La 203e de Kaamelott pour Arnaud Klein et le Guinness

J’avais parlé ici de la tentative de record du monde Guinness d’Arnaud Klein : c’est donc samedi dernier qu’il attaquait en grande pompe le 203e visionnage de Kaamelott : premier volet. Pourquoi 203? Parce que le précédent record, établi par l’Américain Augustin Alanis, était certes « seulement » de 191 séances de Avengers, mais parce que le Guinness n’avait pas compté 11 séances vues dans un cinéma fermé peu après. Et pour la blague, « jamais 203« .

Au passage, saluons l’esprit chevaleresque du tenant du titre, qui n’a pas été avare de conseils envers son challenger. Et en retour celui d’Arnaud, qui n’a pas hésité à ajouter quelques séances à son programme pour ne pas « voler » le record en s’arrêtant au seul nombre enregistré.

Si ça c’est pas la classe (des deux)

Depuis mon premier article, Arnaud a certes enchaîné les séances, et eu nombre d’apparitions médiatiques. Mais il a surtout pu rencontrer deux fois Alexandre Astier : la première sur le plateau de Quotidien, légèrement intimidé. Puis à quelques séances de la fin, notre bon roi a tenu la promesse faite via Twitter et est allé à Reims tenir compagnie à Arnaud et discuter entre quatre-z-yeux.

Cet article récapitule bien l’aventure :
https://www.francelive.fr/article/france-live/kaamelott-13-kilos-de-perdu-plus-aucune-vie-sociale-mais-record-battu-pour-celui-qui-aura-visionne-le-film-203-fois-7079026/

Et celui-ci la rencontre entre le fan et le créateur :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims/reims-arnaud-klein-a-vu-kaamelott-pour-la-202e-fois-avec-alexandre-astier-on-vous-raconte-les-coulisses-2253829.html

L’Opéraims, beau cadre

Saluons aussi le cinéma l’Opéraims, qui voyant qu’Arnaud avait du mal à trouver 4 séances « pratiques » par jour dans les salles du réseau national dans lequel il avait sa carte d’abonnement (et qu’on ne citera pas, bouuuuuh), au fil des semaines et de la diminution des séances du film, lui a proposé de venir continuer son défi chez eux. Ils ont continué leur soutien moral et logistique avec l’organisation de cette 203ème, qui a vu environ 250 fans se masser pour faire un triomphe au film, certes, mais surtout à Arnaud et à son projet. Très belle salle, au passage, mirez donc ce cadre…

Classe.

Au programme : avant le film, interviews devant le cinéma par divers médias, rencontres avec les fans venus de toute la France et de la Belgique voisine. Dans la salle (vous admirerez le superbe « carton » de présentation projeté à l’écran), un genre de discours remerciant un peu tout le monde, et en particulier ses parents, sa soeur pour avoir parlé de son projet à la journaliste qui a fait le premier sujet sur lui, et à son épouse, qui lui a apporté un soutien sans faille. Et l’annonce qu’une vidéo de la journée (incluant la séance donc) serait faite par Nicko de la chaîne Find n Geek, qui l’avait suivi toute la journée.

Le carton avant film

La projection a commencé avec pas mal de cris du public, qui se sont déchaînés quand le son s’est arrêté au moment où Lancelot cède l’île de Thanet (la colère des dieux, sans doute). Heureusement, il est revenu au bout de 5mn, non sans une tentative un peu ratée de doublage d’Arnaud. Comme quoi, 203 visionnages n’avaient pas suffi.
A la fin du film, une standing ovation, et une photo de groupe (en théorie, je suis dessus, mais heureusement c’est trop flou donc même moi je ne me retrouve pas).

A la sortie, Fun Radio a organisé une petite haie d’honneur sur le passage, alors qu’une partie des spectateurs se rendaient au Dropkick Bar. Arnaud a répondu à d’autres sollicitations médiatiques avant de les rejoindre.

Et donc, après avoir tergiversé un moment, j’ai saisi l’occasion d’aller découvrir Reims, et d’apporter ma pierre à l’édifice, avec un ticket de cinéma de plus pour Kaamelott et couvrir l’événement à mon modeste niveau. Surtout que ce blog, à l’origine, avait pour thème la fan attitude (l’URL est fjva pour « Fans Je Vous Aime », mais j’ai changé de titre au bout de quelques jours, parce que je suis une quiche en marketing…). Et là, quand même, on est sur du level qui méritait bien un salut en personne. Ramener en France, pour un film français, le record mondial de séances au Guiness Book… Vivement l’homologation.

Étant toutefois (et, ai-je appris tout récemment, comme Alexandre Astier) peu portée sur la boisson, les grandes fiestas bruyantes, et comme le Dropkick m’amenait loin de mon hôtel qui était au contraire proche de l’Opéraims, j’ai préféré faire l’impasse sur l’after pour aller manger un bout au calme relatif du restaurant voisin de la salle. Ce qui m’a permis, de façon imprévue, d’assister à la petite célébration du staff de la salle, avec quelques pétards et une photo de groupe.

Le défi de trop ?

Arnaud continue ses visionnages pour sécuriser le record. Bon courage à lui. Il envisage aussi de donner suite au défi de JC Hembert d’ajouter à son palmarès le record du nombre de représentations théâtrales vues, avec son Capitaine Fracasse… J’adresse un salut consoeural (…. Ça se dit ça) à son épouse, qui certes lui rend là la pareille d’un autre projet solo à elle qu’elle a pu faire grâce à lui il y a quelques années, mais ça va mieux en le disant. C’est beau, le travail d’équipe.

Souvenirs de Luke Perry

Un des signes de l’âge, c’est que les gens célèbres que tu connais font plus souvent la une à la rubrique fait divers ou décès que pour un heureux événement de leur carrière, hélas.

Paradoxalement, dans le cas de Luke Perry, j’ai presque plus de souvenirs « en vrai » de lui que de souvenirs du petit écran. Non parce qu’on était proches, mais parce que j’étais trop « snob à rebours » pour regarder Beverly Hills, la série qui l’a rendu célèbre auprès de ma génération. Cad que déjà que je me sentais assez peu concernée par les séries de collège (tout aussi peu que je me sentais concernée par la vie du mien, de collège…), celles sur des ados riches et beaux de Californie m’intéressaient encore moins. Vu le succès de la série, j’en avais quand même entendu parler et je connaissais les grandes lignes. Mais c’est à cause de Buffy contre les vampires que nos chemins se sont croisés (et que j’écris aujourd’hui cet article).

