Une pub japonaise sur une mère fan de kpop

L’avantage d’avoir encore une fois changé d’herbage fandomesque, c’est que ça m’expose à de nouveaux contenus à un moment où les médias et débats français m’exaspèrent davantage que d’habitude.

Et donc, dans le lot, cette pub nippone pour la compagnie du gaz a atterri sur mon fil Twitter : elle met en scène une mère de famille entre 2 âges qui devient fan d’un (authentique) groupe de pop coréenne, One US. Sous l’œil navré de sa fille ado, surtout quand elle tapisse sa chambre de posters et prépare des bannières de son préféré, Hwanwoong…

Mais c’est traité assez justement sur les différents effets au quotidien (se mettre à apprendre le coréen, les chorégraphies, changer de look, être prêt à voyager pour voir un concert…). Ca sent le vécu et ça parlera aux fans.

GIFT au Tokyo Dome – de et avec Yuzuru Hanyu

Pour la première fois en 35 ans d’existence, le Tokyo Dome s’est équipé d’une patinoire de taille olympique pour un spectacle de patinage artistique. Solo. Du double médaillé d’or olympique japonais, Yuzuru Hanyu. Derrière la patinoire, un gigantesque écran formant une pente, flanqué de 2 mains gigantesques tendues au dessus de 2 livres ouverts. Sur celui de gauche, le Tokyo Philharmonic Orchestra, pour interpréter les morceaux classiques. Sur celui de droite, des musiciens de rock, le « Gift band » formé pour l’occasion. Autour de la scène, des blocs divers qui s’allumeront par moments quand les danseuses de la formation ElevenPlay vêtues de blanc bougeront dessus sur la chorégraphie de Mikiko (la directrice artistique de Perfume et de Babymetal, entre autres, qui connaît bien la salle).

Les 35 000 places, autour de 200 Euro, se sont arrachées via des loteries. Plus de 80 salles de cinéma à travers le Japon plus Taiwan et Hong Kong retransmettaient le spectacle en direct. Ainsi que Disney + au Japon. Et Globecoding dans le reste du monde (hors Chine continentale), pour un peu moins de 30 Eur, grâce à qui j’ai pu suivre cette étonnant spectacle. Pas déconnant vus les moyens, la rareté et la durée annoncée (2h30).

Yuzuru est arrivé sur la musique de l’Oiseau de Feu de Tchaïkovski (un de ses 1ers programmes), un nouveau costume créé par Satomi Ito pour aller avec, et une vidéo de Phoenix en fond (avec des flammes autour de la patinoire). Mais cette ouverture grandiose a cédé la place à une narration introspective, de sa voix en mode ASMR, habillée d’effets sonores ou de musique suivant les moments. Heureusement sous-titré en anglais sur le streaming de Globecoding, le narratif a servi de fil conducteur aux 12 programmes qu’il a patinés, changeant de costume à chaque fois. Une histoire sous couvert de métaphores poétiques, pas si énigmatique quand on connaît sa biographie, mais où le style et la mise en scène permettent de transcender le personnel pour viser à l’universel.

L’un de ses 2 nouveaux programmes avait pour musique « One summer’s day » de Joe Hisaishi, tiré de la bande originale du Voyage de Chihiro. Il y évolue en costume blanc onirique aux reflets argentés, probablement référence à Haku, le dragon esprit de la rivière.

Avant un entracte de 40mn pour resurfacer la patinoire, Yuzuru s’offre en guise de thérapie collective une re-création, avec même l’échauffement réglementaire de 6 mn et les annonces par haut-parleur, du programme court où il avait chuté aux Jeux Olympiques de Beijing, Rondo Capriccioso. Alors qu’à ce stade et contrairement aux JO, il a déjà 3 programmes et demi dans les pattes (Firebird, Hope and Legacy, One Summer’s Day et Chopin), il réussit cette fois à passer le quadruple Salchow qu’un trou dans la glace l’avait empêché de déployer en compétition, et à dérouler le reste du programme sans chute, avec juste un sauvetage in extremis sur un saut combiné. Une manière d’exorciser ce mauvais souvenir, sous les yeux de son public.

