Auto-édition en questions (5) : Olivier Saraja

Je ne sais pas si vous appréciez autant que moi cette série d’interviews, mais personnellement, je découvre à chaque fois des expériences d’auteurs riches, avec des vécus très différents. Olivier Saraja est, pour l’instant, le plus expérimenté à accepter de répondre à mon questionnaire. Il avait déjà été édité hors fiction avant de se lancer dans l’auto-édition, et cela colore son approche très réfléchie et très professionnelle sur ce processus – qui se rapproche un peu de celle de Fred Marty. Cursus scientifique oblige? 😉 C’est aussi le premier interviewé à utiliser Tipee au lieu de se contenter de la vente « à la pièce ». Suivez le guide, il a, encore une fois, beaucoup à nous apprendre… 

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L’AUTEUR

1) Peux-tu te présenter en tant qu’auteur ?

Je m’appelle Olivier et dans le civil, je travaille pour l’industrie aéronautique, du côté de Toulouse. Après avoir exercé ma plume dans le domaine des jeux de rôle dans ma jeunesse puis dans la presse informatique lors de mon engagement pour le logiciel libre, je profite de ma maturité 😉 pour désormais me consacrer à la fiction. J’affectionne les genres de l’imaginaire, et côté écriture, surtout la science-fiction, l’anticipation, le fantastique. Des textes qui s’alimentent de la veille technologique que je mène au quotidien sur les sujets qui me passionnent. Les dernières années ont été très riches en progrès extraordinaires : l’exploration martienne, par exemple, mais aussi les découvertes fondamentales comme le boson de Higgs, la compréhension de notre univers, de ses limites, de sa structure. Plus localement, les progrès en matière de nanotechnologie, de bio-ingénierie, d’intelligence artificielle. Les inquiétudes quant au climat, la pollution, l’extinction massive de vies animales qui se profile… Tous ces sujets alimentent mon inspiration, le but n’étant pas seulement d’écrire des histoires, mais aussi et surtout d’interpeller, d’alerter et, indirectement, par la prise de conscience du microcosme fragile dans lequel nous vivons, de changer les habitudes et redonner de l’espoir.

2) Publies-tu sous ton vrai nom ? (tu n’es pas obligé de donner le vrai si c’est le cas;) )

Pourquoi se cacher ? Je suis fier de ce que j’écris et de la destination que je cherche à donner à mes textes. Je suis plus inquiet quand je vois des noms de plume farfelus ou américanisés à outrance qui s’emparent des réseaux sociaux dans des démarches marketing plutôt agressives.

3) As-tu aussi été édité dans le circuit traditionnel ?

Quelle est ta définition de circuit traditionnel ? Si c’est au format papier en collaboration avec un éditeur, oui. Côté jeux de rôle, j’ai été publié à plusieurs reprises par la défunte maison d’édition Oriflam. En tant que pigiste, j’ai été publié par Diamond Editions dans divers de leurs magazines consacrés à Linux et sa nébuleuse du Libre (Linux Magazine, Linux Pratique). Je suis également l’auteur d’un guide d’utilisation d’un logiciel libre de création d’images de synthèse chez Eyrolles. On peut donc dire qu’avant de m’investir dans la fiction, oui, j’ai pas mal travaillé avec des éditeurs, que j’ai tous trouvé formidables, d’ailleurs… Côté fiction, j’ai eu un coup de cœur pour Walrus, qui a publié un de mes titres et qui va prochainement proposer le second.

4) Si oui, en quoi est-ce différent d’après ton expérience ?

Ce n’est pas si différent, dans la mesure où même en auto-édition, par respect envers ses lecteurs, on se doit d’avoir une démarche professionnelle. D’avoir des textes bien fagotés. Impeccablement écrits. Exempts de coquilles ou, pire, de fautes d’orthographe ou de français. C’est le rôle de l’éditeur que de veiller à cette partie-là de notre travail, mais les auteurs autoédités ont appris à s’entourer de bêta-lecteurs, avec plus ou moins de bonheur. Là où la différence est notable, c’est qu’en auto-édition, le travail ne s’arrête pas à l’écriture. L’auteur doit souvent jongler avec plusieurs casquettes : mise en page, illustration, communication, marketing, représentation, vente, service après-vente… La liste est longue et demande beaucoup plus de résilience, d’abnégation et de… régularité.

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Auto-édition en questions (4) : J.L. Treuveur (Theriantropia)

On se retrouve avec déjà le 4e rendez-vous mensuel d’interviews sur l’auto-édition. Aujourd’hui, c’est au tour de J.L. Treuveur, auteur de la saga de fantasy Theriantropia.

