Un long week-end à Düsseldorf (5) : Rheinturm et gâteaux

Levée de bon matin, je rends ma chambre et laisse ma valise à l’hôtel avant d’attaquer ma dernière journée de tourisme. Le Bus 719 (pas sur mon plan) me descend à l’arrêt Landstadt / Kniebrücke. Un peu de marche m’amène au pied de la Rheinturm. C’est haut. C’est tôt aussi, et le caissier met 5 mn à apparaître. Direction le bar à 168 m (le restaurant, plus haut et plus cher, ouvre plus tard).

… Ah oui c’est haut quand même. Un (charmant) jeune homme qui, dans l’ascenseur, avait demandé inquiet si durant l’ascension on voyait le vide (non), reste près des portes de l’ascenseur. Je ne vais pas l’en blâmer. Je viens de me souvenir que vue la forme de la tour, on marche au-dessus du vide. Le chat en moi proteste. Je n’ai plus envie de prendre une part de gâteau (les deux en présentation n’ont pas l’air terrible alors je préfère me réserver pour plus appétissant). Je prends plein de photos, j’essaie de reconnaître les endroits où je suis passée, la Turm machinchose de Cologne au loin. Et zou, je redescend.

Je retourne au lac à outardes de la veille pour explorer la péninsule. C’est mignon. Retour sur la Graf-Adolf Platz. Joie, le café Heinemann est juste là dans la rue perpendigonale, au tout début de la Königsallee. C’est surtout fréquenté par des retraités, et le « hall of fame » montre l’actuel chef en réception privée au Vatican avec Benoît XVI. Mais ce n’est même pas cher. Pas de Sacher Torte en vue, hélas, alors je choisis l’éclair au café (3,60 Eur) au comptoir, et je m’installe à table où je commande un thé Rooibos (2,70 Eur). On vient me servir l’éclair dans une petite assiette. Ch’est bien bon. Gemütlich, comme ambiance. L’assiette saucisse/petits légumes du client d’à côté m’a l’air bien aussi.

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Requinquée, je repars explorer les centres commerciaux de la Königsallee (équivalent local des Champs Elysées). Je n’ai rien de particulier à acheter* et Deauville a un peu explosé mon budget du mois, alors c’est surtout par curiosité pour les architectures grandioses. Et parce qu’on est lundi, donc tous les musées sont fermés, mais les magasins, eux, sont ouverts.

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Un long week-end à Düsseldorf (4) : art moderne au K20 et croisière sur le Rhin

O joie, il y a navette gratuite qui conduit du K21 au K20 : une grosse berline Mercedes, car c’est la firme automobile qui sponsorise ce service. C’est ma foi bien confortable…

Au musée K20 (un des deux bâtiments du Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, musée d’art moderne consacré au 20e siècle), même motif, même déception pour le restaurant Lieshout, fermé pour travaux ou je ne sais quoi. Au moins l’autre café, le Klee’s, y était ouvert, mais j’y avais « dunché » (déjeuné si tard que c’était presque un dîner) la veille à 17h donc bof.

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Sauf qu’en plus, à part quelques salles des « highlights of the 20th Century », l’essentiel de la surface était phagocytée par les derniers jours d’une énorme exposition sur Joan Miró. On y voyait notamment moult de ses livres d’art en collaboration avec l’intelligentsia parisienne de l’époque (Prévert etc). Par exemple, ce « cadavre exquis » de René Char et Miró :

Extrême braise du ciel et première ardeur du jour, elle reste sertie dans l’aurore et chante la terre agitée, Carillon maître de son haleine et libre de sa route. 

Ou celui-ci, de Miro et Shuzo Takiguchi :

Les couilles d’un bossu tirées par les moustaches d’une fourmi chinoise qui attendait que le facteur lui apporte un plumeau pour le planter sur sa tête le jour du mariage de la soeur jumelle avec le dieu de la tempête.

Quand j’étais au lycée, le 1% culturel se composait d’une reproduction d’une frise de Miro sur un mur. J’ai ri pendant deux ans (j’ai déménagé ensuite), à chaque fois que je passais devant, que le peintre méritait bien son nom (je crois qu’en face il y avait Guernica. J’aurais dû comprendre dès cette époque que les Espagnols et moi, ça ne serait jamais le grand amour). Depuis, j’ai pris goût à l’art, j’ai appris, affiné mes goûts… Mais je reste sur ma première opinion de cuistre le concernant : les peintures de Miro me font penser aux Shadoks.