Après l’entracte, il revient avec un numéro qui avait été conçu pour distraire les spectateurs à distance durant les quelques compétitions (sans public pour la plupart) de la période de pandémie, sur le titre bien nommé de Robbie Williams, « Let me entertain you ». Si vous ne devez en regarder qu’un pour vous faire une idée à la fois des performances athlétiques de Yuzuru et de son sens musical, sans rien connaître au patinage, c’est celui-là (Pour les experts, il y en a d’autres, mais LMEY me paraît le plus abordable tant il est ludique). Cf. ici dans sa version 2021.

Il nous offre dans la foulée un autre programme rock, nouveau, sur un titre de Ashura-chan. Jouant à fond son côté rock star et fan service.

Retour à l’introspection ensuite avec Phantom of the Opera, peut-être pour un autre exorcisme (c’était à l’échauffement pour ce programme qu’il avait subi une collision par un autre patineur à la Cup of China en 2014) mais plus probablement parce que le thème du masque se prêtait au texte. Suivi du programme créé pour son spectacle précédent Prologue, A Fleeting Dream.

La narration se termine sur Notte Stellata, un ancien programme sur la musique du Cygne de Camille Saint-Saëns, en symétrie avec l’introduction sur une autre allégorie d’oiseau qui prend son envol. Là où le Phénix de l’ouverture apparaissait dans un déluge de feu, écho au soleil levant et à l’origine du monde et de la vie, le cygne qui s’élève irradie une lumière bleue apaisante. A l’instar des « flammes bleues » qui donnent leur titre à l’autobiographie du patineur (dont les bénéfices vont à la reconstruction de la région sinistrée par le tremblement de terre de 2011). Un symbole fortement présent dans la communication de Yuzuru, car le premier kanji de son nom de famille signifie plume ou aile suivant le contexte.

Après avoir salué et présenté ses équipes, Yuzuru revient pour un rappel olympique : Haru Yo Koi, son programme de gala de Beijing, ode au retour du printemps, et le final (dont la step séquence homérique et la pirouette) du programme libre qui lui avait permis de décrocher sa 2e médaille d’or olympique, le noble Seimei.

Non parce qu’à ce stade, il a dans les pattes plus de 40mn de patinage, dont 7 quadruple sauts, 17 triples, 16 pirouettes et j’en passe, alors tenter les quadruple sauts de Seimei, ce serait un peu too much (et surtout inutilement dangereux). Mais même s’il apparaît aussi heureux qu’épuisé et à bout de souffle, il trouve encore l’énergie de clamer son amour du patinage et de le prouver avec un dernier tour de piste à toute vitesse.

Au final, un spectacle complet, musical et visuel, cérébral et athlétique. Surprenant OVNI qui ne laisse pas indifférent.

Gift, le spectacle sur glace de Yuzuru Hanyu au Tokyo Dome, à voir en streaming mondial

J’étais déçue de ne pas avoir pu obtenir de billet pour voir Gift, le spectacle solo de Yuzuru Hanyu qui aura lieu dimanche prochain (26 février) au Tokyo Dome (à Tokyo donc, énorme salle pouvant accueillir jusqu’à 55 000 personnes, j’ai un DVD de Babymetal jouant dedans et… c’est énorme), parce que les billets se sont arrachés comme des petits pains. Il s’est associé pour ce spectacle à MIKIKO, la chorégraphe et directrice artistique de Perfume et de Babymetal, entre autres. Ce qui, avec ce qu’on a déjà vu de Yuzuru lors de son premier spectacle solo cet hiver, Prologue (c’était diffusé sur une chaîne japonaise et on s’arrange entre fans…), garantit du grand spectacle.

