Quatrain du métro N°53 : Le blues de la note

Quatrains du métro parisien.

– N°53 : Le blues de la note

Ecouteurs sur la tête, elle marque le tempo,
Ignorant le jeune couple qui trouve ça rigolo.
Encore heureux qu’ils peuvent s’amuser de si peu :
Une vie sans le comprendre, ça doit être ennuyeux.

Quatrain du métro N°52 : Délit d’affluence

Quatrains du métro parisien.

– N°52 : Délit d’affluence

Un trou bas dans la foule du matin me surprend.
Je m’approche : un vieillard, une enceinte, un enfant?
Que nenni : « Ta deuxième vie commence…  » lit la cruche
Qui sur le strapontin, assise fait l’autruche. 

Quatrain du métro N°51 : Un conseil, deux guerres

Quatrains du métro parisien.

– N°51 : Un conseil, deux guerres

Cinq enfants turbulents font la foire sur le quai.
Le père en rabroue un, la mère veut raisonner :
« Il y a un moment où il faut s’arrêter ».
Peut-être au troisième môme, pour bien les éduquer?…

Quatrain du métro N°50 : Un Sisyphe

Quatrains du métro parisien.

– N°50 : Un Sisyphe

Insistant, il répète vingt fois la même chose.
Sa mère lassée l’ignore, il ne le comprend pas.
L’enfant a quarante ans et ne grandira pas.
Les parents de ceux-là jamais ne se reposent.

J’ai écrit celui-là, par hasard puisque suite à une scène vue dans le métro, peu ou prou au moment de la Semaine pour l’Emploi des Personnes Handicapées.

J’ai hésité à le poster à cette occasion, mais finalement j’ai été prise par le temps et je n’ai pas pu. Mes pensées à tous les « aidants ».

Quatrain du métro N49 : Regard de chien battu

Quatrains du métro parisien.

– N°49 : Regard de chien battu

Son molosse couché au pied d’un strapontin,
Le gars remonte l’allée, demandant de l’argent.
Je détourne les yeux et croise ceux du chien,
Implorant. Soupirant, je donne à l’indigent.

Quatrain du métro N°47 : Subway surfing

Quatrains du métro parisien.

– N°47 : Subway surfing

Sur la ligne 14, la rame a des soufflets,
Qui se plient drôlement et amusent les mouflets.
La gamine s’y installe pour jouer à se faire peur.
Je souris : avant elle, j’y ai fait le surfer.

 

Quatrain du métro N°45 : Au nom de tous les saints

Quatrains du métro parisien.

– N°45 : Au nom de tous les saints

Une dame d’âge mur en robe d’été blanche
entre dans le wagon avec un éventail.
Le dessin m’en intrigue et vers elle je me penche.
Ce sont les chevaliers du Zodiaque de Bandai.

saint seiya old

(et là, je me rends compte que j’aurais dû poster ça le 1er novembre pour doubler la blague…)

Quatrains du métro – Odyssée N°2 : Secrets de mode

Quatrains du métro parisien.

– Odyssée N°2 : Secrets de mode

On loue la Parisienne pour sa folle élégance,
Son talent d’assortir détails et accessoires,
Que ce soit pour courir ou pour sortir le soir.
Mais quel est le secret de ce qui fait la France ?

Mon foulard me protège contre les courants d’air
Lorsque Chantal Lachieuse a ouvert les fenêtres,
Préférant respirer de l’huile de moteur
Et de la gomme brûlée à un peu de chaleur.

Bien placé, il empêche Mourad Stigmatisé
De prendre des photos de mon décolleté.
Imbibé de parfum, il est un bon rempart
Contre l’odeur tenace de Dédé Grospinard.

Derrière mes lunettes noires, quand Gaston la Tremblote
Souffre de Parkinson ou plutôt se tripote,
Je feins de ne pas voir et continue de lire,
Retenant mon envie de tuer le triste sire.

Quand John-Cad Dynamic et ses potes consultants
Cons et condescendants, font des blagues mysogynes
Ecouteurs et musique de chanteur androgyne
Permettent d’ignorer les débiles insultants.

Quatrain du métro N°46 : Jacasseries

Quatrains du métro parisien.

– N°46 : Jacasseries

Elles arrivent par le train de huit heures et demie,
Et râlent quand on les pousse « Faut s’y prendre plus tôt! ».
Les quinquas de banlieue se déplacent en troupeau,
Oubliant qu’en parlant elles bloquent la sortie.

Quatrain du métro N°48 : Salaud de pauvre

Quatrains du métro parisien.

– N°48 : Salaud de pauvre

Un clochard aviné s’assied dans mon carré.
Son monologue me soûle, je descends peu après.
Rigolard il se lève et me suit sur le quai.
Effrayer une crevette, ça doit être le pied.

Je pense à 100 à l’heure : comment est la station ?
Y a-t’il du personnel, les couloirs sont-ils longs?
Le métro soudain sonne, je re-saute dedans.
Une envie de tuer derrière mon coeur battant.

(pour mes lecteurs assidus qui tiendraient le compte : non vous n’avez pas raté des numéros. Mais j’ai décidé d’essayer de respecter un genre de trève des confiseurs en ne postant pas (trop) d’articles négatifs au mois de décembre. C’est pas gagné. Alors du coup, j’avance à novembre les quatrains négatifs planifiés, pour garder les gentillets pour décembre… ^^)