Comics : BRZRKR de Keanu Reeves, Matt Kindt, Ron Garney et Bill Crabtree

Entre deux films, une société qui crée des motos, un livre de photographies dont il a écrit les textes, et pour lequel il a monté une maison d’édition, et un featuring dans un jeu vidéo, Keanu Reeves a co-écrit avec Matt Kindt le scénario d’un comics, BRZRKR. Si on nous avait dit il y a 25 ans que le nouvel homme de la Renaissance, c’était Keanu Reeves (lui et Alexandre Astier), on ne l’aurait pas cru.

L’actualité (il tourne John Wick 4 à Paris depuis presque un mois et s’apprête à partir, si ce n’est pas déjà fait) m’a rappelé l’existence de ce comics, dont le premier recueil est sorti en septembre dernier (en VO. Pour la VF, il faudra attendre celle que va sortir Delcourt en mars). Deux autres doivent suivre pour terminer l’histoire. Ce comics a aussi l’insigne honneur de pulvériser le record de financement participatif sur Kickstarter pour un comic book, rassemblant la jolie somme de 1 447 212 $. Même si Boom Studios n’avait pas forcément besoin de cet argent, apparemment, mais cherchait surtout à faire connaître le projet à des gens qui ne fréquentent pas les magasins de comics.
https://www.kickstarter.com/projects/boom-studios/brzrkr-by-keanu-reeves-matt-kindt-and-ron-garney/
Et Netflix en a racheté les droits pour en faire une adaptation.

Un petit air de John Wick

Donc un petit tour chez Pulp’s Comics plus tard, ça ressemble à quoi, BRZRKR?

BRZRKR, outre sans doute une façon d’inclure les initiales de Keanu Reeves dans le titre, évoque le Berserker, nom de code d’un être immortel à la force surhumaine, qui travaille pour l’armée américaine. Pourquoi? Parce qu’ils lui ont promis de l’aider à trouver un moyen de devenir mortel… Il y croit assez moyennement, au vu des dialogues, ce qui n’est pas étonnant puisque ça fait presque 80 000 ans qu’il sillonne la planète. Mais comme il l’explique, il peut leur rester loyal, parce qu’il a besoin de se battre : dans ces 4 premiers chapitres qui nous racontent son histoire en flashback racontés à une médecin qui l’étudie, on découvre qu’il a été conçu pour défendre sa tribu, et qu’il est régulièrement saisi de rages destructrices. Ses missions pour l’armée US ne sont que la dernière façon en date de canaliser ses pulsions pour éviter de tuer… n’importe qui.

Un petit côté Sad Keanu

Niveau visuel, c’est très gore. « B. » n’a pas l’air de ressentir la douleur en plus de ne pas craindre la mort, alors il n’essaie même pas de se protéger quand il attaque une armée à lui tout seul. Les crânes volent en éclats, les boyaux giclent, les explosions se succèdent, et lui-même perd régulièrement des morceaux, qui repoussent d’une fois sur l’autre…

Niveau scénario, pour quelqu’un qui connaît un minimum le genre, le personnage principal est un espèce de mix entre Wolverine (machine à tuer avec capacités d’auto-régénération intégrées) et Dexter Morgan (de la série télé Dexter, pour les pulsions meurtrières que seul le passage à l’acte fait disparaître, et la façon dont son « père » l’a aidé à les canaliser vers un exutoire moins immoral qu’arracher les têtes de ses voisins). Avec la même dose de cynisme mêlé de regret quand il s’agit de reconnaître qu’il surtout bon à massacrer son prochain et à s’intégrer dans l’humanité (d’autant moins pour le Berserker qui voit mourir les gens autour de lui en plus de voir évoluer les sociétés, ce qui relativise beaucoup de choses).

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Love that portrait of 95′ Keanu Reeves by Jackie Sun

I’m currently KonMari-ing my computer of the 30 years of combined backups it holds. I had Internet early when I was at university, and at the time when it was still difficult for me to find good reads about my favorite celebrities (River Phoenix and Keanu Reeves), I saved articles about them. A lot of them went to the bin because they’re irrelevent so much later. But upon reading that one, unfortunately saved without the source, just the author’s name (Jackie Sun. If you read these lines, I hope you don’t mind me sharing your article. I loved it but I will remove it if you want), and since it doesn’t seem to be available online anywhere, I figured I should « save » it on this blog to share that insightul portrait of Keanu Reeves.