Comme Yuzuru est gentil (et businessman avisé, accessoirement), et qu’il veut que son patinage puisse être vu par un maximum de gens, et que les sponsors et diffuseurs ont bien noté qu’il y avait de la demande, il a réussi à négocier :

  • une diffusion dans plus de 80 salles de cinémas au Japon, plus quelques une à Taiwan et Hong Kong
  • une diffusion sur Disney Plus Japon (seulement. Eventuellement accessible en VPN en rusant un peu, mais ce ne sera pas la peine, car il a été annoncé hier: )
  • une diffusion en streaming mondial (hors Chine, Corée et Japon) sur le site Global Coding.

Pour bénéficier de ce dernier, il faut tout d’abord se créer un compte sur la plate-forme de billetterie KKTIX. Pas de panique, ils ont une interface en anglais (à peu près).

Et ensuite attendre le 24 février l’ouverture des billets à la vente. Au moins, la vente de ceux-là ne sera pas limitée. Le prix n’est pas encore connu, l’événement n’est pas encore disponible dans l’interface. Les billets (et la vidéo) seront disponibles jusqu’au 1er mars 21h, heure japonaise (11h du matin chez nous), soit après le spectacle lui-même, mais attention, pas très longtemps donc.

Tant que je suis là, j’en profite pour vous indiquer que 2 semaines plus tard, un autre spectacle « de et avec » Yuzuru Hanyu aura lieu dans sa ville natale à Sendai, Notte Stellata. Il sera accompagné dans celui-ci de plusieurs patineurs de renom :

Toi aussi apprend le japonais avec Yuzu
  • Jason Brown, l’Américain qui a participé aux JO d’hiver de Sochi et Beijing, et s’est entraîné comme Yuzuru au Toronto Cricket Club avec Brian Orser et Tracy Wilson
  • Shae-Lynn Bourne-Turok (qui a été sa chorégraphe pour plusieurs programmes dont Seimei avec lequel il a gagné sa 2e médaille d’or olympique, et les 2 programmes qu’il a présenté en compétition à ses 3e JO),
  • Satoko Miyahara,
  • Akiko Suzuki,
  • Keiji Tanaka, avec qui il a longtemps été en compétition depuis tout jeune
  • Takahito Mura, un autre de ses camarades de podium
  • Rika Hongo,
  • L’artiste de Hulla Hoop sur glace Violetta Afanasieva
  • Et en invité hors patinage, l’autre double champion olympique du Japon, de gymnastique lui : Kohei Uchimura

Ce spectacle là évoquera en particulier la catastrophe du grand tremblement de terre du Tohoku de 2011, après lequel, l’électricité ayant été coupée à Sendai, Yuzuru a vu dans le ciel nocture les étoiles briller davantage qu’à l’accoutumée, et a pensé qu’on pouvait tous essayer d’être une lumière pour les autres.

Pour l’instant, pas de streaming mondial annoncé, mais on ne sait jamais : suivez le site et/ou le compte twitter officiel. La chaîne de câble Hulu diffusera le spectacle au Japon (impossible de s’inscrire, même en VPN).

Yuzuru Hanyu is love #YuzuruHanyu #羽生結弦

I have a series of « Yuzuru Hanyu is » articles in mind and I intended to post more before that one that sounds cheesy (rest easy : it’s hopefully more funny than waxing lyrical). But it took me too long to get started and I just cannot miss the occasion to write this in time for Valentine’s Day, for the joke.

He’s going to give a press conference today too. It’s like we’re all (his fans and the media and him) having an online date, and I’m not sure the date is a coincidence.