En effet, alors qu’il tournait la série Beverly Hills, Luke Perry a joué dans l’adaptation en film de Buffy avec Kristy Swanson dans le rôle principal. Joss Whedon étant insatisfait de la façon dont son script d’origine avait été transformé, cela l’a conduit à réaliser ensuite sa propre version sous forme de la série avec Sarah Michelle Gellar, qui a eu le succès que l’on sait. A l’époque où j’étais fan de la série et de James Marsters, Luke Perry a été invité en guest star d’une des conventions à laquelle j’ai assisté, à Londres : Halloween Con 2004.

luke perry_halloween_1

Luke Perry, la classe

Un peu mieux organisé que d’autres, cette convention avait demandé aux clients d’envoyer à l’avance des questions pour les différents invités, afin de filtrer les questions répétitives et/ou de répartir les interventions des fans. Comme j’essayais de traiter avec autant d’intérêt les invités même si j’y allais surtout pour un (scrupule que j’ai perdu par la suite), j’avais envoyé des questions pour tous. Moralité, si une seule de mes questions avait été retenue pour la totalité des invités stars (James Marsters et David Boreanaz), j’en avais eu une entre autres pour Luke Perry qui était là en second couteau… et comme je connaissais une des filles de l’organisation, elle m’a demandé comme un service de lui en poser quelques autres qu’elle m’a donné sur un petit carton, car il n’avait pas eu beaucoup de candidats et les organisatrices craignaient que son Q&A (Questions & Answers – session de questions réponses) soit pas mal raccourci de ce fait. Ce qui aurait été gênant pour tout le monde.

Il faut dire aussi que les autres invités n’étaient pas des moindres : David Boreanaz alias Angel, donc, qui n’avait pas encore joué dans Bones, James Marsters alias Spike, Juliet Landau alias sa Drusilla (très classe, grande dame), Amy Acker alias Fred dans la série Angel (enceinte jusqu’aux yeux et adorable), ainsi que Jane Espenson, ma scénariste favorite de la série Buffy, très sympa.

Comme l’amie avec qui j’étais allée à la convention était, elle, également fan de Beverly Hills et sincèrement intéressée par Luke Perry, j’ai partagé les questions bonus avec elle. Et nous avons été les premières à nous présenter à sa séance d’autographes du premier jour. En dehors de nous, il y avait quelques nostalgiques de Beverly Hills et des fans complétistes de Buffy, pas vraiment foule mais quand même de quoi l’occuper un peu. Néanmoins, c’était la seule séance d’autographes prévue pour lui ce week-end (ça ne le dérangeait pas outre mesure : il était venu avec son épouse et en profitait pour se faire un voyage romantique en Europe avec elle, nous a-t-il confié).

fa_dedi_luke_perry

J’ai flouté la signature exprès

Histoire de trouver des choses à lui demander, j’avais regardé Jeremiah, la série de science-fiction post-apocalyptique que Luke Perry co-produisait alors et dont il jouait le rôle principal, et qui venait justement de commencer sa diffusion en France. Bonne surprise : c’était une série intéressante, bien fichue, sur un postulat de base utilisé dans plusieurs classiques (un virus a exterminé tous les adultes, et les adolescents ont dû survivre seuls dans un monde ayant perdu la plus grande partie de sa civilisation). Je n’ai donc pas eu à mentir pour lui dire tout le bien que j’en pensais. Il a été charmant avec moi et mon amie (pas charmeur : charmant, humble et sympathique, comme souvent les vrais professionnels du spectacle qui n’ont rien à prouver, au contraire des cabots…), nous disant même quelques mots en français.

Son Q&A était pile sur l’absence de pause déjeuner, plutôt une heure creuse du coup, car la seule disponible pour aller casser la dalle. Mais l’humour et l’intelligence de ses réponses ont peu à peu captivé et conquis le public. J’ai pu lui demander entre autre en quoi consistait son rôle de co-producteur sur la série (sujet qui m’intéressait car j’aime bien connaître les métiers « behind the scene », et je n’avais jamais bien cerné à quoi ça correspondait : simple financement ou rôle actif?).

Dans son cas, vu qu’il était à l’origine de la série, il s’impliquait dans tous les aspects de la production, du choix des lieux au casting et à divers aspects créatifs de la série. L’idée étant bien sûr de se donner un véhicule intéressant, à une époque où les rôles se raréfiaient pour lui. Et d’avoir voix au chapitre, ce qu’il n’avait guère en tant qu’acteur, alors que, ayant commencé à travailler comme acteur tout jeune, il avait acquis une solide expérience dans la plupart des domaines du métier.

Résultat de ce charisme et sa sympathie naturelle : la salle éparse s’est remplie durant son intervention. Il y a même eu de la demande pour des autographes, de sorte que les organisateurs n ont ajouté une 2e session d’autographes, et pour son 2e Q&A, il a fait salle comble. Les échos de lui que j’ai eus par mes « contacts » à l’organisation ont été tout aussi élogieux. Je garde donc de bons souvenirs de cet acteur qui, comme beaucoup, a peiné à égaler le succès de ses débuts, malgré des talents évidents et une intelligence réelle.

luke perry_halloween_2

Je n’avais pas d’autre photo de groupe, désolée pour Jane Espenson

C’est pourquoi je voulais reprendre la plume pour lui rendre ce petit hommage.

So long, Luke Perry.

(un peu de) Captain Tsubasa à Japan Expo

Japan Expo, le plus grand salon consacré en France à la culture japonaise sous toutes ses formes, c’est ce week-end, à Villepinte.

L’auteur du manga Captain Tsubasa, Yoichi Takahashi, n’y sera pas, mais il y a des stands qui rendent honneur à nos footballeurs préférés.

Klab Games : éditeur du jeu Captain Tsubasa Dream Team

Je vous ai déjà parlé de ce jeu pour mobile qui permet de jouer avec les joueurs du manga (et plusieurs versions de chaque), et qui fête en ce moment son premier anniversaire avec moult cadeaux. Sur leur stand, un jeu de réalité virtuelle pour tenter de bloquer les tirs spéciaux des meilleurs buteurs du manga. Où ai-je mis ma casquette rouge?… Hall 6, stand F656.

