Mode : Sacs à main: on en a plein le dos!

Après avoir causé des générations de scoliosés et de lombalgiques avec leurs it-bag King size, les marques réagissent à la demande et se lancent les unes après les autres dans le sac à dos citadin, version femme. Des sacs en cuir ou en synthétique, coordonnés au reste des collections, mais qui pèseront sur votre dos d’une façon symétrique. D’autant que les marques proposent des modèles de taille réduite, pour vous encourager à alléger votre fardeau. Less is more.

Petite sélection partiale de marques : Esprit, Fossil, Lancaster, le Tanneur :


Pour éviter l’aspect trop sport et décontracté, la plupart optent pour la forme de bourse, fermée par un cordon ou pas, avec un rabat. Je suis un peu sceptique sur la sécurité dans les transports, vue la densité de pickpockets à Paris, ou alors il faudra le transférer à l’avant façon kangourou. Ce qui n’améliore guère l’allure générale.

Même Fendi s’y est mis :

sacados_fendi
Mais entre nous soit dit, monsieur Lagerfeld, et en dépit de l’estime que je vous porte, si c’est pour porter un sac à dos en tête de monstre, je prendrai plutôt le sac Toothless (même si malheureusement, la créatrice n’en fait plus) :

toothless_backpack_by_bt_v-d6hmjm3

fan-made backpack

(sauf que oui mais non. Sauf pour aller à Japan Expo ou autre occasion festive, je me suis trop habituée à me « déguiser » en citadine normale. Alors débourser 2500 euros pour passer pour une fashionista auprès des 2% de la population qui reconnaîtront le modèle, et pour une ado attardée aux yeux des 98% autres, ça ne me dit rien. On en rediscutera si je gagne au loto).

C’est quand même curieux: l’image de l’élégance, ce sont les talons vertigineux et le sac à l’épaule (ou au creux du coude à la parisienne fashionista – pour bien montrer la marque), et c’est exactement la combinaison optimale pour se bousiller la colonne vertébrale…

Post-scriptum Esprit (bis)

Le moins qu’on puisse dire, c’est que quand Esprit a répondu à ma lettre ouverte qu’ils essayaient de reconquérir la confiance des client(e)s français(es), ils ne plaisantaient pas.

Suite à l’article, j’ai reçu ceci (mug ajouté pour l’échelle).

C’est un jour à marquer d’une pierre blanche pour le blog : mon premier cadeau! Je n’ose pas appeler ça un partenariat: ils ne m’ont rien demandé, je n’ai rien demandé. Mais je suis bien élevée. Et cynique. Alors je suis partisane de signaler les bonnes surprises.

A l’intérieur, un grand sac cabas, qui pourra servir de sac de plage, c’est de saison. Il a l’air assez solide, en plus. Et avec un zip pour le fermer entièrement. C’est ce qui s’appelle prendre quelqu’un par les sentiments…

Merci Esprit!

PS du PS du PS (edit du 18 juin) : vous allez rire : je viens de me rendre compte, deux jours après, en voulant ranger le sac dans son sac de protection en attendant l’occasion de m’en servir… que le sac noir en toile pesait étonnamment lourd pour la matière. Et qu’il n’avait pas l’air vide. En fait, il restait des articles dedans, que je n’avais pas vus ^^ …

Donc en plus du sac, il y avait une écharpe en coton dans la même collection « Tropique » que le sac, des petits bracelets fantaisie, et un gentil mot. Ahem. Désolée de le voir seulement maintenant (l’écharpe est bien douce, pour une frileuse comme moi c’est l’idéal).

Lettre ouverte à Esprit (la marque)

Cher Esprit,

avant toi, je n’ai jamais été accro aux marques. Un jour, il y a de ça 7 ou 8 ans, mon oeil a été attiré par un motif d’ailes blanches perlées sur un petit top noir tout mignon. Outre qu’il me rappelait quelqu’un, une fois essayé, il s’est avéré très bien coupé, avec de jolies finitions, chose qui devient rare.