KEANU REEVES BELONGS IN THE CLOUDS
Keanu Reeves is a reactive actor. Keanu Reeves is a physical actor. Keanu
Reeves is a star. A Walk in the Clouds confirms that all three statements
are true.

Reeves is best in movie roles, where he mainly reacts to other characters or
events. He uneasily initiates action, but he exudes far more confidence as a
gorgeous, but modest object of desire. Gus Van Sant knew this in My Own
Private Idaho, when he made Reeves the callous object of River Phoenix’s
unrequited longing. Kathryn Bigelow knew this in Point Break, when she shot
the opening scene of Reeves expertly handling a rifle, in a black T-shirt,
tightened by the pouring rain. Jan De Bont knew this in Speed, when he
included that shot of intertwined Reeves and Sandra Bullock careening their
graceful way out from an exploding bus, onto the airport tarmac through a
tangle of gorgeous blood red ribbons. Alfonso Arau knows this in A Walk in
the Clouds.

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Journaliste, c’est un métier (feat. Keanu Reeves)

Il y a quelques années, j’avais acheté Libération parce qu’ils consacraient leur Portrait à Keanu Reeves, à qui je voue un intérêt poli. (c’est crédible ?) Quand je l’ai lu, je me suis demandé s’il y avait vraiment des gens payés pour écrire ce genre de papier, ou s’ils avaient envoyé la stagiaire. De 3e, la stagiaire, hein.

Décomplexée, la journaliste de Libération, pour faire originale, n’hésite pas à révéler à quel point elle s’attend à un traitement de faveur du fait de son statut (« l’absence de flagornerie de celui qui n’a pas à séduire jusqu’à la stagiaire »), et qui se voit opposer un silence de taiseux. Etant donné que les x interviews et le Q&A que j’ai vues m’ont montré un Keanu, pas volubile mais très coopératif, force m’est de suggérer à cette dame qu’elle obtiendrait sans doute de meilleurs résultats si elle posait des questions moins crétines et convenues. Et en rapport avec le film, accessoirement.

D’autant plus que j’ai assisté au festival des Champs-Elysées aux deux séances de film + questions / réponses données par Keanu Reeves, notamment pour voir le Documentaire Side by Side, pour lequel Keanu est allé interviewer de grands noms du cinéma et de moins connus, de réalisateurs comme David Lynch et James Cameron, à des directeurs de la photographie et des monteurs, pour retracer quels changements l’arrivée du numérique amène au cinéma. Quand on s’intéresse un tant soit peu au 7e Art, c’est absolument passionnant. Que la « journaliste » ci-dessus le mentionne à peine dans l’interview, ça veut dire qu’elle s’en fiche complètement. Ce qui est étonnant, quand on se retrouve chargé d’aller interviewer un acteur. Franchement, même à Gala on doit faire des papiers plus pertinents…

Le Petit Bonheur Hebdomadaire #22

Ce rendez-vous est une excellente idée de Pause Earl Grey. Comme son nom l’indique, ça consiste à raconter un petit bonheur arrivé dans la semaine. Retrouvez le sien et les autres ici.

Mon petit bonheur de la semaine a été de découvrir un compte Twitter loufoque et qui promet autant de sourire quotidiens que le compte Duck of the Day dont je vous avais déjà parlé. Ca s’appelle « Keanu doing things », et comme son nom l’indique, ça poste des photos de l’acteur Keanu Reeves faisant des trucs.

Des photos pas toujours récentes, des trucs anodins pour la plupart, parfois inattendus (Keanu, c’est Keanu…). D’où l’intérêt. Parce que je n’ai pas à vous rappeler l’importance de l’inattendu dans la santé du cigare.

Bon, Keanu étant Keanu, ça donne aussi un peu envie de lui envoyer une gouvernate parfois, ou d’aller lui faire un câlin en lui demandant s’il va bien et en lui offrant un choco-BN – ainsi que des chaussures neuves et un nouveau costume parce que bon, en voilà un qui croit moins à la mode qu’aux vêtements qui durent, ce n’est décidément pas un matérialiste -.