But before going into details, everything is said in that CBC Interview, partly in English :

Figure skating

He loves figure skating. Which sounds like a given for a professionnal figure skater, considering how much of your life you have to dedicate to reach this level. But… maybe not upon reading interviews from some coach. *cough* Anyway. Love means restless dedication :

Ice-chan (I don’t think he calls it that. I’m just a cliché fangirl of everything Japan)

He loves the ice and the ice rink. He’s usually seen thanking the ice whenever he exits the rink. There is a lot of animism in Japanese spirituality, so for anyone familiar with the culture, it’s not that surprising (which doesn’t mean that it’s a natural thing in Japan either, or you’d see Shoma Uno and Yuma Kagiyama do it too. It is very much a « Hanyu thing »). The first time I saw that kind of picture, there was a comment from the photograph that Hanyu looked like he was speaking to the ice. Yes, probably, so?

Thanking the Ice after training

His hometown of Sendai

After the huge Tohoko Earthquake of 2011 devastated his hometown of Sendai and the whole area, Hanyu donated nearly $300,000 over the years to the skating rink where he skated during all his childhood. The copyrights of his 2 autobiographies, Aoi Honoo and Aoi Honoo II, are also going to the Sendai Ice Rink. He donated most of the money he got for his 2014 and 2018 Olympic gold medals to Sendai and Miyagi Prefecture to help the disaster areas reconstruction. He’s been involved in various programs of disaster preparation since then.

Winnie the Pooh

He is known to carry around a Winnie the Pooh tissue box during competitions (except for the Olympic Games where athletes are not allowed to bring in brands that are not the official sponsors of the Olympics). Which made fans throw dozens or hundreds of Winnie the Pooh teddie bears on the rink after each of his performances (he has them donated to local hospitals and charities).

« He’s not a lucky charm, more like a coach », he said in the above interview.

His team : coaches / physiotherapist / training partner

… and journalists who have followed him.

I don’t have TikTok and don’t know how to link to it, but it’s from @allhailhanyu

Fellow figure skaters

Mao Asada :

Evgenia Medvedeva (one of many cute interactions)

Yuzuru Hanyu and Evgenia Medvedeva

Boyang Jin (this was covered a lot in China because as you may know, China and Japan have a few… historical disagreements, to put it lightly, and wounds are not fully healed yet, to say the least. So Chinese media did notice that Yuzuru was always friendly to Boyang Jin, even once Covid 19 struck and ignited completely stupid xenophobic behaviors all over the world)

Actually, the figure skating field seems to be full of wholesome athletes being rather friendly even during competitions. Maybe because it’s an individual discipline where the main goal is to push your own limits at being the best, rather than crushing others.

Cute moments from the Pyeongchang gala warm-up.

The next generation of skaters

I don’t know if he already knows what he’s going to do when he retires from competition, but it looks like he would be an awesome coach for all the mini-Yuzuru of the future. Especially the little ones. Not that his experience couldn’t benefit competitive junior / senoir ones, but I’m not sure it would be very pleasant to stay in the competition field… unless he manages to get scoring by computer adopted.

Cats

And surprisingly, said cats let him rub their fur the wrong way, or rub their belly. If you are a cat lover, you know how special that is… *stamp of cat approval*

His fans all over the world

Tracy Wilson, one of his coaches, traced his higher motivation back to the Tohoku Earthquake :

“You’re doing it all of a sudden for your country, your neighbors,” she said. “You start to move to a higher purpose and that takes you to that next level.”

Indeed that may explain why his Arigatou Gozaimashita (Thank you) to his fans always sound more heartfelt than mere crowd pleasers. The older I get and the more I realize the comfort of entertainment. Some may think it’s futile, but life is full of tragic events, and it’s a blessing to have funny, light-hearted, beautiful things to look forward to. It’s what takes you through the pain.

He gets it, and that may be why he manages to touch so many people.

Entertaining people is one of the most useful jobs in the world, after the medical ones. Beauty and laugh heal the soul and the mind.

(and it also works if there was a tiny underrotation to your 4A or a mistake along the way. No apology needed)

Yuzuru Hanyu / 2 weeks in

2 weeks ago, I found a Yuzuru Hanyu photobook that reminded me of my discovery of that sweet champion 4 years ago.

