Exposition (passée) : Naoki Urasawa à l’Hôtel de Ville de Paris

Tout le monde en avait parlé à Angoulême où Naoki Urasawa était invité pour une exposition exceptionnelle. Celle-ci a ensuite élu domicile pour quelques semaines à Paris, à l’Hôtel de Ville (la classe). Je connaissais en fait assez peu son oeuvre, donc c’était un bon rattrapage express.
L’exposition est notamment composée de plusieurs séries de planches originales groupées par chapitre. Une interview en vidéo de l’auteur explique que c’était sa volonté de les présenter ainsi pour d’une part, permettre aux lecteurs de voir enfin les dessins à leur taille réelle (le format de publication est réduit d’environ un tiers), avec les corrections apportées directement sur le papier. Et d’autre part, de présenter assez de pages à la fois pour donner envie de lire l’histoire, puisque le manga est conçu pour se lire vite.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Objectif atteint. Je suppose que la boutique de l’Hôtel de Ville, qui vendait pour l’occasion une partie des oeuvres traduites en français, a dû faire carton plein (ils vendent aussi le artbook sur Osamu Tezuka, Manga no Kamisama).

L’exposition avait une double lecture, par oeuvre et par thème- ceux abordés de façon récurrente par Urasawa : l’enfance, l’art, le mal sans visage… Elle explicitait également les nombreuses références qui émaillent ses différents mangas. Ainsi, Pluto se passe dans le même monde que le Astro Boy d’Osamu Tezuka (Astro le petit robot). J’ai particulièrement apprécié les pages de chara design, dont celle où on voit comme Urasawa collait initialement beaucoup au style Tezuka pour le design d’Astro, avant de le rendre plus humain. Et ses carnets de dessin de collégien, avec une nette influence de Go Nagai.

Malheureusement, je l’ai vue un des derniers week-ends et il est donc trop tard pour en profiter, car elle se terminait le 31 mars. Mais je vous invite à vous pencher directement sur l’oeuvre d’Urasawa, dont plusieurs séries sont publiées en français. Car il a touché à différents genres : thriller avec Monster (où un médecin tente d’arrêter un tueur qu’il avait sauvé enfant), 20th Century Boys (des adultes sont confrontés à une secte apocalyptique), SF avec Pluto, sport même avec Happy (mâtiné des démêlés de l’héroïne avec des yakuza), etc…

Pour plus de détails, je vous renvoie à son intéressante interview dans Télérama, qui plaira notamment à Bee Bop puisqu’il y donne sa définition du rock’n’roll.