Calendrier de l’avent d’avant : idée cadeau 1 : BD : Medley, de RaphaëlB

Calendrier de l’avent d’avant : idée e CAA, c’est un calendrier d’idées cadeaux pour Noël, que j’entame en novembre pour vous laisser le temps de vous y coller (c’est aussi un moyen de partager vite fait moult coups de cœur de ma période d’absence du blog). C’est parti mon kiki !

BD : Medley, de RaphaëlB

Vous avez peut-être lu certains de ses petits strips sur la musique sur son compte Twitter (au nom de Raphaël Beuchot.

Drôles, bien vus, que ce soit sur les professionnels de la profession ou les auditeurs et amateurs.

Ils sont disponibles en petit format carré et pour un prix modique aux éditions Delcourt dans la collection Pataquès (votre libraire préféré se fera une joie de vous le commander sans frais). 

Le crowdfunding du mois : le retour de Maliki

Après avoir fait péter les compteurs de Ulule pour son premier tome de blog BD auto-édité, et avoir donné beaucoup d’espoir aux autres dessinateurs avec son Tipee à succès, Maliki, « la fille aux cheveux roses » et aux oreilles pointues revient sur Ulule pour un 2e épisode… Très scénarisé! Je ne parle pas du BD blog, bien que là aussi, elle soit passée à des aventures plus longues. Mais de toute la narration prévue pour les différents paliers et bonus. Déjà, pour les bonus eux-mêmes, comme la dernière fois c’est la fiesta du merch. Mais pour le déblocage, Maliki a raconté une petite histoire : les goodies ont été dérobés par l’infâme Savonax, et il faut donc lui envoyer notre énergie pour détruire l’un après l’autre des corps célestes (satellites et planètes) afin de rejoindre son vaisseau. A chaque planète dézinguée, Maliki met en ligne une petite vidéo pour nous montrer quel personnage débloqué a rejoint la team.

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On est tout près des 500%, le prochain palier à 550%. Il reste jusqu’au 30 mai pour participer et ainsi pré-commander votre tome. Vous pouvez aussi commander un pack avec le tome 1, si vous l’aviez raté lors de sa parution.

Et si vous n’êtes pas intéressés par ses BD, mais que vous vous posez des questions sur le financement participatif, en particulier dans le milieu artistique, ça vaut quand même le coup de regarder les 2 projets Ulule, la page Tipee et toute l’animation faite autour sur les réseaux sociaux. Parce que si ça marche, ce n’est pas par hasard. OK, c’est un BD blog avec des chats mignons (et d’autres moins mignons, comme Gueulard, RIP), des jolies filles et un style pop et coloré. Mais aussi, Souillon (le créateur de Maliki) et Becky (sa coloriste, community manager, manager des goodies et future Mme Souillon) ont développé au fil des ans des façons de diversifier les revenus, en se basant sur leurs propres intérêts : des tableaux, des goodies, des cartes à collectionner, qu’on peut échanger contre des cartes ultra-rares quand on a certaines combinaisons… Il y a aussi la radio Maliki, où les Tipeurs peuvent proposer des chansons à passer, une soirée par mois, entrecoupée d’interventions des deux compères et de petits jeux.

Bref, un condensé de ce qu’il faut faire pour créer, animer et contenter une communauté de fans.

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Le Petit Bonheur Hebdomadaire #14

Ce rendez-vous est une excellente idée de Pause Earl Grey. Comme son nom l’indique, ça consiste à raconter un petit bonheur arrivé dans la semaine.

Lundi matin, mère nature m’a gratifié d’un joli ciel en nuances de rose, jaune, mauve et bleu à l’heure où je partais au travail (bon ok c’est parce que j’étais à la bourre sinon il eut été plus sombre. Mais ça fait plaisir quand même et j’ai quand même pris le temps de prendre la photo parce que ça sert à rien d’aller bosser si c’est pour le faire aux dépens de prendre 10 secondes pour en profiter).

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Côté fandoms « j’ai 10 ans dans ma tête », grâce à la première édition du Community Day Pokemon Go qui sera un événement mensuel de Niantic, j’ai enfin pu attraper un Pikachu shiny (pour chacun de mes comptes en plus… oui j’ai plusieurs comptes, mais je joue en legit dessus, un compte à la fois. J’en avais juste marre de devoir attraper du Roucool à la pelle sans guère plus voir évoluer le compte principal une fois passé le niveau 32 et quelques). Et j’ai aussi attrapé mes premiers Kyogre lors de raids en équipe (depuis l’été, Niantic sort un pokemon Légendaire par mois à attraper en raid, cad en combat d’équipe sur une arène).