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Mais comme, par ailleurs, il sait gérer ses affaires comme le grand garçon qu’il est (il a des parts dans une société qui fait des motos, une boîte de production de cinéma, etc, etc), on va s’en tenir là.

(normalement, le syndrome de l’infirmière commun à beaucoup de mes consoeurs, qui les fait fondre devant les hommes en détresse en pensant qu’il est de leur devoir de les sauver, je ne l’ai pas du tout. J’ai plutôt le syndrome du coup de pied au cul, personnellement. Mais Keanu, c’est Keanu).

Par ailleurs, la pâtisserie allemande spécialisée dans les Käsekuchen, House of 3 Brothers (dont j’ai déjà parlé ici), réalise pour les week-ends jusqu’à Pâques une Sacher Torte! Qu’il faudra donc que j’aille tester.

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House of 3 Brothers
25, rue de Lancry
Mardi-vendredi : 11h-14h30 ; 15h30 – 19h30
Samedi : 11h – 20h
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Cinéma : Knock Knock de Eli Roth, Liaisons fatales avec Keanu Reeves, Lorenza Izzo et Ana de Armas

J’avais lu le pitch de Knock Knock : Evan (Keanu Reeves) un architecte marié et bon père de famille, resté seul pour le week-end, ouvre la porte à deux jeunes femmes mal intentionnées. Ça débute comme le portrait craché d’une famille modèle * : époux architecte, épouse artiste contemporaine à succès, enfants blonds adorables, belle maison sur les hauteurs de Los Angeles.

Si je dois donner à un maximum de gens l’envie d’aller voir ce film, il y a deux bombasses pour ceux qui aiment, Keanu Reeves pour les autres, une scène de sexe à trois, du suspense, et de l’humour inattendu.

Je m’attendais à un thriller très gore, d’autant que le réalisateur avait jusqu’ici fait uniquement des films d’horreur. Eli Roth a annoncé en préambule qu’il y avait en fait une seule goutte de sang dans le film. Un peu plus, en fait. Il voulait peut-être parler d’une seule scène sanglante. Surtout comparé aux rivières de sang de The Green Inferno, son autre film qui sortira le 16 octobre 2015 et était également projeté à Deauville.

Le fait est que s’il y a des scènes violentes, elles sont rarement gore, et la violence psychologique est tout aussi importante. Le malaise vient du fait qu’il apparaît trop facile à quelqu’un de déterminé et sans scrupule de ruiner la vie d’autrui en peu de temps. Après ce film, si des jeunes filles en détresse vous demandent de l’aide, vous les laisserez sous la pluie.

Heureusement, pour alléger l’ambiance, il y a des scènes comiques inattendues. Cela commence avec Evan et sa femme (Ignacia Allamand) célébrant en avance la fête des pères, avec complicité, interrompus par leurs enfants. Et si on en juge à la conférence de presse, le tournage a dû être plutôt drôle aussi. Le film est plus ou moins un remake mis à jour (le personnage de Keanu utilise Uber et Facetime) de Death Game, dans lequel jouait Colleen Camp en 1977. Au final, un film assez inclassable, mais prenant et bien joué.

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Les deux actrices principales, Lorenza Izzo et Ana de Armas, la brune et la blonde, de charmantes et sexy à la fois, deviennent franchement effrayantes quand il s’avère qu’elles ont un gros grain. On comprend qu’Evan, joué par Keanu Reeves, soit tenté. Et contrairement à ce que je pensais d’après le pitch, il résiste bien. Elles lui tendent un vrai traquenard, avant de vouloir lui faire payer d’avoir trompé sa femme. Euh… Attendez, on ne peut pas reprocher à quelqu’un quelque chose qu’on l’a contraint à faire?