2 weeks later :

I spent several hours watching videos of his performances, his background story, the choice of his costumes and the technicalities of figure skating notations and how screwed up the judges could be (had no idea how truthful that one was…).

After the fateful collision of 2014 during warm-up

I learned the jargon and acronyms. SP, FP, 4A, ISU, Kiss & Cry, Salchow, all those obscure terms… peach now.

I spent the last week refreshing Twitter to know if he was going to attend the Olympics. When he did arrive. Had the pleasant surprise of a fandom so organized and sharing that we get videos of training, translations of interviews, 24/7 wholesome content.

I woke up at 5 am to watch his short program. Only the people who know me know how UNLIKELY that was to wake up to watch sports… I only get invested into sports to support the German and Japanese soccer teams at international competitions every 2 years (don’t ask why. It’s part CaptainTsubasa legacy, part acquired good memories).

At the training session between the 2 programs

I was so fed up seeing that France 2 wasn’t going to broadcast the SP that I last minute subscribed to Eurosport. Knowing fully well that I probably wasn’t going to watch anything else on that channel. So I paid 10 Eur for 2x 20mn, sort of (remind me to cancel the subscription next month if he doesn’t come to World Championships in Montpellier).

I built a Hanyu altar to send him some good vibes, and upgraded it with a Winnie the Pooh after the SP when it turned out he needed more – I know it’s useless, but feeling helpless is really aarg. Even went to Paris Japantown to get a hachimaki for Winnie (it reads « Ichiban », first). By the way I need a Japanese flag. Just in case.

No apologies

My alarm didn’t work for the Free Program but I slept so bad that I awakaned with a start at 5:05 am anyway, just in time to see his group warm-up. For someone who was barely aware of the Beijing Olympics 3 weeks ago, I was on the edge when he started skating, and my heart sank twice, each time he fell. From the obsessive Twitter-feed, I knew he was most likely injured, so I didn’t have that many hopes… but still, it hurt.

For the Free Program I kept watching to see the adversaries and get the end result right away. I couldn’t have slept anyway. I kinda rooted for Shoma Uno and Yuma Kagiyama, they’re Hanyu’s kouhai (junior) after all. And within these 2 weeks I’ve seen him be a caring senpai for Shoma. He cares for everyone anyway. I didn’t want them to fail.

I don’t even hate on Nathan Chen (can’t say I give a damn about him either), he skated clean with technically difficult programs. He probably would have won even if the ISU judges hadn’t favored him. But people with more credentials than me (not hard) to evaluate the programs do tell that Hanyu’s notes are underscored and pretty much everyone else overscored (which, considering how little points there are between him and Shoma Uno at the end, mean he might have been on the podium after Uno’s own falls) And quite frankly, it shows in his interviews. He’s too polite to say it, but he survived the Tohoku earthquake, displacement, not having a base ice rink for a year, a collision and multiple injuries. Losing a medal fairly because of a hole in the ice in SP wouldn’t be enough to break him that way.

I switched language to English to comment because I missed writing in English and this fandom is mostly international. There are no competitive French figure skaters at the moment it seems, and French sports audience being who they are, it means next to zero media coverage. The only French fans seem to be former Kpop or Tokio Hotel fans (including me. Well I never got caught into Kpop, but I do follow a few Japanese bands, so it’s a similar vibe).

And I switched from calling him Yuzuru or silly cutesy nicknames to calling him Hanyu-san, because the level of focus he demonstrated (again, but in real time under my eyes this time) and the pressure on him made him lose his kawaii bunny hoppiness and happiness. You can’t baby talk about such an indomitable mental strength, even if it’s packaged in a sparkly boyish appearance. Heck, he barely looked the same.

2 weeks.

It feels much longer and I certainly don’t regret the ride, even if I joined when it became hard. In some interviews after the free program, Hanyu expressed the hope that his Heaven and Earth story would at least leave a little mark in people who watched it. Hanyu-san, your passion for your art combined to your technique is so strong that it burned a fire imprint all over the world to anyone with a soul.