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Avec une nette préférence pour les Shadoks à cause de leurs textes, qui pour être légèrement loufoques, ont un sens sous-jacent. Alors que les textes surréalistes, euh… En fait ce qu’on produit sous l’effet de la drogue, c’est un peu comme les pets : on devrait le garder pour soi. Ca ressemble un peu à mes récits de rêves, c’est décousu et ce n’est drôle que pour moi. Je ne peux pas m’empêcher de penser que la seule chose qui donne sa valeur à ces textes, c’est le nom en bas de page. De ce fait, ce que j’ai trouvé de plus intéressant dans l’expo, c’était la reconstitution de sa bibliothèque avec les objets d’art qui la décoraient.

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Un long week-end à Düsseldorf (3) : art moderne au K21

(L’art ou la cuistre contre-attaque)

10h : Je prends le U-Bahn jusqu’à Heinrich Heine Allee, et je suis l’itinéraire suggéré dans le guide de la ville pioché à l’Office du Tourisme, dans l’Altstadt. Sans le savoir, j’en avais fait une partie la veille (je suis le Mr Verdoux du tourisme).

A 11h, j’arrive devant le Filmmuseum : on n’a pas le droit de prendre de photos. Ca sera plus rapide à trier. C’est un musée sur l’histoire du cinéma en tant que technique plutôt que sur le contenu, même s’il y a une salle qui évoque les grands réalisateurs et des photos d’acteurs de légende, une petite réflexion sur le statut de culte que certains obtiennent, quelques objets de souvenir genre autographes, petites photos à collectionner d’avant-guerre… Un étage est consacré à ce qui a doucement amené vers le cinéma, dont des silhouettes pour théâtre d’ombres (ça m’a rappelé l’exposition « Théâtre en Asie » car il y en avait de similaires), des vieux objets qui épataient nos ancêtres comme des stéréoscopes et autres trucs à illusions d’optique, de vieux appareils photos de la « camera obscura » à des modèles plus récents (mais aucun de Nicéphore Niepce), quelques daguerréotypes… Une reconstitution d’une ancienne salle de projection. Et de là des caméras de cinéma, plutôt anciennes. Pour les enfants, dans une salle imitant un plateau de cinéma, des animations organisées par le musée (à la demande, je pense) permettent de se déguiser pour jouer à l’acteur.

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Pièces de choix de l’exposition, à mon avis (et sans doute pas qu’au mien puisqu’ils sont derrière des vitrines de protection), une vingtaine de costumes originaux, en majorité allemands, mais 7 à l’inverse proviennent de films d’Akira Kurosawa, dont 6 de Dreams. Cela peut sembler étrange, mais j’imagine que les liens étroits entre Düsseldorf et le Japon expliquent partiellement cela. Comptez une heure pour visiter le musée, plus si vous prenez l’audio-guide mais j’avoue ne pas avoir demandé s’il y en avait et encore moins dans quelle langue. Ca m’a un peu rappelé le musée Lumière de Lyon, qui traite du même sujet. J’imagine que pour s’intéresser plus aux oeuvres et aux gens qui font des films, il faut voir dans les cinémathèques, et non les musées du film.

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Détail amusant : le musée du film partage son escalier avec le Hetjens-Museum voisin, musée de la Céramique, qui accueillait une exposition sur la céramique de Chine, « le dragon danse ». Qui aurait pu être intéressante, de même que le reste du musée semblait l’être, mais après 2 heures la veille à m’extasier sur les collections de vases et autres en verre du Kunstapalast, je saturais un peu des arts décoratifs… Costumes de Kurosawa, collection histoire du film. Réflexion sur l’idole. Activités pour enfants.

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Un long week-end à Düsseldorf (2) : café-musée : le Klee’s du K20

A presque 17h, comme je n’ai toujours pas mangé depuis mon petit déjeuner Thalys, je « dunche » au Klee’s du K20 (tard pour un lunch, tôt pour un dîner… On a bien inventé le brunch, permettez que j’invente le dunch). La grande verrière est baignée du soleil rasant de fin d’après-midi, ça rend la salle encore plus agréable. Niveau déco, la salle est sobre, les effets ont plutôt été mis sur le grand bar et le présentoir des spécialités : gâteaux bien sûr, mais aussi bouchées sur petits pains.