Mais quand même, pauvre Evan… Il ne méritait vraiment pas ça! (et je ne dis pas ça parce qu’il est joué par Keanu). Sa femme et ses enfants non plus, d’ailleurs…

Tara Markov, dite Terra

Tara Markov, dite Terra

Bonus geek : Ana de Armas, en blonde (ce n’est pas sa couleur), m’a rappelé durant tout le film Tara Markov alias Terra, un personnage de la vieille série de comics les New Teen Titans (période Marv Wolfman et George Perez). Ce qui est une bonne chose, parce que ce personnage ambigu (au début en tout cas…) est l’un de ceux qui m’a le plus marqué à la lecture de comics. J’ai piqué l’image sur cette page qui vous en dira plus (en anglais), Dime-store dames, dédié aux personnages féminins de comics.

Mais sinon, si vous ne voulez pas vous spoiler toute l’histoire vu qu’elle est riche en rebondissements, procurez-vous simplement les deux Trades Paperback réédités chez DC, Terra Incognito et The Judas Contract.

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Questions for Keanu Reeves + my Deauville in video

Oui, j’ai encore plein de trucs à poster au sujet de Keanu Reeves, et je me suis dit que j’allais les faire sur ma lancée… Déjà, la vidéo enfin terminée compilant celles que j’ai faites le week-end dernier (en espérant que Youtube ne trouve pas à redire à la bande-son).

Y’a pas à dire, il a grave la classe…
Pardon, je réfléchissais tout haut.

Ensuite la foultitude de questions que je voudrais lui poser si j’avais l’occasion et que j’étais moins prise au dépourvu que vendredi sur les planches (en même temps je n’avais pas de badge de presse, si j’avais commencé une interview en pleine séance dédicaces, il aurait trouvé ça curieux).
Just in case I ever get the occasion, or if someone else is lacking inspiration while interviewing Keanu Reeves… I just would like to know the answers.

Regarding Side by Side :

– As an actor and now a director, what is your own view of the pros and cons of digital vs film?

– Do you feel you get more credit from movie critics and movie fans now that you’ve established yourself a film enthusiast with this movie?

– Do you consider doing some additional interviews to update the state of things, every 5 or 10 years?

– Vinyl discs are back in force among the young generation, as are Polaroid and old photo tricks. Do you think one can expect the same with film?

Regarding Man of Tai-Chi :

– Do you control your Chi?

– In The Devil’s Advocate, Al Pacino greets your character on top of a skyscraper to tempt him into joining him, on top of the hill. In Man of Tai-Chi, Donaka Mark, your character, is the one meeting Tiger Chen with a view on the city below. Was that a conscious reference?

– Both movies are about the loss of innocence of a young man. But the roles are reversed. Do you think it’s possible to grow older and stay innocent?

– Why did you choose a genre movie for your directing debut?

– What was harder than for a low-budget indie introspective movie? What was easier?

– Did you enjoy playing a really evil, plotting guy? Did you make him more evil than he was in the script?

– One underlying theme in the movie is the Big Brother technology helping the bad guy to use the good guy. Storytelling and manipulation are at the core if it. Was there a parallel with fame and western media? A thought about Big Data and how privacy has become near impossible?

Regarding the Deauville Film Festival :

– The festival was showing 5 of your previous movies as part of their tribute (Dracula, My Own Private Idaho, Matrix, Man of Tai-Chi, and John Wick). Is there another movie you would have liked to get another chance of being seen here?

Regarding side projects :

– You recently co-founded a motorbike company, Arch Motorcycle, that issued last year its first motorbike, the KRGT-1. You also got to try it on pro circuits like the Suzuka Circuit, congratulations. Do you plan more collaborations with them?

– Do you have any other side projects at the moment?

– Do you still play music?

– Can you sing?

Dossiers de l’étrange : le Tumblr Keanu every day

Vous connaissez sans doute les blogs, Tumblr, Twitter et autres comptes de réseaux sociaux dédiés à une star.

Aujourd’hui je suis tombée sur un qui sort du lot, le Tumblr Keanu every day. Il poste une photo de Keanu Reeves chaque jour, comme son nom l’indique. Mais attention : la MEME photo! Depuis décembre 2011.

Non, je ne comprends pas à quoi ça sert. Mais ça m’a fait sourire.

A la recherche de Keanu à Deauville : épisode 5 – Knock Knock, y’a quelqu’un?