(and makes me go lyrical, obviously)

I just want to see you jump on a podium and flash a happy smile, to know that you’re all right. Because I only just found out there was still one good thing in this f***ed up world, in a time we need hope and smiles. And I would hate to see that the bullies succeeded in crushing it.

Yuzuru Hanyu – réactions à chaud et froid

J’imagine à peine à quel point c’est pire pour lui, mais la journée fut un rollercoaster d’émotions, au fil des informations et vidéos complémentaires qui sortaient. Moi pour être honnête, son programme libre, je l’ai moyennement bien vécu à partir des 2 chutes. Il faudra que je prenne le temps de le revoir (de préférence ailleurs que sur mon téléphone). Mais quand j’ai vu qu’en attendant les résultats des concurrents en lice, il avait l’air plutôt enjoué, ça m’avait remonté le moral.

Et puis on a eu les vidéos des interviews faites à la sortie, le long d’un espèce de parcours du combattant entre barrières (sans doute pour forcer le respect des distances sanitaires), et plus ça allait et plus j’avais l’impression de voir un condamné à mort obligé de marcher de peloton d’exécution en peloton d’exécution… 300 fois.

Est-ce qu’on peut faxer un câlin svp?

Et encore, on voit surtout des journalistes japonais, plutôt polis voire attentionnés. J’espère qu’aucune télé française n’a voulu l’interviewer vu comme ils sont méprisants en général (et encore, ce coup-ci les commentateurs d’Eurosports ont été nettement plus sympas, apparemment impressionnés par la qualité du 4A en ouverture). Mon petit cœur a fait scrouik en voyant celle-ci, où il tourne le dos à la journaliste pour cacher (mal) son émotion. Pour la petite histoire, les fans japonais ont expliqué que la journaliste est Shizuka Arakawa, championne olympique de patinage artistique en 2006, originaire comme lui de Sendai. C’est entre autres grâce à des dons de sa part que la patinoire de Sendai où il patinait a été reconstruite, et c’est pour suivre son exemple qu’il s’est inscrit à l’université de Waseda.

Alors certes, pour compenser, il y a aussi eu des moments rigolos, comme ce selfie avec une des mascottes des JO. Mais il n’y a pas qu’à lui que ces JO laissent un goût amer. Pas sûr qu’on le reverra de sitôt sur une patinoire de l’ISU. Ou aux Championnats du Monde qui se tiendront le mois prochain à Montpellier et pour lesquelles je suis prête à prendre mon billet s’il vient. Mais entre le virus (je rappelle qu’il est asthmatique), sa cheville tordue et son cœur brisé, je n’y crois pas trop…

Il s’est explosé la cheville, il a patiné sans sentir son pied droit, il a presque réussi son 4A mais il est tombé 2 fois et n’a pas réussi à monter sur le podium, mais il fait semblant d’être content dans le lobby pour ne pas nous faire de la peine. 🥺 Et après il cache ses larmes devant sa senpai de Sendai parce qu’il a l’impression que ses efforts n’ont pas été récompensés (il n’a pas tort. Des gens bien plus qualifiés que moi estiment que ses programmes ont été sous-notés et ceux des autres surévalués).
A qui puis-je m’adresser pour lui envoyer un semi remorque de peluches Winnie l’Ourson? 😢

Au moins les Chinois eux l’aiment bien. Entre autres parce qu’il a toujours été sympa avec leur compatriote (en fait tous ses collègues louent sa bonne camaraderie).

Yuzuru Hanyu / programme libre

Yuzuru Hanyu finit donc au pied du podium après avoir effectué une belle remontée, et malgré des erreurs de Shoma Uno qui auraient pu coûter sa médaille de bronze au cadet.

Il a tenté et pas tout à fait réussi le Quadruple Axel, et réussi le reste de son programme Heaven and Earth sans réel problème à part une 2e chute sur le saut suivant.

