A chaque fois que je pense que plus rien de la bassesse humaine ne pourra me surprendre, je découvre que je m’étais trompée. Or donc, récemment, j’ai découvert un phénomène de « putes-à-clic aux bons sentiments » sur Facebook, par le biais de personnes bien intentionnées se faisant pigeonner à liker et commenter ces pages, et l’irritante manie de Facebook de me montrer ce que likent et commentent des gens dont je voudrais seulement lire ce qu’ils écrivent eux-mêmes.
Exemple en image (j’ai banni les deux premiers que j’ai vus alors je ne peux pas les retrouver) avec « Emily White » : voici un exemple des photos que poste Emily White (c’est moi qui l’ai floutée) : ici, une toute petite fille (3-4 ans je dirais), appareillée aux jambes car handicapée, avec un descriptif bien larmoyant « Personne ne partagera ta photo, princesse, parce que tu es handicapée ouin ouin ». Evidemment, toutes les bonnes âmes et les chevaliers blancs du web likent et commentent d’un amen la photo en question, en témoignant vigoureusement à l’occasion que c’est un honteux scandale que les gens jugent le handicap et que les handicapés sont des personnes merveilleuses etc etc.
Moi personnellement, quand je vois une photo comme ça, la première question que je me pose, c’est « Est-ce que la personne sur la photo fait partie de la famille de la personne qui l’a posté sur Facebook? » – surtout quand il s’agit d’un enfant. Surtout avec un commentaire culpabilisant à deux balles comme ici. Ou est-ce que c’est du voyeurisme misérabiliste? Alors j’ai lu les commentaires de la page, et il ne m’a pas fallu aller bien loin dans l’historique pour trouver ceci :
Ce qui confirme mon opinion de départ :sous couvert de vouloir montrer au monde la beauté des personnes handicapées, ce qu’elle proclame sur son profil comme étant sa « mission » (d’une manière générale, quand quelqu’un autre qu’un prestataire de service ou qu’un militaire emploie ce terme : fuyez, ou bien tapez-lui sur la gueule), cette infâme raclure de bidet utilise en fait les bons sentiments des gens pour les inciter à liker et partager ses posts. C’est naturel : quand on voit un message « Bouhou personne ne l’aime parce qu’elle est handicapée, si on a un coeur, on va vouloir dire que mais si mais si. « Elle » va même plus loin, puisqu’il y a une application pour donner de l’argent sur sa page :
Là, vous vous dites peut-être que je vois le mal partout, et qu’en plus « Emily » ne peut pas être d’aussi mauvaise foi, vu qu’elle est elle-même dans un fauteuil roulant, cf. sa photo de profil en haut à gauche. Tiens, et si on allait voir les commentaires de cette photo :
Ah ben zut alors, celle-là AUSSI est une photo volée, celle d’une certaine Jordan, jolie jeune fille britannique…
D’ailleurs, si vous allez voir deux secondes la page entière de « Emily White », vous remarquerez qu’entre deux photos de personnes mutilées, unijambistes (et souvent des jeunes femmes photogéniques dans des poses avantageuses), la raclure de bidet partage des photos et vidéos tirées de sites plus ou moins porno, avec des femmes nues (pas handicapées du tout, pour le coup). Du putacliquisme sur un double tableau : voyeurisme aux bons sentiments d’un côté, voyeurisme porno de l’autre.
Avant celui-là, j’avais aussi vu, le même jour (likés par la même personne), deux posts de deux personnes différentes, demandant à ce qu’on « ne passe pas sans commenter ‘Amen' » sur des photos d’enfants morts. Pas postées par un parent éploré qui aurait besoin de réconfort, hein. Non, des photos dont une au moins que je suis sûre d’avoir vu il y a plusieurs années. Que vous postiez OU likez ce genre de photos volées, voilà ce que ça m’inspire.
Petit cours de psychologie à deux balles : quand un illustre inconnu en appelle à votre bon coeur à grand renforts de smileys pleurants et effets de manches, c’est généralement une arnaque. Même quand ça n’en est pas, c’est au minimum de la manipulation éhontée. Envoyez-les chier. A coups de pelle.