Ce fut mon premier achat chez toi. Encouragée par cette bonne expérience, j’ai récidivé. J’ai découvert, petit miracle, que tu faisais des pantalons à ma taille. Cad que je n’avais pas besoin d’y faire d’ourlet, ils tombaient bien, et ils étaient même flatteurs à tous niveaux. Surtout, il faut bien l’avouer, au niveau médian. En clair, des pantalons qui faisaient de belles fesses.

anim_friends I like big but

J’ai aussi acheté moults petits hauts qui, sur cintre, semblaient avoir une coupe improbable, mais qui, essayés en vertu de leur beau tissu, se révélaient canons et originaux une fois portés. Enfin des vêtements dont les concepteurs dessinaient pour de la 3D, et non pour habiller des cintres, justement. De cette époque, donc, je ressortais rarement de tes boutiques sans avoir acheté quelque chose ou repéré quelques pièces. J’en ai même acquis le statut Platinum de la carte de fidélité, chose rare chez moi qui suis à la fois raisonnable et infidèle.

Quand j’avais besoin de quelque chose en particulier (manteau, pull bien chaud, tailleur pour le bureau), je trouvais toujours un modèle qui me plaisait chez toi. On m’a complimenté pour mon nouveau style. Et moi, j’arborais fièrement ton petit sac rouge, même si la marque n’avait pas une grande notoriété. Je voyais de plus en plus de femmes en porter (la ligne hommes a été implantée plus tardivement en France, et sortait moins du lot, les pauvres ayant moins de choix que les femmes en matière d’habillement).

esprit_attitude_personality

Un de mes derniers achats de la marque, l’an dernier – non c’est pas moi sur la photo.

Et puis, il y a 3 ou 4 ans, tu as changé. Au visuel et au toucher, les matières n’étaient plus attrayantes, quand elles n’étaient pas carrément moches. Les finitions se sont faites approximatives. Les pantalons d’hiver par exemple n’étaient plus doublés sur toute la longueur, ou seulement sur le devant. Le prix de tes articles de maroquinerie était exagéré surtout pour ceux qui n’étaient même pas en cuir. Les collections ont adopté les mêmes tendances « n’importe quoi qui ne va à personne » que les autres marques – coupes essentiellement dictées par la recherche du profit, vu que les coutures et assemblages diminuent d’année en année. Mais bon, on nous fait croire que si la tendance de l’hiver dernier, c’était les pulls sans bouton ni ceinture, c’est parce que c’est tendance et épuré.

Lire la suite

Fail de pub : Zadig & Voltaire s’engage contre le handicap

Avec une campagne ayant pour égérie une jeune femme ayant subi l’ablation des hanches et de quelques côtes.

Malgosia-Bela-Zadig-Voltaire-handicap

Je n’arrive pas à savoir si c’est un abus de Photoshop ou un abus de cocaïne. Ou une invasion de mort-vivant (surtout avec un nom comme celui du mannequin, Malgosia Bela. Si c’est pas un nom de vampire, ça…).

En tout cas en voyant la campagne, j’étais obligée de faire ce panneau…

Fashion victim : la mode, les vêtements à trous et l’histoire du roi nu

Divers vêtements à la mode comme ceux-ci, vus dans différentes enseignes, m’ont rappelé récemment l’histoire du Roi nu.

le roi nu

Dans cette histoire, les héros, pour se débarrasser d’un méchant roi, se font passer pour des tisserands et lui présentent un habit qui, d’après eux, n’est visible que par les personnes intelligentes. Evidemment, le roi ne peut pas admettre qu’il ne voit rien, il prétend donc (ainsi que toute sa cour) qu’il voit les pantalons inexistants que lui tendent les faux tisserands. Il se présente ensuite complètement nu devant ses sujets.

J’ai l’impression que la mode fonctionne un peu de la même façon, par moments. On essaie de nous vendre des concepts totalement improbables et malpratiques (les bottes fourrées en été. Celles ouvertes sur le gros orteil en hiver. Les bottes en plastique par temps sec – et chaud -. A croire que le top de la tendance, ce sont les pieds qui puent ou la goutte au nez), et si on a le malheur de ne pas adhérer, on nous dit que c’est parce qu’on est trop bêtes ou pas assez à la mode pour comprendre.

