X-Men : l’anime, sur Netflix

Au hasard d’une recherche sur Netflix, j’ai découvert l’existence d’un dessin animé japonais des X-Men. Si.Il s’agit en fait d’une des 4 saisons de Marvel Anime, chaque saison étant consacrée à un groupe ou super-héros différent : Wolverine, Blade, Iron Man et les X-Men. C’est réalisé par le studio Madhouse, sur un scénario de Warren Ellis.

A la vision du premier épisode, je me disais « c’est chelou, mais ça passe ». Ça commence en pleine action, alors que Jean Grey est consumée par le pouvoir du Phoenix et que les autres X-Men (Cyclope, Tornade, Wolverine et le Fauve) sont obligés de l’affronter. Elle se suicide, et les X-Men traumatisés se séparent et ferment l’école du professeur Xavier.

Un an plus tard, Xavier est appelé par un vieil ami qui lui demande de l’aide pour rechercher sa fille Hisako, une jeune mutante qui a été enlevée chez eux, au Japon donc. Et après, ça se gâte…

Vu que le scénario est de Warren Ellis, auteur de comics bien connu, j’hésite à attribuer aux Japonais de l’équipe de production les hénaurmes clichés japonisants de l’histoire. Clairement, ils ont inclus une ado japonaise qui rappelle Kitty Pryde afin de faciliter l’identification du public nippon. Son pouvoir consiste à se créer une armure psionique. Un genre de mini-Gundam d’énergie psychique. Et la trame est un mélange d’une histoire importante des X-Men classiques avec… Akira. Non franchement, c’est allègrement pompé, là… Non que ce soit forcément très original, les adolescents faisant l’objet d’expériences en labo et se transformant de façon incontrôlable, mais tout de même.

SPOILER

Alors qu’ils explorent un hôpital abandonné reconverti en base d’expériences sur des mutants par les U-Men, un groupe d’humains qui veulent détruire les mutants, les X-Men retrouvent Hisako, et libèrent également Emma Frost, ex Reine Blanche du Club des Damnés (un groupe de mauvais mutants). Cyclope se méfie d’elle car il l’a vue dans l’esprit de Jean Grey lorsqu’elle lui a demandé de la tuer, et il pense que c’est elle qui a manipulé Jean en permettant au Phoenix de la dominer. Emma nie et explique qu’elle a quitté le Club, et qu’elle a donné des cours à Hisako depuis un an pour lui apprendre à maîtriser ses pouvoirs. Ils affrontent un mutant métamorphe qui perd le contrôle de sa transformation.

Ils retournent aux USA avec Hisako, pour lui apprendre à utiliser ses pouvoirs, et Emma, à qui Xavier offre de rejoindre les X-Men, contre l’avis de Cyclope. Le Fauve découvre que le mutant qui les avait attaqué était infecté par un virus qui avait détraqué ses pouvoirs. Il développe un antidote. De nouveaux événements bizarres se déroulant au Japon, les X-Men y retournent. Ils y rencontrent le professeur Yui Sasaki (aucun rapport avec la Yui de Babymetal…), et ses 3 assistants, dont l’un est en fait le Cerveau : un membre du Club des Damnés (le chef, apparemment, dans cette version animée). Et, caché au sous sol de son labo, un jeune garçon qui est, depuis le décès de Jean Grey, l’unique mutant de classe 5, dont les pouvoirs surpuissants peuvent altérer la réalité (histoire largement inspirée par celle de Moira McTaggert et de son fils).

Bref. En guise d’introduction aux personnages majeurs des X-Men, ça se laisse regarder. Mais il y a un peu trop de fan service avec des plans « boobs / cul », et question cohérence, c’est pas ça non plus.

Film : les Mitchells contre les Machines (Netflix)

J’ai pour une fois suivi l’algorithme de Netflix qui poussait sa production maison, ce long métrage d’animation dont j’avais aperçu plusieurs échos positifs.

Snapchat version longue

Et au final j’ai pensé « J’ai beau être moi-même misfit, j’en ai ras la casquette des films qui montrent des héros « atypiques » qui sauvent le monde ». Ici, on suit une famille qui se définit bizarre : une ado créative qui va rentrer dans une fac de cinéma où elle a l’impression d’enfin trouver des interlocuteurs qui la comprennent, son père bricoleur allergique aux ordis avec qui elle n’arrive pas à communiquer, une mère qui ne se sent pas à la hauteur de leurs voisins à la vie Instagrammable parfaite, et le petit frère fan de dinosaures (c’est censé être bizarre pour un gamin d’aimer les dinosaures?).

Le tout en mettant en garde contre les téléphones créés par un petit génie (mélange d’Elon Musk/Steve Jobs de 20 piges) qui se retournent contre l’humanité.

C’est bien fait (quoique je ne sois pas fan du style de dessin avec des collages patchwork moches façon « je viens de découvrir les filtres Snapchat »), dans le style épileptique moderne, mais ça a beau aller à 100 à l’heure, il y a un petit arrière goût d’ennui dû au discours téléphoné.

Au passage, c’est marrant comme tous les dessins animés des 15 derniers font l’éloge de la différence en étant au final tous bâtis sur le même scénario. (Dragons : un ado plus doué pour le dessin que pour la bagarre transforme son village de vikings barbares en centre d’entraide entre humains et dragons. Alors j’adore Crocmou hein, l’idée de faire un dragon qui a tout du gros chat ailé, c’était génial, mais bon… Ça devient vachement redondant la complainte des graphistes incompris à force). Surtout que ça n’a pas l’air de rendre le monde plus tolérant pour autant.

Hit de pub : des pubs dans le métro qui illustrent bien le quotidien parisien…

Les pubs ont tendance à idéaliser le monde pour mettre en valeur les produits qu’elles viennent. Récemment des campagnes d’affichage dans le métro jouaient au contraire sur les côtés moins glamour de la vie à Paris.

Celles de Netflix pour la série « Better Call Saul » (sur un avocat sans scrupules), il y a quelques semaines :

FA_pub_Netflix_RATP_1

FA_pub_Netflix_RATP_2

Je suis étonnée que la campagne ait passé les foudres du CSA ou de je ne sais quel comité de censure des affichages publics. En tout cas, elle est très bonne…

Et depuis peu, cette pub pour Voyages-sncf (l’affiche indiquant le site figure sur un panneau adjacent) :

FA_pub_ratp voyages sncf

C’est bien : maintenant on n’essaie même plus de nier que la ville est crade et que les gens sont malhonnêtes et mal élevés, c’est carrément devenu partie intégrante de son image. Youpi.