Et puis dans une veine nostalgique encore plus ancienne, hier, j’ai pu voir, la dernière heure du dernier jour à la galerie Huberty & Breyne, l’exposition-vente des planches de Rahan, la bande dessinée créée par le scénariste Roger Lécureux et le dessinateur André Chéret, qui a bercé ma jeunesse de ses aventures des âges farouches, entre peuplades préhistoriques et animaux fantastiques. Ca ne me rajeunit pas, mais ça n’a pas vieilli et ça m’a fait remonter plein de souvenirs, j’avais dû lire la plupart des histoires dont les planches étaient tirées.

Feelgood posts de l’Avent (1) : histoire de fan / Olive & Tom

C’est décembre, et comme l’an dernier, j’ai décidé de faire la trêve des confiseurs et d’arrêter d’être mon Grinch habituel jusqu’au 1er janvier. (… dans la mesure du possible : chassez le naturel, il revient au canot).

Et ça tombe bien, car fin novembre j’ai trouvé des candidats pour entamer cette série.

Premier article Feel Good de l’Avent, donc : une petite histoire postée par Jibé sur son blog, True Story, qui m’a bien fait rire et que je tiens à partager avec vous.

==> True Story <===

(Evidemment je redirige vers son blog au lieu de ré-héberger sa BD, hein… Même si visuellement l’article y perd. Teaser : )

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Alors oui, ça parle indirectement d’Olive & Tom (Captain Tsubasa), mais je pense que même sans aimer, ça vous fera rire… Surtout si vous êtes fan (de ça ou d’autre chose). Le plus drôle, c’est que ce n’est même pas ma passion retrouvée pour ce manga qui m’a fait découvrir ce blog : c’est que le tweet de Jibé est apparu sur mon fil  Twitter pour avoir été liké par Thorn, illustratrice et coloriste, que je suis sur l’oiseau bleu depuis assez longtemps.

Et pour l’anecdote, je suis sûre à 99% que j’ai possédé ce numéro de Manga World, acheté évidemment pour sa couverture et parce qu’à l’époque on n’avait que les fanzines pour avoir des infos sur nos mangas préférés… mais impossible de remettre la main dessus, il a dû passer à la benne lors de mes premiers essais de la méthode Konmari ;__;

Si ça se fait, c’est même à ce salon que je l’ai acheté.

Everything is connected, comme dirait quelqu’un 😉

Lecture : Collaboration Horizontale

Collaboration Horizontale. C’est l’expression employée après guerre pour désigner les liaisons entre soldats allemands et femmes françaises. Comme si entretenir une relation sentimentale ou charnelle avec l’ennemi équivalait à une trahison au même titre que travailler pour lui.
Pourtant, comme aurait dit Arletty à qui on demandait des comptes sur sa liaison avec un bel officier teuton, « Mon coeur est français mais mon cul est international ».
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Le roman graphique du même nom, sorti chez Delcourt, raconte l’histoire des habitants d’un immeuble parisien pendant l’Occupation. Enfin, majoritairement des habitantes : la plupart des hommes français sont au front ou prisonniers, comme Raymond, le mari de Rose. Ne restent que les infirmes, comme Camille, ancien soldat qui a perdu la vue au combat, les enfants, comme Lucien le fils de Rose, et quelques privilégiés comme Léon, le mari de Judith, policier.
Pour les femmes, il faut continuer à subsister, à travailler, à vivre. Et parfois, l’amour survient alors qu’on ne l’attend pas. Pour Rose, l’infirmière, c’est en essayant de détourner l’attention de Mark de la famille juive qui se cache dans le grenier. Ce jeune officier allemand a choisi le renseignement pour éviter de tuer des gens, et a réussi, au moins, à éviter de se laisser gagner par la haine présente dans sa famille.
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On suit aussi les histoires des autres personnages féminins : Andrée la concierge aux idées d son époque, Henriette, la vieille dame qui voit tout, Joséphine, la jolie blonde qui chante dans un cabaret et fait des ménages pour Henriette, Simone, la fille d’Andrée à la coupe garçonne, Judith, la mère au foyer, Sarah la juive qui se cache avec son fils dans le grenier, avec la complicité de toutes les autres…
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C’est par le Facebook de la librairie La Dimension Fantastique que j’ai appris la sortie de cette BD, car ils organisaient une dédicace en présence des deux auteurs à cette occasion (oui je suis très en retard pour l’article…).
J’ai plusieurs fois parlé ici de mes lectures sur la période et cet aspect en particulier, les enfants de la guerre en particulier, et les couples, pour la plupart éphémères, de la guerre. J’ai donc sauté sur l’occasion.
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Navie, la scénariste, n’est pas que la co-présentatrice de L’Émifion (Madmoizelle.com sur Youtube) avec la déjantée Sophie-Marie Larrouy. Elle a un doctorat en Histoire, spécialisée sur le Fascisme. Son mémoire de dernière année portait sur la collaboration horizontale. C’est au détour d’une conversation avec son éditrice sur son parcours que celle-ci lui a suggéré d’écrire sur le sujet. Carole Maurel, la dessinatrice, faisait partie des illustrateurs qui lui ont été suggérés par la maison d’édition, et elle a tout de suite adhéré à son style, alors que le grand succès de Carole, L’Apocalypse selon Magda, n’était pas encore sorti.
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Bien que les dessins semblent faits à l’aquarelle, ils ont pour l’essentiel été réalisés sur ordinateur. Les textures créées par Carole Maurel permettent de restituer un « grain » qui nous renvoie bien à l’époque. En résumé, un roman graphique qui résume toute une époque et plusieurs portraits, de femmes surtout, d’hommes aussi.