Fachonista : quand la mode devient une dictature

Fachonista

Récemment à la télé, une directrice de fabricant de lingerie commentait la mode actuelle des dessous « qui se montrent » en se portant avec des hauts très ajourés et/ou transparents. Par souci de réalisme (ah, ah), elle précisa quand même au journaliste qui lui demandait si ce type de tenues pouvait se porter n’importe où et n’importe quand :

« Si vous travaillez dans la finance, qui en plus est un milieu très masculin, il vaut mieux éviter. Par contre si vous êtes dans la mode ou la communication, ça passe très bien ».
De l’art d’enfoncer les portes ouvertes. A l’entendre, c’était les 3 seuls domaines d’activité qui lui venaient en tête – c’est une tare que j’ai déjà remarquée chez les représentants de ces domaines, justement, et surtout dans la presse féminine qui vous conseille à longueur d’année des tendances modes rigoureusement importables ailleurs que dans leurs bureaux.

Or le monde du travail n’est pas composé exclusivement de ces 3 secteurs. A la louche, je dirais que le port de sous-vêtements sexy sous des T-shirts qui laissent tout voir est à déconseiller au travail dans tous les secteurs d’activité, en dehors de la mode, la comm, les bars branchouilles et les clubs de strip-tease, cad 95% des jobs.

Il y aurait sans doute un travail de fond à faire sur la société pour juger plus les gens sur leurs compétences que sur leurs habits ou leur physique. Mais en France on en est loin, et sur certains points hors travail on aurait même plutôt tendance à régresser.

En attendant, vous avez le choix entre n’en faire qu’à votre tête et ralentir votre carrière, ou prendre conscience des mille règles informelles régissant ce qui se fait ou ne se fait pas au travail – d’autant qu’elles changent non seulement suivant les types de métiers, mais aussi suivant les boîtes qui ont la même activité.

A ce sujet, et ça tombe bien, la fin de la note de Boulet de ce jour vient à l’appui de ce principe : à Rome, même si tu n’essaies pas de faire comme les Romains, tu auras quand même tendance à être influencé…

(je dis ça tombe bien parce que j’ai fini mon dessin, issu de… juste le goût de mon cerveau pour les jeux de mots pourris, la semaine dernière, mais je traînais les pieds pour le poster vu que le texte n’était pas fini)

Fashion victim : un nouveau concept mode à lancer

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais alors qu’aux USA, les tempêtes de neige font rage, ici en France, ça se radoucit. Et comme toujours à Paris quand le temps se radoucit, c’est synonyme de pluie. La pluie, ça mouille. Alors certes, on peut porter un parapluie, mais c’est encombrant. Même les petits pliants, une fois mouillés, c’est pénible de les remettre dans le sac à main. Ou bien il faut emporter en plus un sac en plastique. Et les petits sont aussi les plus fragiles, et se retournent au premier coup de vent.

Alors pour éviter ça, il faudrait un genre de vêtement à porter par dessus les autres, et qui permettrait surtout de se couvrir la tête, sans forcément occuper une main. Une capuche, par exemple. Et de préférence qui couvre le haut des jambes, car c’est très désagréable d’avoir un pantalon trempé collant aux jambes.

Un genre de long manteau, vous voyez, avec une capuche donc, mais plus léger que les doudounes longues qui se font en ce moment, pour la demi-saison. Parce vous je ne sais pas, mais par le temps qu’il fait, la grosse parka, je l’ai remise au placard. Un genre de K-way (les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître), mais à revisiter en plus long, un peu plus épais quand même pour la demi-saison, et surtout plus élégant.

Il ne reste plus qu’à lui trouver un nom qui parle de lui-même, je ne sais pas moi, sur le concept de la protection contre l’eau… Ah oui! J’appellerai ça : un étanche!