Infos sur le stand de KlabGames

captain tsubasa dream team schneider toho

Qui est l’andouille qui a mis le maillot de la Toho à Schneider? Ah oui c’est moi…

Bragelonne – Castelmore : éditeur du jeu de cartes Olive et Tom Classico

Castelmore, le nouveau label de jeu lancé par Bragelonne, sort pour la Coupe du Monde un jeu de carte sur Olive et Tom. Vous ne savez pas comment on peut jouer au foot avec des cartes? Moi non plus, ce sera donc l’occasion d’aller regarder des démos sur leur stand. Hall 5A, stand D150.

ADN – Anime Digital Network

C’est le site de streaming légal qui diffuse la série 2018 de Captain Tsubasa. Ils auront un corner sur le stand de l’éditeur Kana, Hall 5A, stand E170. Ils y vendront des abonnements mensuels à 2 Eur au site.

genzo_CT201_javelot

Et parmi une pléthore d’autres invités, il y a aussi :

Nobuyoshi Habara – réalisateur, chara et mecha-designer, animateur

Certains d’entre vous se souviennent peut-être d’une série de football atypique, qui n’a duré qu’une saison en France et parlait autant de gros sous et projets immobiliers que de football, ce qui est assez curieux. Mais j’aimais bien, même si c’était assez incompréhensible. Ca s’appelait Ashita e Free Kick en version originale, Graine de Champion. Et Nobuyoshi Habara était l’un des character designers. Dédicaces et conférences tout le week-end, programme sur le site.

free-4g

Enfin, et rien à voir avec le foot :

Mizutama Bijoux

la créatrice de Mizutama Bijoux sera à nouveau au salon avec ses bijoux tout en finesse inspiré des symboles nippons comme les fleurs de cerisier ou de prunier. Hall 5A, stand P136.

mizutama_sakura

Convention : Paris Manga (Scifi) Show

Il fallait bien tout mon regain de nostalgie pour me pousser vers la Porte de Versailles en ce dimanche gelé. Pas tant pour les mangas proéminents dans le nom de l’événement : Paris Manga & Sci-fi* Show, mais pour la rubrique en encarté sur le côté annonçant la venue de Bob McLeod.

paris manga_0_bob mcleod

Qui n’est pas un Immortel cousin de Connor McLeod, non non. Il fut le premier dessinateur et, avec Chris Claremont, co-créateur des Nouveaux Mutants. Une équipe d’adolescents mutants que le professeur Xavier accepte de prendre dans son école alors qu’il est en plein deuil des X-Men portés disparus. Cette série série de X (aucun rapport avec le porno, à l’époque les comics Marcel étaient soumis au rigoureux Comics Code) a bercé mes jeunes années.

New-Mutants-graphic-novel

Voyant son nom, je suis allée consulter les autres invités comics, et je découvre le nom d’Alan Davis, dessinateur et co-concepteur d’une autre série spin-off des X-Men, Excalibur, avec ma chouchoute Rachel.

Bon ben on y va alors…

Débouchant du métro, l’absence de signalisation pour le salon me perd, jusqu’à ce que je voie une fille en kimono rose. Un indice… En la suivant, je tombe sur la longue file d’attente (avec et sans billets mélangés) pour le salon. Ca avance vite néanmoins, et en 20mn on est entrés. Une photo des plans à l’entrée et je pars en repérage vers le stand de Central Comics (la boutique près du parc de Bercy qui avait déjà organisé la dédicace pour Kirby & Me).

paris manga_1

Ca m’évoque plus le Parrain que le merveilleux, perso…

Je me perds en route et je tombe sur des têtes familières : celles de Maliki, ses chats et ses potes. Et derrière le stand étrangement délaissé, Souillon (le créateur de Maliki) et Becky (sa coloriste-community manager-gestion des relations publiques-intendante des goodies) : ah ben oui, les dédicaces sont finies pour le matin, ils allaient partir en pause déjeuner. Pas grave : en tant que tippeuse, j’ai déjà moult objets signés et les 2 tomes du blog avec les goodies du crowdfunding, ainsi que le tableau d’Electrocute. Donc je n’avais pas prévu de leur demander une autre signature, vu qu’il y a toujours la queue à leur stand. Là, je peux sans piétiner dire bonjour et acheter les nouvelles figurines de Fëanor et Fleya.

 

Je retrouve mon chemin. Alan Davis est en pause déjeuner, d’après le panneau à sa table. Je vais donc voir Bob McLeod, qui a quelques clients mais pas la foule. Joie : il a des mini-artbooks couleur, « Art of Bob McLeod vol 2 », qui contiennent divers croquis et dessins commentés, dont la couverture variante du numéro de lancement des Nouveaux Mutants dont la version print me faisait de l’oeil (mais je n’ai plus guère de place sur les murs). Va pour le portfolio, qu’il me signe cordialement. Je lui glisse que j’ai de très bons souvenirs des Nouveaux Mutants, on se serre la main. Il vend aussi quelques prints, mais c’est volumineux, et fait des croquis à la demande, mais je n’avais pas prévu assez de liquidités. Et il n’y a pas de distributeur de billets dans le pavillon 7, damned.

paris manga_2_bob mcleod

Je reviens après un tour des stands divers : accessoires de cosplay, dessinateurs, youtubeurs (mon moment « mais qui c’est ça?), la DeLorean de Retour vers le Futur et des voitures de Transformers, acteurs (contente que ça m’ait passé : il y avait beaucoup de files d’attente et ça coûte toujours un bras).

Petite liste de noms notés :
– les spécialistes du latex moulé pour les cosplay, Pandorarts – ils organisent aussi des ateliers pour partager leur savoir-faire.
– ‎les macarons de Mon Macaron d’Amour en forme de Sailor Moon, Pikachu ou Harry Potter – bientôt disponibles dans le Marais?
– ‎les magnifiques grimoires antiques (enfin presque mais on s’y croirait) de Grimoires et Légendes – de quoi décorer vos bibliothèques ou accessoiriser un jeu de rôle.
– ‎les bestioles mignonnes dessinées par Lorene Barioz au stand Dragibuz.

paris manga_11_alan davis

Enfin je reviens au stand d’Alan Davis, en train de dessiner pour un petit veinard une Rachel / Phoenix. Je ne suis pas la seule à la demander, bien qu’il ait dessiné à peu près tous les personnages de Marvel et même certains de D.C. Comics. Pas grave, la prochaine, ce sera « ma mienne ». Il me demande si je la veux avec ou sans ses tatouages. Je ne m’étais pas posée la question, j’opte pour sans : certes elle est moins reconnaissable ainsi, mais historiquement, ces marques sont celles qui lui ont été faites quand, dans le futur dystopique dont elle vient, elle était « chien de chasse » (Hellhound) et traquait les autres mutants pour le compte du gouvernement qui les exterminait. Je la préfère libre (oui je suis un poil trop investie dans un personnage dont je ne lis plus les aventures depuis 20 ans…).