Exposition: Gaston Lagaffe à la BPI (Bibliothèque du centre Georges Pompidou)

Je ne connaissais la BPI que par ses files d’attente interminables quand je passais derrière le centre Georges Pompidou le samedi au gré de mes balades parisiennes. Aussi j’hésitais à planifier une visite de cette exposition. Mais le hasard y a guidé mes pas un soir, et comme la BPI est ouverte jusqu’à 22h, et qu’il n’y avait pas d’attente dehors, je suis entrée.

L’exposition

L’exposition se trouve au niveau 2 au milieu de la bibliothèque, et là une dizaine de personnes piétinait pour accéder à l’espace consacré au héros flegmatique de Franquin.

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 On y découvre sa genèse, avec son apparition muette en plusieurs fois dans les pages du magazine jeunesse Spirou : devant la porte de la rédaction, à l’entrée, puis envahissant les espaces laissés libres par la mise en page. Au fil des numéros, Franquin affine le personnage, qui perd de sa raideur pour adopter sa silhouette en S caractéristique.
L’exposition fourmille d’anecdotes et de documents sur la rédaction du journal Spirou à l’époque. Ainsi, Gaston a hérité de ce prénom parce que c’était celui d’un ami de Yvan Delporte, le rédacteur en chef, qui trouvait qu’il lui ressemblait. De Maesmaker, l’homme d’affaires obsédé par la signature de ses contrats toujours empêchée par une catastrophe signée Lagaffe, tire son nom du père du 2e dessinateur. Car, je l’ignorais tant leurs styles sont semblables, mais n’ayant pas le temps de dessiner à la fois Spirou, Lagaffe et ses autres oeuvres, Franquin avait fait appel à Jidéhem, de son vrai nom Jean de Maesmaker, pour dessiner une partie des Gaston, lui conservant la partie scénario. Jidéhem explique que pour distinguer les planches au moment de la répartition des royalties, ils se basaient sur les phylactères (les textes des bulles, quoi), Franquin traçant les siens à la plume et Jidéhem avec un outil (dont j’ai oublié le nom…) qui rend une largeur fixe.
La dernière zone permet de (re)découvrir d’autres oeuvres de Franquin, notamment une planche glaçante pour Amnesty International (ci-dessus). Et le courrier émouvant de Yvan Delporte à Dupuis lui annonçant qu’il renonce à poursuivre le Trombone Illustré…

Quelques citations

Un adulte, c’est peut-être un enfant qui a mal tourné.
Si j’avais commencé ma carrière à Paris, je pense que les choses auraient été très différentes. En évoluant dans un environnement plus engagé, j’aurais probablement dessiné un autre genre de séries. Là-bas, vous pouvez faire rire les gens, tout en faisant passer un message. Pour ma part, j’ai souvent pensé que j’étais prédestiné à faire de mignons petits dessins inoffensifs, légers, superficiels…
 (Idées Noires, éditions Rombaldi, 1988)
Souvent, l’humour est une fuite et les humoristes sont des gens sinistres qui se soignent sans le savoir par le rire. Comment voulez-vous échapper à l’actualité qui vous matraque les horreurs du monde? L’être humain est le seul être totalement nuisible de la planète, vraiment! Alors, comment vous abstraire de ça? Les gens totalement heureux sont des égoïstes profonds.

