La 203e de Kaamelott pour Arnaud Klein et le Guinness

J’avais parlé ici de la tentative de record du monde Guinness d’Arnaud Klein : c’est donc samedi dernier qu’il attaquait en grande pompe le 203e visionnage de Kaamelott : premier volet. Pourquoi 203? Parce que le précédent record, établi par l’Américain Augustin Alanis, était certes « seulement » de 191 séances de Avengers, mais parce que le Guinness n’avait pas compté 11 séances vues dans un cinéma fermé peu après. Et pour la blague, « jamais 203« .

Au passage, saluons l’esprit chevaleresque du tenant du titre, qui n’a pas été avare de conseils envers son challenger. Et en retour celui d’Arnaud, qui n’a pas hésité à ajouter quelques séances à son programme pour ne pas « voler » le record en s’arrêtant au seul nombre enregistré.

Si ça c’est pas la classe (des deux)

Depuis mon premier article, Arnaud a certes enchaîné les séances, et eu nombre d’apparitions médiatiques. Mais il a surtout pu rencontrer deux fois Alexandre Astier : la première sur le plateau de Quotidien, légèrement intimidé. Puis à quelques séances de la fin, notre bon roi a tenu la promesse faite via Twitter et est allé à Reims tenir compagnie à Arnaud et discuter entre quatre-z-yeux.

Cet article récapitule bien l’aventure :
https://www.francelive.fr/article/france-live/kaamelott-13-kilos-de-perdu-plus-aucune-vie-sociale-mais-record-battu-pour-celui-qui-aura-visionne-le-film-203-fois-7079026/

Et celui-ci la rencontre entre le fan et le créateur :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims/reims-arnaud-klein-a-vu-kaamelott-pour-la-202e-fois-avec-alexandre-astier-on-vous-raconte-les-coulisses-2253829.html

L’Opéraims, beau cadre

Saluons aussi le cinéma l’Opéraims, qui voyant qu’Arnaud avait du mal à trouver 4 séances « pratiques » par jour dans les salles du réseau national dans lequel il avait sa carte d’abonnement (et qu’on ne citera pas, bouuuuuh), au fil des semaines et de la diminution des séances du film, lui a proposé de venir continuer son défi chez eux. Ils ont continué leur soutien moral et logistique avec l’organisation de cette 203ème, qui a vu environ 250 fans se masser pour faire un triomphe au film, certes, mais surtout à Arnaud et à son projet. Très belle salle, au passage, mirez donc ce cadre…

Classe.

Au programme : avant le film, interviews devant le cinéma par divers médias, rencontres avec les fans venus de toute la France et de la Belgique voisine. Dans la salle (vous admirerez le superbe « carton » de présentation projeté à l’écran), un genre de discours remerciant un peu tout le monde, et en particulier ses parents, sa soeur pour avoir parlé de son projet à la journaliste qui a fait le premier sujet sur lui, et à son épouse, qui lui a apporté un soutien sans faille. Et l’annonce qu’une vidéo de la journée (incluant la séance donc) serait faite par Nicko de la chaîne Find n Geek, qui l’avait suivi toute la journée.

Le carton avant film

La projection a commencé avec pas mal de cris du public, qui se sont déchaînés quand le son s’est arrêté au moment où Lancelot cède l’île de Thanet (la colère des dieux, sans doute). Heureusement, il est revenu au bout de 5mn, non sans une tentative un peu ratée de doublage d’Arnaud. Comme quoi, 203 visionnages n’avaient pas suffi.
A la fin du film, une standing ovation, et une photo de groupe (en théorie, je suis dessus, mais heureusement c’est trop flou donc même moi je ne me retrouve pas).

A la sortie, Fun Radio a organisé une petite haie d’honneur sur le passage, alors qu’une partie des spectateurs se rendaient au Dropkick Bar. Arnaud a répondu à d’autres sollicitations médiatiques avant de les rejoindre.

Et donc, après avoir tergiversé un moment, j’ai saisi l’occasion d’aller découvrir Reims, et d’apporter ma pierre à l’édifice, avec un ticket de cinéma de plus pour Kaamelott et couvrir l’événement à mon modeste niveau. Surtout que ce blog, à l’origine, avait pour thème la fan attitude (l’URL est fjva pour « Fans Je Vous Aime », mais j’ai changé de titre au bout de quelques jours, parce que je suis une quiche en marketing…). Et là, quand même, on est sur du level qui méritait bien un salut en personne. Ramener en France, pour un film français, le record mondial de séances au Guiness Book… Vivement l’homologation.