paris manga_5_delorean

… En fait c’est la première fois que je demande une commission à un auteur de comics. Je me demande si John Byrne fait des conventions? Et dire que j’ai raté les Pini la semaine d’avant ;__;

Je refais un petit tour en ne reconnaissant pas la moitié des personnages, mais en ayant bien profité de mon petit tour au pays du wtf, celui où les fans rencontrent les artistes et où parfois les artistes eux-mêmes s’avèrent fans, où la créativité n’est pas bridée par le quotidien morose, où on se demande si Blanche-Neige a perdu une pantoufle de vair sur un escalator (en panne), bref, là où les doux dingues semblent plutôt plus sains d’esprit que le monde au dehors.

paris manga_8_blanche neige

Blanche-Neige a perdu sa pantoufle de vair?

*Sci-fi c’est le diminutif de Science-fiction.

Dommage qu’il y ait quelques ratés mercantiles de récupération au niveau de la restauration (non parce que le samoussa et les nems, comme spécialités japonaises, hein…) :

paris manga_6_samoussa japonais

P.S. : Crowdfunding : Kirby & Me

En février s’achevait avec succès le financement participatif pour le livre d’art dédié à l’un des maîtres fondateurs des comics : Jack Kirby. Les envois par la poste se feront fin août, mais d’ici là, grâce au partenariat de certaines librairies, il était / sera possible de récupérer son précieux opus en avant-première (cf. la page de news sur Ulule pour les heureux contributeurs).

C’est donc le 1er juillet que je me suis dirigée au parc de Bercy afin de farmer des Machocs faire la queue, pour ne pas changer, afin non seulement de récupérer mon exemplaire, mais aussi de le faire dédicacer par une partie des très nombreux participants à cet hommage à Jack Kirby. En effet, c’est en bordure du parc qu’est installé Central Comics, librairie spécialisée dans les super-héros, et partenaire du crowdfunding depuis le début, avec qui s’organisait cette célébration de sortie.

kirby_dedicace_01

Mickaël Géreaume (Alain Delaplace est hors cadre, dsl)

Les deux organisateurs du projet, Mickaël Géreaume et Alain Delaplace, donnaient encore de leur personne pour distribuer les packs à une foule nombreuse (enfin, compte tenu des 500 et quelques qui avaient contribué sur Ulule) mais disciplinée. Heureusement que la pluie s’était arrêtée en fin de matinée : vu que les tables de dédicace ne tenaient pas DANS la boutique, les auteurs dédicaçaient dehors, devant. Et dans le cas de certains manquant de table, sur les 2 bancs d’en face. Vu le format « annuaire » du livre, ils ont fait leur musculation des bras pour l’année, et nous aussi! Petit diapo des dédicaceurs (certains sont partis en cours de route, pas pu tous les photographier). Malgré tout le temps qu’ils nous ont consacré, je n’ai pu obtenir que 4 dessins (ce qui est déjà bien, merci).

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Suivez les infos du projet (sorties, photos des contributeurs en gilet moche, etc…) sur Facebook.

Et quand même, petit aperçu du contenu du pavé, qui alterne textes de spécialistes ou amateurs de comics (journalistes, traducteurs, …) et dessins hommages d’une foultitude d’illustrateurs, parmi lesquels des noms presque aussi culte que Kirby, comme Bill Sienkewicz. Ces dessins sont très réussis, plus que ceux pour l’expo Dune si je peux me permettre… Au moins là, on sent que ça a été fait par des gens qui étaient vraiment motivés par le sujet… et qui le connaissaient. Avec des persos un peu plus rares, pas que les 4 Fantastiques ou les X-Men. Beaucoup de Galactus et de Fatalis – Victor Von Doom, certes, mais aussi Kamandi, Big Barda, et plein que je ne connaissais pas, ayant surtout lu la période Marvel un peu tardive et « mainstream ».

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Maintenant que vous avez bien l’eau à la bouche, comment vous procurer ce bel ouvrage?

Eh bien c’est trop tard, il fallait participer quand j’ai posté l’article sur le Ulule.

Enfin presque. Le volume est édité à des fins non commerciales, tous les bénéfices allant à Hero Initiative, qui vient en aide aux auteurs de comics dans le besoin. Quelques volumes surnuméraires ont été imprimés, et seront distribués essentiellement dans les librairies ayant soutenu le projet :

Central Comics
25 rue de l’Ambroisie
75012 Paris

Atomik Strips
Rue du Commerce
32, Andenne, Belgique

Imaginaute
69 Rue du Commerce
37000 Tours

Comics Zone
322 Rue Garibaldi
69007 Lyon

L’Intrépide
11 Rue de l’Etoile
72100 Le Mans

Package VIP : vers l’infini et au-delà (Tokio Hotel)

Vous souvenez-vous, ma mie, des packages VIP dont je vous ai déjà parlé, en 2014 pour vous présenter le concept, ou il y a peu pour vous parler des packs Gold « une sucette et une place aux premiers rangs » du groupe A-ha?

J’avais proposé de nouvelles idées aux entrepreneurs, inspirées de ce que j’avais vu dans le business coréen et japonais : les formules Roule me pelle et Bed & Breakfast. Cette dernière présentant un double avantage pour l’organisateur et le groupe : le fan, non content de payer son pack un montant confortable, serait aussi celui qui offre l’hébergement au groupe, évitant des frais supplémentaires au tourneur.

Et bien ils quasiment piqué l’idée (sans mes copyrights, les sagouins)! Non, pas le groupe A-ha, qui se désintéresse de ces packs et se contente de toucher l’argent sans y participer. Mais le groupe Tokio Hotel, qui fort de l’enthousiasme intact de ses fans, vient d’ajouter en fin de sa tournée Dream Machine une nouvelle formule : le pack High as Fuck. Contrairement à ce que son nom laisserait espérer, point de drogues ni de sexe inclus, juste un peu de rock’n’roll puisqu’au moins, celui-là inclut le billet pour le tout dernier concert de la tournée, à Krasnodar. Non, ce n’est pas dans le Mordor, mais pas loin : au sud-ouest de la Russie, pas loin de la Mer Noire.

tokio hotel high as fuck

Le capitaine Bill et son équipage Tom, Georg et Gustav aimeraient vous accueillir à bord de ce vol très spécial :
– joignez-vous au groupe dans un jet privé de Voronezh à Krasnodar
– photo avec le groupe devant l’avion
– selfie avec le groupe au-dessus des nuages
– boissons et collation comprise
– ticket pour le dernier concert à Krasnodar
– upgrade VIP Scream pour le concert
– upgrade VIP Room 483 pour le concert
– service de conciergerie Treehouse (… super)

Pour la modique somme de 650 Eur. Pour info, l’upgrade Scream est autour de 60 Eur et la Room 483 à 160 Eur (ça dépend des dates), le billet de concert à 60 eur. Ce qui nous fait donc le vol en jet privé à 400 Eur, à la louche.
Comme d’habitude avec Treehouse, aucune information sur combien de packs seront vendus, et donc avec combien d’autres fans les heureux élus partageront ces moments.

