Film : les Mitchells contre les Machines (Netflix)

J’ai pour une fois suivi l’algorithme de Netflix qui poussait sa production maison, ce long métrage d’animation dont j’avais aperçu plusieurs échos positifs.

Snapchat version longue

Et au final j’ai pensé « J’ai beau être moi-même misfit, j’en ai ras la casquette des films qui montrent des héros « atypiques » qui sauvent le monde ». Ici, on suit une famille qui se définit bizarre : une ado créative qui va rentrer dans une fac de cinéma où elle a l’impression d’enfin trouver des interlocuteurs qui la comprennent, son père bricoleur allergique aux ordis avec qui elle n’arrive pas à communiquer, une mère qui ne se sent pas à la hauteur de leurs voisins à la vie Instagrammable parfaite, et le petit frère fan de dinosaures (c’est censé être bizarre pour un gamin d’aimer les dinosaures?).

Le tout en mettant en garde contre les téléphones créés par un petit génie (mélange d’Elon Musk/Steve Jobs de 20 piges) qui se retournent contre l’humanité.

C’est bien fait (quoique je ne sois pas fan du style de dessin avec des collages patchwork moches façon « je viens de découvrir les filtres Snapchat »), dans le style épileptique moderne, mais ça a beau aller à 100 à l’heure, il y a un petit arrière goût d’ennui dû au discours téléphoné.

Au passage, c’est marrant comme tous les dessins animés des 15 derniers font l’éloge de la différence en étant au final tous bâtis sur le même scénario. (Dragons : un ado plus doué pour le dessin que pour la bagarre transforme son village de vikings barbares en centre d’entraide entre humains et dragons. Alors j’adore Crocmou hein, l’idée de faire un dragon qui a tout du gros chat ailé, c’était génial, mais bon… Ça devient vachement redondant la complainte des graphistes incompris à force). Surtout que ça n’a pas l’air de rendre le monde plus tolérant pour autant.

Hit de pub : des pubs dans le métro qui illustrent bien le quotidien parisien…

Les pubs ont tendance à idéaliser le monde pour mettre en valeur les produits qu’elles viennent. Récemment des campagnes d’affichage dans le métro jouaient au contraire sur les côtés moins glamour de la vie à Paris.

Celles de Netflix pour la série « Better Call Saul » (sur un avocat sans scrupules), il y a quelques semaines :

FA_pub_Netflix_RATP_1

FA_pub_Netflix_RATP_2

Je suis étonnée que la campagne ait passé les foudres du CSA ou de je ne sais quel comité de censure des affichages publics. En tout cas, elle est très bonne…

Et depuis peu, cette pub pour Voyages-sncf (l’affiche indiquant le site figure sur un panneau adjacent) :

FA_pub_ratp voyages sncf

C’est bien : maintenant on n’essaie même plus de nier que la ville est crade et que les gens sont malhonnêtes et mal élevés, c’est carrément devenu partie intégrante de son image. Youpi.