(L’illustré, 1988)

 

Informations pratiques

Gaston Lagaffe à la BPI (Bibliothèque Publique d’Informations du centre Georges Pompidou)
Du 7 décembre 2016 au 10 avril 2017
Centre Pompidou, 19 Rue Beaubourg, Niveau 2
75004 Paris
Entrée libre pendant les horaires d’ouverture de la Bibliothèque
Accès par la Bpi rue Beaubourg

Lundi, mercredi, jeudi et vendredi : 12h – 22h
Samedi, dimanche et jours fériés : 11h – 22h
Fermeture le mardi

Entrée par le Centre Pompidou (chenille, niveau 2) avec le billet du jour « Musée et expositions » (les laissez-passer du Centre Pompidou ne donnent pas accès à l’exposition les dimanches et jours fériés).

En raison de la forte affluence le week-end, le musée recommande d’éviter de visiter l’exposition le dimanche.

 

Vendrediff de l’Avent

Vendrediff, ce sont les rediff du vendredi. Parce que c’est la fin de l’année, l’heure est aux rétrospectives et aux courses aux cadeaux. Et autant vous renvoyer vers les articles que vous avez peut-être raté.

Ici en particulier, plutôt que me répéter en me créant un marronnier, j’avais l’an dernier floodé mes lecteurs doublé mes articles habituels d’un « calendrier de l’Avent des idées de cadeaux« . La plupart sont encore valables, en tout cas dans les thèmes :

Geek geek2

avent_sw_coloriage

(vus cette année dans les livres de coloriage pour adultes : Harry Potter / Les Animaux Fantastiques – chez WH Smith notamment -, et le disque-monde de Terry Pratchett illustré par Paul Kidby, aux toujours excellentes éditions l’Atalante)

Cocooning Cocooning2 Cocooning3 (vue que cette année encore, les marques redoublent d’idées)

BD (pour les fans de chat); BD2 (pour les stagiaires exploités); BD3 (pour tout ceux qui veulent comprendre pourquoi il y a des stagiaires exploités)

yatuu

Papetophile

Arts créatifs

Pour avoir des cadeaux vraiment personnalisés, rien de tel que les artisans qu’on peut maintenant contacter en ligne! Pour parler de deux personnes dont j’ai vu et apprécié le travail :

Le Tanuki, qui réalise des étoles, trousses, cartes postales d’inspiration japonaises, ainsi que des stickers à motif geek. Le plus? Elle peut aussi décliner les motifs suivant vos lubies. Par exemple, à ma demande, elle a adapté son motif de kitsune (le renard magique japonais, également emblème de Babymetal) en transfert pour T-shirt pailleté flashy (ma photo est pourrie, mais c’est juste la photo :o) :

kitsune tanuki tshirt

Ou en sticker pour téléphone :

tanuki_carte_portable

Elle m’a aussi créé un fort joli logo, que, grande procrastinatrice devant l’éternelle (Bastet?), je n’ai pas encore pris le temps de mettre en ligne pour customiser mon blog… Oups! ^^ Vous le découvrirez donc un autre jour (parce que bon, il mérite bien un article pour lui tout seul!). N’hésitez donc pas à la contacter directement.

Dans un style différent, Croc’Odile Créations fabrique à la main des sacs à main en skaï, avec une grande variété. Et comme le Tanuki, elle peut adapter ses créations à vos souhaits de couleurs, matières, motifs… Découvrez ses créations sur sa page Facebook, ou dans les marchés créatifs en région parisienne où elle est de plus en plus présente.

crocodile_sac papillon

Sac et pochette Papillon

Bonnes oeuvres

Après le Galactic Pingouin de l’an dernier, la peluche de cette année vendue par Sephora au profit de l’association Toutes à l’école est Mister Carotte. Et si vous voulez faire une double bonne action, après l’avoir acheté, offrez-le donc par exemple à l’association Main dans la Main, qui oeuvre à améliorer le quotidien des enfants hospitalisés.

