A l’occasion de la sortie mercredi dernier (repoussée depuis 2 ans…) du film qui en est inspiré, petite présentation des Nouveaux Mutants, série de comics Marvel qui fut parmi mes préférées. Je signale que leurs premières aventures sont ressorties récemment en intégrale en VF, alors si ma chronique vous rend curieux, n’hésitez pas à la commander à votre libraire préféré : c’est du bon.

Le comics
Les New Mutants sont une équipe d’adolescents mutants (étonnant non?) que le professeur Xavier accepte de prendre dans son école alors qu’il est en plein deuil des X-Men, alors portés disparus. Initialement, ils ne sont pas destinés à combattre les super-vilains, contrairement à leurs aînés. D’autant que Xavier est traumatisé par ce qu’il pense être la mort de ses protégés. Mais il accepte de les accueillir, car ils ont tous besoin d’un refuge et d’apprendre à contrôler leurs pouvoirs. Et son manoir est le meilleur endroit pour ça.
Shan Coy Manh (Karma) est une boat people vietnamienne de 19 ans (la série date du début des années 80). Elle s’occupe de ses jeunes frère et soeur, leurs parents s’étant fait tuer durant le voyage pour rejoindre les USA. Elle peut prendre possession d’un esprit et ainsi contrôler le corps de son hôte. Xavier l’engage comme adjointe pour l’aider à gérer l’école, ce qui lui permet de suivre son enseignement tout en gagnant sa vie.
Danielle Moonstar (Mirage) est une jeune Cheyenne de 16 ans, fille d’un ancien soldat ayant combattu aux côtés de Xavier, et orpheline. Son grand-père est tué par les sbires de Pierce, peu après avoir contacté Xavier pour qu’il prenne en charge Dani. Elle a le pouvoir de projeter des images des peurs ou des désirs des gens. Mais comme elle le contrôle mal, cela lui a causé des problèmes et elle avait fui la ville. Elle est également capable de communiquer mentalement avec certains animaux, ce qui se révèle bien pratique pour contacter Rahne quand celle-ci est sous sa forme lupine ou sous l’intermédiaire.
Roberto da Costa (Solar) est un Brésilien métis de 15 ans, fils d’un riche homme d’affaires. Il peut métaboliser l’énergie solaire en force surhumaine. Quand ses pouvoirs se manifestent en plein match de football, il est kidnappé avec sa petite amie Juliana par les hommes de Pierce. Moira, Shan et Danielle vont à son secours, mais Juliana se fait tuer durant l’opération.

De gauche à droite : Shan, Dani, Roberto et Rahne
Rahne Sinclair (Wofsbane) est une orpheline écossaise de 13 ans. Moira McTaggert, experte en génétique es-mutants et amie proche de Xavier, la sauve d’une foule qui tentait de la lyncher sur son domaine, en Ecosse, après qu’elle se soit transformée en loup devant eux. Moira l’emmène à l’école de Jeunes Surdoués de Xavier, autant pour qu’elle apprenne à maîtriser ses pouvoirs que pour la mettre à l’abri du pasteur Craig. Il a élevé Rahne dans des croyances très strictes et est persuadé que sa transformation est l’oeuvre du diable. Rahne peut se transformer en louve, ainsi qu’en une étape intermédiaire où elle peut parler mais bénéficie des sens accrus du loup.
Sam Guthrie (Rocket / Cannonball en VO) est un garçon de 18 ans du Kentucky dont le père mineur vient de mourir de la silicose. Devenu chef de famille, il le remplace. A son premier jour dans la mine, il est pris dans un éboulement. Le stress déclenche son pouvoir pour la première fois : il est propulsé comme une fusée à travers la montagne (quand il entre en mode « propulsion », cela enclenche aussi un genre d’invulnérabilité temporaire. Pratique pour ne pas finir en tache de sang sur le mur…). Pierce, un cyborg ancien membre du Club des Damnés qui veut exterminer les mutants, le recrute comme homme de main. Il est au Brésil avec lui quand Pierce kidnappe la petite amie de Roberto pour l’atteindre, et cela achève d’ouvrir ses yeux sur la nature criminelle de son patron. Il se retourne contre lui, et plus tard, Xavier lui propose de rejoindre l’école.
L’équipe est ainsi au complet, unie aussi par l’envie de se venger de Pierce.

