucas (qui a beaucoup contribué à l’évolution vers le digital), James Cameron, Martin Scorsese, David Lynch, Danny Boyle, Christopher Nolan, David Fincher, Robert Rodrigues, Lars Von Trier, Steven Soderbergh, John Malkovich, Michael Chapman, Vilmos Zsigmond et j’en passe.
Le documentaire :
Très didactique, le documentaire passe en revue les différentes étapes de la fabrication d’un film, en version argentique, et comment et quand le numérique a pris le relais à chaque étape : tournage, développement des rushs (remplacé par le visionnage direct sur le plateau des séquences filmées), montage, effets spéciaux, étalonnage, projection… jusqu’à la conservation. Etape qui est d’ailleurs la plus problématique à l’heure actuelle : stockée dans de bonnes conditions, la pellicule est infiniment plus stable que les supports numériques, qui de plus changent de format tellement souvent que ce sont les moyens de les lire qui font parfois défaut avant même la détérioration du support.
Au début de qualité très inférieure à celle des pellicules à émulsion, les caméras numériques professionnelles sont en train de rapidement monter en définition et en champ chromatique. Moins chères à l’achat et à l’usage que leurs ancêtres à pellicule, plus légères et maniables, plus souples d’utilisation car permettant de filmer 40 minutes d’affilée là où une bobine ne dure que 10 minutes, elles permettent de grandement diminuer les coûts et les délais de tournage.
Ceux qui y perdent le plus sont les directeurs de la photographie, dont certains grands noms sont inteviewés ici. A l’origine, ils étaient les seuls sur le plateau magiciens capables de prévoir, par leur choix du matériel et des éclairages, ce que rendrait l’image finale après développement et projection sur grand écran. Michael Ballhaus, DP sur différents films de Scorsese, est fier de dire que quand ils envoyé les rushes de Gangs of New York à un studio d’étalonnage numérique, il n’y avait rien à faire : l’image enregistrée était déjà telle que la voulait Scorsese… Cela démocratise la possibilité de faire des films, ce qui est bien et permet à des marchés de niches de se développer.
Mais j’ai envie de dire, devant des productions récentes, que ce n’est pas parce qu’on peut tout faire qu’il faut faire n’importe quoi.
Le film parle de tout ça bien mieux que moi, alors reste à espérer que la version longue en 5 DVD que Keanu Reeves et les autres producteurs ont en projet sortira un jour.
En attendant, bonne nouvelle révélée sur le Facebook officiel aujourd’hui : le film devrait être disponible sur iTunes France dès le 16 juin!
Le Q&A :
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Le slogan du Champs Elysees Film Festival est : enfin un festival pour les spectateurs. C’est pas faux. J’ai enfin eu l’occasion de cocher une case de ma bucket list : voir (et entendre) Keanu Reeves en vrai de pas trop loin. Ici, pas besoin de ruses de sioux, d’insider information ou autre pass inaccessible : il suffisait de se tenir au courant de l’actualité du cinéma, de suivre le festival sur les réseaux sociaux, et de se ruer au Publicis Cinema le jour de l’ouverture des places (mercredi dernier) pour y acheter les précieuses places, au prix d’une séance normale.
Bon, soyons honnêtes, j’aurais préféré qu’ils mettent 2 caisses en place, parce que j’ai attendu 3/4 d’heure et y ait passé ma pause déjeuner (Keanu, tu me dois un bon repas). Néanmoins, la plupart des gens étaient dans la file pour la même chose que moi. Et au final, ainsi que je m’y attendais (vedette américaine canadienne, et Side by Side qui n’est pour l’instant pas visible ailleurs), les deux séances étaient pleines.
Revenons à Man of Tai-Chi, premier des deux films présentés par Keanu Reeves : il s’agit de son premier film en tant que réalisateur. Il y joue également le personnage du méchant. Ce film a essuyé des critiques peu enthousiastes et une sortie en France minimaliste il y a quelques semaine (le Publicis Cinéma étant l’une des deux seules parisiennes à l’avoir diffusé). Il s’avère une bonne surprise de film d’arts martiaux.
Keanu Reeves – 14 juin 2014 – « Un moment s’il vous plaît » pour faire taire la salle pour laisser parler la présentatrice.
Mon opinion : un bon film d’action, avec pleins de combats (13 à en croire Keanu Reeves, je n’ai pas compté) très impressionnants, bien filmés, de façon moderne. Tiger Chen, le héros, est dans la vraie vie l’entraîneur qui a mis au point les combats dans Matrix, et qui a entraîné Keanu. C’est à force de travailler 4 heures par jour ensemble qu’ils sont devenus amis et ont voulu faire un film ensemble. Ils ont conçu l’histoire au fil des 5 ans des tournages des 3 Matrix et ensuite. Il est très impressionnant de fluidité et de précision dans ses gestes. Keanu Reeves donnait corps à son personnage par une démarche de prédateur qui change de ses rôles. Son personnage est un peu caricatural, mais cela s’explique dans le Q&A qu’il a donné ensuite, où il disait s’être inspiré des films de Shaw Brothers et d’autres films de kung-fu qui ont bercé sa jeunesse, dans leur « arch-characterization » des personnages notamment (accroche-toi pour traduire l’expression employée. Je dirais « cabotiner et surjouer le méchant, le gentil, le vieux maître etc, mais sans connotation négative parce que c’est le genre qui veut ça »).
Présentation du film et de Keanu Reeves (il manque le début) :