Il ne reste pas tant de temps avant le tapis rouge de la Cérémonie d’ouverture / hommage à Keanu Reeves, interdite au vulgum pecus comme moi (comme toutes les séances du soir au CID). La plébéienne que je suis se dirige vers le Casino Barrière, pensant prendre quelques photos et se restaurer un peu. Les photos ok (même si j’ai vu après que c’était interdit). Par contre, pour le manger… Pas le temps pour le chic restaurant du Cercle, et au Café, le service étant lent et personne n’ayant pris ma commande après 20 mn, je suis repartie le ventre vide.
J’ai néanmoins eu droit, c’est une première, à ce qu’un groupe me chante une chanson pour moi toute seule (un sosie de Dean Martin et son guitariste). Le fandom, c’est aussi l’occasion de sortir du quotidien pour vivre des expériences bizarres… Là avec les tentures rouges, j’avais un peu l’impression d’être dans Twin Peaks.
Autour du tapis rouge, c’est déjà un peu l’attroupement. Il est long, mais la barrière est posée si près de la rangée de bacs à fleurs que seul un ou deux rangs de personnes peuvent s’y tasser. Les autres grimpent sur les bacs en ciment. Je repère un spot de ce genre et commence à mitrailler. A priori, quand ça défile plein champ, c’est des gens connus. Les accrédités non connus entrent par le tapis rouge du fond, ainsi que j’en aurai la confirmation en l’empruntant moi-même le lendemain.
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C’est un peu « grandeur et décadence », un tapis rouge… Il y a des gens qu’on n’a pas vus depuis un moment et qui ont dû mal à se faire reconnaître, comme Jean-Pierre Jeunet (eh oh, on se réveille les gens? Vous n’êtes pas censés être un peu cinéphiles? Enfin moi j’ai raté mes photos) ou PPDA (oui là j’avoue, je ne l’ai pas reconnu non plus…). Et d’autres qui déclenchent des mouvements de sympathie alors qu’ils viennent d’arriver dans le métier (Louane) ou qu’ils y sont depuis longtemps mais pas forcément sous les feux de l’actualité (Véronique Jeannot, très jolie).
Personnellement, j’ai surtout fait youhou devant Audrey Fleurot, étant fan de Kaamelott où elle jouait la Dame du Lac.

L’arrivée – pas facile d’avoir un angle…
Déception quand arrivent, jusqu’au fond du tapis rouge, les voitures de l’équipe du film projeté ce soir-là, Everest. Du boulevard et de là où je suis, on ne voit rien des interviews officielles accordées au bout du tapis rouge où sont tapis (rouge) les photographes. Keanu Reeves n’est pas encore arrivé, je flaire l’entourloupe. Je descend de mon perchoir pour m’en trouver un plus près de l’entrée de la salle.
Bonne idée, car le Canadien est lui aussi déposé en voiture à quelques mètres de là, quelques minutes plus tard. Mal placée, en équilibre contre un buisson et le bras tendu au-dessus des têtes, je tente la vidéo pour son interview par la Mme Loyal du festival. Je rate la première question où elle lui demande quels souvenirs il a de la France. Enthousiaste, il a répondu qu’il en avait plein, de visites avec des amis, de balades en moto…

Un regard pour les fans
Je suis volontaire pour lui faire visiter Paris, hein. Pas chère la guide (non, j’ai pas dit paiement en nature).
Après une deuxième interview plus loin dont on n’entend pas le son, il vient signer quelques autographes, avant que les gens du festival ne lui disent en substance qu’il va rater son propre hommage s’il s’attarde. Il fait un geste d’excuse aux gens, mimant qu’il doit filer (et franchement je regrette de ne pas avoir ça en photo, la pose était comique. Qu’on fasse faire des comédies à cet homme!). Et disparaît…

C’est ce qui s’appelle être radieux
Joie et bonheur: le Festival a mis en ligne sur son Facebook officiel la vidéo de son discours de remerciement, bien traduit en simultané par l’intervieweuse officielle. Je vous le remets ci-dessus même si je l’avais posté dimanche.
Parce qu’il le vaut bien, d’une part : spirituel, empreint de sagesse et d’auto-dérision… Un petit dessin vaut mieux qu’un long discours, mais un discours de 10 minutes vaut mieux que 200 articles pour se faire une idée du bonhomme. En plus, il a une voix.
Et d’autre part, parce qu’il a mentionné, parmi les grands artistes avec qui il a collaboré, River Phoenix, avec qui il a tourné deux films. L’un d’eux, My Own Private Idaho, de Gus Van Sant, était d’ailleurs projeté dans le cadre de l’hommage à Keanu, avec également le Dracula de Coppola, Matrix des Wachowski, John Wick, et Man of Tai-Chi, le premier film réalisé par Keanu Reeves.
Alors déjà que j’étais en mode guimauve après mon autographe (et avant, depuis que ses Master Class du Champs-Élysées Film Festival m’ont confirmé ma bonne opinion de lui), heureusement que je n’étais pas dans la salle, sinon j’aurais carrément eu l’oeil embué. Et envie de lui faire un câlin (non, pas ce type de câlin).
Parce que depuis qu’il a fêté ses 50 ans l’an dernier, plein de journalistes lui demandent ce que ça fait de vieillir, et si ça le dérange ou lui fait peur. Je ne sais plus s’il leur a déjà répondu, ou si c’est moi qui l’imagine, que vieillir ce n’est pas terrible, mais que c’est forcément mieux que l’alternative… Et des deuils précoces, il en a vécu quelques-uns. Je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que ça explique en partie qu’il ait fini son discours en disant que l’homme de 51 ans qu’il est a beaucoup de chance d’avoir vécu (et de continuer à vivre) les rêves et les espoirs de l’ado de 15 ans qu’il a été. Surtout que ces deux-trois dernières années ont été particulièrement fructueuses pour lui en terme de projets personnels et de reconnaissance du public (qu’il a depuis longtemps) et de la profession (pour une partie, c’est assez nouveau).
On est contents pour toi aussi. Bisous. J’arrête là, j’ai une poussière dans l’oeil.
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