Je dois être cynique, mais quand j’ai vu le contenu, ma première réaction a été « Oh les petits futés, ils ont inventé le Blablajet en faisant payer une partie du trajet par les fans! ». Chapeau bas. Non franchement, ce serait presque une bonne idée.

Si ces gros boulets n’avaient pas attendu le 4 avril pour annoncer ce pack à date unique le 28 avril, alors que pour aller en Russie, la plupart des nationalités ont besoin de faire une demande de visa, qui prend un certain temps…

anim_slow clap picard

Autrement dit, à part les Russes, les seules personnes pouvant acheter ce pack sont celles ayant déjà prévu d’assister au concert. Qui ont donc déjà, sans doute, le billet de concert, ainsi que ceux de transport, surtout pour aller dans des patelins improbables comme ça.

Encore une fois la preuve que les « organisateurs » à la petite semaine ne doivent pas vivre dans le même monde que le consommateur lambda… Eh les connards, ça vous tuerait d’annoncer vos attrape-couillons à l’avance, histoire que les gens puissent optimiser leurs itinéraires et leurs dépenses ?

Tout le monde n’est pas un artiste assisté qui n’a pas à gérer d’intendance, vous semblez l’oublier. Et même d’un point de vue purement business, pour pouvoir se payer vos prestations, ce serait mieux qu’il ne s’y ajoute pas des frais supplémentaires de billets de concert en surplus, de train ou d’avion non échangeables.

BOULETS.

Babymetal : l’intimité à cinq (plus trois. Voire plus sept)

En début d’année, je consacrais mon premier coup de gueule fandomesque au groupe norvégien A-ha, dans un article intitulé l’intimité à 15 000. Cela suivait l’annonce d’une tournée annoncée comme « intimiste », dans les mêmes salles de concert type Bercy que l’an dernier.
miki-chan buh
Après un décompte sur le site du fanclub officiel de Babymetal (géré par Amuse, la société qui s’occupe du groupe), mon nouveau fandom a annoncé un événement bien différent : The Five. Le fanclub (bien qu’il soit marqué dans l’inscription que ce n’en est pas un) porte un nom : The One, et c’est aussi le nom donné aux fans élus par le Dieu Renard*.
Et donc, après les concerts à la billetterie exclusivement réservée aux The One, le site a appelé le 23 janvier à se manifester (veuillez excusez l’étrangeté du langage : c’est traduit en anglais depuis le japonais par Google Chrome), pour ceux qui voudraient faire partie des « Cinq Elus » qui pourront assister à un événement spécial le 1er avril prochain, jour du Renard (ne cherchez pas, c’est une autre invention de Koba-Metal, la tête pensante derrière le groupe) :
babymetal_chosen-five_1
babymetal_chosen-five_3
Appelés : des The One « prêts à recevoir une révélation particulière du Dieu Renard ». Rien que ça. Comme souvent pour les « special events » réservés aux fans, on ne sait pas trop ce qu’il y a derrière. Mais on peut subodorer que les 5 heureux élus seront les premiers spectateurs du Blu-Ray « Live at Tokyo Dome », leur dernier show événementiel dans la mythique salle de Tokyo, rempli comme un oeuf deux soirs de suite, pour une Black Night et une Red Night. Voire même, rêvons un peu, qu’ils auront à écouter un ou plusieurs titres du prochain album. Peut-être même en audience (showcase) privatif (d’où le 5 + 3, voire 7 si le Kami Band est présent).**
Conditions : outre l’affiliation à la secte au fanclub, pouvoir être à Tokyo le 1er avril. Triste. Ce n’est pas mon cas, donc je n’ai pas postulé. En même temps, j’ai peur que la Révélation du Dieu Renard ne perde un peu de son sens quand on ne comprend pas le japonais couramment. Le fait que la partie The One du site officiel ne soit pas disponible que dans cette langue, et les bribes d’anglais assez répétitives des petiotes sur scène laissent peu augurer de la capacité de l’équipe à assurer la traduction. Or de ma jeunesse mangaphile, j’ai conservé quelques bribes fort utiles pour retenir un peu les paroles de Megitsune, mais ça ne va pas plus loin.
babymetal_chosen-five_2
Je n’ai rien compris à ces dernières phrases non plus. C’est très mystérieux, parfois, de suivre un fandom dans une langue qu’on ne comprend pas…
*Cad ceux qui ont suivi la procédure d’inscription, consistant à acheter sur leur site, A!Smart, l’objet de merchandising indiqué pour l’année. L’an dernier, c’était une serviette. L’année d’avant, un genre de cape courte à capuche.
Pour 2017, c’est The Big Tee, un t-shirt XXXXL qui arrive aux cuisses d’un gars lambda, et qui sur mon format crevette, tient de la tunique rituelle. Si on pratique des sacrifices humains aux événements The One, ça ne fera pas de tache… bref.
Hm? Ah oui, j’oubliais de dire que cette année, comme ils ont simplifié la procédure et qu’on peut enfin commander sur A!Smart sans se créer un compte sur un site qui fait les intermédiaires, je me suis inscrite. Je suis donc officiellement un renard. Kitsune! \m/
**Le « code » des idols limite les interactions directes hors scène avec le public. Comme les jeunes membres de Babymetal y sont encore soumises, a priori, et en dépit du pouvoir donné par le Dieu Renard, il est peu probable qu’il y ait également une rencontre avec le groupe, avec photo et dédicace, comme c’est le cas pour d’autres artistes. Mais bon, c’est le jeu avec ce type de groupe. Et ça tombe bien, car à ce stade ça m’est relativement égal. D’autant que à part « Mouzikku de arigatou gozaimashita », je n’ai pas grand-chose à leur dire, aux pioupioutes.