C’est un peu surprises de notre bonne fortune que, après 20 minutes de queue, on entre dans l’immense salle du CID (1500 places), déjà à moitié pleine alors que la foule se presse encore dehors. Il y a quelques VIP dans la salle pour assister à la première de Knock Knock.

La grande salle du CID

La grande salle du CID

Bientôt, après l’installation des derniers spectateurs et du jury, la salle est comble et le noir se fait. On commence à se demander si l’équipe du film va venir, quand oui, ils arrivent. Ils sont ensuite invités à descendre sur la scène: Eli Roth, le réalisateur, Lorenza Izzo, actrice, Colleen Camp, actrice et productrice, et enfin Keanu Reeves. Ils ont droit à quelques questions posées par l’animatrice du festival, et plaisantent ensemble, avant de « lancer » le film et de s’éclipser.

L'équipe de Knock Knock

L’équipe de Knock Knock

J’avais lu le pitch de Knock Knock : un architecte marié et bon père de famille, resté seul pour le week-end, ouvre la porte à deux jeunes femmes mal intentionnées. Ça débute comme le portrait craché d’une famille modèle * : époux architecte, épouse artiste contemporaine à succès, enfants blonds adorables, belle maison sur les hauteurs de Los Angeles **. Je m’attendais à un thriller très gore, d’autant que le réalisateur avait jusqu’ici fait uniquement des films d’horreur. Eli Roth a annoncé en préambule qu’il y avait en fait une seule goutte de sang dans le film.

Le fait est que s’il y a des scènes violentes, elles sont rarement gore, et la violence psychologique est tout aussi importante. Le malaise vient du fait qu’il apparaît trop facile à quelqu’un de déterminé et sans scrupule de ruiner la vie d’autrui en peu de temps. Après ce film, si des jeunes filles en détresse vous demandent de l’aide, vous les laisserez sous la pluie.

Heureusement, pour alléger l’ambiance, il y a des scènes comiques inattendues. Et si on en juge à la conférence de presse, le tournage a dû être plutôt drôle aussi. Le film est plus ou moins un remake mis à jour (le personnage de Keanu utilise Uber et Facetime) de Death Game, dans lequel jouait Colleen Camp en 1977. Au final, un film assez inclassable, mais prenant et bien joué.

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Les deux actrices principales, Lorenza Izzo et Ana de Armas, la brune et la blonde, de charmantes et sexy à la fois, deviennent franchement effrayantes quand il s’avère qu’elles ont un gros grain. On comprend qu’Evan, joué par Keanu Reeves, soit tenté. Et contrairement à ce que je pensais d’après le pitch, il résiste bien. Elles lui tendent carrément un traquenard, avant de vouloir lui faire payer d’avoir trompé sa femme. Euh…

Mais quand même, pauvre Evan… Il ne méritait vraiment pas ça! (et je ne dis pas ça parce qu’il est joué par Keanu). Sa femme et ses enfants non plus, d’ailleurs…

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Après le film, on sort du CID. La suite du programme, c’est Life (pas tout à fait biopic de James Dean par Anton Corbijn) au cinéma du Casino. Mais d’une part on a faim (il est 19h), et d’autre part c’est dans une heure. On passe devant le cinéma pour estimer la file d’attente, et on décide de tenter d’aller acheter un truc à emporter. Dans le coin, je ne connais guère que la crêperie la Licorne pré-citée, la plupart des commerces étant encore un peu plus haut sur la rue Eugène Colas. On y commande donc, et on est un peu étonnées de se voir servir le « à emporter » dans des plateaux en alu avec des couverts. Ça part d’une bonne intention, mais pour manger debout ce n’est pas pratique du tout… On s’attendait à des crêpes roulées à manger à la main. Comme de surcroît, on s’est rendu compte que la séance du Casino est à 20h30 et non 20h, on décide de manger sur place vite fait. Fatale erreur.

licorne

Quand on revient au cinéma du Casino, il y a au moins une bonne centaine de personnes de plus dans la file, qui s’étend à présent jusqu’à la Maison (une boutique de déco / cadeaux). Fatalement, bien que la file avance, on nous annonce que la salle est pleine alors qu’il reste au moins 30 personnes devant nous, et largement le double derrière…