Encore une démarche différente des précédents, avec la construction de tout un univers dans une saga déclinée en 5 tomes principaux, et en « mini-aventures » (parution du 1er tome pour enfant dans le courant du mois), accompagné d’illustration et même de playlists pour l’ambiance sonore. Et une distribution essentiellement sous forme papier et non numérique, ce qu’on pourrait penser rare de nos jours. Mais qui rejoint, dans son optique de trouver son public lors de salons, celle de Fred Marty.

Si je dois trouver un point commun aux 4 auteurs déjà interrogés, c’est qu’ils donnent raison à l’adage comme quoi le principal secret, pour écrire, c’est… de s’y mettre! Non que cela suffise, mais c’est le premier pas indispensable. Car avoir des idées est moins facile qu’arriver au bout de leur concrétisation sur le papier, et il faut de la rigueur et de la persévérance pour obtenir un résultat, la somme de travail étant considérable.

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L’AUTEUR

1) Peux-tu te présenter en tant qu’auteur?

Je m’appelle Jessica. Je suis auteur indépendante de la saga Fantasy Thérianthropia.

2) Publies-tu sous ton vrai nom? (tu n’es pas obligée de donner le vrai si c’est le cas 😉 )

Je publie effectivement sous mon vrai nom, puisque je me nomme Jessica Treuveur. Le pseudonyme J.L. Treuveur est un hommage à mon arrière-grand-père Maurice Liesta que je n’ai guère vraiment connu (puisqu’il est décédé lorsque j’avais trois ans), mais qui a laissé en moi la passion de l’écriture. Il écrivait des poèmes et des romances d’une plume délicate et talentueuse ; des manuscrits non édités que je conserve précieusement. Et ma volonté à réaliser mon rêve d’enfant est une pensée profonde pour lui.

3) As-tu aussi été éditée dans le circuit traditionnel?

Avant de me lancer dans l’édition indépendante, j’ai envoyé quelques manuscrits de mon premier tome de Thérianthropia à de grandes maisons d’édition comme Albin Michel, Gallimard, Acte Sud ou Bragelonne. Mais j’ai rapidement compris que ce n’était qu’une perte de temps lorsque j’ai reçu ma première réponse d’Albin Michel qui expliquait que j’avais un talent certain pour l’écriture, mais que le « genre » de mon œuvre n’était pas ce qu’il recherchait. J’ai donc décidé de créer ma chance comme j’avais créé mon « genre » littéraire, car il s’avère effectivement que Thérianthropia n’est pas une fantasy traditionnelle et qu’elle a son propre style. Un style éclectique et psychologique ; particularité qui joue aujourd’hui à mon avantage puisque mon public est très général, Thérianthropia arrivant à séduire même des non-adeptes du genre fantasy.

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Auto-édition en questions (3) : Jeff Benoit (Baâl, la Caisse, Edition Secrète…)

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L’AUTEUR

1) Peux-tu te présenter en tant qu’auteur?

Bonjour,

Je m’appelle Jeff Benoit, auteur normand de 43 ans essayant d’œuvrer dans la veine fantastique. J’écris tous les jours de 8 heures à 17 heures… Enfin, dans mes rêves les plus fous… En ce moment, c’est plutôt quand j’ai le temps, entre le temps que je consacre avec plaisir à ma famille, mon métier (je suis chef d’équipe en sécurité incendie dans l’hôpital de ma ville), le golf, la lecture, le visionnage de films/séries en tout genre.

2) Publies-tu sous ton vrai nom? (tu n’es pas obligé de donner le vrai si c’est le cas ;))

Je publie sous mon surnom, mon nom complet étant Jean-François BENOIT.

(NDLR : sur Kobo, cherchez JF Benoit)

3) As-tu aussi été édité dans le circuit traditionnel?

Tout à fait. Deux de mes nouvelles ont été sélectionnées pour figurer dans deux recueils de nouvelles des Editions Secrètes : les recueils « Horrible Monde » et « Edition secrète », disponibles à peu près partout en numérique (Amazon, Kobo,…).

4) Si oui, en quoi est-ce différent d’après ton expérience?

Dans le circuit traditionnel, vous n’avez pas à vous soucier de la correction, la mise en page, la couverture, étant donné que l’éditeur gère tout ça. Pour mes deux nouvelles publiées traditionnellement, je n’ai fait que de la promotion sur les réseaux sociaux.

En autoédition, c’est tout le contraire. Il faut tout gérer : la correction, la couverture, la création de la couverture, du livre électronique, de l’impression à la demande, de la promotion, de la vente,… C’est chronophage, fatiguant, stressant. Il faut être solide pour mener un projet à bien par ce biais.

