Le nouveau documentaire sur l’acteur River Phoenix, produite par la société allemande Broadview, a été diffusée hier soir sur Arte dans la collection Summer of the 90es. Elle est visible pour quelques jours sur Arte +7.
River Phoenix week-end impromptu : pour les parisiens et franciliens, ce soir si la météo le permet, la Villette projettera un de ses meilleurs films dans ses séances estivales en plein air, « A bout de Course » de Sidney Lumet.
A l’inverse d’autres comme « Les dernières 24 heures », ce documentaire s’attache plus à la vie de River et à sa personnalité qu’aux circonstances tragiques de sa mort, qui suscitent toujours des commentaires pas toujours aimables, cf. les réponses aux posts d’Arte sur le sujet.
20 ans après le décès de River, il est toujours aussi difficile de faire parler ses proches. Sa famille et la plupart de ses amis refusent d’évoquer le sujet pour les médias. D’autres n’ont commencé à le faire que dans les dernières années, comme William Richert, qui l’a dirigé dans « Jimmy Reardon » au moment où sa carrière commençait à décoller, et que River a plus tard convaincu de jouer avec lui dans My Own Private Idaho de Gus Van Sant. Il témoigne ici à nouveau, de même que Chris Snyder, qui fut l’agent de River au sein de l’agence d’Iris Burton. Chris Snyder a publié un livre en 2009 sur son expérience dans le show business, « Hunting with Barracudas: My Life in Hollywood with the Legendary Iris Burton« , après le décès de sa fameuse patronne.
Le réalisateur du documentaire a réussi à faire parler à l’écran pour la première fois deux des musiciens qui ont travaillé avec River, Josh Greenbaum, que River avait invité à joindre son groupe Aleka’s Attic à Gainesville, et Sasa Raphael. Ensemble, ils avaient travaillé sur l’unique album que River avait terminé, peu avant sa mort. Cet album, Never Odd or Even, ne sera probablement jamais diffusé (suivant les souhaits de la famille, d’après le documentaire. Suivant des disputes légales, il me semblait). Grâce à eux, le documentaire s’étend sur les ambitions musicales de River, moins connues que sa carrière cinématographiques bien documentée. Il avait composé une chanson pour Jimmy Reardon, que William Richert commente pour nous.
Etrangement, le documentaire ne cite pas les Red Hot Chili Peppers, bien qu’il montre un extrait d’un tutoriel de jam à la guitare que River avait tourné avec Flea, leur bassiste (sous le titre « Star licks Master sessions with Flea »). On voit aussi Flea dans un extrait de My Own Private Idaho, où il jouait un petit rôle. Et dans la bande-son du documentaire, on entend « Transcending », la chanson qu’ils lui ont dédiée. Le groupe était au club le Viper Room le soir où River est mort.
On peut voir une vidéo d’Aleka’s Attic se produisant à New York en 1989 au concert Rock Against Fur, au bénéfice de PETA (People for the Ethical Treatment of Animals). Cette association de défense des animaux a beaucoup bénéficié de la couverture médiatique que lui a apporté River. Un des membres de l’association explique que l’acteur a été un des premiers végans (végétalien strict) à expliquer dans les médias ce en quoi consistait ce mode de vie. Il a tourné un spot pour la défense des animaux, écrit un article pour le Earth Day pour donner des pistes à ses jeunes fans pour économiser les ressources naturelles… Toutes choses devenues des sujets majeurs depuis, mais qui étaient encore peu discutées dans ces années-là.
Parmi les autres intervenants du documentaire, on trouve Udo Kier et Mickey Cottrel, eux aussi acteurs dans My Own Private Idaho, et Barry Lawrence, auteur d’une biographie de River. Ce documentaire pudique s’avère une présentation assez exhaustive de la vie de River, même si comme le dit Josh Greenbaum, personne ne sait ce qu’il avait réellement en tête.