Comme il n’y a que 3 salles, on n’a guère le choix pour continuer cette soirée sous le thème du cinéma. On va donc au Morny, où est projeté Man of Tai-Chi (avec et DE Keanu, donc). Ça fait mon 3e film avec Keanu Reeves de la journée, mais celui-ci je l’avais déjà vu. Je ne vous ferai donc pas une deuxième critique, cf. celle de l’an dernier. Je n’irais pas jusqu’à dire que je commence à me lasser, les 3 films étant très différents les uns des autres même si les 3 sont plutôt des films d’action. Mais d’habitude je ne suis pas trop du genre à revoir des films x fois même si je les aime. S’ils passent à la télé et que j’ai le choix entre un film que j’ai apprécié et des trucs dont je suis sûre qu’ils ne me plairont pas plus, je les re-regarde. Mais je vais rarement me les repasser exprès.

Je me fais la réflexion que je préfère Keanu en méchant maléfique qu’en victime de nanas psychopathes – si je devais choisir. Pas que je préfère les bad boys aux nice guys, mais au moins quand l’ultra-méchant se fait taper dessus, on n’a pas mal au coeur pour lui. Mais entre les trois, je préfère John Wick, méchant mais pas trop.

Au moins, ça m’aura permis de me souvenir des questions que je voulais poser à Keanu sur le sujet. Plus une: j’avais raté la ressemblance entre la scène où Donaka Mark se présente à Tiger Chen, dans son bureau à vue panoramique sur Hong Kong, et celle où Al Pacino recrute Keanu dans son cabinet d’avocats dans l’Associé du Diable.

Keanu et Lorenza (photo pas de moi)

Keanu et Lorenza (photo pas de moi)

Voilà qui met fin à cette journée type de festivalier. Ce fut sportif. Presque 4 films, une conférence de presse et pas mal de galopades et d’attente entre chaque événement.

* référence à un film de Ron Howard dans lequel jouait Keanu Reeves

** lors des plans d’introduction du film, je me disais que c’est semble-t-il dans ces quartiers résidentiels cossus nichés dans les replis des rues en colimaçon des collines que vivent les jumeaux Kaulitz.

A la recherche de Keanu à Deauville : épisode 4 – conférence de presse de loin et By Sidney Lumet

Direction les Terrasses (cad les bars et autres installations sur la plage en face du Casino Barrière) afin de découvrir où aurait lieu le photo-call et la conférence de presse de Knock Knock, et s’il serait possible d’en voir quelque chose sans carte de presse. Je vois des gens agglutinés devant une grande tente en plastique transparent, ça doit être là. Je sympathise avec une anglaise venue de Birmingham pour la semaine, et une Estonienne venue de Bruxelles. Nouvelles à ce genre d’exercice, elles ont toutes les deux raté les occasions de voir Keanu la veille. Ça confirme mon opinion que pour être fan sur le terrain, il faut beaucoup de préparation en amont et une bonne dose de chance pour ne pas systématiquement passer à côté des trucs.

Pas terrible comme vue...

Pas terrible comme vue…

A savoir car ce n’est expliqué quasiment nulle part: les conférences de presse à Deauville sont éventuellement accessibles au public, dans la limite des places disponibles, une fois que tous les accrédités et « partenaires » (représentants des sponsors) sont entrés. Dans le cas de Knock Knock, il ne restait guère de places, et nous sommes presque tous restés dehors.

Les plus réactifs (dont moi), au lieu de se disperser à l’annonce que plus personne ne rentrerait, se sont déplacés aux barrières 30m plus loin à l’arrière de la « salle » temporaire. Une fois les gens du fond de salle debout, on ne voyait plus les invités qu’entre deux paires de fesses, mais on a quand même entendu une partie des échanges. Notamment l’imitation d’Al Pacino en diable dans L’associé du Diable par Eli Roth, survolté et très drôle. Lorenza Izzo, la jeune actresse brune, et Colleen Camp, actrice et réalisatrice, étaient là également.

Il fait grimper les femmes au rideau

Il fait grimper les femmes au rideau

Et ce fut l’occasion de voir que si les fans ont tendance à poser des questions où il parlent d’eux ou se faire remarquer, même si c’est en mal, les journalistes accrédités ne sont pas forcément mieux… Je vous laisse deviner dans la vidéo ci-dessous pour qui je dis ça.