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LES OEUVRES

1) Quelles sont tes œuvres auto-éditées ?

J’ai auto-éditées deux nouvelles : « La caisse » et « Bâal », deux récits fantastiques.

2) Pour quelles raisons avoir choisi l’autoédition?

J’ai choisi l’autoédition pour de mauvaises raisons : j’étais trop pressé de publier quelque chose, trop en recherche de reconnaissance. Je me suis trop bercé d’illusions. Et quand j’ai vu la somme de travail à abattre, j’ai bâclé le travail… Résultat : très peu de ventes, voire pas du tout, des textes qui ne me plaisent pas, mais que je ne renie pas pour autant. Ils font partie de ma vie d’auteur.

3) Dans quelle(s) catégorie(s) tu les situes? (fantastique, science-fiction, polar, romance…)

« La caisse » est  une nouvelle dans le genre fantastique. Quant à « Bâal », c’est plutôt un thriller.

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Auto-édition en questions (2) : Megane Lopez (Comme un battement de coeur, Le voyage des élus)

On se retrouve pour le 2e opus de ce rendez-vous qui doit devenir mensuel. Aujourd’hui, c’est une jeune auteur de 23 ans, Megane Lopez, qui a répondu à mes questions sur son expérience de l’auto-édition.

Et là je me demande : mais qu’ai-je fait de ma vie? (j’ai « un peu plus » de 23 ans on va dire, et toujours rien de publié… même pas auto-édité).

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L’AUTEUR

1) Peux-tu te présenter en tant qu’auteur?

Bonjour, je m’appelle Megane Lopez, j’ai vingt-trois ans et j’aime écriture plus que tout au monde, c’est ma passion.

2) Publies-tu sous ton vrai nom? (tu n’es pas obligée de donner le vrai si c’est le cas)

Je publie effectivement sous mon vrai nom mais j’emploie également un nom de plume, Sam Olzy, pour certains de mes livres.

3) As-tu aussi été éditée dans le circuit traditionnel?

Non je n’ai pas été éditée.

 

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Luah, la mascotte du blog de Megane

LES OEUVRES

1) Quelles sont tes œuvres auto-éditées?

J’ai publié deux œuvres en auto-édition :

Comme un battement de cœur

Voici le synopsis : Lena se rend à une fête dans un entrepôt de la ville. Le lendemain matin, son appartement est occupé par une jeune fille qui lui ressemble étrangement. Cette mauvaise surprise devient un véritable cauchemar lorsque plus personne ne la reconnaît. Entre réalité et fiction, son esprit va devoir repousser les limites de l’entendement. Parviendra-t-elle à lever le voile sur ce mystère ?

Le voyage des élus : sous les étoiles de Laponie

Voici le synopsis : Dans la province de Laponie, Elléa, une petite fille du peuple sàmi admire les aurores boréales avec son ami Nils, un renne un peu particulier. Guidés par les forces et les esprits mystiques de la nature, ils vont connaître ensemble la plus grande aventure de leur vie. Elle leur permettra d’atteindre le village du Père Noël et de percer les mystères des terres sacrées. Leur voyage extraordinaire va les mener au-delà de leur imagination et bien plus encore…

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Auto-édition en questions (1) : Fred Marty (Sherona, les chroniques de Gabriel)

J’entame ce que j’espère être une série d’interviews d’auteurs qui ont choisi l’auto-édition. A tout seigneur tout honneur, puisque c’est en lisant les avancées des différentes phases d’écriture de Fred Marty sur Twitter que m’est venue l’idée de recueillir et partager les expériences de ces auteurs dans la jungle périlleuse de l’auto-édition. Il a gentiment accepté de répondre à mes (nombreuses) questions.

Et ça tombe d’autant mieux que j’ai tellement tardé à mettre en forme et publier cet article, que cette semaine sortait son nouveau roman, le tome 2 des Chroniques de Gabriel. On va dire que c’était fait exprès.

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L’AUTEUR

1) Peux-tu te présenter en tant qu’auteur?