Étant toutefois (et, ai-je appris tout récemment, comme Alexandre Astier) peu portée sur la boisson, les grandes fiestas bruyantes, et comme le Dropkick m’amenait loin de mon hôtel qui était au contraire proche de l’Opéraims, j’ai préféré faire l’impasse sur l’after pour aller manger un bout au calme relatif du restaurant voisin de la salle. Ce qui m’a permis, de façon imprévue, d’assister à la petite célébration du staff de la salle, avec quelques pétards et une photo de groupe.

Le défi de trop ?

Arnaud continue ses visionnages pour sécuriser le record. Bon courage à lui. Il envisage aussi de donner suite au défi de JC Hembert d’ajouter à son palmarès le record du nombre de représentations théâtrales vues, avec son Capitaine Fracasse… J’adresse un salut consoeural (…. Ça se dit ça) à son épouse, qui certes lui rend là la pareille d’un autre projet solo à elle qu’elle a pu faire grâce à lui il y a quelques années, mais ça va mieux en le disant. C’est beau, le travail d’équipe.

Cinéma : Kaamelott Premier Volet

La partie sans spoiler

Le lendemain de la validation de mon pass sanitaire, j’ai posé mon après-midi pour aller voir Kaamelott le film. Préambule : j’aime beaucoup Kaamelott, je regarde volontiers les rediffusions, mais peut-être pas au point de me définir comme fan, comparé à ceux que je croise. Donc ce film, je l’attendais, certes, mais plus patiemment que ceux là.

Notre bon pas roi

Ressenti initial : moyens démesurés, images magnifiques (mais je regrette les steadycam…), décors grandioses (on voit que les moyens ne sont pas les mêmes), costumes extravagants (limite trop. Je sais qu’on n’est pas forcément sur du réalisme, mais des guerriers avec des tenues dans lesquelles ils ont du mal à bouger, ça fait un peu tiquer), belle musique, qui rappelle celle de John Williams, et sur la toute fin, la BO de Dune par Toto. C’est un festival, voire une avalanche, et clairement on en prend plein les mirettes et les oreilles. ). Beau cameo de Sting, qui en impose (mais il n’a pas dû pratiquer le français depuis un moment), bon film, mais des petits « mais »…

On est content de retrouver les personnages qu’on a suivis si longtemps… Mais la mayonnaise a du mal à prendre.

Ça fait assez bizarre de retrouver les personnages et les vannes de la série dans des décors réels variés, avec des costumes extravagants.

Malgré 2h de film, un peu de mal aussi à faire exister tous les personnages (en dehors d’Arthur évidemment). Si vous avez des préférés, vous aurez du bol s’ils sont à l’écran plus de 2 mn. je pense que le film pâtit un peu d’un mal récurrent des comédies françaises : l’accumulation de personnages soit pour le plaisir (du réalisateur /scénariste) de jouer avec tel ou tel acteur, soit pour des raisons marketing (mais là j’en doute…).

Passe encore pour Clovis Cornillac et Guillaume Galliene, dont le rôle est nécessaire à l’intrigue, au moins. Mais entre le fait de caser tous ses enfants (hors celui né durant la post prod) et les gags annexes, il y en a, on se je vraiment à quoi ils servent. C’est un équilibre compliqué à trouver d’élargir un univers pour qu’il sorte du cadre de la télé (et qu’on ait bien l’impression qu’il y ait une population, notamment qui souffre du joug de Lancelot) sans qu’on y perde en cohérence de la narration.

Et idem un équilibre compliqué entre un narratif tragique (c’est pas spoiler, c’est dans la bande annonce : Lancelot gouverne Kaamelott en tyran) et des scènes de l’humour habituel de la série. Mais sans le poin poin pour changer d’épisode, je trouve ça un peu rude des fois…

Attention spoilers

En discutant à la sortie avec l’ouvreuse qui me demandait mon avis (je pense que c’est encore une personne qui a mal vécu le chômage partiel et la désocialisation de la pandémie), j’en suis venue à réaliser que… Je ne comprends pas l’intérêt des flash backs.

Je pense que le film serait plus clair et mieux sans. On le sait qu’Arthur n’aime pas l’injustice, on le sait qu’il aime les jolies brunes. Ça nuit à la narration sans ajouter grand chose (à part un rôle pour un des gamins d’Astier).