Je surveillais l’heure, car je voulais assister à la séance de 15h. Heureusement, ça devait être prévu, et la conférence de presse s’est arrêtée 15 mn avant. On a couru un peu pour contourner les buissons et arriver à la « sortie des artistes » de la salle avant l’équipe. Pas de chance, la pluie a recommencé à tomber à ce moment là. Sorti le premier, Keanu a juste salué avant de s’engouffrer dans la voiture. Lorenza Izzo, sa co-star dans le film, s’est attardée le long des barrières pour signer des autographes, protégée de la pluie par un assistant / garde du corps. Ce fut très rapide. Pas le temps de prendre de photos en ce qui me concerne.

By Sidney Lumet
Pas plus mal, car même si le documentaire By Sidney Lumet était projeté dans le cinéma du Casino Barrière de l’autre côté de la Promenade, ça nous a juste laissé le temps d’y aller, sous un début de déluge.

Il fait partie d’une série de documentaires sur les réalisateurs. Celui-ci est de Nancy Buirski. Son originalité est qu’il n’y a pas de narrateur ou d’intervieweur, seul Sidney Lumet racontant sa carrière, illustrée d’extraits de films et d’émissions télévisées. Lumet a commencé enfant comme acteur pour son père dans un des théâtres juifs de New York. Devenu adulte, il a suivi les cours de l’Actor’s Studio des origines, avant de s’en faire virer pour avoir suggéré d’explorer d’autres styles de jeu.

Il a alors créé son propre atelier d’acteurs, et ses élèves lui ont suggéré de se relayer à la mise en scène, en commençant par là. C’est Yul Brynner, alors réalisateur pour la télévision, qui lui a conseillé de venir y travailler. Il a réalisé une série racontant des faits historiques comme s’il s’agissait d’informations contemporaines, « You are there ». Par la suite, Henry Fonda lui a confié la réalisation de l’adaptation en film de la pièce de théâtres « 12 hommes en colère », parce que l’auteur l’avait suggéré et lui avait vu une des pièces qu’il avait mises en scène off Broadway.

Martha Plimpton, River, Judd Hisrch et Christine Lahti

Martha Plimpton, River, Judd Hisrch et Christine Lahti

Sidney Lumet évoque aussi son père, acteur et réalisateur yiddish, qui lui a appris la valeur du travail mais n’était pas un tendre. Les relations familiales sont pour lui le coeur des grandes tragédies au théâtre. Le documentaire montre comment ses films traitent souvent de conflits parents – enfants. Notamment dans Running on Empty avec River Phoenix (hm? Non, je ne raterai jamais une occasion de parler de lui). Ce film tourne aussi autour d’un autre thème récurrent de Sidney Lumet : les conséquences des engagements des parents sur les enfants. Et l’engagement tout court. Lumet dit honnêtement qu’il n’a pas, comme certains de ses collègues artistes, participé à des actes radicaux. Mais il est heureux d’avoir fait exister de tels personnages à l’écran.

Nous nous sommes éclipsées avant la fin, car nous savions qu’il nous faudrait faire la queue assez tôt pour avoir une chance d’entrer au CID. On arrive en même temps qu’une impressionnante vague de spectateurs qui prend la file… Sans doute la sortie du film précédent.

A la recherche de Keanu à Deauville : épisode 3 – moins de Keanu en personne, beaucoup à l’écran

Samedi, lever tôt mais pas autant qu’initialement prévu: je croyais aller à la séance de 8:30 de Knock Knock au cinéma Morny, indiquée en bleu sur le programme, donc normalement accessible au grand public, mais indiquée « Projection presse ».

Le programme et le précieux pass

Le programme et le précieux pass

Par acquit de conscience, j’avais demandé à une personne du CID la veille ce qu’il en était. La jeune femme m’avait répondu que les projections presse étaient de fait réservées à la presse. Comme je ne voulais pas incendier le messager, j’ai gardé pour le blog la réponse que « Dites donc, Deauville, vous pourriez être plus clairs dans votre comm sur ce festival?… ». D’autant que plus tard dans la journée, j’ai demandé au Morny : en fait, aux projections presse du matin, ils laissent rentrer les festivaliers sauf si la salle est déjà remplie de journalistes, ce qui n’arrive quasiment jamais.