Comment devient-on fan (4) : Le fan en expédition

Etape 4 : Le fan en expédition

Aller plantonner (néologisme, de l’expression « faire le planton ») devant un hôtel est plus délicat, parce que c’est le cran au-dessus dans le comportement obsessionnel. C’est à la fois mal vu, consommateur en temps, et on s’approche de la ligne blanche marquant la séparation entre vie publique et vie privée de l’artiste. Mais à lire que, tiens, untel, en sortant de son hôtel, s’est arrêté pour signer des dédicaces, et poser tout sourire pour des photos avec les fans présents, on se dit que ça ne doit donc pas le déranger tant que ça que des gens l’attendent là, sur le trottoir, sans faire trop de bruit. On n’espère pas avoir la chance de cette fan de Mariah Carey qui, remarquée par la star à la sortie de son hôtel à Cannes, a été invitée à discuter quelques minutes avec elle dans sa chambre d’hôtel [1]. Ou cette fan de Keanu Reeves qui lui est tombée dessus par hasard à la sortie d’un restaurant, ou cette autre.

Ce n’est pas le cas de tous, et ça bien sûr dépend des moments. Mais il n’est pas si difficile de savoir à quoi s’en tenir : ceux que ça dérange passent par les portes de derrière ou fuient les appareils photos. Dans ce cas-là, on peut tenter une fois pour savoir à quoi s’en tenir, et quand on voit que ça les gêne et que ça ne mènera à rien, on ne revient pas. Autant s’éviter une perte de temps, voire un léger ressentiment. Car même sans considérer la signature d’un autographe comme un dû, un refus peut être signifié de manière plus ou moins polie. Si on est sur la voie publique et qu’on ne joue pas les pots de colle, on apprécie un minimum de civilité en retour.

Des artistes comme Bono ou Paul McCartney, qui ont pourtant des millions de fans et ont connu des vagues d’hystérie, parviennent très bien à gérer les rencontres impromptues. Dixit Mc Cartney, quand quelqu’un l’aborde, il lui suffit généralement d’expliquer « Ecoutez, c’est un moment privilégié pour moi, je suis vraiment désolé, j’espère que vous comprenez », et les gens respectent le fait qu’il veut passer un moment tranquille car eux-mêmes tiennent à leur intimité. Idem pour Bono, qui tient sensiblement le même discours aux fans qui à l’occasion frappent à sa porte ou qui le saluent dans la rue. Il admet qu’il lui arrive aussi de tomber sur un obsédé des célébrités et que dans ce cas-là il s’en va… Mais il s’agit à l’entendre d’une minorité – et vu la notoriété de U2, il est reconnu dans le monde entier. La morale de l’expérience, c’est que si le respect est présent des deux côtés, tout le monde repart content, même sans avoir eu d’autographes et de photo, et, pour les fans, sans avoir forcément envie de revenir mais sans que leur bonne opinion de l’artiste soit gâchée pour autant (avis aux ronchons…).

gauss_th_nrj

S’il s’avère que l’artiste ne semble pas s’y opposer et qu’il s’arrête volontiers pour échanger quelques instants avec les fans, ça peut donner envie de tenter sa chance aussi. Est-ce réellement plus bête que de passer des heures le long d’une route à attendre le Tour du France, dont les coureurs passent tellement vite qu’on ne les reconnaît même pas? Et ils ne risquent pas de s’arrêter pour faire une dédicace, eux.

Au début, on se sent un peu ridicule, mais pour peu qu’on ait du temps libre ce jour-là, et qu’on rencontre sur place des gens sympathiques et équilibrés, ça paraît moins désespéré. Après tout, être fan est un loisir, et personne n’a dit qu’un loisir devait forcément être sérieux, au contraire. Le principal pour se détendre est de se changer les idées du quotidien. Alors, coincer la bulle dans les beaux quartiers (les artistes à succès descendent rarement au Formule 1 de la zone industrielle de Melun), en papotant de tout et de rien avec des gens qui ont au moins un intérêt commun avec vous, on a vu pire comme façon de passer une heure ou deux. Si on pouvait installer quelques sièges en face du Plaza Athénée ou du Ritz pour échanger des potins au soleil autour d’un café et de petits gâteaux, ce serait encore mieux. Mais bizarrement, les portiers n’apprécient pas trop qu’on s’y installe.

deauville_039

Fans devant le palace de Deauville.

 

Si vous avez l’intention de les aborder, ça ne sert pas à grand-chose d’aller prendre ce fameux café à l’intérieur des hôtels en question : certes, on a le droit d’y entrer (tenue correcte exigée, et sous réserve de comportement mesuré). Certes, le personnel a l’habitude qu’une partie des clients vienne au bar dans l’espoir de voir des célébrités. Certes, certaines personnes y vont aussi pour être vues. Mais ne vous faites pas d’illusions : vous n’êtes pas le premier à y penser. Les récits que j’ai recueillis de fans qui avaient passé la soirée au bar, ou même pris des chambres dans le palace de l’artiste dans l’espoir de le croiser ou, fantasme, de discuter avec lui, s’achevaient pour la plupart en échecs retentissants. Les stars, leur entourage et le personnel des hôtels ne sont pas dupes, et savent reconnaître à cent mètres les gens qui sont là pour la traque. Ils évitent alors de se montrer s’il y a quelqu’un de suspect dans les zones publiques. Le personnel, quant à lui, vous invitera poliment mais fermement à vous déplacer hors de l’itinéraire de l’artiste. Ca fait partie du service. Le brillant souvenir espéré se résume donc en général à « on a savouré notre cocktail à cinquante euros mais on n’a vu personne à part le staff » ou « on a dépensé cinq cent euros pour une nuit mais on n’a même pas pu aller à leur étage parce que les gardes du corps bloquaient l’accès. Au final on ne les a même pas vus sortir, alors qu’ils ont signé des autographes aux fans qui étaient dehors ».

Car oui, autre facteur non négligeable : si les artistes sont sympathiques, ou au moins habiles à gérer leur image, ils seront souriants tant que vous respectez les frontières qu’ils installent. En revanche, si vous les transgressez, vous aurez surtout droit à la soupe à la grimace, voire à des remarques désagréables. Et vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-mêmes. Vous n’aimeriez sans doute pas qu’un de vos clients vous poursuive durant vos courses hebdomadaires ou lors d’une sortie au restaurant, pour vous demander de finir le dossier sur lequel vous travaillez. Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse.