Quelqu’un sur le Neurchi de Kaamelott a partagé cette intéressante interview du Bulletin, où Alexandre Astier explique qu’il a voulu révéler qu’Arthur portait le poids d’avoir tué quelqu’un et abandonné son premier amour, et que ça expliquait sa réticence à tuer et son refus de l’esclavage. Alors je suis passée complètement à côté, d’une part parce que je n’avais pas compris que Shedda était une esclave (je pensais que c’était la fille de Furadja), et que en contexte, je suis peut être psychopathe, mais un élève légionnaire qui tue quelqu’un qui a blessé quelqu’un qu’il aime, je ne vois pas le traumatisme. Mais bon, j’avoue que je me sentais très peu intéressée par les états d’âme d’un Arthur ado ENCORE amoureux (et pourtant j’avais adoré l’arc avec Aconia, mais là j’overdose).

L’interview explique aussi les 3 jeunes pignoufs qui rejoignent la résistance, sauf que personnellement, je les classe dans les personnages qui rajoutent inutilement du fouillis à l’histoire. Avec la sœur de Leodagan.

La scène du Robobrol, outre un énième personnage pochette surprise, est interminable. Seul la dernière action la sauve, à mon goût, mais j’aurais nettement préféré voir plus 3mn de plus d’une autre scène. J’aurais aussi préféré voir moins de conneries de Perceval et Karadoc, ce qui m’étonne vu que dans la série j’aime beaucoup, mais là j’avais juste envie que Merlin leur claque la gueule. Ou n’importe qui d’autre. J’ai perdu énormément de patience vis-à-vis des boulets quand la situation est critique…

Mais bon, personnellement je suis d’avis que non seulement Peter Jackson a bien fait de ne pas mettre Tom Bombadil dans les films du Seigneur des Anneaux, mais aussi que les romans bénéficieraient nettement d’un élagage de ce passage, de celui sur l’herbe à pipe et du retour des Hobbits à la Comté quand ils retrouvent Saroumane…

Heureusement, il y a la belle évolution de Guenièvre, celle de Merlin (en voilà un qui a la chance que, même s’il a peu de temps à l’écran, ça sert le personnage ET l’intrigue), la nouvelle table ronde (le concept, parce que la présentation des pseudo chevaliers était pas mal lourdingue), le duc d’Aquitaine (un peu Deus ex Machina mais ça passe). Les Saxons sont bien. Étonnamment, car je n’aurais pas parié une cacahouète dessus, les Burgondes ne sont pas là que pour le fan service (très bonne idée, peut être la meilleure de tout le film). Comme quoi, il est possible de reprendre des personnages qui n’étaient que comiques pour les intégrer à l’histoire autrement que pour un gag dispensable.

J’y ai aussi trouvé, dès le début, une grosse influence Star Wars. Dans l’ouverture avec le résumé de la situation, pas mal de scènes, la mise en scène, la musique, et puis l’histoire (abattre un roi/empereur malfaisant). Le point culminant étant le combat entre Arthur et Lancelot, qui m’a semblé calqué sur celui de Luke contre Darth Vader dans le Retour du Jedi. Sans parler du costume de Lancelot qui le fait ressembler à Vader sans casque.

En bonus, l’interview Topito d’Anne Girouard avec Alexandre Astier et François Rollin, où d’une part, on voit qu’Astier ne considère pas Guenièvre comme idiote (c’était pas évident dans la série… Du moins les premières saisons). Et où on découvre que François Rollin ne savait pas qui était Sting…

Echanges musclés entre Alexandre Astier et ses followers sur Twitter

L’auteur, réalisateur et interprète de la série à succès Kaamelott n’aime pas le piratage. Il le dit haut et fort.

Il y a quelques semaines, il a affiché sa satisfaction devant la fermeture de MegaUpload sur sont compte Twitter, #sgtpembry, et un débat houleux a suivi.

L’Express résume les échanges.

Je dois avouer pour éclairer son avis qu’il a déjà raconté qu’on était venu lui faire signer, en séance dédicace, des DVD gravés maison enregistrés sur la télé… De quoi démentir l’idée souvent brandie que les gens qui piratent et aiment une oeuvre l’achètent. Certes, d’après une étude déjà citée dans un article précédent, les plus gros utilisateurs de téléchargement illégal sont aussi les plus gros consommateurs de loisirs culturels « payants » (places de cinéma, CD, DVD, livres…).

Mais je suppose qu’en voir un contre-exemple a de quoi refroidir. Qu’un type soit assez motivé pour faire la queue quelques heures pour une dédicace (parce que quand Alexandre Astier est annoncé, c’est ce qu’il faut pour l’approcher), et pourtant assez décomplexé sur le piratage pour faire signer des DVD maison, c’est soit du troll, soit un grave déficit en matière d’éthique et de tact.

(c’est malin, maintenant j’ai envie de manger des Tic Tac)