Enfin du coup, ne le sachant pas, je suis passée au plan B :
– 11h : John Wick (au Morny donc)
– 14h : Tentative de voir la conférence de presse de Knock Knock sur les Terrasses du CID
– 15h : By Sidney Lumet, documentaire sur le réalisateur de 12 hommes en colère
– 17h : tentative d’assister à la première officielle de Knock Knock au CID bien que je n’ai qu’un pass journée, donc en fin de priorité derrière les accrédités, les VIP, les sponsors, et les pass festival.
– 20h30 : tentative d’assister à la projection de Life d’Anton Corbijn au cinéma du Casino, celle au CID avec l’équipe du film étant réservée aux VIP.

Ce qui m’a laissé le temps de faire le tour du marché avant le premier film. Où l’on vend des carrés Hermès d’occasion. Ça c’est Deauville…

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J’entame donc ma journée au cinéma le Morny avec la projection de John Wick, que j’avais raté à sa sortie. J’ai été très agréablement surprise par le film. Comme souvent dans ces cas-là, on redécouvre qu’on peut faire un bon film original sur un pitch déjà vu. L’introduction du personnage et de son drame personnel est expédiée rapidement mais de façon assez claire pour en dire assez. Mention spéciale à la lettre laissée par la femme de John, qui en peu de mots fait passer à la fois les informations nécessaires à l’histoire et un vrai sens de complicité entre eux deux, sans aller dans le mélo. D’autres dialogues réussiront à faire passer des infos sans besoin de prendre le spectateur pour un débile. Les acteurs sont tous impeccables, et j’ai apprécié de revoir Willem Dafoe, toujours nickel.

J’ai aussi apprécié la mise en scène des scènes d’action: là où d’autres réalisateurs confondent vitesse et précipitation, et accumulent les plans au détriment de la lisibilité de l’action, ici on suit bien ce qui se passe. Et John Wick a beau être une légende de la mafia russe, un tueur quasi invincible, le croquemitaine, il reste humain. Pas de scène capillotractée où le héros échappe à la mort par une acrobatie impossible sans effets spéciaux. Il prend des coups. Et parfois pour se tirer vivant du combat, c’est plus du combat de rue que de la dentelle. Mais du coup, on y croit.

John Wick alias Baba Yaga

John Wick alias Baba Yaga

Cerise sur le petit cake : il finit toujours ses adversaires d’un coup mortel dans la tête ou le coeur avant de partir. Pas de scène à rallonge où le type laissé sur le carreau se relève parce que le crétin de héros a oublié de l’achever. Je considère ce cliché comme une ficelle véreuse pour ajouter un retournement de situation. Et après je râle « Mais achève-le, abruti, c’est quand même pas compliqué de tuer quelqu’un?! », et les gens me regardent bizarrement.

L’autre trouvaille, c’est tout le monde souterrain des mafieux qu’on entrevoit, où John Wick replonge pour régler ses comptes, où on paye en « jetons » d’or. Service de « nettoyage » des cadavres, boîte de nuit à niveaux secrets, et même un hôtel dédié aux tueurs à gages de haute volée et autres gangsters, où la règle est de ne pas faire de business. Qui m’a d’autant plus amusé qu’il portait le nom de l’hôtel où je venais de passer la nuit (qui était bien, quoique moins luxueux que celui du film, mais au moins aucun tueur à gages ne m’y a réveillé en pleine nuit).

deauville_continental

Bref, bien que n’étant pas forcément fan de castagne pure, je ne me suis pas ennuyée un seul instant.

Après avoir couru pour éviter une forte averse, et acheté un parapluie parce qu’elle semblait destinée à durer, pause déjeuner vite expédiée à la crêperie la Licorne, à côté du Normandy. Un peu chère (quoique toujours moins que le Normandy Barrière, qui est un hôtel 5 étoiles…), même selon les standards parisiens, mais on y est vite servi et avec le sourire.

Une interview intéressante de Keanu Reeves sur le site du Nouvel Obs, pour finir.