Plus tard, ils accueilleront dans leurs rangs Illyana Raspoutine (Magik), la petite soeur de Colossus (j’ai déjà parlé d’elle dans un article précédent). Celle-ci était revenue adolescente et sorcière des Limbes, la dimension du sorcier Belasco, où le temps s’écoule différemment. Ayant besoin de son âme pure d’enfant, il en avait fait son élève pour la pervertir peu à peu. Son pouvoir de mutante consiste à se téléporter via des disques s’ouvrant sur les Limbes – ce qui l’oblige à y faire escale à chaque utilisation.
Au détour d’aventures en Amazonie dans une cité romaine perdue (oui c’était très varié, leurs aventures… assez « pulp »), ils recruteront également Amara Aquila (Magma), fille de patricien, capable de contrôler la lave. Intelligente, elle s’adaptera rapidement au monde moderne.
Un autre membre leur tombera du ciel : Warlock, un extra-terrestre techno-organique métamorphe (en clair, un tas de métal vivant qui peut prendre la forme qu’il veut). Également un mutant, puisque dans son espèce, le fils doit tuer le père pour obtenir le droit de survivre en atteignant la majorité. Or Warlock a préféré fuir sa planète plutôt que le faire.
Il fera équipe avec Doug Ramsey, dont l’unique pouvoir est… de comprendre toutes les langues. Ce qui en fait un petit génie de l’informatique, mais passait inaperçu, et ne sert à rien au combat. Mais il rejoindra néanmoins l’équipe sous le nom de Cypher, après avoir été réveillé en pleine nuit par nos ados pour apprendre qu’il était un mutant, qu’eux aussi, et qu’ils avaient besoin de lui pour traduire ce que racontait un extra-terrestre tombé du ciel.

L’équipe au complet à l’époque d’Arthur Adams
L’esprit de la série
Les Nouveaux Mutants, à plusieurs titres, c’est la relève des X-Men de l’époque. Déjà, le scénariste Chris Claremont avait, avec Dave Cockrum, remplacé l’équipe d’origine assez uniforme d’adolescents Américains malléables par un panel d’adultes aux personnalités bien affirmées et aux origines variées : un Russe (Colossus), un Allemand (Diablo), un Canadien (Wolverine), un « Native American » (John Proudstar alias Thunderbird), une déesse africaine (Storm), et un Irlandais (Banshee). C’était l’équivalent comics de l’équipage de Star Trek. Un mélange qui ferait plaisir aux SJW d’aujourd’hui, sauf qu’ils hurleraient sans doute aux clichés (c’était dans les années 70, à l’époque c’était un progrès).
Bien que les Nouveaux Mutants soient censés n’être à l’école de Xavier que pour apprendre à utiliser leurs pouvoirs et y être protégés des dangers de l’extérieur, et non pour combattre les super-vilains, ce sera évidemment souvent leur lot. Quand ils font le mur, ce n’est pas pour aller à une soirée, mais pour secourir un ami dans le pétrin – parfois avec le soutien de Kitty Pryde, qui a leur âge mais fait partie de l’équipe des X-Men, et est la meilleure amie d’Illyana.
Plusieurs crossover les verront travailler avec les X-Men. L’un d’eux, dessiné par Arthur Adams, les amènera à Asgard, le royaume des dieux Vikings. Après avoir été séparés dans l’espace et le temps, ils en reviendront tous transformés, notamment Dani qui y devient une Valkyrie, et pourra désormais voir la Mort venir chercher les mourants.

Illyana dessinée par Bill Sienkewicz
Un ennemi récurrent sera la Reine Blanche du Club des Damnés, Emma Frost. A cette époque, elle n’a pas encore rejoint les X-Men, loin s’en faut. Elle dirige l’équivalent de l’école du professeur Xavier, un campus beaucoup plus grand, privé et très chic, ouvert aux non-Mutants, mais qui abrite une section secrète pour les « surdoués », les Hellions. Ceux-ci s’opposeront plusieurs fois aux Nouveaux Mutants, mais collaboreront aussi à l’occasion. D’autant que des affinités inter-groupe se créent : entre Amara et Empath, un Hellion manipulateur d’émotions, gosse de riche arrogant. Ou entre Rahne et Catseye, une mutante-féline plus animale qu’elle.
Après le départ de Bob McLeod, l’illustrateur, et l’arrivée de Bill Sienkewicz avec son style très particulier, la série prendra un tour plus sombre, les adolescents affrontant chacun à son tour ses démons intérieurs… ou extérieurs.
Le film
Apparemment, c’est plutôt cette époque qui a inspiré Josh Boone, le réalisateur de l’adaptation en film. On le présente dans la presse comme plutôt un film d’horreur intimiste qu’un film de super-héros. C’est ballot, moi les films d’horreur plein d’ados, c’est pas trop ma tasse de thé. Je ne l’ai pas vu, n’étant pas motivée par l’idée d’aller m’enfermer 2h avec un masque pour voir un film que le studio sort de toute évidence sans y croire, avec des affiches très laides. Comme pour dire « Allez hop, on le sort maintenant en pleine crise de COVID, avec un peu de chance, les gens qui s’ennuient iront, et si ça se plante, on dira que c’est la faute au virus. »
Si vous y allez, n’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire.
P. S. : le magazine Vulture a sorti un long article en anglais tentant d’explorer la genèse du film.

Non mais ça donne pas envie…
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