Intéressante interview dans les Inrocks de Jean-Philippe Dugoin maire UDI de Mennecy, et fan de metal, qui a installé dans sa commune un festival dédié à ce style de musique :
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Fandom : la dynamo à endorphines
Le processus qui conduit à devenir fan peut sembler mystérieux. On peut y chercher les causes dans l’objet de l’idolâtrie – surtout si on veut la susciter pour vendre – ou dans la personnalité de ceux qui deviennent fans.
C’est, à mon avis, quasi mécanique, en particulier pour la musique – car il a été démontré qu’elle atteint directement le centre des émotions.
Ca commence donc par un air qui vous accroche l’oreille, à la radio, à dans une soirée. Curieux, vous vous procurez la chanson, puis l’album, qui vous plaisent. Il s’intègre à la bande-son de votre vie, et l’entendre déclenche une sécrétion d’endorphines, comme retrouver un ami.
L’artiste fait une tournée. Vous vous arrangez pour y assister. Les difficultés (prix, distance, enfants à faire garder, congé à poser…) ici sont à la fois des obstacles et des multiplicateurs d’enjeu. S’il y en a beaucoup, il faudra être déjà très engagé pour les surmonter. Mais sur place on aura plus envie d’en profiter que si on peut s’y adonner souvent.
Vous y allez avec des amis, ou vous vous en faites sur place. Les liens se renforcent ou se créent via des expériences fortes partagées.
Et une fois le concert passé, les occasions de le revivre soit en dvd, soit en parole en se le racontant entre anciens combattants permettront d’en ancrer le souvenir. Comme le chien de Pavlov mais en positif, ces souvenirs augmentent le bonheur ressenti à écouter des chansons que vous aimiez déjà.
Du moins, si le concert a été bon, ou si vous y étiez bien entouré, si ça s’est bien passé…
Encore que même les galères deviennent, comme les souvenirs du service militaire, prétexte à rigoler ou communier plus tard.
« Et la fois où on a fait la queue sous la pluie, tu y étais? Et le concert où il a débranché sa guitare par accident? ».
Mais si le spectacle et ses à-côtés se passent bien, les souvenirs intensifient l’attachement à l’oeuvre, voire à l’artiste. Et donc la pointe de « squeee! » qui vous saisit quand soudain vous reconnaissez l’intro d’une de ses chansons à la radio, ou en voyez un signe (article dans la presse, reportage, simple photo…). La pointe de « squeee! » qui colore aussi ce qui vous rappelle de près ou de loin l’artiste, ou un concert dont vous gardez un souvenir particulièrement bon, une ville, un mot.
De même que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en bûchant qu’on devient bûcheron, en l’aidant qu’on devient laideron, en se perchant qu’on devient percheron, en se tâchant qu’on devient tâcheron, en se mouchant qu’on devient moucheron, en moussant qu’on devient mousseron…
Comme Saint-Exupéry le faisait dire au Renard du Petit Prince :
C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
C’est le temps consacré à sa passion qui fait qu’on est ou devient fan. Et pas seulement vice-versa.
Fandom’s Dirty Laundry : un article critique sur les films de genre réalisés par des fans
http://www.fempop.com/2012/07/26/fandoms-dirty-laundry-when-good-fans-make-bad-movies/
Un peu court et aurait mérité plus de développements. Ce ne sont pas les cas de films réalisés par des fans qui pèchent au niveau scénario parce que les auteurs étaient tellement excités à l’idée de reprendre une franchise qu’ils ont mis ce qu’ils considéraient comme emblématique et jubilatoire dans le scénario, en vrac, sans se soucier de la qualité ou de la cohérence du résultat.