Après avoir écourté son échauffement du matin sans y tenter de 4A ni faire de run through de son programme, on craignait qu’il se soit à nouveau blessé à la cheville lors d’une grosse chute à l’entraînement de la veille.

Si c’est le cas, ça ne l’a pas empêché d’exécuter un programme techniquement exigeant et artistiquement toujours magnifique. Vu ses réactions, il a en tout cas été libéré d’un poids. Et le temps de la performance de Nathan Chen, on a pu voir un pré podium 100% japonais. La relève est déjà assurée. Et s’il est content je suis contente.

… Qu’est-ce que je fous à écrire un article sur des résultats sportifs à 6h du matin après avoir ouvert les yeux à 5h, moi ?

Si Nathan Chen avait chopé le covid, on aurait pu avoir un podium 100% nippon

Yuzuru Hanyu / réactions

Pendant que la télé française me confirme dans mon opinion de leur incompétence, les spécialistes réagissent au programme court de Hanyu :

Evgenia Medvedeva (sa copine patineuse)

https://twitter.com/_mariaaaa18/status/1490948152899547139?t=EJjk5HxPDsVBAJHvdPrJkg&s=19

“…nobody in the world has such lightness. that’s why he is yuzuru hanyu. that’s why he’s a legendary, epochal athlete. and nobody can ever be like him and nobody will ever be” 

(Au bord des larmes la pauvre chouquette)

Evgeni Plushenko

Massiliano Ambasi

Un commentateur chinois :

Aliona Savchenko 

Shiniya Kiyozuka, le pianiste qui réarrangé le Rondo Capriccioso avec et pour Hanyu pour le programme court :

Et avant le programme, qui malheureusement ôte presque tout espoir de 3e médaille d’or, la dernière descendante du précédent champion à avoir obtenu 3 titres olympiques en patinage artistique lui souhaitait bonne chance :

 

Yuzuru Hanyu / programme court

Contre-performance pour Hanyu, qui voit probablement s’envoler ses chances de médaille à cause d’un trou dans la glace qui l’a empêché de déclencher son quadruple Salchow. Il a quand même sécurisé le reste du programme en étant finalement 8e avec 95,15 points. Mais avec presque 20 points de retard sur le premier, ça paraît difficile de viser le podium. Et sa tête en sortant de la patinoire disait bien qu’il le savait.

Le camp japonais peut quand même se réjouir que ses 3 représentants soient dans le top 10 à l’issue de ce tour et en attendant le programme libre jeudi matin : Shoma Uno a donné un très beau programme juste après Yuzuru, en obtenant au passage sa meilleure note de programme court jusqu’ici : 105,90 points, et se classe 3e. Et leur compatriote Yuma Kagiyama a fait encore mieux en se plaçant 2e avec 108,12 points. C’est l’autre favori qui remporte la 1e place, Nathan Chen, avec un programme sans erreur qui lui vaut 113,97 points.

Quant à moi, ça m’a donné l’occasion de me rappeler pourquoi je regarde tellement rarement le sport, en dehors de mon évident manque d’intérêt pour le sujet en général (à quelques exceptions près). Je n’étais pas sûre d’être motivée pour me lever exprès pour ça, mais comme une insomnie pas inhabituelle m’a réveillée à 4h30, je me suis dit que j’allais regarder ça sur mon téléphone sur le site de France 2 TV. Las, après 15mn de super G (du ski) avec interview d’un skieur français, et aucune mention de patinage, je me suis doutée que l’enregistrement programmé sur ma Livebox ne servirait à rien et qu’ils n’avaient pas l’intention de le diffuser.

Heureusement je m’étais renseignée avant pour savoir quelles chaînes françaises retransmettaient les JO (je vais pas installer un VPN pour ça non plus), et je suis donc vite fait allée voir les programmes et les tarifs d’Eurosports. Dont le site est bien conçu quand il s’agit de payer, donc 3mn et 9,99 eur plus tard, j’étais abonnée (note to self : penser à résilier après les jeux). Et j’ai pu suivre tout le groupe de Hanyu.