J’ai eu un jour la surprise d’entendre une voix familière commander un café derrière moi à la caisse d’un snack. En me retournant, j’ai reconnu Terry Jones, ex-membre des Monty Python. Sa voix m’est d’autant plus connue qu’il a écrit et présenté une série de documentaires historiques pour le câble, avec l’humour et la verve qu’on lui connaît, et une bonne dose de passion pour l’histoire. Certes, la rencontre n’était pas totalement improbable, étant donné qu’il s’agissait d’un salon de dédicaces dont il était l’un des invités (Collectormania, dont, au passage, la photo illustre mon entête de blog). Mais dans ce genre de salons, les artistes ont généralement une salle privée (appelée Green Room) pour se reposer à l’abri des regards. Aussi j’étais passablement étonnée de me retrouver nez à nez avec lui en attendant qu’on me serve mes frites.

terrry jones collectormania

Terry Jones à Collectormania 2006

Trop surprise pour cacher que je l’avais reconnu, j’ai préféré être franche et lui adresser quelques mots maladroits, en ajoutant qu’il ne devait pas s’inquiéter et que je n’allais pas lui gâcher sa pause café. Il a ri, a pris sa consommation et est allé s’asseoir. Quand ma commande est arrivée, j’ai choisi à dessein une table à l’autre bout de salle, pour m’épargner la tentation de l’épier. Le temps de finir mon assiette, j’ai senti qu’on me tapotait l’épaule, et en levant le nez, j’ai vu Terry Jones, qui m’a fait coucou avant de repartir à sa tâche. Puisque ma table n’était pas sur son chemin, j’ai supposé que c’était une manière de me remercier de l’avoir laissé savourer son café tranquillement, comme promis (ou peut-être qu’il allait reprendre son poste). Pas de quoi sauter au plafond, mais rétrospectivement, je garde de l’épisode un bien meilleur souvenir que si j’avais manœuvré pour m’installer près de sa table, où j’aurais seulement gagné l’insigne privilège de voir… un type boire un café. Sortez les appareils photos, v’là le scoop.

 

[1] Eliane Girard et Brigitte Kernel, Fan attitude, Librio, 2002

(à suivre…)

Fandom : de l’importance du facteur chance quand on est fan (1)

Il est évident qu’on profitera diversement de son expérience de fan selon qu’on a de la chance ou pas. On se doute que les petits veinards qui tombent par hasard sur le pub / resto de Artiste un jour où il est de bonne humeur, et peuvent taper la discute avec lui un moment et sans stress en gardent un souvenir particulièrement bon. Que ceux qui ont une super place au concert en profitent mieux que ceux qui sont bloqués derrière un géant à coupe afro ou une Suédoise coiffée en choucroute.

J’ai une théorie sur comment on devient fan – c’est une dynamo à endorphines.

A contrario, et toujours d’une façon Pavlovienne, il y a pas mal de facteurs qui peuvent me détourner d’un fandom. Évidemment, le premier est le produit (ou la production, si le terme choque les Aâârtistes) principal – musique, livre, série…

anim_dark willow books

Par exemple, j’ai décroché rapidement de la série Buffy dès sa fin. Pas parce qu’elle s’est finie : je suis restée fan plus ou moins active de plein de films ou séries finies depuis longtemps et même pas revues ensuite. Mais parce que la saison 6 m’avait déjà fait grincer des dents plus d’une fois, par sa construction que je trouvais forcée sur plusieurs points. Et la saison 7, la dernière, était de mon point de vue un gros ratage, mal ficelé, pas crédible, où Joss Whedon n’avait remis son grain de sel que pour y recaser un acteur de Firefly suite à l’arrêt de cette série-là. Depuis, je boycotte plus ou moins les oeuvres de Whedon, qui m’agace, et dont accessoirement je trouve qu’il peine à renouveler ses ficelles donc je n’ai pas l’impression d’y perdre grand chose artistiquement…

 

Mais même si la qualité du produit se maintient, les conditions externes jouent aussi. Il y a des artistes dont je ne continue à apprécier les oeuvres que parce que j’évite soigneusement de lire ou regarder leurs interviews. Parce que, pour être honnête, quand je le fais, je les trouve désagréables. Pas forcément bêtes (quoique…), mais plutôt dans le registre « personne dont j’éviterais la compagnie si c’était quelqu’un de mon entourage, alors comme ce n’est pas le cas, autant ne pas m’infliger leurs interventions sur YouTube ». Surtout chez les musiciens. J’ai fréquenté le milieu juste assez pour avoir envie de m’en tenir à apprécier les artistes sur scène. Parce qu’en dehors, hrm… En tout cas sur un échantillon pas forcément représentatif, on n’est pas trop faits pour s’entendre.

Tant que ça ne se ressent pas trop dans la musique et les paroles, j’arrive à les apprécier encore. Mais du coup je garde mes distances.

Brian

Toute ressemblance…

Des fois, ça n’a pas grand chose à voir avec l’artiste, mais juste avec les circonstances. Par exemple, le timing. Avec James Marsters, on a toujours eu des timings contradictoires. Il était mauvais en concert juste avant les séances dédicaces, ce qui me rendait peu enthousiaste. Et quand on est atteint du syndrome de Bacri, ça se voit quand on se force à être aimable. Et les fois où il était bon, je n’avais pas l’occasion de l’en féliciter.

Lire la suite

Fandom : Bill is not ok, et sa boîte de billets VIP Treehouse Ticketing non plus

Bill Kaulitz de Tokio Hotel se lance dans une carrière solo, sous le nom de Billy (levez la main les vieux qui ont un flash-back de chanteurs à prénom des années 80-90). Son premier EP, « I’m not OK », doit sortir le 20 mai. Il contiendra entre autres un premier single, « Love don’t break me ». (Ah, les Américains ont définitivement abandonné la forme « doesn’t » à la 3e personne du singulier?)

Pour ce lancement, Bill Kaulitz s’est affranchi de la maison de disques de Tokio Hotel. Fin mars, son tout nouveau site web officiel a mis en vente… un livre? C’est pas un chanteur normalement? Ah oui, « BILLY – Love don’t break me » (abrégé en LBDM, c’est rigolo, à une lettre près et dans le désordre ça faisait BDSM – je vous laisse googler le terme. Attention, pas au boulot…), un livre de photos à 50 $US, qui contient également un vinyl du single. D’après les photos visibles, ce sont essentiellement des photos du dit Bill torse poil exhibant ses tatouages et un air douloureux. Y’a une fille aussi, qui figure dans le clip du single à venir. Il était annoncé que les 300 premiers exemplaires seraient dédicacés, ils sont partis comme des petits pains. Le communiqué de presse annonce mille exemplaires vendus en moins de 24 heures.