Auteur de 40 ans, j’ai été biberonné très tôt aux littératures de l’imaginaire en commençant par le jeu de rôle et les livres dont vous êtes le héros. Je m’y suis mis dès mes 8 ans et j’y joue encore aujourd’hui. J’ai été très majoritairement Maître de Jeu (Œil Noir, Terres de Légende, Donjons & Dragons, INS/MV*…) donc je crée des histoires depuis très longtemps, sous une forme interactive où il est surtout important de savoir rester cohérent quelles que soient les idées tordues des joueurs.
Cela conditionne aujourd’hui ma manière d’écrire des romans où je définis les personnages, l’endroit où je veux les amener, mais où je me laisse porter sur le chemin à parcourir en les « écoutant ». Du coup, je me vois presque plus comme un scénariste que comme un romancier
😉

En parallèle du JDR, j’ai énormément lu de Fantasy qui reste mon registre préféré. Les auteurs marquants pour moi sont David Eddings (la Belgariade et la Mallorée), Margareth Weis & Tracy Hickman (DragonLance, le cycle des portes de la Mort), Terry Pratchett et Neil Gaiman. De grands récits d’aventure aux personnages forts et nombreux, je suis fasciné par les groupes de personnages et les possibilités sans fin qui surviennent en les laissant interagir entre eux.

2) Publies-tu sous ton vrai nom?

J’ai longuement hésité parce que je voulais publier sous mon vrai nom à la base, mais j’ai choisi un pseudo. C’est pour faire une séparation entre ma vie pro d’informaticien et ma vie d’écrivain (où est aussi mon compte Twitter perso).

C’est assez facile de me reconnaître, pour ceux qui me connaissent IRL, le seul objectif est de dire :

* recherche Google sur mon vrai nom => résultats Viadeo, LinkedIn, informatique

* recherche sur mon nom de plume => mon site web, Babelio et les chroniques des blogueuses sur mes livres (modulo les homonymes, je n’avais pas vérifié au préalable :p)

3) As-tu aussi été édité dans le circuit traditionnel?

Non et je n’ai pas essayé avant ces romans en fait. J’ai eu beaucoup de mal à virer tous les blocages qui m’empêchaient d’écrire mon premier roman et je craignais beaucoup de perdre la main sur mon projet en le soumettant à des maisons d’édition. Déjà, parce que le délai de réponse est très important, très souvent négatif, et j’aurai eu l’impression de ne pas être allé au bout de mon idée.

Du coup, j’avais choisi l’auto-édition très tôt pendant l’écriture. A force de parler sur Twitter, j’ai appris beaucoup de choses sur le monde du livre qui me conforte dans l’idée de me faire mes expériences et de m’aguerrir tout seul en premier lieu. Un peu comme une recherche d’emploi informatique : j’avais un CV vierge, sans expérience, ni formation. Envoyer des candidatures spontanées à Microsoft / Google / Apple, c’est mignon, mais ça a très peu de chances de marcher(et on est hyper nombreux à le faire).

Pas la peine de s’illusionner à cause du mec sur 10 000 qui y arrive. Donc, je me crée mes expériences pro tout seul 😉 Comme ça, je sais ce dont je suis capable sur la conception d’un livre (écriture, correction, couverture, mise en page, impression, diffusion, marketing, etc…). Je connais mes capacités propres et je sais aussi où il est préférable de rémunérer un pro. J’apprécierai d’autant plus le service pro d’une maison d’édition que je sais ce que je peux faire seul. Après tout, je paye ce service cher en réduisant fortement mes droits d’auteur. Il faut que la relation pro soit équilibrée et saine, ni moi qui supplie d’être édité, ni qui fais ma diva en réclamant les à valoir de JK Rowling 😉

Mon objectif est d’être hybride, avec des titres en auto-édité et des titres en maison d’édition. Par exemple, j’ai écrit un livre dont vous êtes le héros qui a été soumis à une maison qui en cherchait spécifiquement. Si je file ma métaphore de la recherche d’emploi, je réponds à une annonce, je ne fais pas une candidature spontanée. C’est très différent dans l’approche.

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A-ha épisode 6 : le retour du bétail

Youhou, demain c’est la sortie de Cast in Steel, le nouvel album! Je devrai attendre un peu pour recevoir l’objet, ayant commandé l’édition en fanbox sur Amazon Allemagne afin de bénéficier de l’entrée prioritaire pour le concert allemand prévu.

Mais ce n’est pas grave, car l’album contient l’option auto-rip d’Amazon, qui permet de télécharger les pistes en MP3 sur le site d’Amazon dès la mise en vente. J’aurai donc les chansons dès vendredi même si je dois attendre lundi ou mardi pour déballer la boîte.

Ah? On me signale dans mon oreillette que oui mais non, parce que l’auto-rip dans ce cas précis ne fonctionnera que pour les clients domiciliés en Allemagne, Suisse et Autriche. Et les autres? Les autres, ils ont droit de commander à l’import en payant les frais de port, mais pour le reste ils peuvent attendre la semaine prochaine pour se faire leur rip à l’ancienne, à la mano.

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