Par contre les commentateurs, en particulier la femme… qui annonce qu’il va patiner sur Let Me Entertain You de Robbie Williams, alors que non, ça fait 2 jours qu’on savait que ce serait son programme sur Rondo Capriccioso de Camille Saint-Saëns. Tu te fais pas des fiches? Y a pas celles du CIO? Tu sais à quoi elle ressemble sa tenue pour interpréter Let me entertain you? Pas du tout à ce costume de ballet!

Et après son passage et avoir commenté sur l’effet sur le classement à prévoir, elle se plaint que le costume n’est pas beau et qu’il a souvent pas très bon goût pour ses costumes de scène. Le commentateur masculin avait l’air d’accord. Il n’y avait que la consultante russe, Marina Anissina, pour relever le niveau avec des commentaires exclusivement sportifs.

Eh ben tous les goûts sont dans la nature, perso j’aime bien ceux d’Hanyu en général (à part celui de groom), et je ne dois pas être la seule vu la vidéo postée hier expliquant le travail d’Itomi Sato. Après il pourrait faire ses compétitions dans ses combis d’entraînement en ce qui me concerne, mais je n’irai jamais reprocher à quelqu’un qui pratique une discipline artistique de vouloir mettre aussi un peu d’art et d’originalité dans ses costumes. Quelle mentalité fin de siècle franchement…

Yuzuru Hanyu, le retour du prince de la glace

Ca manquait de raisons de se réjouir sur ce blog (et dans le monde, pour être honnête), alors faites place au retour du Prince de la Glace (après la Reine des Neiges) : Yuzuru Hanyu, double champion olympique de patinage artistique, à qui j’avais consacré un article il y a 4 ans, sera cette semaine à Pékin. Il vient pour défendre son (double) titre et essayer de réaliser deux exploits : être le premier patineur depuis 94 ans à gagner 3 médailles d’or Olympiques (après celles de 2014 et 2018), et être le premier patineur tout court à réussir en compétition un Quadruple Axel. Rien que ça. En même temps, il passe son temps à exploser les records du monde de la discipline : 19 fois… pour l’instant. La dernière fois, c’était pour se qualifier pour les JO, aux championnats nationaux du Japon, avec ce programme court :

Il a aussi déjà été le premier à réussir une quadruple boucle en compétition. Le « 4A », c’est le dernier quadruple saut qu’il n’a pas encore réussi en compétition, si je ne m’abuse. Il est aussi le premier Asiatique champion du monde de patinage artistique, premier Japonais, etc)

Je ne vais pas vous mentir, je ne suis pas une spécialiste ni une acharnée du patin à glace, ce qui fait que je n’avais pas suivi de près son actualité après l’article pré-cité, vu que j’étais rarement au courant qu’il y avait des compétitions, ahem. Tout juste avais-je su qu’il s’était fait particulièrement rare ces deux dernières années, évitant même des compétitions parce qu’il fuyait les occasions d’attraper le COVID, étant à risque car asthmatique.

Ah oui, parce qu’il y a ça aussi. Il accumule les records, mais en plus, il fait ça en étant asthmatique, et en ayant dû s’interrompre plusieurs fois dans sa pratique, une fois tout petit parce que sa patinoire avait fermé, une autre fois pour blessure. Et natif de la ville de Sendai, il s’y entraînait quand le grand tremblement de terre du Tohoku du 11 mars 2011, a ravagé la ville (celui qui a causé le tsunami qui a déclenché l’accident de Fukushima. Mais pour les Japonais, c’est le tremblement de terre et le tsunami qui ont causé le plus dégâts, avec plus de 18 000 victimes et des centaines de milliers de personnes évacuées). Il a d’ailleurs donné une bonne partie de ses primes olympiques pour la reconstruction de la patinoire de Sendai.

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