N’étant pas une aventurière de la cuisine, je me contente de classique roastbeef froid garni de pommes de terres chaudes (14,50 Eur), et d’un Milchkaffee (3,20 Eur) parce que dehors il commençait à faire frais. Le roastbeef n’était pas un très bon choix (de la viande froide découpée alors que le début du service remonte à 5h, c’est risqué), je l’ai complété d’un coca (2,50 Eur). Les assiettes arrivées sur les tables de mes voisins semblaient plus appétissantes (poisson, salades…). Mais les Allemands savent cuisiner les patates. Et la serveuse était très sympathique.

Dans l’ensemble, j’ai trouvé les gens de Düsseldorf très accueillants et serviables (ce qui n’était pas forcément à Stuttgart ou Vienne par exemple, où il fallait leur tirer les vers du nez). Et en plus le musée offre la wi-fi.

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Un long week-end à Düsseldorf (1) : le KunstPalast

A l’automne dernier, je suis allée passer 3 jours à Düsseldorf. J’ai eu grand soleil, un peu frais mais moins que Paris.

Néanmoins, ce fut un peu la fête du fail par certains aspects. Récit :

Deux policiers viennent de passer dans la rame. Je me demande pourquoi. .. Ah oui, non, je me souviens (NDLA : c’était peu après l’attaque du « déséquilibré » dans le Thalys). Bon, cherchons s’il y a des GI en goguette…

Bruxelles. La moitié du wagon est descendue, mais il s’est re-rempli aussi sec. D’Allemands, à l’oreille. Moins bruyants. Qu’il est plein ce train!

Mon forfait Orange est censé inclure 14 jours par an de communication et 3G à l’étranger, mais ça ne marche pas plus qu’à Anvers… Dites, Orange, c’est quoi ce bordel? Déjà que la wifi du Thalys ne marche pas non plus…

Liège, 3mn d’arrêt. Je ne sais pas si c’est la nappe de brouillard, mais je trouve les façades de briques rouges oppressantes.

Arrivée à Aix-la-Chapelle. Le soleil pointe de derrière la brume. C’est comme l’arrivée dans le Nord mais à l’envers ❤

Je soupçonne la jeune femme à côté de moi de transporter fleurets ou autre dans son étui cylindrique…

Mais qu’est ce qu’ils font dans ces toilettes? J’aurais eu le temps d’aller à celles du wagon suivant et de revenir! (un jeune -enfin… jeune adulte – dans l’une, une vieille dans l’autre. La vieille sort bien avant le jeune)

C’est dingue d’arriver à l’âge de la retraite et de ne toujours pas savoir lire des instructions. Dans des toilettes (de train ou d’ailleurs, mais surtout de train), on ne jette que du papier toilette. Le reste, ça va dans la poubelle voisine.

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Comment ça, mon Rhein Express est en retard?! Et la réputation mondiale de ponctualité des Allemands, vous en faites quoi?!

… Oh, Telekom offre 30 mn de wifi gratuite en gare de Cologne! Zut, le Rhein Express n’a que 10 mn de retard, j’ai pas eu le temps de tout regarder…

Traversée du Rhin en train. C’est beau ❤

Merci pour l’accueil, Deutschland.

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J’ai oublié de prendre mes gants. Je ne les avais pas encore sortis pour Paris, mais là je pense que ce serait pas du luxe.

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Café Musée – Düsseldorf : K21 – Pardo Bar

Le K21 est un musée d’art contemporain (le 21 vaut pour 21e siècle, si je ne m’abuse), pendant du K20. Situé un peu à l’écart du centre, au bord d’un charmant petit lac formé par la Dussel, la rivière qui donne son nom à la ville (littéralement « le village de la Dussel »), c’est un ancien cloître reconverti.

Le Pardo Bar est situé au rez-de-chaussée, de l’autre côté du hall d’entrée, mais accessible sans billet. Outre la salle décorée de façon moderne et colorée, il dispose d’une jolie terrasse avec vue sur un parc, pas énorme mais dont les arbres masquent en partie les rues et la circulation.

J’y ai déjeuné d’un blanc de poulet « ratatouille » (in French in the text). En fait de ratatouille, c’était des petites légumes avec des pommes de terres. Sain et diététique, et pas excessivement cher (12,90 + 2,70 pour le Kaffee Kreme), dans un joli cadre. Je vais finir par penser qu’il n’y a qu’en France que manger dans les musées est un mauvais plan.