Le crowdfunding du jour : le Tipee de Maliki

Maliki, la « fille au style manga aux cheveux roses » du blog BD (pas taper, pas taper! XD Je sais qu’elle et son « larbin » Souillon* détestent qu’on les qualifient de style manga, mais ça situe quand même pour ceux qui ne sont pas familiers avec les blogs BD…), a lancé le 1er juin un compte Tipee. Le principe, c’est un financement participatif, qui peut se faire de façon ponctuelle (comme les autres) ou par cotisation mensuelle.

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Dans un long strip, Maliki explique la crise que connaît actuellement la BD – dont elle n’est pas la seule à parler mais ça vous donne un bon résumé. Au passage, la littérature « générale » est affligée du même problème. Et la précarisation que cela accentue chez les auteurs.

Maliki a un blog BD depuis presque 11 ans. Pendant longtemps, lire son strip du mardi était un rituel hebdomadaire pour moi. Puis Maliki a commencé à bosser pour Ankama (parce que le blog BD, c’est sympa pour polir ses talents et « la visibilité », mais comme c’est gratuit, ça ne nourrit ni son homme, ni sa fille aux cheveux roses, ni les chats, ni Fang), sur leur jeu Dofus. Ankama a publié les strips en albums papier, distribué des peluches et repose-poignets à l’effigie des chats de Maliki, la charge de travail a augmenté, Souillon a écrit un roman. Les strips se sont raréfiés, même si périodiquement, nous avons droit soit à de longues histoires plus fouillées, comme celle au Japon, dont le tome 7 reprend le début, soit à des petits strips « light ».

Originalité (enfin, en tout cas ce sont les seuls que je suis qui font ça. Pas mal de dessinateurs ont des boutiques Society6, où on peut demander l’impression de leurs dessins sur divers objets, mug, tapis etc) : Souillon et sa coloriste Becky commercialisent depuis un moment des produits dérivés : des cartes à collectionner, parfois des aquarelles, et des toiles de collection imprimées, qu’ils vendent aussi aux salons où ils dédicacent. Personnellement j’ai craqué pour Electrocute en la voyant en salon (elle est d’un bleu incroyable, et puis la structure de l’image…). Du coup je me la suis faite offrir pour Noël dernier :

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Elle est magnifique (en plus, Souillon et Becky l’ont signée et ont ajouté un petit ex-libris également signé. Le service client ❤ ).

Je me doutais donc que, comme beaucoup d’autres bédéastes, ils ramaient un peu. Boulet est le seul « à succès » qui ne fait pas trop de retape pour sa boutique. En même temps, au rythme de dingue où il dessine, et vu sa popularité, il a peut-être moins de mal à empiler les projets qui, mis bout à bout, permettent de s’assurer un revenu correct.

Devant l’évolution du marché, Maliki a donc décidé de lancer un Tipee, dans l’espoir de s’assurer un complément de revenu, voire un revenu un minimum stable, si une partie de ses (très nombreux) lecteurs réguliers et fans cotisait mensuellement à hauteur de quelques euros.

Vous savez ce que j’ai expliqué récemment sur le fait que pour un crowdfunding à succès, il vaut mieux avoir déjà une grosse fanbase avant de se lancer?…

MALIKI l’avait bien compris. Et c’est son cas.

Au bout de 3 jours, son Tipee devient le 3e projet le plus soutenu du site (en nombre de tipeurs), avec plus de 8000 Eur pour ce premier mois.

A voir comment ça va évoluer… Première réaction de Maliki, après deux jours (oui alors si vous n’avez pas regardé Dragon Ball Z, ça ne va pas vous parler… C’est un Genkidama. Un genre d’attaque spéciale où le héros demande à tous les êtres vivants de la planète de l’aider en lui transmettant de l’énergie. Récemment, la dessinatrice et coloriste Thorn y a fait référence pour finir sa « charrette », avec un joli succès de participation – virtuelle – de ses collègues – cf les réponses) :

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CQFD.
En même temps, ne rêvez pas : comme je le disais, ça fait ONZE ANS qu’elle propose du contenu gratuit qui amuse et émeut les gens. Donc bon… Ce n’est pas exactement une manne tombée du ciel par hasard. C’est quand même heureux et réconfortant qu’une telle quantité de boulot trouve une récompense.

* l’auteur, en fait. Mais il ne parle quasiment qu’au travers de son personnage. Eh oui, dure réalité pour ceux qui fantasmeraient sur la fille aux oreilles pointues : si vous allez les voir en salon BD, vous ne la verrez pas.

