Après ses premières parties de Morten Harket à l’Olympia, Corson avait été plébiscité par des fans de A-ha devenus aussi les siens. C’est donc à leur instigation qu’il a été invité à assurer la première partie du seul concert français de la tournée de reformation du groupe norvégien, et il les en a remercié entre deux morceaux.
Il était accompagné comme souvent de Guillaume Bongiraud au violoncelle et Fred Adrignola au clavier. Le jeune guitariste est Fabien Mornet. Bien qu’il soit en train d’enregistrer son deuxième album, il est resté ce soir sur les valeurs sûres de son répertoire: la reprise de Johnny Cash Made of Pain, le hit Raise Me Up, les singles The Rainbow et Loud. Il a terminé sur son titre porte-bonheur We’ll come again, son premier single, choisi récemment pour la nouvelle campagne de publicité de Lancôme avec Julia Roberts.
Après la pause réglementaire, ce sont d’abord les musiciens de A-ha qui prennent place sur scène: deux « anciens » qui les accompagnaient déjà sur les deux tournées précédentes, Karl Oluf Wennerberg, le batteur « grand talent dans un petit ?paquet? », dixit Magne en français plus tard dans la soirée, et Erik Ljunggren, aux synthés. Un nouveau bassiste au physique de Viking, Even Ormestad, réalise là son rêve de jeunesse.
Enfin, et c’est inhabituel, il y a également une choriste, et pas n’importe laquelle : Anneli Drecker avait déjà été leur choriste durant deux tournées au début des années 2000. Tournées que je n’avais pas vues, mais dont il existe un DVD, où elle interprète la chanson « I wish I cared » avec Morten Harket. C’est donc une figure bien connue des fans.

Morten avec Anneli Drecker
Les trois membres du groupe prennent place à leur tour sous un tonnerre d’applaudissements, pour un très pêchu I’ve been losing you. Ont suivi une vingtaine de titres couvrant à peu près tout leur répertoire, et seulement trois du dernier album Cast in Steel, dont la chanson titre. Parmi les surprises, Morten Harket a quitté la scène vers le milieu du concert durant une dizaine de minutes. Le temps pour Paul Waaktaar, le guitariste et principal compositeur, de chanter Velvet, suivi d’une interprétation de Lifelines par Magne Furuholmen. Ensuite, Anneli Drecker a entonné Here I Stand and Face the Rain. En cours de chanson, elle est rejointe par Morten, pour terminer le titre en duo.
Globalement, il semble que le groupe ait voulu revenir avec un son plus musclé que le très pop Foot of the Mountain. Je n’ai rien contre le principe, mais là, les caissons de basse ne délivraient pas des décibels mais des degrés sur l’échelle de Richter ou des massages cardiaques. Je croyais que c’était seulement parce qu’on était devant et trop près des caissons, mais d’après les avis de ceux en gradins, le son y était tout aussi écrasé. Un peu dommage. Je n’ai pas quitté les écouteurs qui me servent en concert de bouchons d’oreilles, mais j’étais parfois obligée de mettre les doigts dessus pour reconnaître la chanson qui commençait.
Les visuels projetés dans le fond sont souvent sombres, voire glauques, et je les aurais plutôt vus illustrer un concert de Placebo. Même les mannequins violonistes reprenant le clip de The Sun Always Shines on TV évoquent plus Chucky la poupée maléfique. Alors certes, le répertoire de A-ha est nettement moins léger que ne le croient ceux qui ne se souviennent que de Take on Me, la preuve. Mais ça fait bizarre quand même.
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Autre point négatif mais qui n’a rien à voir avec le groupe : l’organisation toujours aussi lamentable du Zénith. Alors que pas mal de fans faisaient la queue depuis le matin, une nouvelle file a été ouverte en milieu d’après-midi. Au moment d’entrer, notre file a apparemment eu droit à tous les boulets du service d’ordre : le gars qui a ouvert notre grille s’y est pris après ses collègues et a eu du mal à trouver comment ouvrir, de sorte qu’au moins 10 personnes étaient déjà passées aux autres portes. Et au « portail » de fouille, c’était le grand n’importe quoi. Déjà, ils mettent une femme pour deux hommes, sachant que les femmes sont fouillées par les femmes et les hommes par les hommes. Or la démographie des fans de A-ha, c’est plutôt deux femmes pour un homme. Donc entre la palpation, la fouille des sacs, et une idée particulièrement débile de faire vider les bouteilles d’eau dans des gobelets (? non mais n’importe quoi… alors que les autres se contentaient d’enlever les bouchons), la file des femmes n’avançait pas, alors que je voyais aux autres points de contrôle les gens défiler très vite. Du côté hommes, ça ne passait guère plus vite, surtout quand les gardes envoyaient déposer à la consigne des appareils photos compacts qui n’avaient pas lieu d’y être. Apparemment, les consignes n’étaient pas les mêmes pour tout le monde… Donc au Zénith : le personnel, ça se forme, et les consignes, on les donne avant d’ouvrir les barrières, merci.
Moralité : certains qui faisaient la queue depuis 8h du matin se sont retrouvés au 2e ou 3e rang sur les côtés de la scène, avec les hauts-parleurs dans la figure, alors que d’autres arrivés à 16h étaient au premier rang vers le centre…
D’un point de vue plus personnel :

Pas très loin du moment raconté
Les précédents concerts et péripéties fandomesques ont laissé leur marque sur mon ressenti. Je suis nettement moins bien disposée envers les musiciens et moins intéressée (heureusement, vu que même du 3e rang, j’ai certes bien vu Magne mais assez peu tous les autres). Et le fait de ne pas entendre la musique distinctement n’arrange rien à l’affaire, je ne peux pas me dire « Ah tiens, ils sont super bons ce soir! », vu qu’ils pourraient aussi bien enchaîner les mauvaises notes, dans cette bouillie sonore j’aurais du mal à m’en rendre compte. Sur The Living Daylights, générique d’un James Bond, Magne encourage du bras les gens à chanter, démontrant au passage l’efficacité de son anti-transpirant. Morten vient enfin vers notre côté de la scène, et se donne en spectacle de longues minutes, décochant sourires ravageurs, signe de main sur le coeur etc. A un moment, étant au 3e rang quasiment sous son nez, j’ai l’impression qu’il me regarde alors que je prend des photos pour les copines et le blog. Je me dis « Il faudrait que je me force à sourire, non? ». Mais je n’ai même pas réussi. Parce que bon, je suis là pour la musique, pas pour flatter son ego, qu’il ne me fait définitivement plus aucun effet et que maintenant ses poses de crooner m’agacent plutôt. Y a eu comme un froid. Ben écoute, tant pis. Tu n’avais qu’à pas me snober avant. Maintenant c’est trop tard.