On nous prend pour des cons(ommateurs) : rendre payant un service gratuit 

Je vais encore passer pour une vieille c…e, mais même si je me suis mise aux concerts sur le tard, j’ai connu les billets à l’effigie des artistes. A minima, ayant fait partie de fandoms de mon âge, j’ai vu des gens partager les photos de leurs premiers billets de concert.
Depuis l’essor des billetteries en ligne et/ou adossées à la grande distribution, les billets sont tous imprimés sur le même support débité en tronçon, imprimé à la demande. Il faut regarder de près pour trouver le nom du groupe au milieu du fatras de texte réglementaire et de codes divers et variés. Et comme l’encre s’en efface au fil du temps, n’espérez pas montrer à vos enfants le billet du « premier concert de Bidulos et les Petits Renards au Trabendo, j’y étais » 20 ans plus tard.
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Heureusement, la Fnac a pensé aux fans sentimentaux (foule sentimentale), et leur propose, pour certains artistes, le « billet fan édition ». Imprimé sur papier glacé avec un design spécifique à l’artiste. Il vous en coûtera un léger surcoût de 3,90 ou 4,90 Euros (suivant le format choisi, billet ou carte). Pour ce qui était avant la norme.
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Remarquez, dans le genre escroquerie organisée, la plupart des billetteries se sont mises d’accord sur un concept : les frais pour l’option d’impression chez soi. Cad que si comme moi vous habitez dans une grande ville et pouvez imprimer vos billets aux bornes, c’est gratuit, ce sera sur du papier cartonné un poil résistant et vous pourrez en prime prendre une enveloppe en papier glacé pour les protéger. Alors que si, pour vous épargner 30 bornes en voiture, vous imprimez chez vous avec votre encre et votre papier sur une feuille A4 qui sera bien froissée après une soirée au fond de votre sac, il vous faudra aussi payer 2 Euros (ou plus). C’est miraculeux. Et apparemment légal. On vit une époque formidable.

On nous prend pour des cons(ommateurs) : le Figolu est mort

Mise à jour 12/08/2017 :

Je crois avoir trouvé un successeur au Figolu : allez voir et donnez-moi votre avis.


Au fil de mes pérégrinations fandomesques et de mes autres voyages, j’ai appris à me fier à deux alliés: les bananes et les Figolu. Ce sont les mamelles de la résistance aux petits coups de barre dans les files d’attente.

Or, depuis quelques mois, il est impossible de trouver ces petits biscuits aux figues. Et c’est définitif.

Certes, Mondelez ne laisse pas les rayonnages vides : les biscuits Figolu sont remplacés par « Figolu la barre », pas tout à fait la même recette, présentée sous forme de barre sous emballage individuel, et vendu deux fois plus cher en prix au kilo. Ceux qui se sont laissé tenter faute de trouver les  « vrais » Figolu disent que ce n’est pas aussi bon.

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Il y a donc peu de chances que Mondelez réussisse son opération sacrilège: à trop vouloir tondre les moutons, ils s’en rendent compte et se rebiffent.

D’autant que dans le même temps, les marques distributeurs ont chacune lancé leur ersatz de Figolu. Pardon: de « biscuit sablé à la figue ». Je me suis donc lancée dans un comparatif dans l’espoir de trouver un substitut à mes Figolu (non, je ne suis pas une droguée…) :

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On nous prend pour des cons : Knorr : secret de grand-mère

L’automne est là mais vues les températures on a plutôt l’impression d’être en hiver. C’est l’heure de ressortir les soupes en sachet, vu qu’au bureau il n’y a pas de four à micro-ondes, qu’on ne va pas boire 40 cafés par jour, et que c’est la seule alternative non-sucrée pour se réchauffer.

Sur les rayonnages, une nouvelle recette au visuel alléchant. Oh, la belle histoire au dos, « ma grand-mère me préparait avec amour une soupe de poireaux à laquelle elle rajoutait des oignons, et rien que pour moi, des croûtons ».

Et elle vient de Malaisie, ta grand-mère? C’était un orang-outan? Non je demande, parce que quand on regarde la liste des ingrédients, le poireau est très nettement minoritaire par rapport à l’huile de palme, et même au fécule de pomme de terre. Or ce n’est que depuis 1995 que cette huile se répand comme… une traînée d’huile, justement, dans l’agro-alimentaire.

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Il est vrai qu’on se demande encore si l’huile de palme a des vertus nutritionnelles différentes des autres et s’il faut s’alarmer de sa présence dans les produits alimentaires. Il n’y a donc guère que dans les pays producteurs qu’elle devait être utilisée pour la cuisine familiale, et encore.

Mais ce qui me hérisse, moi, outre le fait qu’on nous prend pour des cons et qu’on nous ment en gros sur l’emballage, c’est que dans une soupe lyophilisée vendue comme étant essentiellement des légumes, l’ingrédient majoritaire soit du gras. Et le deuxième l’équivalent alimentaire du papier mâché, le fécule de pomme de terre. Pas étonnant qu’après ils doivent rajouter deux tonnes de sels, de sucre, et divers machins pour donner un semblant de goût…

Fail de pub : on nous vend du rêve (de Garonne et des hauts plateaux de la Réunion)

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« Rondelé à l’ail de Garonne et fines herbes. »
Il a quelque chose de particulier, l’ail de Garonne? Il est plus goûtu que celui d’ailleurs?

Bon encore, ça se mange, alors ok, peut-être qu’il a un peu plus de goût, c’est le terroir, et peut-être aussi que c’est pour vanter l’agriculture nationale. Regardez, on produit français!

Et puis on nous prend beaucoup pour des cons aussi :

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« Gel douche Ushuaïa à l’extrait de cèdre des hauts plateaux de la Réunion. »

Sérieusement?
Ca change quoi pour ta douche que le cèdre vienne des hauts plateaux de la Réunion ou d’ailleurs?

D’après la plaquette :
Sur les Hauts Plateaux de la Réunion pousse le Cèdre dont on extrait une huile essentielle particulièrement riche en cédrie, un vernis protecteur qui lui permet de vivre des milliers d’années dans des conditions particulièrement arides.

1) On te prend pour un arbre. Vas-y, tartine-toi de résine, si ça protège de l’écorce d’arbre, ça doit être bon pour la peau. Ouais, et les scarabées mangent de la bouse et ils sont super résistants aux radiations, on devrait donner de la bouse aux travailleurs d’Areva…

2) En plus de ça, l’arbre dont ils parlent est le Cèdre du Japon, aussi appelé Cryptoméria, et non l’arbre qu’on appelle communément le Cèdre, plutôt associé au Liban.
Or le Cryptomeria ne pousse pas du tout dans des pays arides : « C’est une essence de lumière et de climat tempéré à hiver doux qui aime des températures moyennes annuelles entre 8 à 14°c. Il exige une forte pluviosité, à peu près 1000mm par an ».

3) La « cédrie » dont ils parlent ne semble référencée que pour les cèdres « classiques ». Faudrait vraiment qu’ils nous expliquent ce qu’ils ramassent et où…