Apparemment, il s’est aussi affranchi d’un service de communication digne de ce nom. C’est via Instagram, sur le compte de Treehouse Ticketing, et la veille, que les fans ont découvert la prochaine mise en vente de billets VIP pour des « exclusive events ». Pas de détails sur quoi, qu’est-ce, pour quel prix…

billy is not ok_1

Comme d’habitude, même si le fandom a fortement diminué en quantité depuis le long silence de Tokio Hotel, le site a été pris d’assaut. Au point que pour la plupart des gens, il fallait déjà longtemps avant de voir s’afficher les 4 images de la page d’accueil. Et ensuite, les divers packs vendus pour les 4 villes, vu que le contenu et le prix n’avaient pas été communiqués. Heureusement, certains des plus chanceux ont communiqué sur les réseaux sociaux les informations importantes (vu que les gens chargés de la communication en étaient incapables) :  des »private listening session », à Los Angeles, Berlin, Milan et Paris.

Private Listening Session, kezako? Pour la modique somme de 245 eur (oui c’est ironique), les fans ont droit à :
– une session d’écoute privée de l’EP avant sa sortie (… Ca se vend, ça?),
– une rencontre avec les autres fans (quelqu’un leur a dit qu’on pouvait s’organiser ça entre nous sans payer? Et aussi qu’on n’avait pas forcément envie de rencontrer n’importe quels fans…),
– un pot d’accueil (chips/Champomy pour tout le monde!),
– un DJ (… quoi, pour lancer l’EP? C’est une blague? Laissez-le où il est, hein, n’importe qui peut le faire),
– une copie du livre BILLY (sachant que la plupart des fans qui ont acheté le pack avaient sans doute déjà commandé le livre…),
– une signature du dit livre (ah quand même, Billy participe à l’événement! Je commençais à me poser la question…),
– un ensemble de 12 cartes postales de luxe,
– un question/réponse,
– un selfie avec Bill,
– un concierge Treehouse (alors ça c’est comme le DJ hein, si c’est organisé correctement le concierge soit il va de soit, soit il ne sert à rien),
– et un lanyard Treehouse. Qui, vue la tournure qu’ont pris les événements, va sans doute servir de cible à balltrap.

Quand je vois ça, c’est comme quand je regarde les offres de services que propose les banques : j’ai envie de décocher tous les trucs dont je n’ai pas l’usage. Puis-je négocier de n’avoir que le Q/R pour un tiers du prix? Ce serait déjà plus raisonnable. Vous remarquerez l’absence de prestation live dans l’affaire. Je sais que ça devient dur de gagner sa vie en faisant de la musique, mais je trouve qu’on s’éloigne beaucoup du concept. Pour se rapprocher de celui des événements types « convention » qui m’ont fait fuir en courant un précédent fandom. Inutile de vous dire que je suis donc modérément intéressée.

billy is not ok_2

Dans l’ensemble, les heureux élus qui ont réussi à décrocher leur pack ont passé 13h (TREIZE. HEURES). devant leur écran avant de parvenir à finaliser leur commande… et n’ont eu confirmation par mail que le lendemain.

Pour ceux qui ont eu confirmation.

Parce que dans le lot, il y en a eu aussi qui ont reçu une annulation de commande, alors que l’argent a été débité de leur compte (mais Treehouse Ticketing prétend ne pas l’avoir reçu).
Il y en a qui ont demandé s’ils pouvaient transférer ou se faire rembourser un pack, parce qu’avec le site qui buggait, ils se retrouvaient à en avoir commandé et payé deux alors qu’ils n’en voulaient qu’un.

Tout ça pendant que Treehouse était incapable de répondre à cette simple question : combien de tickets vendus / disponibles pour chaque « private listening session »? Sans doute parce qu’ils n’arrivaient pas à savoir combien de billets leur site mal fichu avait lâché avant de cramer…

Au dernier décompte effectué par les fans via Twitter, il y aurait environ 80 personnes déclarées pour la session de Paris. Ca ne fait plus très intime, quand même… Pour un concert privé, ça passerait encore, mais pour une session de questions-réponses, tout le monde n’aura pas le temps de poser une question.
Cela dit, faut arrêter de prendre les gens pour des pigeons : même à 5×100 tickets vendus, ça reste encore gérable de les transférer ou d’annuler les commandes en double…

anim_hercule been there done that

Been there, done that

C’est quand même dingue, mais dans le spectacle, les gens n’apprennent pas.
A chaque fois, ils balancent l’info au dernier moment, ils lancent les ventes de billet dans la foulée et sur toutes les dates en même temps. A chaque fois, les sites sont saturés et déconnent.
A chaque fois, les gens râlent parce que personne ou presque n’arrive à avoir ce qu’il voulait.
A chaque fois, parce qu’ils sont complètement crétins et ne se sont pas mis deux secondes dans la peau de leurs futurs clients, les entreprises sont obligées de rétropédaler pour trouver une solution de compensation qui change les règles après coup et fait d’autres mécontents.
Mais OSEF, l’argent est prélevé…

Alors là sur le coup, histoire de se faire pardonner, Treehouse a… offert des packs par tirage au sort. C’est vrai que la formule intime à 100 personnes, c’était pas encore assez la foule. Et puis ça doit faire super plaisir aux fans qui vont bouffer des pâtes pendant 3 mois pour payer leur pack de partager leur « private listening session » avec des gens qui l’auront eu gratos. Non vraiment, des génies du marketing.

Sur ce coup, vu que de toute façon je n’étais pas intéressée, je n’ai fait que regarder la débâcle en prenant des notes. Mais c’est lassant.

Ce n’est quand même pas compliqué d’annoncer à l’avance ce qui va être mis en vente, histoire que les gens puissent se décider et se concerter pour ceux qui veulent acheter à plusieurs. Et si on est trop radin pour dimensionner la puissance de son site web, de mettre les packs en vente une ville après l’autre, une par jour, histoire d’étaler la charge, non?
Pas la peine d’être Einstein.

J’en ai vraiment ma claque des artistes et de leurs entourages incompétents. Il y a des gens qui bossent pour de vrai, dans ce domaine, ou pas? Et qui se soucient un minimum du public, qui, je vous le rappelle, paie vos émoluments? Ou alors le cerveau est en option dans les milieux artistiques?