Post-scriptum : libraire de ma jeunesse

Je vous parlais brièvement mardi de la libraire qui tenait la librairie spécialisée dans le fantastique que je fréquentais ado à Toulouse, Ailleurs. On n’était pas très proches (je me suis arrangée mais je suis plutôt ours quand je ne suis pas hamster…), mais j’appréciais sa boutique, le fait qu’elle essaie de mettre en avant ses coups de coeurs, de personnaliser ses conseils. Le genre de libraire qui vous donne envie d’aller acheter en librairie. C’est bien après, en y repensant, que j’ai découvert son nom, Cathy Martin, en voyant qu’en 2011, elle avait eu les honneurs du dossier Libraire du site Actusf. Vous pouvez donc lire sa très instructive et drôle interview sur son métier ici :

http://www.actusf.com/spip/Dossier-Libraire-Album-a-Toulouse.html

Bonne nouvelle (?) : cela fait longtemps que je n’ai plus l’occasion de retourner à Toulouse, mais si j’ai bien compris, ce n’est plus Album qui est à la barre, et la librairie Bédéciné a retrouvé son nom et son enseigne.

Et Cathy y officie encore, si j’en crois le blog de la librairie :

Avec le dernier Roman du Disque-Monde, Du Bonus chez Bédéciné

Bon, moi je faisais partie des clients anonymes, n’étant guère causante à l’époque, mais je voulais lui tirer mon chapeau ainsi qu’à l’équipe de Bédéciné (que je fréquentais aussi). Gràce à eux, le paysage culturel Toulousain est resté fantastique.

Tant que je suis dans les considérations sur les métiers du livre :

Non à la précarité des correcteurs dans l’édition : signez la pétition sur http://correcteurs-wesign.it/fr via @wesignit

Culture et bandes dessinées : les petits mickeys

Périodiquement, il se trouve encore des dinosaures pour réduire la bande dessinée à un loisir pour enfants, dénué d’intérêt pour les adultes « sérieux ».

Pourtant, quand j’étais petite, et que mes professeurs me demandaient d’où je tirais mon vocabulaire, correct mais incongru pour mon âge (l’utilisation du mot « incongru » est, elle, incongrue depuis 1920), je pouvais seulement leur dire que je lisais beaucoup. Mais je ne leur disais pas quoi.

A cette époque, les classiques et la littérature générale ne m’intéressaient pas du tout. Je n’en lisais que ce qui était obligatoire pour l’école. Par contre, je lisais énormément de science-fiction, et les bandes dessinées qu’on avait chez nous. J’étais la meilleure  « cliente » de la bibliothèque locale, rendant et empruntant chaque samedi mon quota de 3 romans (presque exclusivement de science-fiction, imaginez la honte si je l’avais dit à  mes profs de français), et lisant sur place leurs collections de bandes dessinées.

cubitus

Rétrospectivement, lire les logorrhées verbales d’Achille Talon, érudit, ou les élucubrations de Cubitus, chien savant, m’a sans doute forgé ce style volontiers ampoulé et désuet *. (à l’écrit. A l’oral, j’ai plutôt tendance à parler comme un charretier, depuis le collège. J’ai du mal à m’en corriger, hélas). Et ce goût de l’humour décalé, voire non-sensique. D’autres bandes dessinées y ont contribué:

les Intondables de F’murr,

la Jungle en Folie de Christian Godard et Mic DeLinx

Martin Milan, du même Christian Godard dont vous pouvez lire une interview sur ActuaBD, qui fournit également quelques images.

Je ne sais pas si j’ai appris beaucoup de vocabulaire dans Lucky Luke et Astérix, mais c’est en tout cas dedans que j’ai appris l’essentiel de ce que j’ai retenu sur la conquête de l’Ouest, et les locutions latines. Ce qui est curieux, d’ailleurs, parce que quand un Alea Jacta Est m’échappe, mes collègues me regardent bizarrement et pensent que je me la pète, alors que pour moi c’est une référence populaire comique à Astérix. Ce n’est quand même pas élitiste, Astérix, si? La bande dessinée la plus vendue au monde!

C’est ainsi qu’on peut, pour les mêmes lectures, passer pour un attardé auprès des pédants, et pour pédant auprès d’autres.

*même remarque que pour incongru. Désuet de nos jours est un mot auto-référent, c’est à dire que désuet est désuet.